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19/12/2006

Jésus-Christ, Bouddha, Mahomet (et Poséidon) décapités : "L'art est de nouveau sur le devant de la scène"

La mise en scène absurde de Neuenfels  a finalement été présentée aux Berlinois, en présence du ministre CDU de l'Intérieur :


Les agences

<<  BERLIN -  La représentation de l'opéra de Mozart Idoménée s'est déroulé sans incident lundi soir à Berlin, malgré la présence sur scène, à la fin du spectacle, d'une série de têtes tranchées : Poséidon, Bouddha, Mahomet et Jésus-Christ.  (Ce qui avait provoqué un scandale au mois de septembre). La scène controversée n'a duré qu'un peu plus d'une minute, à la toute fin de l'opéra, alors que la musique avait cessé. Le roi Idoménée est arrivé sur scène en portant un sac maculé de sang, contenant les quatre têtes qu'il a disposées sur des chaises.

L'opéra raconte l'histoire du roi de Crète Idoménée, qui conclut avec Poseidon, dieu grec de la mer, un pacte l'amenant à sacrifier à son insu son fils Idamante. La scène des têtes coupées a été introduite par Hans Neuenfels, directeur de la production, et elle est apparue pour la première fois lors d'une représentation donnée en mars 2003.

Pour Kirsten Harms, directrice de la Deutsche Oper (salle où avait lieu la représentation), la réaction du public à la scène polémique, censée symboliser la libération des peuples vis-à-vis de leurs dieux et idoles, a été ’’très civilisée’’. "Ce soir, l'art était de nouveau sur le devant de la scène", a-t-elle dit à Reuters. "J'espère maintenant que tout ce bruit médiatique va cesser". Le ministre allemand de l'Intérieur, Wolfgang Schäuble, a assisté à la représentation de lundi. >>

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Commentaire

 

>  Surajoutée à Idoménée, la grandguignolade des têtes coupées est du pur kitsch bobo, tendance sado-maso. Elle vient dans cet opéra comme une mouche dans du lait  ;  invention de Neuenfels, elle suscite depuis trois ans l’excitation des snobs et le mépris des mozartiens.

 

>   La directrice de l’Opéra a dit : « Ce soir, l’art était de nouveau sur le devant de la scène ». Sans  Neuenfels,  Mozart  n’était  pas  de  l’art  ? (En septembre, d'ailleurs, la directrice avait déprogrammé Idoménée à cause des têtes coupées de Neuenfels…  Il faudrait savoir.) 

 

>  Mme Harms dit aussi qu’elle espère que « tout ce bruit médiatique » va cesser.  Mais le bruit  médiatique est l’objectif  de Neuenfels ! C’est même pour ça que les mozartiens ne l’estiment pas.

 

>  Le ministre de l’Intérieur (patron de la CDU) était à la représentation. « La droite est avec toi, Hans… » -  « C’est parce qu’elle n’y connaît rien, Kirsten. »

 

P.P.

 

Commentaires

BRUXELLES AUSSI

> Cet événement n'est hélas pas un cas isolé: à Bruxelles cela fait quelques années que le théâtre de la Monnaie ou la théâtre national cherchent à attirer le spectateur à tout prix, et sûrement en tout cas au prix de l'esthétisme. Ainsi on voit de plus en plus fréquemment d'hommes et de femmes nus sur scène déclamant des vers classiques. Et que dire de ces femmes enceintes dont on fait l'échographie devant un public impassible? Heureusement il se trouve des metteurs en scène capables de défendre l'Art avec un grand A, notamment en cherchant à respecter la volonté d'un auteur qui se retourne sans doute dans sa tombe!

Écrit par : violaine | 19/12/2006

"L’art était de nouveau sur le devant de la scène"

> Cela fait bien longtemps que les artistes ont abandonné toute créativité au profit de la provocation pure et simple. Je reprendrai les propos de la précédente commentatrice en rappelant qu'en France, le ministre de la Culture a assisté à des mises en scène outrancières, pour ne pas dire scatologiques, sans que ça ne paraisse le choquer le moins du monde. Du grand n'importe quoi...

P.

[De PP à P. - Pour "provoquer", encore faudrait-il qu'il restât un système de valeurs "traditionnelles" contre quoi ces "provocateurs" pourraient se rebeller ! Or ces valeurs ont fait naufrage depuis cinquante ans... Il n'en reste plus trace, sinon dans le vocabulaire-prétexte des "provocateurs"... Le système en place (commercial, galériste et dominant : celui qui fait de l'argent), c'est justement le leur : celui des soi-disant "provocateurs", devenu les nouveaux académiques. C'est contre eux et leur bizness qu'il faudrait des rebelles.]

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Écrit par : Polydamas | 19/12/2006

UN POINT DE VUE "PAIEN"

> 1) pourquoi avez vous mis Poseidon entre parenthèses? dans idoménée c'est bien lui LE dieu non?
2) l'histoire d'idoménée est la même que celle de jephté dans l'ancient testament.. mais le roi ne doit s'en prendre qu'à lui, c'est lui qui fait ce voeux irréfléchi
les hommes aiment bien croire les dieux responsables quand ça tourne mal et se glorifier quand ça tourne bien.. couper la tête des dieux s'est chercher des boucs émissaires
3) de toute manière la censure qui s'exerçait contre la mise en scène et qui n'avait d'autre but que de complaire aux musulmans était scandaleuse... vive la liberté de création, même si elle repose sur une incompréhension profonde du mythe

Philippos Helios


[De PP à Philippos Helios - Je suis impressionné, c'est le premier mail que je reçois de l'Olympe. Je ne suis pas sûr de le comprendre. Mais vous le dites vous-même : vive l'incompréhension.]

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Écrit par : philippos helios | 19/12/2006

Les commentaires sont fermés.