16/02/2014
Le gaz de schiste est économiquement "une arnaque"
...constate le rapport de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri-Sciences Po) :
<< Il n'y a pas de miracle économique et écologique à attendre en Europe de la production de gaz de schiste […] : c'est la conclusion de cette étude publiée le 12 février. Elle a été présentée jeudi au Parlement européen, à Bruxelles, deux semaines après le feu vert donné par la Commission à l'exploitation de ces hydrocarbures « de roche mère » présents dans plusieurs pays, dont la France […]
1. [Aux Etats-Unis, les gaz de schiste n'ont pas entraîné] de bouleversements économiques en profondeur [...] : leur impact a été « très sectoriel », la forte baisse du prix du gaz donnant un avantage compétitif à quelques secteurs, comme la pétrochimie, mais qui ne pèsent que 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) américain, selon l'Iddri. Les exportations de ces secteurs « gazo-intensifs » sont certes passées de 10,5 milliards de dollars en 2006 à 27,5 milliards en 2012, mais [...] « il n'y a aucune évidence que les shale gas ont conduit à une véritable renaissance de l'industrie manufacturière », tranche l'étude.
Au total, l'impact sur le PIB américain ne serait que de 0,84 % entre 2012 et 2035, soit une contribution annuelle ridicule (0,04 %) « à comparer avec un taux de croissance réel annuel de 1,4 % ». Entre 2007 et 2012 où la production de gaz de schiste s'est envolée, le stimulus des pétroles et des gaz de schiste a été de 0,88 %, note l'étude, qui ajoute que cette estimation est « optimiste ». […] L'effondrement des prix depuis le pic de 2008 n'a guère profité aux Américains, dont les tarifs de l'électricité continuent d'augmenter.
2. S'il n'y a pas eu de miracle outre-Atlantique, il y en aura encore moins en Europe. [...] « Un scénario médian indique que l'UE pourrait produire plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes en 2030-2035, soit 3-10 % de la consommation », précise l'Iddri. Cela ne réduira ni les importations de gaz de Russie, d'Algérie ou du Qatar (54 % de la demande européenne), ni les prix des combustibles fossiles, qui « resteront largement déterminés par les marchés internationaux », prévient l'étude. [...] Mieux vaut donc que l'Europe développe des politiques d'efficacité énergétique, d'innovation et des sources d'énergie faible en carbone, plaident les auteurs.
[…] « Les retombées pour les consommateurs et l'économie américaine sont bien maigres pour 500 000 puits forés ces dernières années. Par ailleurs, la baisse des prix du gaz ne bénéficie pas aux consommateurs mais seulement aux industries intensives en énergie. » Bref, […] il faut en finir avec « une arnaque énergétique et économique ».
11:06 Publié dans Ecologie, Economie- financegestion, Europe | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gaz de schiste
Commentaires
À MÉDITER
> à méditer par tous les braves gens qui répètent ce qu'ils ont entendu dire : "refuser le gaz de schiste alors que le pays est dans la m..., c'est de l'irresponsabiité", etc.
Le gaz de schiste en général, ne profite qu'aux industriels extracteurs.
Le gaz de schiste en Europe, c'est le saccage de pays à surface modeste, pour peanuts sur le plan du PIB.
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Écrit par : Alain Breza / | 17/02/2014
SOURCES
> Il sera indispensable de toutes les façons de diminuer notre consommation énergétique à un moment ou à un autre mais cela peut se faire tout simplement par le rétablissement des mécanismes du marché et l'individualisation systématique de la consommation.
Toutefois, il semble indispensable de développer les différentes sources d'énergie afin que cette diminution ne se fasse pas trop dans la douleur; l'idéal est de veiller à ce que cette diversification permette en outre de "créer" des emplois dans des régions devenus des déserts économiques et c'est pourquoi l'extraction du gaz de schiste peut ne pas être absurde...à condition qu'elle contribue à un meilleur aménagement du territoire et une certaine "ruralisation" de l'habitat.
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Écrit par : ecoloreac / | 17/02/2014
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