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09/09/2006

Ex-lefebvristes : un communiqué de Mgr Ricard

medium_2168658_5_1_.jpgsur l'Institut du Bon Pasteur, établi par le Vatican le 8 septembre comme organisme de droit pontifical voué au rite tridentin...

Mgr Ricard, président de la CEF.


<<  En cette fête de la Nativité de la Vierge vient d’être érigé à Rome le nouvel Institut du Bon Pasteur. Il s’agit d’une société de vie apostolique de droit pontifical, qui est composée de membres attachés aux formes de la liturgie en vigueur en 1962. La plupart ont appartenu à la Fraternité Saint Pie X mais ont souhaité vivre en pleine communion avec le siège de Rome.

 

Cet Institut regroupe des prêtres qui veulent «exercer leur sacerdoce dans la Tradition doctrinale et liturgique de la Sainte Eglise Catholique Romaine ».

Depuis le début de son pontificat, le pape Benoît XVI a porté le souci d’un retour à la pleine communion de ceux qui ont suivi Mgr Lefebvre, et a désiré faire des gestes d’accueil à leur égard. C’est dans ce sens qu’a été manifestement prise par le pape lui-même la décision d’ériger ce nouvel Institut. Il y a dans cette décision la volonté de proposer une expérience de réconciliation et de communion qui devra encore s’affermir et s’approfondir dans les faits. C’est pourquoi les statuts de cet Institut sont ad experimentum pour une période de 5 ans.

Nous partageons profondément ce souci de réconciliation et de communion du pape, et nous accueillons filialement sa décision.

A Bordeaux, la présence de cet Institut appelle une convention entre cet Institut et le diocèse, comme c’est le cas d’ailleurs pour tout autre institut. L’élaboration de cette convention est encore à faire. Il faudra préciser les modalités de la présence et de la mission de cet Institut et les conditions qui y seront mises. Une information sera donnée en son temps. Tout un travail de pacification, de réconciliation et de communion est encore à faire, car la violence a marqué jusqu’à ces derniers mois les relations de plusieurs membres de cet Institut avec l’Eglise diocésaine. Il faudra que chacun y mette du sien.

La communion fraternelle dans l’Eglise implique vérité, accueil de l’autre et réconciliation. Elle est un don de Dieu. Elle nous est offerte par le Christ, qui sur la croix a « tué la haine » (Eph 2, 16). Seule la prière peut l’obtenir pour tous.


Bordeaux, le 8 septembre 2006

+ Jean-Pierre cardinal RICARD

archevêque de Bordeaux
évêque de Bazas  >>

 

Commentaires

[de : Jalu]

UN CHOIX FACILE A FAIRE

> Je lis de plusieurs côtés que le nouvel institut serait incité à exprimer "ses critiques sur Vatican II", afin "d'aider le Vatican à préciser l'interprétation correcte du concile". J'ai du mal à le croire. L'interprétation du concile ne pose aucun problème pour qui a lu Jean-Paul II, Benoît XVI et... les textes conciliaires. La question de la liberté religieuse a été analysée de longue date par Chémeré et le Barroux, qui ont exposé la lecture "traditionnelle" du texte conciliaire sur ce sujet.
En réalité la balle est aujourd'hui dans le camp des ex-lefébristes : leur ralliement n'aura de sens que s'ils admettent avoir confondu à l'origine le vrai Vatican II avec les interprétations faussaires qui en étaient faites ! Ce constat devrait leur être d'autant plus facile que les derniers progressistes en 2006 mettent ouvertement Vatican II à la poubelle : "des textes dépassés", disent-ils. Ils ont commencé (1970-1990) par invoquer un "esprit du concile" contre les textes du concile. Puis (1990-2006) ils sont passés directement à l'esprit du temps, en sommant l'Eglise de "renoncer à ses dogmes" - c'est-à-dire à la foi - pour adopter le tout-libéral, nouvelles moeurs etc. Aujourd'hui tout est clair : d'un côté ceux qui font confiance à l'Eglise et à sa tradition vivante, concile compris ; de l'autre ceux qui voudraient désacraliser et vassaliser l'Eglise pour la mettre au service des modes séculières. Il n'y a que ces deux options. A partir de là, le choix devrait être facile pour les ex-lefébristes !

Écrit par : jalu | 10/09/2006

[de : Charles]

SUIVONS ROME

> Pourquoi ne pas calmer le jeu et ne plus parler d'intégrisme, d'interprétation du concile, de faire des choix, d'opposer lefebvriste et moderniste? Certes cette dissidence a été violente , difficile voire dramatique dans ma famille comme dans d'autres, mais aujourd'hui, comme le dit Sa Sainteté le Pape, "la barque prend l'eau", alors arrêtons ces critiques stériles, un concile cela ne s'interprète pas ou alors il manque de clarté. 2000 ans d'histoire de l'Eglise ne peuvent pas être rejetés par l'interprétation abusive de texte ambigus. Or, cela a été le cas pour beaucoup de choses. Lisons Ratzinger et plus précisement ce qu'il dit sur la liturgie. Suivons les recommandations et directives de Rome (Redemptionis sacramentum), stoppons les abus, dérives et excès et alors, nous nous rapprocherons les uns les autres. Réjouissons nous de ces signes annoncant la fin proche d'une dissidence qui n'a débouché ni sur un schisme ni sur une hérésie mais seulement sur une communion imparfaite (cardinal Hoyos).
CA

Écrit par : charles | 10/09/2006

[de : Mickaël]

QUI VEUT "JETER" LE CONCILE ?

> @Jalu: Pourriez-vous donner quelques références de ces personnes qui veulent jeter le Concile à la poubelle ? J'aimerais en savoir plus.

Écrit par : Mickaël | 11/09/2006

[de : Boris]

LA BONNE CLE DE LECTURE

> Je suis complètement d'accord avec Jalu. Mais Jalu ne parle que d'une minorité de croyants en France : ceux qui ont lu le Concile et les documents du Magistère qui ont suivi. Il y a encore beaucoup trop de personnes dans les églises qui n'en sont pas là : il y a des pratiquants non croyants, et en plus ils s'accrochent à leur charge dans la paroisse.

Par contre, Charles, vous avez raison sur ce point : "opposer lefebvriste et moderniste? "
En effet, la seule opposition qui existe est dans la réaction face à leur lecture du Concile. Car dans un cas comme dans l'autre, ils font tous une lecture ultra-progressive et moderniste de ce Saint Concile et des dogmes qu'il contient. Dans les 2 cas, cette lecture est fausse. Car la bonne clé de lecture est celle de la Sainte Tradition de l'Eglise (cf. Dei Verbum) et qui ne se limite pas au Concile de Trente.

Écrit par : Boris | 11/09/2006

[de : Jalu]

REPONSE A MICKAËL

> à Mickaël : je n'ai pas de texte sous la main à vous citer tout de suite (voyez les sites postchrétiens genre Golias ou autres). Mais je peux attester plusieurs discussions personnelles avec des représentants de ce courant. Alors que je les incitais à aller voir dans les actes de Vatican II, ils m'ont tous répondu en gros qu'il ne fallait pas s'arrêter aux textes ("forcément datés"), que ce qui comptait était "l'esprit", et que "l'esprit" soufflait non "à Rome" mais chez les "chrétiens de base" (c'est-à-dire leurs réseaux de mécontents). Avec ce raisonnement ils écartent toute la pensée de l'Eglise. Leur programme est d'aligner "les communautés chrétiennes" sur l'idéologie dominante dans la société actuelle. Sommet de cette attitude : un prêtre (hélas) déclarant au cours d'un débat : "Lire le Concile ? Mieux vaut lire la presse, c'est là qu'on est au coeur de ce monde." J'ai entendu cela de mes oreilles. Méfiez-vous chaque fois que vous entendez la formule "au coeur de ce monde" : c'est la langue de bois qui véhicule le rejet de la pensée de Vatican II... tout en prétendant suivre "l'esprit de Vatican II". Remarquez aussi que ces braves gens, qui se disent "au coeur de ce monde", ne se fréquentent qu'entre eux, et ne voudraient pas se commettre avec le fidèle ordinaire, bêtement "conservateur" c'est-à-dire à l'écoute du Magistère.

Écrit par : jalu | 11/09/2006

à Jalu

> Notez aussi que ce sont eux les véritables "conservateurs", si "conservateur" veut dire : partisan de l'état de choses actuel. Ils approuvent l'idéologie dominante, et désapprouvent leur propre Eglise... parce qu'elle n'est pas d'accord avec cette idéologie. En fait ils sont du côté du manche, tout en voulant passer pour de grands rebelles. (Rebelles à quoi ?).

Écrit par : PP | 11/09/2006

[de : F. Ripoll]

CRUEL A VIVRE

> Tous ces commentaires sont intéressants mais forcément partiels. Je peux vous assurer qu'il y a, au fond de cette cruelle séparation de 1988 (je l'ai vécue dans ma propre famille), une composante surnaturelle qui échappe à tous les commentaires. Ce que nous devons savoir, nous, fidèles à Rome, c'est que cette situation est encore plus cruelle à vivre côté lefévriste. Il nous faudra d'autant plus de bonne volonté et de vraie charité patiente, confiante et endurante que les blessures sont profondes. Et dans tous les cas prier sans relâche ...

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 11/09/2006

[de : B. Couture]

LA FRATERNITE St-PIERRE

> Connaissez-vous la Fraternité sacerdotale Saint Pierre? Je suis allé il y a quelques semaines à une messe célébrée par quelques prêtres qui en sont membres : cette communauté utilise le rite tridentin de 1962, mais elle est en pleine communion avec Rome; ici à Ottawa, au Canada, ils ont même reçu de l'archevêque une paroisse, qu'ils gèrent complètement. L'existence de cette Fraternité, autorisée par Rome, n'annule-t-elle pas du même coup une bonne partie des arguments invoqués par la Fraternité Pie X ?

Écrit par : Bernard Couture | 11/09/2006

à B. Couture

> Cette Fraternité a été instituée canoniquement par Rome en 1988, pour accueillir les prêtres de la FSSPX qui désapprouvaient le sacre d'évêques par Mgr Lefebvre. Elle a ouvert un séminaire international à Wigratzbad (Allemagne), forme des prêtres, et dessert des lieux de culte dans divers pays. Il existe d'autres communautés de rite tridentin reconnues par Rome et chargées de paroisses ou de chapelles diocésaines, en France et ailleurs, notamment aux Etats-Unis : par exemple l'Institut du Christ-Roi (séminaire de Gricigliano près de Florence).

Écrit par : P.P. | 11/09/2006

[de : Charles]

PLUS DE DISSIDENCE ?

> Voici une annonce (Le Bon Pasteur)qui provoque des réactions et c'est tant mieux ! Frédéric à raison et je partage son avis. Cette "dissidence" est cruelle et moi, j'ai besoin de ces prêtres de combat fidèles à leur foi, formés à la doctrine de l'Eglise. Je crois qu'il faut maintenant ouvrir nos coeurs et suivre le pape avec confiance. Au fait, si le pape confie à ces prêtres schismatique une charge dans l'Eglise, il n'y a donc plus de dissidence, encore moins d'hérésie? Quid de leur excommunication? Cet acte du Saint Père est lourd de signification.

Écrit par : charles | 11/09/2006

à Boris

> Je ne crois pas qu'un concile oecuménique tel que Vatican II contienne des dogmes. Son but était la mise à jour de l'Eglise avec le monde moderne (vaste programme). Il a publié des constitutions dogmatiques, des décrets, des constitutions pastorales, des déclarations mais pas de dogmes.

Écrit par : charles | 11/09/2006

[ de P.P. à Charles]

CE NE SONT PLUS DES DISSIDENTS

> Rome ne confie une tâche à l'abbé Laguérie et à ses amis que parce qu'ils ne sont PLUS des dissidents : ils ont même été "épurés" pour modérantisme par les actuels dirigeants de la FSSPX ! La fondation de l'institut en question est donc le contraire d'une légitimation de la dissidence. Le communiqué de Mgr Ricard est très clair à ce sujet.
D'autre part, il n'a jamais été question d'une hérésie d'Ecône... Le problème se limitait à savoir si les sacres de 1988 avaient été schismatiques, et de la part de qui : Mgr Lefebvre tout seul, ou avec son entourage, ou avec ses ouailles ?
Depuis, il y a eu les graves désaccords internes de la FSSPX, expression du malaise d'une partie de ses membres ne se résignant pas à la séparation d'avec Rome.

Écrit par : P.P. | 11/09/2006

"JETER" LE CONCILE ?

> @Jalu: je vous remercie. Je suppose que ce sont en gros les même personnes qui appellent (déjà !) à un concile Vatican III.

Écrit par : Mickaël | 12/09/2006

[de : F. Ripoll]

MERCI

Merci à tous les commentateurs de cette tribune pour leurs interventions éclairées qui me remplissent d'espoir. Merci à Monsieur de Plunkett pour nous y accueillir. Je crois que nous tous ici sommes d'accord pour reconnaître que cette fracture défigure l'Eglise de France, et que tant qu'elle n'aura pas disparu nous ne marcherons que d'une seule jambe. L'erreur mortelle serait de continuer à être frileux sur la question ou à être gêné aux entournures parce quelques cathos soixante-huitards hurlent au fascisme dès qu'il entendent le mot "tradi".

Écrit par : Frédéric RIPOLL | 12/09/2006

> Je viens de découvrir ce blog très intéressant et très éclairant. ces thèmes sont d'une grande actualité et aident à former une conscience chrétienne de ce qui se passe dans le monde. Ma confiance se repose sur Dieu seul qui me dit que"les portes de l'enfer ne prévaudront pas sur l'Eglise". Bonne continuation d'un excellent travail.

Écrit par : daniel | 18/09/2006

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