Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : patrice carvalho

Kiev : chaos et sections d'assaut

"EuroMaïdan" : les drapeaux rouge et noir sont ceux des néos, qui surfent sur la vague.

ukraine

 Article significatif de Piotr Smolar dans Le Monde : ici

 Et nos commentaires :

  

 

 

  Extraits de l'article de Piotr Smolar :

<< ...Les rares acclamations sont pour Dmytro Iaroch, le chef de Pravyi Sektor, réunissant les groupuscules nationalistes les plus engagés dans le combat. « Pravyi Sektor ne rendra pas les armes et ne libérera pas les bâtiments tant que notre principale revendication, le départ de Ianoukovitch, ne sera pas satisfaite ! » lance-t-il, protégé par trois molosses masqués. Grondement de satisfaction. Ce n'est pas la foule qui est extrémiste, mais la tragédie vécue sur cette place qui est extrême. L'adrénaline toxique n'aide pas à penser aux lendemains... >>

 

[NDPP] 1. Pravyi Sektor est la plus brune de toutes les formations d'extrême droite ukrainiennes. (Notre blog, 20/02 : photo d'un de ses miliciens). 2. La première et les deux dernières phrases de Piotr Smolar désignent ce qui se passe en ce moment : la foule n'est en phase qu'avec les milices brunes. « Les rares acclamations » sont pour le capitaine Röhm local, Dmytro Iaroch. 3. Ces faits sont constatés par Le Monde : puissent-ils instruire les naîfs qui nous reprochaient d'en parler depuis plusieurs semaines.

 

<< Il n'y a plus de front, il n'y a plus d'ordre, il n'y a plus de forces de l'ordre, renvoyées dans leurs casernes par les députés, qui pourtant n'ont aucune prérogative en matière de sécurité. On en vient à se dire qu'une parenthèse s'ouvre dans l'existence même de l'Etat ukrainien, en observant une colonne de combattants qui remonte la célèbre rue Grouchevski, les mains alourdies de boucliers, de bâtons, de chaînes ou même d'une hache. Ici ont eu lieu de féroces combats contre les Berkout, les forces antiémeutes. La colonne d'hommes masqués avance jusqu'à la Rada [le Parlement], pour en assurer la garde. Alexeï Konovaliev, du parti nationaliste Svoboda, marche avec eux. Tandis que, dans l'enceinte du Parlement, les votes historiques se succèdent, lui ne voit rien d'anormal à cette pression physique de la patrouille. «On veut la démission du président, qui a du sang jusqu'aux coudes, puis sa comparution devant un tribunal. » La lutte continue. « Il suffit d'une étincelle et tout prendra feu », annonce-t-il. A cet instant, une camionnette banalisée surgit de l'esplanade devant la Rada, un policier à bord. Il tente de fuir devant la patrouille. Hurlements. Une centaine d'hommes se mettent à courir à sa poursuite. Ils finissent par s'emparer de la camionnette, sans le chauffeur, dans la ruelle longeant le siège du gouvernement, aux lumières éteintes. Les vitres volent sous les coups, assénés avec rage. Une étincelle, disait-il.

A l'intérieur de la Rada, l'atmosphère est irréelle. La chambre d'enregistrement à la solde du président a implosé. En ce lieu traditionnel de combines, de votes manipulés et de rixes, les formations de l'opposition et le Parti des régions, tous léchés par les flammes de la crise, plébiscitent l'accord politique. Il comprend une condition, majeure mais intenable : le désarmement des combattants de Maïdan dans les vingt-quatre heures. >>

 

[NDPP] 1. La description de la section d'assaut (qui exerce une « pression physique » sur le Parlement) se passe de commentaires. Noter qu'un député du parti Svoboda marche avec elle : et Svoboda (ex « parti national-socialiste ») est la formation de Tyagnibok, à qui Laurent Fabius a dû faire des amabilités le 20 février : voir notre note du 21 février. 2. Quant à l'autorité et la valeur morale de la Rada, voir le dernier paragraphe de Smolar. Le clan Ianoukovitch cède la place à un chaos d'où émergera un clan rival. Mme Timochenko est sur les rangs... Ioulia II, le retour : she's coming back and she's angry. Mais on se souvient que Mme Timochenko (avant sa chute) s'entendait en coulisses avec Vladimir Poutine, lequel a une attitude circonspecte envers les événements actuels en Ukraine. Russophobes par définition, les néo-nazis ukrainiens sont résolus à ne pas laisser faire.

  

 

Lire la suite

Susan Rice a (au moins) trente ans de retard

Susan-Rice-final.jpg

 

 

La "conseillère du président Obama pour les questions de sécurité" ignore apparemment (mais elle n'est pas la seule) que l'URSS a disparu depuis vingt-trois ans :

 

Trente ans trop tard mais avec acharnement, elles continuent la guerre froide. Elles ? Je veux dire : les Rice successives de la Maison Blanche... Après Condoleeza Rice disant « USSR » au lieu de « Russia » (elle avait fait des études de soviétologie), voici sa quasi-homonyme Susan Rice (confondant sans doute Kiev 2014 et Prague 1968) qui fait semblant d'envisager une invasion de l'Ukraine par  l'armée russe ! «Moscou commettrait une grave erreur en envoyant des forces armées pour rétablir Ianoukovitch », déclarait tout à l'heure Mme Rice sur NBC. Hélas pour elle, Poutine venait de convenir avec Merkel de « la nécessité de préserver l'unité territoriale de l'Ukraine », ce qui exclut toute intervention armée pour installer Ianoukovitch à la tête d'une Ukraine orientale sécessionniste... Poutine a du reste peu d'estime pour le président ukrainien destitué, et n'a probablement pas envie de prendre un risque en sa faveur.

Mme Rice, quant à elle, a peu d'estime pour tout ce qui n'est pas américain (et pour les réalités en général). En décembre 2012, quand elle était ambassadeur d'Obama à l'ONU, elle avait éructé : « c'est de la merde ! » (« it's crap ! ») contre le plan français d'intervention au Mali. Après quoi elle est devenue conseillère à la Maison Blanche... Nomination significative, quand on sait que Mme Rice est considérée à Washington comme une sectaire néoconservatrice [*] : « a NeoCon in Sheep's Clothing »  (une néocon déguisée en agneau)... « Rice n'est pas une diplomate. Elle a servi de chien d'attaque au Conseil de sécurité de l'ONU pour l'administration Obama... Rice est une néoconservatrice. Si c'est une diplomate, je suis Kubilai Khan », écrivait avec humour Eric S. Margolis en 2012. Le fait qu'Obama ait choisi cette sectaire est un indice significatif. Et le fait que Hollande soit aux pieds d'Obama n'est pas fait pour nous rassurer.

 ____________

[*] Le « néoconservatisme » (idiosyncrasie américaine intransposable ailleurs) est tout sauf conservateur de quoi que ce soit : c'est une idéologie de la transformation permanente de la planète au service des intérêts US, par la projection de puissance politico-militaire – avec une nette préférence pour le militaire, dont la guerre d'Irak est l'exemple-type. Les idéologues neocon sont souvent d'anciens trotskistes : d'où leur russophobie obsessionnelle, comme si tout dirigeant russe était par nature un Staline. Selon un éditorialiste des années 2000, les néocons ne souffrent pas d'un problème physique de « brain-hand connection », mais d'un problème psychique de « brain-world connection ».

 

Lire la suite

« Faire se rencontrer l’identité catholique avec les différentes 'âmes' de notre société multiculturelle... »

Discours du pape François sur l'éducation catholique, hier. Tout le contraire d'une "guerre des cultures" ! A lire dans le texte intégral (remède aux désinformations de tous bords) :

 

<< Messieurs les cardinaux, vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, chers frères et sœurs,

Je souhaite particulièrement la bienvenue aux cardinaux et évêques récemment nommés membres de cette Congrégation et je remercie le cardinal préfet pour les paroles par lesquelles il a introduit cette rencontre.

Les thèmes que vous avez à l’ordre du jour sont exigeants : la mise à jour de la Constitution apostolique Sapientia christiana, la consolidation de l’identité des universités catholiques et la préparation des anniversaires qui tomberont en 2015, à savoir le cinquantième anniversaire de la déclaration conciliaire Gravissimum educationis et le vingt-cinquième anniversaire de la constitution apostolique Ex corde Ecclesiae. L’éducation catholique est l’un des défis les plus importants de l’Église, aujourd’hui engagée dans la nouvelle évangélisation dans un contexte historique et culturel en constante transformation. Dans cette perspective, je voudrais attirer votre attention sur trois points.

1. Le premier aspect concerne la valeur du dialogue dans l’éducation. Récemment, vous avez développé le thème de l’éducation au dialogue interculturel dans l’école catholique, par la publication d’un document spécifique. En effet, les écoles et les universités catholiques sont fréquentées par de nombreux étudiants non chrétiens ou même non croyants. Les institutions de formation catholiques offrent à tous une éducation qui a pour but le développement intégral de la personne et qui répond au droit de tous à accéder au savoir et à la connaissance. Mais elles sont appelées à offrir à tous, également, dans le plein respect de la liberté de chacun et des méthodes propres à chaque environnement scolaire, la proposition chrétienne, c’est-à-dire Jésus-Christ, qui donne sens à la vie, au cosmos et à l’histoire.

Jésus a commencé à annoncer la bonne nouvelle dans la « Galilée des gentils », carrefour de personnes différentes par la race, la culture et la religion. Par certains aspects, ce contexte ressemble au monde d’aujourd’hui. Les changements profonds qui ont amené une expansion toujours plus grande de sociétés multiculturelles, exigent de ceux qui oeuvrent dans le secteur scolaire et universitaire qu’ils s’impliquent dans des parcours éducatifs de confrontation et de dialogue, avec une fidélité courageuse et innovante capable de faire se rencontrer l’identité catholique avec les différentes « âmes » de notre société multiculturelle. Je pense avec satisfaction à la contribution qu’offrent les instituts religieux et les autres institutions ecclésiales par la fondation et la gestion d’écoles catholiques dans des contextes de pluralisme culturel et religieux accentué.

2 Le second aspect concerne la préparation qualifiée des formateurs. On ne peut pas improviser. Nous devons travailler avec sérieux. Lors de la rencontre que j’ai eue avec les supérieurs généraux, j’ai souligné que l’éducation, aujourd’hui, s’adresse à une génération qui change et qu’en conséquence, tout éducateur – et toute l’Église, qui est mère et éducatrice – est appelé à « changer », au sens où il doit savoir communiquer avec les jeunes qu’il a en face de lui.

Je voudrais me limiter à rappeler les traits de la figure de l’éducateur et de sa tâche spécifique. Éduquer est un acte d’amour, c’est donner la vie. Et l’amour est exigeant, il demande que l’on engage ses meilleures ressources, que l’on réveille sa passion et que l’on se mette en chemin, patiemment, avec les jeunes. L’éducateur, dans les écoles catholiques, doit se montrer avant tout très compétent, qualifié, tout en ayant une humanité riche, capable d’être au milieu des jeunes avec un style pédagogique, pour favoriser leur croissance humaine et spirituelle. Les jeunes ont besoin d’une qualité d’enseignement et en même temps de valeurs, non seulement énoncées, mais témoignées. La cohérence est un facteur indispensable à l’éducation des jeunes. La cohérence ! On ne peut faire grandir, on ne peut éduquer sans cohérence : cohérence et témoignage.

C’est pourquoi l’éducateur a lui-même besoin d’une formation permanente. Il faut donc investir afin que les enseignants et les dirigeants puissent maintenir un haut niveau de professionnalisme mais aussi de foi et des motivations spirituelles fortes. Et dans cette formation permanente, je me permets aussi de suggérer la nécessité de proposer des retraites et des exercices spirituels pour les éducateurs. C’est beau de donner des cours sur tel ou tel sujet, mais il est aussi nécessaire d’offrir des exercices spirituels, des retraites, pour prier ! Parce que la cohérence est un effort, mais c’est surtout un don et une grâce. Et nous devons la demander !

3. Un dernier aspect concerne les institutions éducatives, c’est-à-dire les écoles et les universités catholiques et ecclésiastiques. Le cinquantième anniversaire de la déclaration conciliaire, le vingt-cinquième anniversaire d'Ex corde Ecclesiae et la mise à jour de Sapientia christiana nous invitent à réfléchir sérieusement sur les nombreuses institutions de formation répandues dans le monde entier et sur la responsabilité qui leur incombe d’exprimer la présence vivante de l’Évangile dans le domaine de l’éducation, de la science et de la culture. Il faut que les institutions académiques catholiques ne s’isolent pas du monde, mais qu’elles sachent entrer courageusement dans l’aréopage des cultures actuelles et entrer en dialogue, conscientes du don qu’elles ont à faire à tous.

Chers amis, le chantier de l’éducation est grand ouvert et l’Église y a toujours été présente à travers ses institutions et ses projets. Aujourd’hui, il faut stimuler encore davantage cet engagement à tous les niveaux et raviver le devoir de tous les sujets qui y sont engagés, dans la perspective d’une nouvelle évangélisation. Avec cet horizon, je vous remercie pour tout votre travail, et j’invoque, par l’intercession de la Vierge Marie, l’aide constante de l’Esprit-Saint pour vous et pour vos initiatives. Je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi et pour mon ministère, et je vous bénis de tout cœur. Merci ! >>

Traduction Zenit (Hélène Ginabat)

 

pape françois,éducation

  

Lire la suite

14/02/2014 | Lien permanent

Le pape François et les pseudo-pratiquants

Catéchèse pontificale musclée :

aller à la messe … mais dans quelle intention ?

 

 

<< Après avoir fustigé les "évêques de salon", le pape François a montré mercredi qu'il savait aussi recadrer les fidèles. Au cours de l'audience générale hebdomadaire, le souverain pontife a conseillé à ceux qui ne viendraient pas à l'église chercher "la miséricorde de Dieu" de s'abstenir d'y aller. Dans sa catéchèse hebdomadaire, le pape François a improvisé sur la montée de la pauvreté et des difficultés sociales : "Quand je vais à la messe, comment je vis cela ?" a-t-il demandé aux milliers de fidèles présents. Il s'est ensuite permis de critiquer l'attitude "indifférente" de certains chrétiens envers les malheurs des autres.

Le pape a rappelé que celui qui se rend à la messe ne doit pas le faire "parce qu'il se croit ou veut apparaître meilleur que les autres, mais parce qu'il reconnaît qu'il a toujours besoin d'être accueilli et régénéré par la miséricorde de Dieu".

Le pape François a interrogé les fidèles présents lors de l'audience : l'eucharistie "est-elle seulement un moment de fête, une tradition bien solide, une occasion de se retrouver et de se sentir bien ? ou est-ce quelque chose de plus ?"  >>

(Radio Notre-Dame)

 

  

Lire la suite

14/02/2014 | Lien permanent

”Décroissance” ou national-capitalisme ?

 décroissance,capitalisme,libéralisme

Des mots qui fâchent : 

 

 

Un fil de commentaire contient des réflexions divergentes sur ce qu'il faut souhaiter : la rupture avec le capitalisme de violence économique ? ou la simple renaissance des haies protectrices nationales, sans rompre avec ce capitalisme ?

Ceux qui tiennent pour la position n° 2 semblent penser que l'idée de ''décroissance'' est invivable, contraire à la sécurité économique pour tous, etc.

Mais telle que la plaident ses avocats (Serge Latouche, Nicolas Ridoux, Vincent Cheynet...), la ''décroissance'' ne consiste pas à faire ''comme aujourd'hui mais moins, donc encore pire''. Elle consiste à faire autre chose : un modèle économique entièrement autre. En quoi consisterait ce modèle ? Le débat est ouvert. Nombre de ''décroissants'' disent même que ce débat n'a pas de sens parce qu'il ne saurait y avoir de ''programme'' antiproductiviste comme il existe un programme productiviste... Leur affirmation lance le bouchon un peu loin, mais souligne la différence de nature entre : 1. l'idéologie productiviste libérale, 2. l'idéal d'un monde libéré du système qui a produit cette idéologie.

Dans le dernier numéro de La Décroissance précisément, un chroniqueur,  présentant l'antilibéralisme comme un simple « schisme » à l'intérieur du capitalisme [*], ironise sur les polémiques entre libéraux et antilibéraux :

« Contre le schisme national-capitaliste, le haut clergé libéral monte au créneau. Pilotant la destruction de la société française depuis des décennies, il vient donner des leçons aux schismatiques nationalistes avec la crédibilité qu'on imagine... Economistes libéraux et antilibéraux, pro et anti euro, accaparent tous les espaces de débat relatifs aux questions monétaires, qui sont décisives ; Ils ne divergent pourtant que sur les stratégies à adopter dans l'univers de la violence économique. Or c'est celle-ci qui doit être désarmée par les tenants de l'écologie et de l'émancipation sociale.... »

''Désarmer la violence économique'' ? C'est exactement ce que demandent les encycliques sociales depuis Léon XIII (et aujourd'hui François) : seul moyen de placer les activités économiques au service de l'homme, au lieu de placer l'homme au service des activités économiques – qui ont d'ailleurs de moins en moins besoin de lui, dans la version financiarisée du capitalisme tardif.

Ce ''désarmement'' serait une révolution, et d'un type inédit : une révolution contre la violence en soi... On peut sourire et parler d'utopie. (Mais ça revient à évacuer aussi comme utopie la parole du Christ : ''cherchez le Royaume de Dieu et sa justice, le reste sera donné par surcroît'' ; le sourire devant ce surcroît est particulièrement déplacé sur la figure de grands experts catholiques).

Et le rêve d'un national-capitalisme est plus utopique que le désarmement en question. L'idée de désarmer la violence économique a le mérite de la cohérence, alors que le rêve d'un national-capitalisme est incohérent. Le capitalisme n'est pas ''national''. Il est violent par nature, sa violence déracine les haies de toutes les sociétés, et c'est ainsi depuis le début du XIXe siècle... (Certains tenants du capitalisme de 2014 se disent ''nationaux'' et/ou ''conservateurs des valeurs'' : pure incohérence, comme le constatait Marx dès 1848).

La logique du capitalisme tardif culmine avec le Mammon de la financiarisation, érigé sur le productivisme industriel (voire contre lui dans les vieux pays occidentaux). Renverser l'idole, comme le pape nous y appelle, impliquerait de faire naître une autre économie : sobre, locale, solidaire, non spéculative, indexée sur les besoins réels, etc : tout ce que contient le mot-valise de ''décroissance''.

On dit que c'est ''impossible'' ? il arrive que la maladie rende ''impossible'' la survie du malade, mais il n'y a pas de quoi sourire.

Voilà en quels termes se pose le débat de fond – à mon avis.

 

PS - Plusieurs nous objectent que ce combat doit se mener avec des gens en chair et en os, mais que beaucoup de ceux qui rejettent (eux aussi) le capitalisme tardif aimeraient nous pendre aux réverbères par réflexe anti-catho. Cette objection ne change rien à l'analyse. Et notre premier travail consiste à ouvrir les yeux des cathos. On s'y emploie... Pour les réverbères on verra après.

 

__________

[*]  Ce jugement n'est fondé qu'en partie. La critique du libéralisme économique est inséparable de celle du capitalisme tardif - et d'ailleurs de ses effets ''sociétaux''. Question de cohérence ! Le libéralisme économique est historiquement inséparable du productivisme capitaliste, dont il est la forme idéologique.

 

 

Lire la suite

Hollande à Washington, le Pacte transatlantique, le vote suisse, la loi belge, l'enlisement centrafricain

...Débat de la semaine à Radio Notre-Dame : à réécouter  ici

 

-

Lire la suite

15/02/2014 | Lien permanent

Le gaz de schiste est économiquement ”une arnaque”

...constate le rapport de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri-Sciences Po) :

6ea118d28a6b430fd9c19650bae43a9c[1].jpg 

<< Il n'y a pas de miracle économique et écologique à attendre en Europe de la production de gaz de schiste […] : c'est la conclusion de cette étude publiée le 12 février. Elle a été présentée jeudi au Parlement européen, à Bruxelles, deux semaines après le feu vert donné par la Commission à l'exploitation de ces hydrocarbures « de roche mère » présents dans  plusieurs pays, dont la France […]

1. [Aux Etats-Unis, les gaz de schiste n'ont pas entraîné] de bouleversements économiques en profondeur [...: leur impact a été « très sectoriel », la forte baisse du prix du gaz donnant un avantage compétitif à quelques secteurs, comme la pétrochimie, mais qui ne pèsent que 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) américain, selon l'Iddri. Les exportations de ces secteurs « gazo-intensifs » sont certes passées de 10,5 milliards de dollars en 2006 à 27,5 milliards en 2012, mais [...] « il n'y a aucune évidence que les shale gas ont conduit à une véritable renaissance de l'industrie manufacturière », tranche l'étude.

Au total, l'impact sur le PIB américain ne serait que de 0,84 % entre 2012 et 2035, soit une contribution annuelle ridicule (0,04 %) « à comparer avec un taux de croissance réel annuel de 1,4 % ». Entre 2007 et 2012 où la production de gaz de schiste s'est envolée, le stimulus des pétroles et des gaz de schiste a été de 0,88 %, note l'étude, qui ajoute que cette estimation est « optimiste ». […] L'effondrement des prix depuis le pic de 2008 n'a guère profité aux Américains, dont les tarifs de l'électricité continuent d'augmenter.

2. S'il n'y a pas eu de miracle outre-Atlantique, il y en aura encore moins en Europe. [...] « Un scénario médian indique que l'UE pourrait produire plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes en 2030-2035, soit 3-10 % de la consommation », précise l'Iddri. Cela ne réduira ni les importations de gaz de Russie, d'Algérie ou du Qatar (54 % de la demande européenne), ni les prix des combustibles fossiles, qui « resteront largement déterminés par les marchés internationaux », prévient l'étude. [...] Mieux vaut donc que l'Europe développe des politiques d'efficacité énergétique, d'innovation et des sources d'énergie faible en carbone, plaident les auteurs.

[…] « Les retombées pour les consommateurs et l'économie américaine sont bien maigres pour 500 000 puits forés ces dernières années. Par ailleurs, la baisse des prix du gaz ne bénéficie pas aux consommateurs mais seulement aux industries intensives en énergie. » Bref, […] il faut en finir avec « une arnaque énergétique et économique ».

 

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/02/14/en-europe-pas-de-miracle-economique-a-attendre-des-gaz-de-schiste_4366979_3244.html

 

Lire la suite

”L'origine de la crise n'est pas bancaire mais énergétique”

...selon deux spécialistes néerlandais des marchés pétroliers : 

à lire  ici

 

Lire la suite

François face au ”sécularisme” et au ”relativisme”...

...à l'œuvre chez les Tchèques, livrés à la machine ultralibérale après quarante ans de communisme :

prague-plus-belle-ville-au-monde_6.jpg

  À Prague, sur le pont Charles. (Arrière-plan : le Hradschin et sa cathédrale).

 

Radio Vatican : << Après le régime communiste, de nouveaux dangers comme le sécularisme ou le relativisme se présentent pour l’Église en République tchèque. Voilà ce qu’a affirmé le pape François aux évêques du pays ce vendredi . Dans un discours remis aux prélats tchèques en visitead limina au Vatican, le pape a également tenu à rappeler l’importance de l’union et de la solidarité entre les membres du clergé et les fidèles. Le pape François a souligné l’oppression de l’Eglise tchèque par « un régime fondé sur une idéologie contraire à la dignité et à la liberté humaine », en référence au régime communiste qui a dirigé le pays à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en 1989. « Aujourd’hui, vous devez faire face à d’autres dangers, qui sont par exemple le sécularisme et le relativisme », a martelé le Souverain Pontife. La République tchèque est souvent présentée comme le pays européen au plus grand pourcentage d’athées. Pour y faire face, le pape a rappelé l’importance fondamentale de l’union et de la solidarité entre les évêques, notamment pour favoriser les relations avec les autorités civiles du pays. Cette union doit devenir une synergie entre le clergé et les fidèles laïcs, a souligné le pontife, qui a appelé les évêques à une « ouverture vigilante et courageuse » aux fidèles afin qu’ils exercent le charisme de l’Esprit Saint. Cela pour faire face aux défis contemporains et aux nouvelles urgences pastorales.>>

 

> C'est une ville aux splendides églises, dont le monument-emblème (le pont Charles sur la Moldau) s'orne de grandes statues religieuses : dont celle du vicaire général Jean Népomucène, martyrisé en 1393 par l'empereur Venceslas... Pourtant Prague est aujourd'hui la capitale du pays le plus déchristianisé d'Europe. Assister à la messe dominicale à la cathédrale Saint-Guy du Hradschin est une expérience du désert.

280px-Karlův_most-2.jpg

 A l'inverse, le tourisme de masse transforme  Prague en espace de consommation divagante, pour les foules d'Europe occidentale : problème social et culturel dont Václav Havel s'alarmait dès 1995. Opéré par le business et l'inculture consumériste, ce ravage est lié au modèle économique occidental.

Et ce modèle économique est la matrice du "relativisme" que critique le pape François : cf. les nombreuses démonstrations faites par les analystes de la société néolibérale, qu'ils soient athées ou croyants.

En s'adressant aux évêques tchèques, le pape s'adresse à une nation qui est l'exemple-limite du processus de désertification spirituelle à l'oeuvre dans les pays d'Europe. Malgré les ponts Charles ou les cathédrales de Chartres, les natifs de ces pays ne savent, ni ce que "christianisme" veut dire, ni que que leurs ancêtres étaient chrétiens... Pour leur faire connaître l'évangile, il faudra être lucides quant aux causes de cette amnésie - et mettre en oeuvre les recommandations du pape François : en lisant intégralement, crayon en main, l'exhortation apostolique La Joie de l'Evangile. (Y compris les pages que nos Grands Economistes Catholiques Français qualifient de "dignes de Mélenchon" !)

220px-John_of_Nepomuk.jpg

La statue de saint Jean Népomucène, sur le pont Charles.

 

 

Lire la suite

OGM : le Sénat kiffe Barroso

Le Sénat français (à 2 voix de majorité) somme  le gouvernement français de s'aligner sur Bruxelles et l'industrie du transgénique :

ogm,europe,sénat

 

 

171 voix contre 169 : mené par Jean Bizet (UMP), les sénateurs de droite et du centre ont capturé leurs collègues du centre-gauche, et obtenu ainsi deux voix de majorité contre le projet de loi PS interdisant la mise en culture des maïs transgéniques.

Rappelons que :

a) 19 Etats de l'Union européenne refusent la prise du pouvoir agro-alimentaire par les multinationales du transgénique (Monsanto, Syngenta, DuPont, Dow Chemical etc) ;

b) acquise aux OGM, la Commission Barroso – organe prétendument ''exécutif'' – pèse de tout son poids contre ces 19 Etats ;

c) acquis à la Commission, les notables parisiens (Sénat, Conseil d'Etat, Conseil constitutionnel) ne manquent pas une occasion de retoquer les tentatives de résistance des gouvernements français successifs ; à quoi s'ajoute le tropisme de nombreux sénateurs en faveur des industries agro-alimentaires : examinez les votes dans ce domaine depuis une dizaine d'années.

d) En 2013, le Conseil d'Etat y a ajouté une embardée significative hors de son domaine, en affirmant que les preuves scientifiques contre les OGM ''n'étaient pas suffisamment étayées''. Cette idée ne relève pas du juge administratif : il l'a empruntée aux comités scientifiques de l'UE ! Nouvel exemple d'un gouvernement des juges dérapant en ''gouvernance des experts''.

e) Les comités scientifiques de l'UE ont été mis en cause à diverses reprises, pour les liens de plusieurs de leurs membres avec l'industrie biotech.

f) Contrairement à ce que rabâchent les médias, les arguments contre les OGM ne visent pas encore la santé humaine [1], mais le danger (avéré) d'invasion agrobiologique... et le scandale (avéré) d'une tyrannie économique globale sur le monde paysan, comme l'ont dit avec force les évêques indiens et le cardinal Turkson.

g) selon la droite libérale [2], qui ânonne les slogans de l'industrie, les OGM (comme le gaz de schiste) sont censés nous apporter une prospérité pétulante et conforme à la noble créativité de l'Homme. La droite libérale humaniste ajoute que les OGM sont là pour nourrir les peuples pauvres. (Il faut expliquer ça aux veuves des suicidés du Kerala). Ces deux affirmations sont de la pub intégrale, démentie sur le terrain.

Dernier point : j'entendais ce matin à la radio un ''agriculteur'' du Midi proclamer jovialement son intention de semer des OGM en masse et d'envoyer l'Etat se faire foutre : le transgénique, disait-il, ''c'est ma boîte à outils''. Terrifiant.

__________ 

[1] Pour en avoir la certitude, il faudrait des expériences longues et complexes. Expériences que les multinationales se refusent à faire, et que les comités scientifiques de l'UE se refusent à exiger.

[2] même sa frange ''souverainiste''  (mais lobotomisée en business schools : d'où son incohérence péremptoire).

 

Lire la suite

Page : 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20