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La crise catholique : conférences-débat en septembre

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À propos des tumultes actuels et des manoeuvres analysées par mon livre, je serai en conférence-débat :

► le 20 septembre dans le Nord à l'abbaye du Mont-des-Cats, 15 h

► le 24 septembre à Rennes (Bibliothèque diocésaine), 20h30

Les précisions seront indiquées bientôt.

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01/09/2018 | Lien permanent

Anthony Charles Blair devrait lire John Henry Newman

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..béatifié dans quelques jours

par Benoît XVI,

et parrain spirituel

de l'écologie chrétienne :

 

 

Mièvre et péremptoire, menteur compulsif, Anthony («Tony») Charles Lynton Blair n'est pas un personnage sympathique. Ses mémoires viennent de paraître. Elles déclenchent un tollé dans les Iles britanniques. Il y réaffirme les contre-vérités à l'aide desquelles il a entraîné son pays dans la catastrophe irakienne. Il y tient des propos stupides, condamnant comme « socialiste » toute action du politique face à la crise déclenchée par la finance dérégulée. Et il y redit, comme les acéphales du Tea Party, que « l'écologie est le nouveau nom du communisme »...

A ce propos, Blair (qui avait annoncé à son de trompe son passage au catholicisme) devrait lire le cardinal Newman. Ce docteur de l'Eglise a écrit, à propos des anges, des pages magnifiques qui prophétisent l'écologie chrétienne :

<< Je dois, il me semble, mon opinion définitive sur les anges, à l'Ecole d'Alexandrie et à l'Eglise primitive. Je les regardais non seulement comme les ministres employés par le Créateur dans les dispensations faites aux juifs et aux chrétiens, ainsi que nous le lisons clairement dans l'Ecriture, mais, en allant plus avant, comme les agents de l'économie du monde visible, ainsi que l'Ecriture l'implique aussi. Je les considérais comme étant les causes réelles du mouvement, de la lumière, de la vie, et des principes élémentaires de l'univers physique, qui offrent à nos sens leurs combinaisons et nous suggèrent alors la notion de cause et d'effet et ce qu'on appelle les lois de la nature. J'ai développé cette doctrine dans mon sermon pour la saint-Michel, écrit en 1834. Je dis des anges : « chaque souffle d'air, chaque rayon de lumière et de chaleur, toutes les beautés de la nature sont pour ainsi dire les parures de leurs vêtements, l'ondulation des robes de ceux dont la face contemple l'Eternel ». Plus loin je pose la question : quelles seraient les pensées d'un homme qui « en examinant une fleur, une plante, un caillou ou un rayon de lumière, qu'il considère comme très inférieurs à lui dans l'échelle de l'existence, s'apercevrait soudainement qu'il est en présence d'un être puissant, caché sous les choses visibles qu'il examine, et qui tout en dissimulant sa main savante, leur donne leur beauté, leur grâce et leur perfection, car il est l'instrument de Dieu à cet effet ? Ou mieux encore, s'il s'apercevait que les objets qu'il analyse si avidement sont la robe et les parures de cet être ? >> [*]

 

Ce texte est d'une profondeur révolutionnaire, par rapport à l'idée qu'on se fait aujourd'hui des relations homme-nature. Idée qui n'épargne pas les chrétiens eux-mêmes, souvent influencés par le dualisme postcartésien. Ni les antichrétiens, qui ne voient les chrétiens qu'à travers cette caricature : le bourgeois productiviste cantonnant sa religion à des nostalgies sentimentales, et pour le reste servant l'argent... (On aimerait connaître la superficie de la religion de M. Blair).

 

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[*] Apologia pro vita sua, DDB, 1967, ch. 1, pp. 152-153.-

 

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4500 jeunes Français sont en proie à la ”radicalisation” ? On ne précise même plus ”radicalisation islamiste”...

La disparition de l'adjectif est un symptôme :

 

Les médias nous font part de l'angoisse de Marie, 75 ans, habitante du Val-de-Marne : sa petite-fille Léa, 23 ans, est l'un(e) des 4500 jeunes citoyens français tombés dans la « radicalisation » depuis 2014. Ce mot sans adjectif - « radicalisation » - est symptomatique. Marie ne dit pas « radicalisation islamiste » : elle dit « radicalisation » tout court. De même que les journalistes qui l'interviewent... Quant à la mère de Léa, elle ne semble pas inquiète : selon Marie, elle trouve que s'alarmer de ces histoires de radicalisation relève de la « parano ».

Les articles nous expliquent que nombreux sont les adolescent(e)s à se « radicaliser » ainsi. Leur point de départ est souvent une déception sentimentale, ou, chez les filles, un réflexe de protection contre le climat d'érotomanie de notre société. Quel est alors l'asile, le seul lieu qu'ils (elles) connaissent et où l'on parle d'un idéal  supérieur aux pulsions de consommateur ? La mosquée du coin... En 2013, nous disent les médias, Léa s'était mise à fréquenter la mosquée que fréquentait aussi Mickael Dos Santos : autre jeune issu d'un milieu non-musulman, mais qui se trouve aujourd'hui parmi les bourreaux de Daech en Syrie. Marie semble avoir réussi à empêcher Léa de partir elle aussi « faire le jihad » (autre locution passée dans le français courant) ; mais la digne vieille dame n'a pas l'air de s'étonner que sa petite-fille ait abouti dans ce monde mental.

Autant nous mettre en face de la réalité. Au bout de trente ans de matérialisme consumériste et de déracinement par le bulldozer audiovisuel, l'Hexagone (annexe de l'hypermarché occidental) s'est désertifié psychiquement : à tel point que les crises d'adolescence et de post-adolescence conduisent de nombreux jeunes Français au salafisme et même au jihad, par un processus impensable en 1985 mais devenu banal en 2015. Les médias trouvent ça normal. Aucun repère partageable ne permet plus de s'étonner : que le salafisme et le jihad soient envisageables pour des garçons et des filles non issus de l'immigration, donne la mesure de nos temps absurdes. Puisque la télé parle de « radicalisation » tout court, qu'à cela ne tienne ! Allah akbar, comme disent Kevin et Samantha dont les grands-parents vivent à Fontaine-Française (Côte-d'Or) où à Saint-Michel-Chef-Chef (Loire Atlantique).

Mais c'est à cette société – non à une autre – que nous devons parler de l'Unique Nécessaire.

Si Léa, Samantha et Kevin avaient rencontré des chrétiens de leur âge capables de leur parler de Lui, les grands-parents n'auraient peut-être pas besoin de téléphoner au numéro d'alerte du CIPD.

 

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Encore un prof traîné devant les tribunaux sur dénonciation d’un élève

noose[1].jpgJusqu’où ira cette spirale ?                                       Un suicide ne suffit-il pas ?

Médias : << Ils portent plainte pour "violences par personne chargée d'une mission de service public " : contre un prof de leur fils de 12 ans, collégien à Pont-à-Mousson, en Meurthe-et-Moselle. Ce dernier nie. Ce prof aurait multiplié les violences verbales à l'encontre de cet élève, qui est devenu dépressif à la fin de sa 6ème. Hospitalisé 2 mois en pédo-psychiatrie au CHU de Nancy, il a raconté à ses parents les violences présumées dont il a été victime, selon LCI qui reprend l'Est républicain. "Le prof de maths l'a persécuté, et certains élèves de la classe se sont mis à en faire autant", explique Gérard Michel, l'avocat de la famille, au Post."Cet enseignant est dévoué et compétent et le collège a fait son possible pour venir en aide à cet élève qui a des difficultés, semble-t-il, depuis l'école primaire" selon le rectorat de Nancy-Metz au Post.Quelles violences verbales? "Il nous a dit qu'un de ses profs l'avait insulté toute l'année. (...) Il le traitait d'incapable, de gros nul, de débile, de retardé mental. Il disait à Félicien qu'il fallait le mettre à l'asile, qu'il avait oublié son cerveau", racontent les parents dans l'Est républicain, repris par LCI. Selon l'avocat de la famille Gérard Michel, les mots de l'enseignant ont "entraîné les brimades d'autres élèves", et plongé le collégien "timide" dans une dépression "profonde, enkystée, dont il mettra des années à sortir." Qu'en dit le prof? "Que ce qu'on lui reproche n'est pas la réalité" selon L'Est républicain citant le cabinet du recteur de Lorraine, qui demande un complément d'information et d'enquête. "Il est atterré par ces allégations", confie le rectorat au Post. L'ado a changé d'école à la dernière rentrée scolaire. >>

 

 

 

L’affaire semble moins grave que les deux précédentes (voir ci-dessous), mais elle apporte une preuve supplémentaire du délire de judiciarisation qui enfièvre aujourd’hui des papas-mamans de l’Hexagone. Ce qui est arrivé dans l’Aisne aurait dût servir de leçon. Je me permets de citer ici mon bloc-notes du Spectacle du monde de ce mois :

 

 

<< 23 octobre – A Saint-Michel dans l’Aisne, l’élève Maxime avoue qu’il avait menti : M. Bubert, le prof de physique, ne lui avait pas donné un coup de poing. Le malheur est que maintenant M. Bubert est mort. Suicidé. Après sa garde à vue… Car on l’avait mis en garde à vue : aucun crime n’est plus grave que de malmener les jeunes Ashley Courtecuisse et autres Nathan Moulard, petits technoïdes ne supportant que le bonheur.

 

En réalité, M. Bubert n’avait pas malmené Maxime. Alors pourquoi l’élève avait-il raconté à sa maman, comme on dit (le mot « mère » étant proscrit), que M. Bubert lui avait cassé une dent ? La dent était cassée depuis l’été, cariée par trop de sucreries ; mais la police ne l’a pas su. Gonflés d’importance et d’indignation, Maman et papa voulaient la tête de M. Bubert. Ils l’ont eue.

 

Ce 23 octobre aussi, à Pézenas dans l’Hérault, une institutrice se retrouve à l’hôpital : une maman l’a jetée par terre, lui a frappé la tête contre le sol et l’a traînée par les cheveux sur plusieurs mètres.  Pourquoi tant de haine ? Un communiqué de l’Education nationale – signé de l’inspecteur – nous l’explique dans le nouveau langage des académies : « L'auteure des coups a pété les plombs suite à sa convocation par l'enseignante pour la sensibiliser aux problèmes de sa fille. » Ladite élève (Charlene ? Britney ?) avait voulu sortir des rangs pour aller aux w.c., mais l’institutrice lui avait dit d’attendre. Scandale à la maison. D’où la scène ci-dessus décrite.

 

A Pézenas comme à Saint-Michel, on a dépêché des « cellules d’aide psychologique » aux élèves, aux enseignants et aux papas-mamans. Si ces psy avaient lu le vieux Freud (mais c’est mal vu aujourd’hui), ils sauraient que l’enfant est un pervers polymorphe. Le croire sur parole est absurde. C’est pourtant la consigne des policiers et des gendarmes ; elle n’a pas été modifiée depuis le drame d’Outreau. >>

 

 

  

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Climat : le rapport de Potsdam

...et ce qu'en fait la Banque mondiale (ici) :


L'indifférence sournoise des gouvernements n'empêche pas les constats des climatologues. D'où le nouveau rapport de l'Institut de recherches de Potsdam sur le changement climatique.

Aujourd'hui la Banque mondiale monte ce rapport en épingle, pour en faire un argument en faveur de l'idée de « croissance ».

Cette contradiction radicale ne frappe apparemment pas les médias.


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26/11/2012 | Lien permanent

Fête de la Transfiguration :”un acte sauveur...”

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Homélie orientale du VIIIe siècle :

 

 

Anastase le Sinaïte, sur Luc 9, 28-36

 

<<  Jésus montra ce mystère à ses disciples sur le mont Tabor. Tandis qu'il cheminait au milieu d'eux, il les avait entretenus de son règne et de son deuxième avènement dans la gloire. Mais parce qu'ils n'étaient peut-être pas suffisamment certains de ce qu'il leur avait annoncé au sujet de son règne, il voulut qu'ils finissent par être très fermement convaincus au fond de leur coeur, et que les événements présents les aident à croire aux événements à venir. C'est pourquoi, sur le mont Tabor, il leur fit voir une merveilleuse manifestation divine, comme une image préfigurant le royaume des cieux. C'est exactement comme s'il leur disait : "Pour que le retard n'engendre pas en vous l'incrédulité, dès maintenant, immédiatement, vraiment, je vous le dis, il y en a parmi ceux qui sont ici qui ne connaîtront pas la mort avant d'avoir vu le Fils de l'homme venir dans la gloire de son Père."

Et, voulant montrer que la puissance du Christ s'accorde avec sa propre volonté, l'évangéliste ajoute : Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux, son visage devint brillant comme le soleil et ses vêtements, blancs comme la neige. Et voici que leur apparurent Moïse et Elie, qui s'entretenaient avec lui.

Telles sont les merveilles divines de la présente solennité ; tel est le mystère, accompli pour nous sur la montagne aujourd'hui, mystère qui est en même temps un acte sauveur. Car ce qui nous réunit est en même temps initiation au mystère du Christ et rassemblement pour sa célébration. Afin donc que nous pénétrions dans les mystères sacrés et inexprimables avec ceux qui ont été choisis parmi les disciples inspirés par Dieu, écoutons la voix divine et très sainte qui, comme d'en haut et du sommet de la montagne, nous convoque de la façon la plus persuasive. [...]

C'est donc vers la montagne qu'il faut nous hâter, j'ose le dire, comme l'a fait Jésus qui, là comme dans le ciel, est notre guide et notre avant-coureur. Avec lui nous brillerons pour les regards spirituels, nous serons renouvelés et divinisés dans les structures de notre âme et, avec lui, comme lui, nous serons transfigurés, divinisés pour toujours et transférés dans les hauteurs. [...]

Accourons donc, dans la confiance et l'allégresse, et pénétrons dans la nuée, ainsi que Moïse et Elie, ainsi que Jacques et Jean. Comme Pierre, sois emporté dans cette contemplation et cette manifestation divines, soit magnifiquement transformé, sois emporté hors du monde, enlevé de cette terre ; abandonne la chair, quitte la création et tourne-toi vers le Créateur à qui Pierre disait, ravi hors de lui-même : Seigneur, il nous est bon d'être ici !

Certainement, Pierre, il est vraiment bon d'être ici avec Jésus, et d'y être pour toujours. Qu'y a-t-il de plus heureux, qu'y a-t-il de plus sublime, qu'y a-t-il de plus noble que d'être avec Dieu, que d'être transfiguré en Dieu dans la lumière ? Certes, chacun de nous possédant Dieu dans son cœur, et transfiguré à l'image de Dieu doit dire avec joie : Il nous est bon d'être ici, où tout est lumineux, où il y a joie, plaisir et allégresse, où tout, dans notre cœur, est paisible, calme et imperturbable, où l'on voit Dieu : là il fait sa demeure avec le Père et il dit, en y arrivant : Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison. Là tous les trésors des biens éternels sont présents et accumulés. Là sont présentées comme dans un miroir les prémices et les images de toute l'éternité à venir.

Aujourd'hui, sur le mont Tabor, est mystérieusement apparue la condition de la vie future et du Royaume de la joie. Aujourd'hui, de façon étonnante, les antiques messagers de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance sont rassemblés autour de Dieu sur la montagne, porteurs d'un mystère plein de paradoxe. Aujourd'hui, sur le mont Thabor, se dessine le mystère de la Croix qui par la mort donne la vie : tout comme le Christ fut crucifié entre deux hommes sur le mont du Calvaire, ainsi se dresse-t-il dans la majesté divine entre Moïse et Elie. Et la fête d'aujourd'hui nous montre cet autre Sinaï, montagne combien plus précieuse que le Sinaï par ses merveilles et ses événements : elle dépasse par sa théophanie les visions divines figurées et obscures. Réjouis-toi, ô image du Royaume céleste, mont très saint du Thabor, qui surpasses en beauté toutes les montagnes ! Mont du Golgotha et mont des Oliviers, chantez ensemble une hymne et réjouissez-vous ; chantez le Christ au mont Tabor d'une seule voix et célébrez-le tous ensemble !  >>

 

Anastase, higoumène du Sinaï (VIIe siècle).

 

 

 

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Mont Tabor, église de la Transfiguration

 

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21/02/2016 | Lien permanent

L'oraison funèbre d'Abel Chennouf, assassiné à Montauban

 Kabyle.com

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prononcée par l'abbé Christian Venard, aumônier catholique du 17e RGP :

 


Abel, mon camarade parachutiste, mon frère, voilà une semaine, jour pour jour et presque heure pour heure, je tenais ta main, encore chaude de la vie que venait de te prendre un assassin. Je tenais ta main en priant pour toi, en pensant à ta maman et en te confiant à notre Maman du Ciel, la Vierge Marie. Je ne connaissais pas encore Caroline, mais si tel avait été le cas, je t’aurais aussi parlé pour elle et pour ce petit bébé que vous attendez. Puis je me suis penché sur ton camarade Mohamed Legouad qu’essayaient de maintenir en vie les remarquables équipes d’urgentistes. Enfin, j’ai assisté au départ vers l’hôpital de Loïc Liber, qui à cette heure même se bat, entouré de son papa et de sa maman, pour rester en vie. Que de souffrances. Que d’incompréhensions. Mais aussi que de solidarité, de soutien, d’hommages et, pour nous chrétiens, de foi (comme le rappelait hier l’évêque aux armées en la cathédrale de Montauban) et d’espérance, malgré tout !

Il y a deux mille sept cents ans, à Rome, au cœur même du forum, symbole et centre de la vie de la Cité, un gouffre s’ouvrit. L’oracle consulté livra cette réponse : pour combler ce gouffre, Rome devait y engloutir ce qu’elle avait de plus précieux. Chacun s’interrogeait encore sur ce qui pouvait être de plus précieux, quand un jeune cavalier, un jeune homme armée, Curtius, se jeta avec son cheval dans le gouffre qui se referma aussitôt. Oui, ce que Rome avait de plus précieux était un jeune militaire défenseur de la Cité.

Le criminel terroriste qui a mené ces actions dans lesquelles tu as perdu la vie, Abel, a tenté d’ouvrir un gouffre. Le prix à payer pour le combler est bien sûr infiniment trop lourd ; mais mon ami Abel, tu es devenu, comme Curtius, symbole de ce que notre pays, la France, possède de plus précieux. Et désormais, c’est ainsi que tu nous apparaît : jeune caporal parachutiste, mort pour la France, dans un attentat terroriste qui voulait mettre à bas notre Patrie.

Abel, je veux aller encore plus loin. C’est parce que tu portais l’uniforme français, parce que tu étais fier de ton béret rouge, que ce criminel t’a visé. Ce que ce meurtrier ne pouvait savoir c’est aussi tout ce que tu représentes aujourd’hui pour notre patrie. Issue d’une famille à la fois alsacienne (avec tout ce que cette région fait ressortir en notre pays des souffrances liées aux deux conflits mondiaux) et kabyle (et comment ne pas évoquer ici les douloureux événements d’Algérie), ta famille choisit la France avec (et je reprends les mots mêmes de ton cher papa), avec toutes ses traditions, y compris ses racines les plus profondes, qui sont chrétiennes. Comment ne pas voir, mon ami Abel, dans une telle accumulation de symboles, ce que nous avons de plus précieux cette capacité que possède notre patrie française de prendre en son sein, tous ceux qui veulent devenir ses fils.

Au moment où nous allons te porter en terre, dans cette terre pétrie des ossements de nos pères (c’est cela la patrie aussi), Abel, avec toute ta famille, tes amis, tes camarades parachutistes, je te fais le serment que nous soutiendrons Caroline et ton enfant. Que nous resterons présent auprès des tiens. Désormais c’est à Dieu que nous te confions, au travers des rites catholiques qui accompagnent nos défunts. Nous savons que tu es vivant auprès du Père. Tu as rejoint Jésus, ce Dieu fait Homme, cet innocent mort à cause de la méchanceté et la violence qui habitent trop souvent le cœur des hommes. Ton sacrifice se trouve comme enveloppé dans celui du Christ Jésus. En te retrouvant jeudi dernier, gisant sur le sol montalbanais, en prenant ta main et en voyant couler de tes blessures ce sang si rouge et si pur, je confiais au Seigneur de la Vie, cette vie qui s’écoulait de toi. Et si aucune larme ne sortait de mes yeux, comme tant de tes camarades, c’est mon cœur qui pleurait sur toute violence faite aux innocents sur cette pauvre terre. Et c’est à l’Innocent qui a versé son Sang pour nous réconcilier avec son Père, qui a versé son propre Sang en rançon pour toutes les violences, que je confiais ta belle âme.

Abel, français d’origine alsacienne et kabyle, catholique par choix, parachutiste au service de la France, que notre grand saint patron, que l’archange saint Michel t’accueille et te fasse entrer au sein du Père, avec le Fils et le Saint-Esprit. Amen.


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26/03/2012 | Lien permanent

Ultra-cathos : après leur vitriol contre Mgr Wintzer, ils vouent à la ”douche froide” Mgr Léonard

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Mais c'est l'arroseur arrosé :

 

L'autre jour, un minuscule groupe (cinquante personnes), style Black Block, vient sur la place Saint-Pierre crier des insultes contre le pape et l'Eglise. Cette poignée de gens déclarent être « des indignés ». Mais les indignés sont une marée de citoyens de tous âges, de toutes sortes et de tous horizons philosophiques, sur plusieurs continents ; cinquante personnes ici ou là ne représentent rien d'autre qu'elles-mêmes. Plus ces cinquante personnes ont l'air sectaire, moins elles ressemblent au phénomène des indignés. Les enragés cathophobes de ce genre existaient bien avant les indignés de 2011, nés de la crise de 2008 ; la fureur des premiers n'a rien à voir avec les mobilisations pacifiques des seconds.

Les indignés aux Etats-Unis bénéficient d'ailleurs du soutien de chrétiens de toutes les confessions. En Europe, Mgr Léonard, primat de Belgique, dans son homélie de Noël, déclarait sa sympathie au mouvement mondial des indignés, et parlait en termes sévères du régime économique néolibéral dont nous subissons les convulsions.1

Or qu'arrive-t-il à Paris ? Des blogs ultra-cathos, décidément fiévreux ces jours-ci, s'emparent de la provocation de la place Saint-Pierre. Une fois de plus en phase avec leurs ennemis conventionnels (l'ultra-gauche), ils déclarent que les cinquante provos à Rome représentaient réellement la masse des indignés à travers le monde. C'est pour en tirer pesamment une leçon : « Ceux qui considéraient qu'il y avait une convergence de vue entre l'Eglise et le mouvement des Indignés ont pris une douche froide. »

Il n'y a eu aucune douche froide de la part des indignés, puisque la clownerie de la place Saint-Pierre ne représentait rien.

C'est de la part des dadais ultras qu'il y a intention, espoir, désir, de donner une douche froide... Supplétifs bénévoles du système néolibéral, ils pointent leur pomme de douche sur le mouvement des « chrétiens indignés » (qui pourtant ne les a jamais attaqués, mais ça ne fait rien : sus à qui ne vénère pas saint Marché).

Ce faisant, les ultras vouent Mgr Léonard à la même "douche froide". C'est significatif. En quelques jours, ces soldats-du-pape viennent de s'en prendre à deux archevêques amis du pape : celui de Poitiers ouvertement (quoique dans son dos) ; et celui de Bruxelles tacitement, en tentant de ridiculiser ce qu'il disait à Noël. D'un point de vue catholique, voilà qui est autrement grave qu'une risible manif de cinquante anticléricaux sur la place Saint-Pierre.

 

 

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1.  La Libre Belgique, 25/12 : "Pour ma part, je sympathise volontiers avec les 'indignés' qui, en plusieurs endroits du monde, protestent contre les méfaits du néolibéralisme qui déferle actuellement sur la planète"

<< Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, a souligné les méfaits du néolibéralisme, indiquant sympathiser avec "les indignés", et a plaidé pour une économie communion, dans son homélie de la nuit de Noël en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles. Le primat de Belgique a indiqué avoir une pensée particulière pour tous ceux qui se retrouvent sans toit pour les accueillir, "à l'image de Marie et de Joseph en la nuit du premier Noël".

Plus largement, l'archevêque a également évoqué les nombreuses victimes "de la redoutable crise financière que traverse l'Europe".

"Pour ma part, je sympathise volontiers avec les 'indignés' qui, en plusieurs endroits du monde, protestent contre les méfaits du néolibéralisme qui déferle actuellement sur la planète, engendrant chômage, exclusion, pauvreté matérielle et spirituelle, parce que l'économie de profit est idolâtrée au détriment des plus vulnérables. Sans oublier les crises financières causées par la recherche effrénée du rendement immédiat et dont la facture sera principalement payée par les plus faibles", a indiqué le prélat.

C'est pourquoi Mgr Léonard a plaidé pour une économie de communion, prenant l'exemple du système belge de sécurité sociale, "où les plus nantis ont l'obligation de cotiser pour les moins favorisés".

"Comme le Pape, j'estime que c'est le devoir de l'Etat de corriger les excès de l'économie de marché afin de garantir le bien commun en obligeant les plus fortunés à se montrer solidaires des plus démunis. C'est pourquoi aussi j'appelle de mes voeux une autorité politique mondiale qui, tout en respectant le principe de subsidiarité, garantirait progressivement une solidarité entre toutes les nations de la planète", a-t-il indiqué.

L'archevêque a conclu son homélie en indiquant espérer de tout coeur que cette "utopie" se réalisera un jour. >>

 

 

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Impressions de Kiev

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Frédéric Ripoll témoigne :

  

<< Vendredi 7 au soir, présentation par Sophie Lambroschini de son livre Les Ukrainiens  à l'Institut français devant une salle comble [photo ci-dessus]. S.L. est chercheuse doctorante ; après avoir passé dix ans à Moscou, elle vit depuis 2005 à Kiev. Elle tient un discours assez musclé et sans concessions sur les Ukrainiens, passant à la moulinette les Femen et les partis ouvertement nazis et racistes. Je me dis : elle va se faire écharper... Surprise : vivement applaudie, elle est néanmoins interpellée sur l'emploi du mot "raciste". S.L., sans se démonter, cite des noms, des références politiques précises, qui laissent ses interlocuteurs visiblement interloqués. Les Ukrainiens seraient-ils mal informés ou font-ils semblant ? Echange avec S.L. qui me dit être consternée par cette guerre où des gens mettent de l'huile sur le feu de chaque côté.

Ce dimanche, après la messe de rite catholique romain à l'église Saint-Nicolas, je rejoins mon interprète qui me conduit au monastère Saint-Michel qui est aussi le grand séminaire de Kiev. Nous tombons par hasard sur une manifestation de bienfaisance organisée au profit des orphelins. Je me trouve nez à nez avec deux personnages à barbe blanche, visiblement importants, qui s'embrassent chaleureusement et dont j'apprendrai l'identité : Filaret de Kiev (coiffe blanche) est le primat de l'Eglise orthodoxe de Kiev, le deuxième est le cardinal Lubomyr Husar, archevêque majeur de l'Eglise gréco-catholique de Kiev jusqu'en 2011.

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Le soir, chez mes amis Igor et Nina, qui m'hébergent (et ne sont pas croyants), j'apprends les liens très forts qui unissent orthodoxes et catholiques en Ukraine ainsi que l'énorme influence dont jouit encore aujourd'hui le cardinal Husar. Nina s'enflamme alors et m'avoue que si elle devait un jour épouser la foi chrétienne, ce serait grâce à cet homme, dans l'Eglise romaine. Il s'ensuit une discussion où j'essaie d'expliquer les différences fondamentales entre les Eglises d'Orient et d'Occident. Ils sont tout surpris lorsque j'évoque la doctrine sociale de l'Église, et me disent que "si un telle chose existait* dans le monde orthodoxe", le contexte social et politique serait changé.

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 Mardi soir, la veille de mon départ, concert de bienfaisance au profit des gens de Donetsk. A la fin du concert, on me présente le responsable culturel de ce festival. Bref échange. Très vite, on parle du conflit. Il est lui-même russe, ses parents vivent à Moscou. Ses propos se résument à ceci : Poutine c'est le passé, nous luttons pour le futur. Je remarque que les plus virulents, comme l'épouse d'un directeur de revue agricole, sont des Ukrainiens d'origine russe... Après cet échange inconsistant, on se retrouve autour d'un vin chaud avec mes amis et la discussion se prolonge ; je me risque à évoquer le cirque de BHL pour tester leur réaction. Devant leur manque d'enthousiasme poli, j'enfonce le clou sur la chemise blanche sans tache de sang de ce va-t-en guerre de salon. Et là, tout le monde se lâche dans de grands éclats de rires. Bref, BHL n'est crédible nulle part.

Dans ce petit cercle d'amis, Tanya, dans un français impeccable m'avoue être fatiguée de ce conflit où des jeunes manipulés vont mourir pour rien, et que si les Russes de Donetsk veulent être russes, qu'on leur fiche la paix. Son opinion jette un froid mais personne n'ajoute un mot...  La plupart de mes interlocuteurs admettent que l'oligarchie, soulignée avec force par Sophie Lambroschini dans son ouvrage, est le mal le plus répandu dans les sociétés slaves, russe ou ukrainienne, et qu'elle est le principal agent manipulateur de ce conflit. >>

 

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* NDPP - Elle existe : le patriarcat de Moscou a établi et publié en 2000 Les fondements de la doctrine sociale de l'Eglise orthodoxe russe, livre traduit en français par les éditions du Cerf en 2007 (introduction par le métropolite Cyrille de Smolensk : actuel patriarche de Moscou). La convergence avec la doctrine sociale de l'Eglise catholique est frappante.

 

 

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”Il est inquiétant que l’hypothèse d’un conflit généralisé soit de nouveau sérieusement prise en considération”

guerre,pape françois

"...et que les peuples soient peu à peu familiarisés à cette éventualité inacceptable". Message du pape François à l'évêque de Bayeux pour le 80e anniversaire du Débarquement :

 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
À L'OCCASION DU 80e ANNIVERSAIRE DU DÉBARQUEMENT DE NORMANDIE

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à S.E. Mgr Jacques Habert
évêque de Bayeux et Lisieux

 

Je suis heureux de m’unir, par la pensée et la prière, à tous ceux qui sont réunis en cette cathédrale de Bayeux pour commémorer le 80e anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie. Je salue toutes les autorités civiles, religieuses et militaires présentes.

Nous avons en mémoire le souvenir de ce colossal et impressionnant effort collectif et militaire accompli pour obtenir le retour à la liberté. Et nous pensons aussi à ce que cet effort a coûté : ces cimetières immenses où s’alignent par milliers les tombes de soldats - très jeunes pour la plupart, et, pour beaucoup, venus de loin - qui ont héroïquement donné leur vie, permettant ainsi la fin de la Seconde Guerre Mondiale et le rétablissement de la paix, une paix qui - du moins en Europe - aura duré près de 80 ans. Le débarquement présente également à l’esprit, suscitant l’effroi, l’image de ces villes de Normandie complètement dévastées : Caen, Le Havre, Saint-Lô, Cherbourg, Flers, Rouen, Lisieux, Falaise, Argentan… et tant d’autres ; et nous voulons faire mémoire des innombrables victimes civiles innocentes et de tous ceux qui ont souffert de ces terribles bombardements. Mais le débarquement évoque, plus généralement, le désastre qu’a représenté cet épouvantable conflit mondial où tant d’hommes et de femmes, d’enfants, ont souffert, tant de familles ont été déchirées, tant de ruines ont été provoquées. Il serait inutile et hypocrite d’en faire mémoire sans le condamner et le rejeter définitivement ; sans renouveler le cri de saint Paul VI à la tribune de l'ONU, le 4 octobre 1965 : Plus jamais la guerre !

Si, durant plusieurs décennies, le souvenir des erreurs du passé a soutenu la ferme volonté de tout mettre en œuvre pour éviter qu’un nouveau conflit mondial ouvert se produise, je constate avec tristesse qu’il n’en est plus de même aujourd’hui et que les hommes ont la mémoire courte. Puisse cette commémoration nous aider à nous la faire retrouver !

Il est inquiétant, en effet, que l’hypothèse d’un conflit généralisé soit parfois de nouveau sérieusement prise en considération, que les peuples soient peu à peu familiarisés à cette éventualité inacceptable. Les peuples veulent la paix ! Ils veulent des conditions de stabilité, de sécurité et de prospérité où chacun puisse accomplir sereinement son devoir et sa destinée. Ruiner ce noble ordre des choses pour des ambitions idéologiques, nationalistes, économiques est une faute grave devant les hommes et devant l’histoire, un péché devant Dieu.

Ainsi, Excellence, je souhaite m’unir à votre prière et à celle de tous ceux qui sont réunis dans votre cathédrale : prions pour les hommes qui veulent les guerres, ceux qui les déclenchent, les attisent de manière insensée, les entretiennent et les prolongent inutilement, ou en tirent cyniquement profit. Que Dieu éclaire leurs cœurs, qu’Il mette devant leurs yeux le cortège de malheurs qu’ils provoquent !

Prions pour les artisans de paix. Vouloir la paix n’est pas une lâcheté, elle demande au contraire le plus grand courage, le courage de savoir renoncer à quelque chose. Même si le jugement des hommes est parfois sévère et injuste envers eux, « les artisans de paix seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9). Que, s’opposant aux logiques implacables et obstinées de l’affrontement, ils sachent ouvrir des chemins pacifiques de rencontres et de dialogue. Qu’ils persévèrent inlassablement dans leurs démarches et que leurs efforts soient couronnés de succès.

Prions enfin pour les victimes des guerres ; les guerres du passé comme les guerres présentes. Que Dieu accueille auprès de Lui tous ceux qui sont morts dans ces terribles conflits, qu’Il vienne au secours de tous ceux qui en souffrent aujourd’hui ; les pauvres et les faibles, les personnes âgées, les femmes et les enfants sont toujours les premières victimes de ces tragédies.

Que Dieu ait pitié de nous ! Invoquant la protection de saint Michel, patron de la Normandie, et l’intercession de la Sainte Vierge Marie, Reine de la paix, j’accorde de grand cœur, à chacun, ma bénédiction.

FRANÇOIS

 

 

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07/06/2024 | Lien permanent

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