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21/09/2020

Trump incendiaire... pour se faire réélire

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Avec sa nuance personnelle de brutalité, le président des Etats-Unis transpose en "politique" le marketing commercial des émotions – y compris les pires. La même dérive n'agit-elle pas en France, sous d'autres formes ?  Mon éditorial à RCF national :


https://rcf.fr/la-matinale/trump-incendiaire

<< La campagne présidentielle américaine fait réfléchir à ce que le débat démocratique est en train de devenir. Le marketing des émotions remplace le débat sur le bien commun. En marketing commercial, les émotions se déclinent selon les catégories de consommateurs… Alors, en "politique", on se met à traiter l’électeur comme un consommateur : en jouant sur ses pulsions, même néfastes.  C’est ce que fait Trump. Il veut rattraper son retard sur Biden en imposant des thèmes toxiques. Trois exemples :

– Trump aggrave encore le problème des relations entre la police et les Noirs pour l’élargir en division entre citoyens, blancs et noirs. C’est un truc d’incendiaire, mais ça piège des électeurs qui vont oublier les autres problèmes... et voter Trump. C’est la seule chose qui compte pour lui. 

– Ensuite, Trump utilise le Covid : il promet un vaccin avant les élections... Or les essais cliniques sont loin d’être faits ! Mais le propos de Trump enchante une partie des électeurs : ceux qui accusent le masque d’être une "tyrannie communiste".

– Enfin, Trump utilise la mort d’une des neuf juges de la Cour suprême.  Cette cour joue un rôle essentiel :  c’est souvent elle, non le Congrès, qui prend les décisions sur les questions de société. En 2016, huit mois avant la présidentielle, Obama avait renoncé à nommer le successeur d’un juge de la cour : parce qu’à l’approche de l’élection, le président sortant ne peut plus toucher à un domaine aussi grave… Mais Trump s’en fout : sans scrupule, il veut nommer le nouveau juge avant le 3 novembre. C’est pour l’effet d’annonce : parce que s’emparer de la Cour suprême est l’obsession de tout un milieu républicain. Donc le cauchemar des démocrates. Et aggraver cette fracture émotionnelle entre les deux électorats est le seul but du président sortant…

« Fracture émotionnelle » :  le problème est là.  La démocratie d’opinions était déjà un système fragile. Mais la démocratie d’émotions, c’est carrément la démagogie : les émotions submergeant la raison. Alors : attention ! C’est comme le virus :  sans frontières et très contagieux.  >>

 

 

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09:42 Publié dans Idées, Politique, Trump | Lien permanent