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10/09/2006

Benoît XVI : la grande homélie de Munich

medium_B169_1_.jpgLe pape nous confronte à notre brouillage mental /  L'Europe inquiète le monde / Inséparables: l'Evangile et le social


Les agences (dépêches du 10 septembre) : 

medium_060909215848.kmcfjbno0_le-pape-beno-t-xvi-acclame---son-arrivee---munich-b_1_.2.jpg

<< Munich – Le pape Benoît XVI s'en est de nouveau pris dimanche à la sécularisation des sociétés occidentales en déplorant un monde devenu "sourd à Dieu"  et le "cynisme"  de "l'insulte au sacré", devant quelque 230.000 fidèles, réunis pour une messe en plein air. "Il n'existe pas que la surdité physique, qui coupe l'homme en grande partie de la vie sociale. Il existe une faiblesse d'audition à l'égard de Dieu dont nous souffrons particulièrement en nos temps", a déclaré le pape allemand, au deuxième jour de sa visite en Allemagne, dans la région bavaroise où il a grandi. "Nous, simplement, ne parvenons plus à l'entendre", car "les fréquences qui remplissent nos oreilles sont trop nombreuses" et "ce qui se dit de lui ne nous semble (...) plus adapté à notre temps", a-t-il également déploré durant son homélie, reprenant un de ses thèmes favoris depuis le début de son pontificat. Depuis son élection en avril 2005, Benoît XVI a déjà fait part à plusieurs reprises de ses inquiétudes pour une Europe qui ignore selon lui ses "racines chrétiennes" et cède trop souvent au "relativisme".  "Avec la faiblesse d'audition, voire la surdité à l'égard de Dieu, nous perdons naturellement notre capacité de parler avec lui ou à lui. Mais une perception cruciale nous manque alors", a expliqué le pape.  "Nos sens intérieurs courent le risque de s'éteindre (...), le champ de notre rapport avec la réalité se réduit de manière drastique" et "l'horizon de notre vie se réduit de manière préoccupante", a ajouté Benoît XVI.

 

"Les populations de l'Afrique et de l'Asie admirent nos prestations techniques et notre science, mais dans le même temps elles s'inquiètent devant un type de raison qui exclut totalement Dieu de la vision de l'homme", a-t-il encore affirmé. "La vraie menace pour leur identité, ils ne la voient pas dans la foi chrétienne, mais dans le mépris de Dieu et dans le cynisme qui voit l'insulte au sacré comme un droit de la liberté et qui élève l'utilité au rang de critère suprême moral pour les futurs succès de la recherche", a poursuivi Benoît XVI. "Le fait social et l'Evangile sont inséparables", a-t-il encore martelé, ouvrant les bras vers la foule pour ajouter: "là où nous apportons aux hommes seulement des connaissances, de l'adresse, des capacités techniques et des instruments, nous apportons trop peu".

Le pape a également lancé une critique contre l'Eglise catholique allemande, "grandiose dans ses activités sociales et dans sa disponibilité à aider partout où cela se révèle nécessaire" : "Mais, de temps en temps, certains évêques africains me disent: ‘Si je présente en Allemagne des projets sociaux, je trouve tout de suite les portes grandes ouvertes. Mais si je viens avec un projet d'évangélisation, je rencontre plutôt des réserves’.    >>

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COMMENTAIRE

>  Attendons le texte complet dans sa traduction officielle. Mais on peut déjà, à partir de ces extraits d’agence :

 

1 -  se souvenir que si Josef Ratzinger a été élu par les cardinaux du reste du monde,  c’est (notamment) parce qu’il était le plus apte à réveiller les Européens – dont le coma  spirituel, moral et culturel est un souci pour toute la planète...

 

2 – remarquer  que le social et l'Evangile sont « inséparables »  dans la pensée du pape ! Loin de choisir le « spirituel » contre le « social », comme l’auraient voulu certains (et comme l’en accusent d’autres), Benoît XVI maintient la position catholique : « chercher le Royaume de Dieu et sa justice »  (surnaturelle) amène « par surcroît » la justice sociale.

 

3 -  noter, sans surprise, que la liberté du ton ratzingérien n’a aucun rapport avec les pauvretés des chroniqueurs parisiens écrivant, ces jours derniers, que le voyage bavarois du pape allait rallumer le « problème » de l’attitude des Ratzinger sous l'hitlérisme ! Ce « problème » ne se rallume pas, parce qu'il n'existe pas: les historiens l’ont dissipé depuis longtemps. (Voir ma note de ce blog : 02.08.06, catégorie Histoire).

 

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