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10/01/2013

Mais où diable mène la "culture LGBT" ?

Appliquée à l'histoire, l'idéologie trans donne des résultats insolites... Par exemple, un plaidoyer pour Violette Morris, collaborationniste exécutée en 1944 :

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Violette Morris en 1930.



 

"Les idéologies ont disparu", dit-on. Toutes ? Non : une idéologie fait la loi en 2013. C'est l'idéologie LGBT. Portée par un très petit nombre de personnes, elle domine néanmoins la classe politique, parce que le mythe LGBT est le stade suprême du formatage libéral-libertaire [1] propre à l'économie consumériste. Ce formatage repose sur l'extension du relativisme à tous les domaines, puisque toutes les pulsions individuelles doivent être promues et rentabilisées [2] : it's the economy, stupid – comme disait le président Clinton.

Le relativisme dans tous les domaines, ça veut dire aussi dans le domaine de la mémoire historique...

Et du point de vue LGBT, le seul fil conducteur de la mémoire est la cause lesbo-gay-bi-trans. Ce qui donne des résultats curieux, surtout si on l'applique aux années noires de l'Occupation.


histoire,lgbtDans les vitrines de librairies militantes du 3ème arrondissement de Paris, on remarque un livre paru en 2011 (chez Perrin) mais voué à une promotion de long-seller : il s'intitule Violette Morris, histoire d'une scandaleuse. Mais "scandaleuse" est un euphémisme ! Célébrité du sport dans les années 1920, Violette Morris est entrée dans le collaborationnisme total dès 1940 (via le groupe hyper-extrémiste de Marcel Bucard) ; elle a pris la direction du garage automobile parisien de la Luftwaffe ; elle a fréquenté au Lutetia les "bureaux d'achats" de l'Abwehr (pillage économique de la France) ; elle a participé à des opérations militaro-policières allemandes... Aussi a-t-elle a fini par ressembler d'assez près à une "gestapiste" pour être, sous ce grief, exécutée par la Résistance le 26 avril 1944.

Or le livre déploie, sur 376 pages, beaucoup d'efforts – et de talent – pour relativiser tout ça, au moyen de deux arguments :

1. ce serait pour punir Violette Morris de son non-conformisme sexuel que la société l'aurait déclarée gestapiste : "une femme qui s'habille en homme publiquement, s'est fait couper les seins en 1929 et ne cache pas sa préférence érotique pour les femmes, n'est-elle pas 'prédestinée' à un sombre destin ?" ;

2. l'accusation de travailler pour la Gestapo aurait été forgée pour faire oublier une bavure des résistants, deux enfants ayant été tués en même temps que Violette Morris et un couple de collaborationnistes (tendance marché noir).

On voit la faiblesse de l'argumentaire. Même si les enquêteurs de 1945 n'ont pas retrouvé de carte de Gestapo au nom de Violette Morris, la lourdeur de son engagement au service de l'occupant est un fait. Mais le livre tout entier s'évertue à en relativiser la portée...

Cette entreprise ne doit pas être tout à fait sans lien avec les préoccupations de son auteur, l'historienne Marie-Josèphe Bonnet [3], en matière de "sexualité politique"... Préoccupations affirmées depuis 1971, quand Marie-Jo Bonnet participait à la création du Front homosexuel d'action révolutionnaire (le célèbre FHAR), puis du groupe des Gouines rouges (fondé contre "la misogynie du FHAR" et devenu courant politique au sein du MLF)... L'auteur a d'ailleurs fait une séance de signatures de son Violette Morris au centre LGBT parisien en 2011, année de la parution du livre. Cette franchise l'honore.

Mais son livre plaide les circonstances atténuantes voire l'acquittement au bénéfice du doute – pour la coupable avérée d'une "haute trahison" (comme on eût dit autrefois) : comme si la trahison était une chose sans importance.

Et il fait cette plaidoirie à l'aide d'affirmations LGBT sidérantes sur le plan historique. Exemples :

« Elle a traversé une frontière de genre, activant chez les "normaux" une pulsion de mort qui se pense comme légitime... »

« ...Comme s'il allait de soi qu'une lesbienne qui s'habille en homme doive entrer à la Gestapo. Une telle crédulité nous questionne sur les fondements idéologiques de l'égalité des sexes qui semble régir notre société présente. Le consensus égalitaire n'est-il pas terriblement fragile quand on voit qu'une histoire cousue de fil noir suscite une pareille adhésion ? » [4]

« Violette Morris est-elle venue à la collaboration par amour desportrait_violette_morris.jpg valeurs viriles ? Par adhésion au culte du corps et à la croyance dans l'élite ? C'est possible. Mais l'humiliation qu'elle a subie avec le résultat de son procès contre la Fédération féminine sportive de France [5] lui a infligé, plus que tout autre événement, une blessure profonde qu'elle a cru dépasser en ralliant les vainqueurs... »

« Un rapport à sa mère difficile et peut-être aussi des blessures trans-générationnelles, comme a pu en recevoir sa grand-mère juive [6] lorsqu'elle fréquentait les femmes d'officiers français [7] dans l'Algérie coloniale, ont certainement alimenté cette dimension autodestructrice de soi qui confine à l'aveuglement face aux Allemands... »

Et au bout du compte, le livre relance le leit-motiv libéral-atlantiste selon lequel les Français devraient renoncer au culte rétrospectif de la France libre :

«L'occultation de l'Occupation après la guerre a permis l'épopée de la France libre qui a ignoré les compromissions quotidiennes des Français. D'une certaine façon, l'histoire de Violette Morris dévoile les dessous de cette époque, et peut-être plus encore le refus d'assumer la responsabilité de notre pays dans l'abominable histoire des années noires. »

Ici, la propagande LGBT rejoint la haine de soi franco-française, officialisée à Paris depuis une vingtaine d'années pour faire plaisir aux milieux atlantistes. (Et n'oublions pas que l'idéologie LGBT est entièrement made in USA). 

Mais Marie-Jo Bonnet a mal choisi son héroïne. L'affaire Morris ne prouve pas les "compromissions quotidiennes des Français" : elle montre simplement jusqu'où peut aller, chez certains individus, une morbidité poussée jusqu'à l'inintelligence avec l'ennemi.

Et d'ailleurs, si le cas Morris n'était qu'un exemple des "compromissions quotidiennes des Français", comme l'affirme l'auteur, ça annulerait toute la démonstration de son livre, qui veut nous persuader que Violette Morris a été poussée au pire par son extrême singularité. Alors : Morris, unique ? ou banale ? Il faudrait savoir. Confusion maximum ! On peut craindre pour le futur état mental des Français, si le LGBT prend – comme il le désire – les commandes de la pédagogie officielle.

A l'heure où le ministre de l'Education veut enseigner mémoire et morale aux élèves, mais où la porte-parole du gouvernement veut leur enseigner aussi les valeurs LGBT, on peut se demander ce que ça donnera quand il faudra leur parler des années 40. En conclusion de son livre, Marie-Jo Bonnet écrit en effet ceci :

« Pourquoi Violette Morris s'est-elle crue mieux reconnue dans son identité de femme libre par le régime de Vichy que par la République ? La sensation d'être acceptée comme elle est par un régime fasciste n'est-elle pas la vraie question qu'elle nous pose ? Car si la démocratie ne tient pas ses promesses sur le respect de l'altérité, elle jette dans les bras de groupements fascistes ceux qui ne sont pas dans la norme majoritaire. »

securedownload-6.jpegMarie-Jo Bonnet veut-elle dire que si l'on ne donne pas au LGBT ce qu'il exige (et toujours plus), on verra revenir les Sigfried Follies du capitaine Röhm, et la Gay Pride devenir Les Damnés ? Non, elle ne peut pas vouloir dire une chose aussi invraisemblable.

Alors que veut-elle dire ?

La culture LGBT avance dans le brouillard.

 

 

____________

[1] La responsabilité du libéralisme dans ces domaines commence à être reconnue... même par les catholiques français.

[2] "Gay marriage is good business" - dixit Lloyd Blankfein (Goldman-Sachs).

[3] Entre autres ouvrages et films : Qu'est-ce qu'une femme désire quand elle désire une femme ?, Odile Jacob, 2004 ; Les Deux Amies : essai sur le couple de femmes dans l'art, éditions Blanche, 2000 ; Les relations amoureuses entre les femmes du XVIe au XXe siècle (Odile Jacob 1995) ; PHARE, FARD, FHAR ! ou la révolution du désir, film d’Alessandro Avellis et Gabriele Ferluga, 2006 ; Marie-Josèphe Bonnet, Histoires d'amours féminines, film d'Elsa Bloch, 2012; etc. Toutes oeuvres respectables, sauf si le chantier apologétique vient à fausser des perspectives historiques.

[4] "L'histoire cousue de fil noir" se limite à l'usage du mot "Gestapo" au sujet de Violette Morris en 1944. L'historienne fait comme si les éléments substantiels du dossier (l'implication de VM dans les officines militaro-économico-policières du Gross Paris) étaient négligeables... alors qu'ils sont la matrice avérée de la rumeur publique qui a fini par se condenser dans le mot-symbole de "Gestapo". Sans compter les témoignages soulignant que VM se targuait de ses contacts dans la police allemande.

[5] L'auteur arrange les faits. En réalité, le clash entre Violette Morris et la FFSP en 1927-1930 n'avait pas été motivé par sa sexualité, mais par ses violations de la déontologie sportive.

[6] On mesure le côté effarant de cet argument pour expliquer une collaboration avec le IIIe Reich. La culture LGBT mènerait-elle à dire n'importe quoi ?

[7]  Les Morris étaient une famille de militaires.

 

 

Annexe

Le cahier Livres de Libé

26 mai 2011

Violette Morris, hors-la-loi du genre

biographie de l’athlète lesbienne et collabo

Par YANNICK RIPA

<< Sportive de haut niveau, championne automobile, lesbienne portant costume masculin, scandaleuse de l’entre-deux-guerres accusée d’homicide, collaboratrice morte en avril 1944 sous les balles de la Résistance, ainsi se résume l’incroyable existence de Violette Morris. Ainsi surtout se caricature-t-elle car, quand le temps n’a pas gommé des mémoires cette femme singulière, née en 1893, il l’a réduite à l’une de ces identités. Cas extrême : elle est sous la plume de Raymond Ruffin la Diablesse (1984) puis la Hyène de la Gestapo (2004). C’est précisément le refus de ces portraits brossés à partir d’archives à la validité peu interrogée qui motive l’étude fouillée de l’historienne Marie-Josèphe Bonnet. Elle sait d’expérience combien la réalité des femmes - et qui plus est de celles qui méprisèrent les normes - fut déformée pour correspondre aux présupposés de la société dont même les historiens ne sont pas tous exempts. Nul ne semble en effet s’être étonné de l’incongruité de ce parcours : alors que Morris affiche une telle rupture avec les codes de genre qu’elle provoque son exclusion de la Fédération des sociétés féminines sportives de France, pourtant dirigée par une féministe, oublieuse de son rôle dans l’essor du sport féminin et dans la popularisation de celui-ci, elle choisit le pétainisme, défenseur acharné de l’Eternel féminin. Comment, alors qu’elle vit avec la comédienne Yvonne de Bray, et donc est une amie proche du couple Cocteau-Marais, peut-elle se rapprocher des nazisqui poursuivent les homosexuels ? En retour, comment les milieux collaborationnistes accueillent-ils en leur sein cette marginale aux allures d’homme ?

Colonisation. Ces contradictions servent de fil directeur à cette étude qui sort ainsi de la biographie classique. Bonnet étudie le passé familial pour y découvrir les raisons du déni identitaire de Violette Morris, qui a néanmoins conservé ce frêle prénom. Issue d’une lignée de militaires au service de la colonisation, récompensée par la Légion d’honneur, elle a non seulement intégré des valeurs viriles, les seules qui trouvent grâce aux yeux des siens, mais s’est trouvée devoir symboliquement remplacer son frère décédé. Or la nature l’a pourvue d’un corps fragile ; le sport que prône, étonnamment, les religieuses qui l’éduquent, lui permet de l’apprivoiser et de dépasser ses limites, acquérant une étonnante force. Chaque essai - en athlétisme, en javelot et même en football - se solde par des succès, pieds de nez aux injonctions genrées puisque la sportive bat des hommes sur leur propre terrain.

Mais les exploits de Morris ne sont pas actes féministes, car elle refuse le féminin dont elle rejette les attributs : non contente de couper ras ses cheveux, de narguer par son embonpoint les silhouettes longilignes à la mode, elle recourt à la chirurgie pour faire disparaître en 1929 ses seins, féminins et maternels, qu’elle ne saurait voir autrement que comme un défi à ce qu’elle veut être. [...]

Forte de ces constats, Bonnet voit dans l’engagement de Morris dans la collaboration moins une expression idéologique que la conséquence de son jusqu’au-boutisme, principal trait de son caractère ; il trouve là un lieu pour s’exprimer sans être celui d’«un paria sexuel», alors que la démocratie n’a pas «tenu ses promesses sur le respect de l’altérité»… >>

 

 

Commentaires

ALTERNATIVE DEBILE

> Le serpent qui se mord la queue devrait être choisi comme emblème par les LGBT. Plus ils se font entendre, plus ils se contredisent eux-mêmes et contredisent la réalité, plus ils nous convainquent, non seulement qu’ils sont des prédateurs sans scrupules dans leur revendication d’un droit à l’enfant et de son corollaire, une fabrique de l’enfant (PMA, GPA), mais aussi qu’ils sont avant tout des prédateurs d’eux-mêmes (du même et d’eux-mêmes, faudrait-il préciser).
C’est le symbolisme du serpent qui se mord la queue : le perpétuel retour des pulsions, la continuelle répétition des actes qui n’apportent aucune satisfaction et ne portent aucun fruit, et comme dirait Wikipédia, « la prédominance d'une fondamentale pulsion de mort »
Par ailleurs, à propos de cette « démocratie qui ne tient pas ses promesses sur le respect de l’altérité », il est intéressant de noter que l’auteur que vous citez explique l’homosexualité comme une « altérité » par rapport à la norme dominante, laquelle norme serait coupable de la refuser (d’où cette alternative débile pour justifier le choix de Violette Norris – le camp démocratie-hétérosexualité s’opposant à celui de fascisme-homosexualité ? soit dit en passant, voilà une intéressante relecture de l'histoire quand on pense aux déportations d’ homosexuels par les nazis).
Encore une fois, et comme le montre d’ailleurs la revendication d’un « mariage » des couples de même sexe, il s’agit là d’une subversion de mot et d’idée caractéristique des supercheries LGBT, le premier et véritable refus d'une « altérité » sexuelle devant être mis, en l’occurrence, au compte de l’homosexualité.
Ceci dit, à propos du couple homosexualité-fascisme, nous y allons tout droit, si le pouvoir socialiste persiste à redéfinir sans consultation nationale digne de ce nom (référendum) les notions légales de père, mère, enfant, famille pour satisfaire l’ultraminorité LGBT.
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Écrit par : Denis / | 10/01/2013

COSMIQUE

> C'est très clair , cher Denis , merci d'éclairer un instant les ténèbres ! Ce serpent qui se mord la queue est un terrifiant trou noir cosmique ! Et la cruciale question que pose "l'altérité" doit être ainsi reposée Dimanche prochain.
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Écrit par : escargolibri / | 10/01/2013

VIDE DE SENS

> avec cette idéologie l'histoire devient vide de sens : il n'y a plus de responsabilités, plus de causes, plus de conséquences : seulement des excuses psychologiques à tout. Exactement l'ambiance du marketing. Et ces gens se disent "de gauche" ! voir l'article péremptoire de Joffrin dans l'Obs de cette semaine.
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Écrit par : michel-marie donon / | 10/01/2013

"Aimer son prochain comme soi-même"?

> Le drame LGBT semble bien être que ces gens ne s'aiment pas, car il n'aiment pas et ne veulent pas assumer la modeste place qu'ils ont dans le monde d'ici-bas.
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Écrit par : Pierre Huet / | 11/01/2013

BELSEN

> Un autre exemple de membre du camp "fascisme-homosexualité" : Irma Grese, auxiliaire de la SS, la "hyène de Belsen" :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Irma_Grese
Surtout connue pour avoir été le condamné à mort (et exécuté) pour crimes de guerre le plus jeune du second conflit mondial : 19 ans au moment des faits.
Un être assez fruste, mais doué d'une très grande imagination, lorsqu'il s'agissait d'infliger la souffrance à son prochain (qui était le plus souvent sa prochaine, d'ailleurs...).
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Écrit par : Feld / | 13/01/2013

ABEL

> ... et aussi chez nous, l'essayiste Abel Bonnard, de l'Académie Française avant d'en être déchu, parfois surnommé Gestapette ou encore La Belle Bonnard.
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Écrit par : Pierre Huet / | 14/01/2013

PANTHEONE

> Caroline De Haas : "Violette Morris au Panthéon, au titre de la Résistance" !
http://parolesdemilitants.blogspot.fr/2013/09/la-gestapiste-violette-morris-au.html
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Écrit par : Gofman / | 09/09/2013

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