02/07/2015
4500 jeunes Français sont en proie à la "radicalisation" ? On ne précise même plus "radicalisation islamiste"...
La disparition de l'adjectif est un symptôme :
Les médias nous font part de l'angoisse de Marie, 75 ans, habitante du Val-de-Marne : sa petite-fille Léa, 23 ans, est l'un(e) des 4500 jeunes citoyens français tombés dans la « radicalisation » depuis 2014. Ce mot sans adjectif - « radicalisation » - est symptomatique. Marie ne dit pas « radicalisation islamiste » : elle dit « radicalisation » tout court. De même que les journalistes qui l'interviewent... Quant à la mère de Léa, elle ne semble pas inquiète : selon Marie, elle trouve que s'alarmer de ces histoires de radicalisation relève de la « parano ».
Les articles nous expliquent que nombreux sont les adolescent(e)s à se « radicaliser » ainsi. Leur point de départ est souvent une déception sentimentale, ou, chez les filles, un réflexe de protection contre le climat d'érotomanie de notre société. Quel est alors l'asile, le seul lieu qu'ils (elles) connaissent et où l'on parle d'un idéal supérieur aux pulsions de consommateur ? La mosquée du coin... En 2013, nous disent les médias, Léa s'était mise à fréquenter la mosquée que fréquentait aussi Mickael Dos Santos : autre jeune issu d'un milieu non-musulman, mais qui se trouve aujourd'hui parmi les bourreaux de Daech en Syrie. Marie semble avoir réussi à empêcher Léa de partir elle aussi « faire le jihad » (autre locution passée dans le français courant) ; mais la digne vieille dame n'a pas l'air de s'étonner que sa petite-fille ait abouti dans ce monde mental.
Autant nous mettre en face de la réalité. Au bout de trente ans de matérialisme consumériste et de déracinement par le bulldozer audiovisuel, l'Hexagone (annexe de l'hypermarché occidental) s'est désertifié psychiquement : à tel point que les crises d'adolescence et de post-adolescence conduisent de nombreux jeunes Français au salafisme et même au jihad, par un processus impensable en 1985 mais devenu banal en 2015. Les médias trouvent ça normal. Aucun repère partageable ne permet plus de s'étonner : que le salafisme et le jihad soient envisageables pour des garçons et des filles non issus de l'immigration, donne la mesure de nos temps absurdes. Puisque la télé parle de « radicalisation » tout court, qu'à cela ne tienne ! Allah akbar, comme disent Kevin et Samantha dont les grands-parents vivent à Fontaine-Française (Côte-d'Or) où à Saint-Michel-Chef-Chef (Loire Atlantique).
Mais c'est à cette société – non à une autre – que nous devons parler de l'Unique Nécessaire.
Si Léa, Samantha et Kevin avaient rencontré des chrétiens de leur âge capables de leur parler de Lui, les grands-parents n'auraient peut-être pas besoin de téléphoner au numéro d'alerte du CIPD.
16:45 Publié dans Idées, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : islam
Commentaires
Cher PP,
> sur ce sujet, je me permets de vous partager quelques réflexions posées ici : http://t.co/8VKQ772xwp .
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Écrit par : Benoît / | 02/07/2015
TENDANCES
> J'ai l'impression que pour beaucoup de jeunes, Allah akbar est l'équivalent des antiques Fuck the system, no future ou je ne sais quoi, et que l'enburqadée d'aujourd'hui est la punk ou la hippie d'hier. La/le punk et la/le hippie se droguaient, eux non, ils ont trouvé leur soif de danger (pour eux et pour les autres) et de transgression ailleurs.
Dans un autre genre, les immigrés (surtout africains et arabes) étaient les damnés de la terre, ils veulent être tout après avoir été rien, faire table rase du passé (cf l'Internationale); je ne nie pas qu'il y ait du changement entre ces différentes tendances; mais je ne sais pas si c'est vraiment d'un autre ordre.
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Écrit par : Sophie6 / | 02/07/2015
PAS LE MÊME DIEU
> Prions surtout pour que ce nouveau vendredi de ramadan se passe sans nouvelle agression islamiste ! Comment le dire à ceux qui préparent les attentats ? Nous suivons et désirons être fidèles à un Dieu d’amour, révélé par Jésus-Christ. Ce ne peut être le Dieu dont ils se réclament – qui validerait leur violence et leur haine du prochain non musulman. Chrétiens et islamistes radicaux : définitivement, nous n’avons pas le même Dieu.
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Écrit par : Denis / | 02/07/2015
LES PROGRAMMES
> "Au bout de trente ans de matérialisme consumériste et de déracinement par le bulldozer audiovisuel"
Sans doute, mais c'est plus large que ça. Dès 1918 le traumatisme de la guerre a conduit au cynisme et à tourner en raillerie les idéaux français de patrie et de liberté. Cela n'a fait que s'aggraver par la suite, jusqu'à effacer toute fierté nationale dans les cours d'histoire enseignés aux enfants.
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Or les jeunes ont besoin de se sentir fiers de leur nation. S'ils en sont privés, ils vont chercher ailleurs et se retournent contre leur pays.
C'est évident quand on fait comme moi travailler leur leçons d'histoire à des enfants : on se rend compte que les programmes actuels sont tout simplement criminels et qu'ils contribuent à jeter les jeunes dans les bras des pires terroristes.
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Écrit par : Guadet / | 02/07/2015
LE VRAI PROBLÈME
> Tout à fait d'accord
Et après on nous parle de laïcité et de valeur de la république. Est-ce que cela fait rêver un jeune ?
Ensuite on traite les gens de Daesh de fous pour ne pas analyser le vrai problème : le vide spirituel et culturel.
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Écrit par : Ludovic / | 02/07/2015
ÉTOILE
> Salut en Christ,
Les inepties ou esclavages devenus dangers: l'intégrisme religieux, tout particulièrement l'intégrisme musulman bien entendu et l'"intégrisme laïc" prôné par nos "grands esprits républicains". Si nous-mêmes sommes effectivement capables de mettre fin au second, nous ne détenons malheureusement aucun remède pour mettre un terme au premier. L'élaboration de ce remède est exclusivement réservée à nos frères musulmans. Notre espérance demeure en Jésus. La mystique, donc l'Amour seul triomphe des intégrismes de tout poil. La traversée du désert s'annonce rude; ne perdons pas notre étoile de vue, celle qui nous a laissé le Magnificat.
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 03/07/2015
LA FAUSSE AFFAIRE DES GUIGNOLS
> Et justement, à propos de vide, comme illustration, le grand sujet de préoccupation de nos têtes pensantes pesantes:
https://secure.avaaz.org/fr/petition/VINCENT_BOLLORE_LE_PDG_DU_GROUPE_VIVENDI_SAUVER_LES_GUIGNOLS_DE_LINFO/?smXzzab
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/07/2015
HADJADJ
> En plein dans la saison post-Charlie, Fabrice Hadjadj nous gratifiait de cette analyse, très convergente avec la vôtre Patrice:
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/02/10/31003-20150210ARTFIG00397-fabrice-hadjadj-les-djihadistes-le-11-janvier-et-l-europe-du-vide.php
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Écrit par : Aventin / | 03/07/2015
BOUTIH
> Le député PS Malek Boutih, dans le rapport qu'il a rédigé à la demande du PM, dit finalement un peu la même chose que Fabrice Hadjadj :
http://www.atlantico.fr/pepites/djihad-en-france-on-pourrait-basculer-dans-phenomene-masse-affirme-rapport-commande-manuel-valls-2222578.html?yahoo=1
Extrait :
"le corpus de valeurs et l'ordre social très peu contraignant de nos sociétés démocratiques occidentales ne fournissent pas un cadre suffisamment englobant et sécurisant pour s'y ancrer et s'y attacher"
Écrit par : Feld / | 03/07/2015
@ Aventin
> Du grand Hadjadj, merci !
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Écrit par : Guadet | 04/07/2015
PAS QUE
> Il n'y a pas que la radicalisation qui ne soit plus qualifiée ; il en va exactement de même pour le terrorisme !
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Écrit par : Fondudaviation / | 06/07/2015
EDUCATION ET "RADICALISATION"
> Que dire de l'édito de Joffrin dans 'Libé' où il parle d' "intégrisme" là ou certaines personnes essaient de faire valoir que Vincent Lambert n'est pas en phase terminale d'une maladie ni en état végétatif afin d'empêcher qu'il soit mis un terme à sa vie par privation de nourriture et d'eau?
Si on ne précise plus la nature de l'intégrisme dans certaines circonstances, on voit aussi comment ce concept est de plus en plus galvaudé et même utilisé pour désigner ceux qui essaient de défendre tout simplement la vie, et non de tuer ceux qui ne partageraient pas la même vision déviante de Dieu.
Cela étant, pour en revenir à la "radicalisation", elle est un processus en effet parfaitement comparable à celui qui faisait tomber jadis certains de nos jeunes un peu fragiles dans les sectes, qui venaient remplacer les idéaux de l'enfance qui s'effondrent douloureusement face à la prise de conscience des réalités du monde... donner des recettes toutes faites pour penser une sexualité dont on ne sait pas toujours quoi faire à cet âge... et permettant de donner un sens et une issue aux tendances sociopathiques de certains jeunes (ce n'est pas en effet n'importe quel profil de jeune qui va rêver de partir égorger de l'infidèle au couteau!).
Or à ne traiter la question de la radicalisation que sur le plan sécuritaire, géopolitique ou religieux... On oublie que pour la prévenir, il faudrait tout d'abord se préoccuper des repères éducatifs et moraux que l'on offre à nos jeunes pour se construire. Un jeune qui grandira en voyant mis à sa disposition des repères solides et équilibrants, tant sur le plan psycho-éducatif que sur le plan éthique sera mieux armé qu'un autre face à la perte des illusions qui signe l'entrée dans l'adolescence, et face à l'embarras qui surgit de la confrontation à l'emmergence de sa vie pulsionnelle.
Dans un monde de relativisme confus, où les adultes se trouvent dans la situation de ne plus savoir quels repères éthiques donner à leurs enfants, il n'est pas étonnant de voir les plus paumés d'entre eux penser trouver dans un discours religieux déviant manichéen à souhait de nouveaux repères faciles à s'approprier, là où ils ne sont plus capables d'aborder les questionnements éthiques de façon réfléchie ou nuancée.
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Écrit par : Psychtus / | 24/07/2015
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