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Rechercher : bonnets rouges

La Croix-Rouge constate les manoeuvres de Kiev pour retarder les 260 camions d'aide humanitaire

...en les bloquant dans le no man's land : https://fr.news.yahoo.com/des-camions-russes-franchissent-la-frontière-vers-lukraine-120028994.html

 

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21/08/2014 | Lien permanent

Lubrizol et les pouvoirs publics / L'image de Chirac auorès des Français / La Chine ”rouge”, un empire financier et numé

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Le débat de la semaine à l'émission d'Antoine Bellier, avec Anne-Lorraine Bujon (Esprit), Yann Mens (Alternatives économiques), Stéphane Vernay (Ouest-France) et moi :

https://rcf.fr/actualite/formule-club-lubrizol-les-hommages-jacques-chirac-les-70-ans-de-la-republique-populaire-de

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04/10/2019 | Lien permanent

Notre-Dame des Landes : Ayrault et Vinci passent en force

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    ..malgré la mobilisation populaire

         (air connu) :

 

 

 

D'Alger où il était en visite, Jean-Marc Ayrault a fait savoir que les bulldozers entreront en action à Notre-Dame des Landes dans les mois qui viennent en vertu de l'arrêté que le préfet de Loire-Atlantique s'apprête à signer.

 

Quand les bonnets rouges auront fini de parrainer les concours de mini-miss, ils pourront peut-être se préoccuper de cette affaire – nouveau symptôme de l'intolérable "centralisme parisien", de la tyrannie de "l'Etat français" et de la "dictature socialiste" ?

 

Certains d'entre eux n'en feront rien.  Pourquoi ? Cherchez les amis de l'institut de Locarn [*]  dans l'organigramme du groupe Vinci : vous aurez la réponse. Le copinage techno-financier, ''c'est parti pour rester''  – comme on dit à Brest.


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[*]  Lobby ultralibéral drapé dans le gwenn-ha-du, et inspirateur de la manoeuvre des bonnets rouges.

 

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Manifs de janvier-février : une ”convergence des luttes” ? se méfier des contrefaçons !

manipulations2.jpgAucun rapport entre :  a)  la "culture de vie",  b)  les groupuscules,  c)  les intérêts de la FNSEA...

 

 

 

La blogosphère bien élevée s'excite à propos de janvier-février, où doivent se succéder, en trois semaines, trois manifestations censées ''converger'' dans leurs intentions : 1. la ''marche pour la vie'' ; 2. un ''jour de colère '' équivoque ; 3. une ''manif pour tous'' contre les ''projets anti-familiaux''.

Quelque avis que l'on ait sur ces trois manifestations, leur différence de nature rend improbable la ''convergence'' des trois – et suspect le slogan qui affirme cette ''convergence''.

 

1.  Parrainée par plus de trente évêques français, la ''marche pour la vie'' est désormais connectée à la CEF : ce qui garantit que les directives du pape François – nouvelles en la matière – vont enrichir ce mouvement de toutes les dimensions sociales indiquées par l'exhortation La joie de l'Evangile...

 

2. ...mais dimensions incompatibles avec l'ultralibéralisme embusqué sous le ''jour de colère''. On ne voit donc pas comment cette deuxième manifestation pourrait converger avec la ''marche pour la vie'' – à moins d'occulter ou fausser gravement (comme le font deux ou trois bricoleurs conceptuels) le sens de la culture de vie.

 

3. La réédition de la ''manif pour tous'', quant à elle, est doublement aléatoire : a) par comparaison avec le gros succès numérique des MPT de 2013 ; b) par suite de la mainmise UMP sur la manifestation de Versailles en décembre, mainmise qui a choqué beaucoup de gens – sachant la négligence structurelle de ce parti dans le domaine familial. Chercher dans la négligence un bouclier contre la perversité, ''ce n'est pas de quoi carboniser le paroissien'' (aurait dit Léon Bloy) !

 

Donc le slogan rabâché de ''convergence des luttes'' est creux. Ce creux était avoué involontairement la semaine dernière – hélas dans un journal catholique – par un dessin qui montrait un personnage arborant à la fois un bonnet rouge et un Sacré-Coeur de 1793 : rapprochement de symboles absurde quant au fond, mais symptomatique d'une pollution mentale. Quel rapport entre le soulèvement vendéen de 1793 et les manipulations FNSEA de 2014 ? Je sais que le mouvement des bonnets rouges n'est pas tout acquis à la FNSEA et au Medef : mais les bonnets rouges que l'ultra-droite soutient sont, justement, ceux de la FNSEA et du Medef, qui refusent de manifester avec les autres Bretons le 22 février à Nantes contre l'ayraultport...

Ultra-droite ? Oui. Parmi ceux qui ont lancé ce slogan de ''convergence des luttes'', le noyau dur est constitué d'exclus du FN qui rêvent de faire naître une sorte de FN-bis (sur une ligne catho d'emballage et libérale de contenu, pour contredire Mme Le Pen sur ces deux tableaux). Cette ambition est compréhensible de leur part, mais n'a rien à voir avec ce qui meut l'Eglise catholique.

D'autre part,  et cette fois du point de vue de manifestants de base : vouloir ''s'opposer à Hollande'' est louable mais mieux vaudrait le faire judicieusement, sans se tromper d'analyse économique et sociale...

Et du point de vue des catholiques de base (dont font partie l'auteur de ce blog et nombre de ses intervenants) : ''s'opposer à Hollande'' ne saurait résumer l'engagement du paroissien français ! Celui-ci sait, ou devrait savoir, ce que l'Eglise attend de lui en tous domaines... Etudions La joie de l'Evangile : comme le soulignait samedi le cardinal archevêque de Paris, on n'y retrouve rien des énervements qui font les beaux jours des réseaux sociaux.

 

Conclusion d'étape : l'idée d'une ''convergence des luttes'' est exacte en elle-même (et en théorie) ; mais elle suppose un fil conducteur entre ces luttes. Ce fil n'existe pas aujourd'hui. Ce qui est proposé à sa place – un ultralibéralisme déguisé en populisme – est une imposture et une manipulation, inacceptables pour les catholiques cohérents.

 

  

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Après Quimper : réflexions sur le brouillard et le tambour

« La droite se satisfait du brouillard pourvu qu'elle y entende battre un tambour », écrivait un chroniqueur parisien pendant la mystification nationale du boulangisme :

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Scène de propagande boulangiste, par Jean-Eugène Buland (1889).

  

La droite de 2013 fait penser au stérile fourre-tout boulangiste de 1889. La manifestation de Quimper en a été l'illustration. Incroyable mélange ! Gens du Medef auteurs des licenciements, non loin de leurs salariés licenciés... Gens de la FDSEA opérateurs du catastrophique modèle productiviste [1], hurlant pour le maintien de ce modèle... Elus UMP susurrant que les élections n'avaient rien à voir avec leur présence dans la manif... Militants de base du PS, honteux de l'absence de leurs cadres... Persévérants anti-mariage gay, côte à côte avec des NPA partisans de l'IVG de masse... Et l'immense banderole (de trop belle facture) Hollande démission, slogan sans rapport apparent avec le thème officiel de la manif... Etc.

La marée des drapeaux bretons et des bonnets rouges nappait le tout dans le lyrisme pseudo-historique [2], qui a toujours servi à voiler les contradictions économiques et sociales.

Quand ces contradictions touchent à l'essentiel, c'est-à-dire aux causes de la crise, les voiler n'est pas une bonne action. La crise actuelle de l'économie bretonne n'est pas seulement, ni même principalement, le résultat du « jacobinisme parisien »  (réduit d'ailleurs en 2013 à de l'aveuglement technocratique) : elle est la version bretonne de la crise du productivisme agro-alimentaire, qui elle-même est un volet de la crise du productivisme global. Nier cela, et susciter par exemple ces parties de colin-maillard en bonnets rouges où sont censés fusionner les fauteurs et les victimes de la crise, est une imposture de la part des fauteurs.

Il faut montrer notre solidarité aux victimes.

Quant à ceux qui courent à travers la France en participant à tout et rien (au nom d'on ne sait quoi), ils finiront comme les activistes de la droite ultra ont toujours fini : en supplétifs de la « droite de gouvernement ».

 

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[1) Ce matin à France Info, un paysan breton (bio, circuits courts etc) expliquait que lui et ses pareils avaient certes d'autres problèmes, mais n'étaient pas directement entraînés dans la catastrophe du productivisme.

[2] Une analyse sérieuse du mouvement de 1675 montre ce qui s'est réellement passé : loin d'une unanimité sociale, le risque de révolution paysanne fut étranglé par la bourgeoisie des villes. On trouvera une autre version de cet antagonisme lors des mouvements contre-révolutionnaires vendéens et bretons de 1793-1794. (Chanson authentique de l'armée de Charette : "Vous crèverez dans vos villes / maudits patauds / tout comme des chenilles / les pattes en haut...")

 

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Un ''Noël'' matérialiste mercantile : l'hypermarché dans la salle de séjour

Guide-d-achat-high-tech-Noel,H-Z-170423-13.jpgVu par les fenêtres depuis dix jours, et sur un quai de gare hier soir :

Quand le passant du soir regarde par les fenêtres [*] dans les maisons, que voit-il depuis maintenant dix jours ? Des sapins de Noël... Naguère les familles montaient le sapin le 24 décembre au soir (pour l'enchantement des petits enfants, le 25 au matin) : Noël commémorait un événement précis. Aujourd'hui, c'est redevenu une simple saison. On installe le sapin dans la salle de séjour au début du mois, peu après les « vitrines de Noël » des magasins : l'agenda festif est fixé par le monde commercial. Noël est une affaire de consommation dénuée du moindre sens. Hier soir, j'ai croisé sur un quai de gare un couple de quinquagénaires maghrébins : la femme portait le voile musulman ; l'homme, poussant un chariot d'hypermarché (peu rempli), portait sous le capuchon de sa parka un... bonnet rouge et blanc de Père Noël. Spectacle d'une absurdité glaçante. Les deux avaient l'air terriblement triste.

Au lieu de parler à perte de vue de «valeurs » que personne n'arrive à définir, la classe politique devrait se demander si l'on peut réellement « intégrer » qui que ce soit à une société aussi creuse. Shakespeare : « Terrible époque, que celle où des idiots dirigent des aveugles ».

 

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[*]  Les fenêtres n'ayant plus de voilages, elles brillent et montrent comme de écrans chaque intimité familiale. (Les résidents veulent-ils s'exposer comme sur un plateau de  télé-réalité ?).

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78 % des Français pour une nationalisation des autoroutes

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Leur colère est compréhensible. Mais le problème est ailleurs :

 

Réponse massive au sondage LCI-OpinionWay publié aujourd'hui : 78 % des interrogés souhaiteraient que la gestion des autoroutes françaises soit retirée aux firmes privées qui rançonnent les automobilistes. L'idée est tonique : étriller les prédateurs est un rêve du Français, toutes tendances confondues... (même à droite : navré pour les ex-bonnets rouges et autres libéraux "populistes" amis du tout-camion).

Ce rêve doit néanmoins être tempéré par deux données concrètes. D'une part, personne ne croit le gouvernement Macron-Valls capable de concevoir une décision hostile aux intérêts de quelque firme que ce soit : notamment ceux de Vinci, comme M. Valls vient de le proclamer à propos de l'aéroport-bis de Nantes.

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D'autre part, le bétonnage autoroutier et ses corollaires (pollution massive, mitage du territoire etc) se poursuivrait sous régime public comme sous régime privé : le vrai problème est le modèle économique du productivisme/consumérisme hors-sol, dont la folie des transports longue distance – avec multiplication des autoroutes – n'est qu'un produit dérivé.

  

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Notre-Dame-des-Landes : l’U.E. vole au secours du groupe Vinci et du gouvernement Ayrault

 Ils ont bonne mine, ceux qui croyaient (depuis quarante ans) que "l’Europe" protégeait la Bretagne face à "l’Etat français":

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1974 : au temps où le très européiste journal de Yann Fouéré croyait que Bruxelles défendrait la Bretagne contre les "diktats de Paris"...


 

La nouvelle est tombée hier soir : contrairement à son attitude générale (empêcher l’Etat de soutenir les entreprises françaises), la Commission européenne valide l’aide de 150 millions d’euros octroyée par Matignon à Vinci - en plein marasme budgétaire ! - pour la construction du deuxième aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes. La Commission déclare que l’ayraultport n’introduit pas de ’’distorsion indue dans la concurrence'' (crime théoriquement atroce aux yeux de l’U.E. libérale [1]) ; et qu’il ’’répond à la saturation des infrastructures existantes’’ (chose réfutée par les experts indépendants). Ces allégations économiques avaient été précédées, en septembre, de leur équivalent écologique : la Commission avait déclaré que l’ayraultport n’était pas en infraction environnementale avec la législation européenne… (On sait quel cas M. Barroso fait de l’écologie, compte tenu - par ailleurs - de son acharnement à nous imposer Monsanto).

Vinci étant financièrement satisfait, et Ayrault l’étant politiquement, Paris va donc passer en force. Le préfet de région a ses instructions. Les opposants pris au dépourvu clament qu’ils ne se laisseront pas faire, ce qui veut dire : manifestations de bonnes gens débordées par les Black Block, molotov et lacrymo, apparitions napoléoniennes de Valls à la télévision, et, au finale, victoire - coûteuse - de Paris. Puisque Bruxelles le permet…

Ajoutons une réflexion supplémentaire. Beaucoup de bonnets rouges, reproduisant en 2013 les illusions de leurs parents et grand-parents (L'Europe aux cent drapeaux, 1974), ont l’air de croire que ’’l’Europe’’ protège ’’les régions’’... et  prioritairement ''la Bretagne'', sans qu'on voie très bien pourquoi. Le contraire est illustré aujourd’hui par l’affaire de l’ayraultport, monstruosité environnementale et imposture économique déguisées en décision nantaise, mais diktat du ’’centralisme parisien’’ et de milieux d’affaires euro-globaux... Cette Europe-là ne protège pas : elle est calibrée depuis vingt ans pour ne protéger de rien. Tout le monde finit par s’en apercevoir, sauf ceux qui ont le bonnet sur les yeux.


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[1]  Le dumping social des nouveaux membres de l’Union europenne (qui nuit sérieusement à l’emploi en France) ne gêne pas non plus Bruxelles.


 

notre dame des landes,europe

Le livre de 1974, réédité récemment (comme par hasard) : une utopie ethno-régionaliste qui va dans le sens du programme ultralibéral de démantèlement final des Etats.


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Mais où diable mène la ”culture LGBT” ?

Appliquée à l'histoire, l'idéologie trans donne des résultats insolites... Par exemple, un plaidoyer pour Violette Morris, collaborationniste exécutée en 1944 :

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Violette Morris en 1930.


 

"Les idéologies ont disparu", dit-on. Toutes ? Non : une idéologie fait la loi en 2013. C'est l'idéologie LGBT. Portée par un très petit nombre de personnes, elle domine néanmoins la classe politique, parce que le mythe LGBT est le stade suprême du formatage libéral-libertaire [1] propre à l'économie consumériste. Ce formatage repose sur l'extension du relativisme à tous les domaines, puisque toutes les pulsions individuelles doivent être promues et rentabilisées [2] : it's the economy, stupid – comme disait le président Clinton.

Le relativisme dans tous les domaines, ça veut dire aussi dans le domaine de la mémoire historique...

Et du point de vue LGBT, le seul fil conducteur de la mémoire est la cause lesbo-gay-bi-trans. Ce qui donne des résultats curieux, surtout si on l'applique aux années noires de l'Occupation.


histoire,lgbtDans les vitrines de librairies militantes du 3ème arrondissement de Paris, on remarque un livre paru en 2011 (chez Perrin) mais voué à une promotion de long-seller : il s'intitule Violette Morris, histoire d'une scandaleuse. Mais "scandaleuse" est un euphémisme ! Célébrité du sport dans les années 1920, Violette Morris est entrée dans le collaborationnisme total dès 1940 (via le groupe hyper-extrémiste de Marcel Bucard) ; elle a pris la direction du garage automobile parisien de la Luftwaffe ; elle a fréquenté au Lutetia les "bureaux d'achats" de l'Abwehr (pillage économique de la France) ; elle a participé à des opérations militaro-policières allemandes... Aussi a-t-elle a fini par ressembler d'assez près à une "gestapiste" pour être, sous ce grief, exécutée par la Résistance le 26 avril 1944.

Or le livre déploie, sur 376 pages, beaucoup d'efforts – et de talent – pour relativiser tout ça, au moyen de deux arguments :

1. ce serait pour punir Violette Morris de son non-conformisme sexuel que la société l'aurait déclarée gestapiste : "une femme qui s'habille en homme publiquement, s'est fait couper les seins en 1929 et ne cache pas sa préférence érotique pour les femmes, n'est-elle pas 'prédestinée' à un sombre destin ?" ;

2. l'accusation de travailler pour la Gestapo aurait été forgée pour faire oublier une bavure des résistants, deux enfants ayant été tués en même temps que Violette Morris et un couple de collaborationnistes (tendance marché noir).

On voit la faiblesse de l'argumentaire. Même si les enquêteurs de 1945 n'ont pas retrouvé de carte de Gestapo au nom de Violette Morris, la lourdeur de son engagement au service de l'occupant est un fait. Mais le livre tout entier s'évertue à en relativiser la portée...

Cette entreprise ne doit pas être tout à fait sans lien avec les préoccupations de son auteur, l'historienne Marie-Josèphe Bonnet [3], en matière de "sexualité politique"... Préoccupations affirmées depuis 1971, quand Marie-Jo Bonnet participait à la création du Front homosexuel d'action révolutionnaire (le célèbre FHAR), puis du groupe des Gouines rouges (fondé contre "la misogynie du FHAR" et devenu courant politique au sein du MLF)... L'auteur a d'ailleurs fait une séance de signatures de son Violette Morris au centre LGBT parisien en 2011, année de la parution du livre. Cette franchise l'honore.

Mais son livre plaide les circonstances atténuantes voire l'acquittement au bénéfice du doute – pour la coupable avérée d'une "haute trahison" (comme on eût dit autrefois) : comme si la trahison était une chose sans importance.

Et il fait cette plaidoirie à l'aide d'affirmations LGBT sidérantes sur le plan historique. Exemples :

« Elle a traversé une frontière de genre, activant chez les "normaux" une pulsion de mort qui se pense comme légitime... »

« ...Comme s'il allait de soi qu'une lesbienne qui s'habille en homme doive entrer à la Gestapo. Une telle crédulité nous questionne sur les fondements idéologiques de l'égalité des sexes qui semble régir notre société présente. Le consensus égalitaire n'est-il pas terriblement fragile quand on voit qu'une histoire cousue de fil noir suscite une pareille adhésion ? » [4]

« Violette Morris est-elle venue à la collaboration par amour desportrait_violette_morris.jpg valeurs viriles ? Par adhésion au culte du corps et à la croyance dans l'élite ? C'est possible. Mais l'humiliation qu'elle a subie avec le résultat de son procès contre la Fédération féminine sportive de France [5] lui a infligé, plus que tout autre événement, une blessure profonde qu'elle a cru dépasser en ralliant les vainqueurs... »

« Un rapport à sa mère difficile et peut-être aussi des blessures trans-générationnelles, comme a pu en recevoir sa grand-mère juive [6] lorsqu'elle fréquentait les femmes d'officiers français [7] dans l'Algérie coloniale, ont certainement alimenté cette dimension autodestructrice de soi qui confine à l'aveuglement face aux Allemands... »

Et au bout du compte, le livre relance le leit-motiv libéral-atlantiste selon lequel les Français devraient renoncer au culte rétrospectif de la France libre :

«L'occultation de l'Occupation après la guerre a permis l'épopée de la France libre qui a ignoré les compromissions quotidiennes des Français. D'une certaine façon, l'histoire de Violette Morris dévoile les dessous de cette époque, et peut-être plus encore le refus d'assumer la responsabilité de notre pays dans l'abominable histoire des années noires. »

Ici, la propagande LGBT rejoint la haine de soi franco-française, officialisée à Paris depuis une vingtaine d'années pour faire plaisir aux milieux atlantistes. (Et n'oublions pas que l'idéologie LGBT est entièrement made in USA). 

Mais Marie-Jo Bonnet a mal choisi son héroïne. L'affaire Morris ne prouve pas les "compromissions quotidiennes des Français" : elle montre simplement jusqu'où peut aller, chez certains individus, une morbidité poussée jusqu'à l'inintelligence avec l'ennemi.

Et d'ailleurs, si le cas Morris n'était qu'un exemple des "compromissions quotidiennes des Français", comme l'affirme l'auteur, ça annulerait toute la démonstration de son livre, qui veut nous persuader que Violette Morris a été poussée au pire par son extrême singularité. Alors : Morris, unique ? ou banale ? Il faudrait savoir. Confusion maximum ! On peut craindre pour le futur état mental des Français, si le LGBT prend – comme il le désire – les commandes de la pédagogie officielle.

A l'heure où le ministre de l'Education veut enseigner mémoire et morale aux élèves, mais où la porte-parole du gouvernement veut leur enseigner aussi les valeurs LGBT, on peut se demander ce que ça donnera quand il faudra leur parler des années 40. En conclusion de son livre, Marie-Jo Bonnet écrit en effet ceci :

« Pourquoi Violette Morris s'est-elle crue mieux reconnue dans son identité de femme libre par le régime de Vichy que par la République ? La sensation d'être acceptée comme elle est par un régime fasciste n'est-elle pas la vraie question qu'elle nous pose ? Car si la démocratie ne tient pas ses promesses sur le respect de l'altérité, elle jette dans les bras de groupements fascistes ceux qui ne sont pas dans la norme majoritaire. »

securedownload-6.jpegMarie-Jo Bonnet veut-elle dire que si l'on ne donne pas au LGBT ce qu'il exige (et toujours plus), on verra revenir les Sigfried Follies du capitaine Röhm, et la Gay Pride devenir Les Damnés ? Non, elle ne peut pas vouloir dire une chose aussi invraisemblable.

Alors que veut-elle dire ?

La culture LGBT avance dans le brouillard.

 

 

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[1] La responsabilité du libéralisme dans ces domaines commence à être reconnue... même par les catholiques français.

[2] "Gay marriage is good business" - dixit Lloyd Blankfein (Goldman-Sachs).

[3] Entre autres ouvrages et films : Qu'est-ce qu'une femme désire quand elle désire une femme ?, Odile Jacob, 2004 ; Les Deux Amies : essai sur le couple de femmes dans l'art, éditions Blanche, 2000 ; Les relations amoureuses entre les femmes du XVIe au XXe siècle (Odile Jacob 1995) ; PHARE, FARD, FHAR ! ou la révolution du désir, film d’Alessandro Avellis et Gabriele Ferluga, 2006 ; Marie-Josèphe Bonnet, Histoires d'amours féminines, film d'Elsa Bloch, 2012; etc. Toutes oeuvres respectables, sauf si le chantier apologétique vient à fausser des perspectives historiques.

[4] "L'histoire cousue de fil noir" se limite à l'usage du mot "Gestapo" au sujet de Violette Morris en 1944. L'historienne fait comme si les éléments substantiels du dossier (l'implication de VM dans les officines militaro-économico-policières du Gross Paris) étaient négligeables... alors qu'ils sont la matrice avérée de la rumeur publique qui a fini par se condenser dans le mot-symbole de "Gestapo". Sans compter les témoignages soulignant que VM se targuait de ses contacts dans la police allemande.

[5] L'auteur arrange les faits. En réalité, le clash entre Violette Morris et la FFSP en 1927-1930 n'avait pas été motivé par sa sexualité, mais par ses violations de la déontologie sportive.

[6] On mesure le côté effarant de cet argument pour expliquer une collaboration avec le IIIe Reich. La culture LGBT mènerait-elle à dire n'importe quoi ?

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Ken Loach : ”Le vent se lève”, un film partial et magnifique

medium_18649233_1_.2.jpgLes guerres d'Irlande vues par Loach le Rouge...

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