09/09/2018
Andrea Tornielli : la vérité sur Vigano et son 'storytelling'
Nouvel article décisif. Celui-là est du célèbre vaticaniste italien Andrea Tornielli, de La Stampa. Il tire tout au clair ! La traduction française (par Eric Levavasseur) est ci-dessous dans les commentaires, et je donne ici le lien de la version anglaise :
http://www.lastampa.it/2018/09/05/vaticaninsider/the-inac...
Ils ont bonne mine, les censeurs parisiens refusant que l'on parle de toutes ces informations... et crispés sur la légende de saint Vigano !
Merci à Philippe de Visieux qui nous a signalé cet article.
12:40 Publié dans AVEC LE PAPE FRANÇOIS | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : vigano, pape françois
Commentaires
"ET DIRE QUE..."
> C'est à ma connaissance l'article le plus détaillé portant sur les faits en cause. Tornielli confirme que Jean-Paul II a créé cardinal un homme dont il savait qu'il obligeait ses séminaristes à coucher avec lui, et que Benoît XVI n'a pris aucune sanction canonique.
Bravo donc à Andrea Tornielli pour avoir répondu en journaliste à l'appel du pape dans l'avion qui le ramenait d'Irlande.
Et dire que Guénois affirmait le 29 août dans le 'Figaro' "qu'il sera difficile de contrer l’exactitude des faits décrits"...
Veritas Pro Christo et Ecclesia !
PV
[ PP à PV - Que réserve l'Ecriture aux imposteurs qui "amassent des charbons ardents
sur leur tête" ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 09/09/2018
PP,
> si vous le désirez, je peux vous traduire l'intégralité du texte en question. Il suffit de me le dire et de me donner une adresse mail où vous le faire parvenir. Ce sera ma façon d'apporter ma contribution à votre travail.
Cordialement
Bernadette
[ PP à Bernadette - Merci, j'accepte avec reconnaissance ! Je suis débordé de travail, et votre contribution sera précieuse. Ne traduisez pas la totalité : je pense ne publier en français que ce qui concerne les événements à partir de Benoît XVI. ]
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Écrit par : Bernadette / | 09/09/2018
UN AUTRE ARTICLE
> https://www.indcatholicnews.com/news/35543
Un autre article, également très bon, qui offre cette fois le regard d'un prêtre, celui du père spiritain irlandais John O'Brien.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 09/09/2018
« Saint Vigano » : ce n’est pas le sujet je pense (hormis quelques hurluberlus).
Évidemment que Vigano n’est pas à mettre sur le même plan que le pape et que sa démarche de demande de démission est hautement criticable.
La vraie question posée je pense par son texte est celle de la place d’un réseau homosexuel (qui s’il etait connu de personnes informées comme vous ne l’est pas de la grande majorité des catholiques) au sein de l’Eglise et de la manière dont cela brouille la doctrine et là pastorale.
Ludovic
[ PP à Ludovic - Détrompez-vous, cher Ludovic, sur ces deux points :
- le brûlot de Vigano n'apportant aucune preuve contre le pape (et cela sur un sujet aussi grave), ses supporters en sont réduits à nous dire que l'ex-nonce est un grand homme, connu pour la rigueur de ses vertus, etc, etc. On m'a encore fait le coup il y a 48 h. D'où l'expression "saint Vigano".
- la "vraie question" est plus complexe que vous ne le dites (après Vigano). Il y a deux problèmes : 1. le lobby gay dans l'Eglise, connu de longue date, dénoncé déjà sous Benoît XVI, re-dénoncé par François ; 2. les crimes que sont les actes pédophiles. Les pratiques homosexuelles sont "un désordre grave" aux yeux de la foi, elles ne sont pas un crime. Les actes pédophiles sont un crime. François a exécuté McCarrick dès l'instant où l'archevêque de New York a fait savoir à la presse que McCarrick avait commis AUSSI un acte pédophile.
- Quant à dire que le lobby homosexuel brouillerait la pastorale: en France je ne constate rien de tel. Aux Etats-Unis il y a disputes entre courants sur ce sujet, mais c'est que dans la société américaine le communautarisme domine tout. Ici nous n'en sommes pas encore à ce point. ]
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Écrit par : Ludovic / | 09/09/2018
HOMOSEXUELS
> À propos de votre réponse au commentaire précédent (celui de Ludovic) : c'est pour un part fallacieux de faire un distinguo entre activité homosexuelle de la part de membres du clergé, et crimes pédophiles. Parce qu'une part des crimes "pédophiles" auxquels on renvoie sont des abus sexuels "éphébophiles" (c'est à dire, tournés vers des adolescents).
Ce n'est pas "homophobe" que de le constater, car bien sûr, il y a aussi des membres du clergé à tendances homosexuelles qui ne se livrent pas à cela. Mais c'est à signaler et à expliciter. Or, hors des USA, cette explicitation semble rester un tabou. C'est dommage, car ces deux situations impliquent deux réponses différentes. On n'accompagne pas de la même manière des personnes souffrant de pédophilie pathologique, que des harceleurs sexuels d'adolescents.
Bien à vous,
Pïerre M.
[ PP à PM - Dans l'affaire McCarrick la questio ne se pose pas sous cet angle (évidemment exact), mais sous l'angle des poursuites pénales. Seuls les actes pédophiles sont qualifiés crimes par les lois d'Etat, et tombent sous le coup de la tolérance zéro imprescriptible dans les nouvelles lois de l'Eglise catholique. D'où le fait que McCarrick n'a été exécuté (et aussitôt) par le pape qu'à partir du moment où un diocèse américain a publié dans la presse l'acte pédophile commis par l'ex-cardinal. Comprendre cela fait disparaître l'impression créée par le libelle Vigano : celle d'un pape François ayant attendu cinq ans. On mesure l'intensité de la mauvaise foi et de la volonté de nuire du groupe caché (mais à peine) derrière l'ex-nonce. ]
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Écrit par : Pierre M. / | 09/09/2018
'VATICAN INSIDER'
> Ici un article dans Vatican Insider (la Stampa), de Gianni Valente (il doit donc être disponible en anglais et à fortiori en italien, au moins): http://www.lastampa.it/2018/09/07/vaticaninsider/benedicto-xvi-en-la-trituradora-de-la-operacin-vigan-uJxSmG2zeKHA16zQfBObYJ/pagina.html
Description des manœuvres des libéraux-conservateurs (oxymore) états-uniens tentant d'opposer les pontificats de François et Benoît XVI, tentatives multiples de manipulation de ce dernier et qui risquent de lui être au final (très?) préjudiciables.
Écrit par : Raphaël R. / | 09/09/2018
JEAN-PAUL II
> Le commentaire de PV sur Jean-Paul 2 me choque car cette nomination est alors un acte délibéré, en pleine conscience comme on dirait aujourd’hui. Car il y a clairement de l’abus de pouvoir, d’autorité sur des séminaristes, comme certains producteurs sur leur actrice. Il est donc impliqué dans cette affaire. Est-ce que l’article le dit vraiment?
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Écrit par : Théophile / | 09/09/2018
"LE LOBBY"
> Au-delà de la personne de Vigano, le sujet soulevé est celui du lobby et de la différence de nature des actes ciblés, commis par des membres de la direction. Un lobby, par ailleurs connu de longue date, est forcément identifié par des personnes précises bien connues, avançant plus ou moins masquées et occupant des postes de direction. Lobby toléré dès l’instant que la justice des hommes ne le juge pas criminel. L’archevêque de New York venant de prendre connaissance d’un de ces actes criminels commis par un dignitaire de l’Eglise, en a informé sans délai la presse, ce qui a permis au Pape d’être au courant et d’agir, information toute nouvelle donc que personne dans l’Eglise n’aurait pu soupçonner semble t’il.
La question est en fait très simple : ce lobby a-t’il oui ou non sa place pour s’exprimer dans le cadre du ministère de la Parole ? Certains pensent que oui, et d’autres que non. Cela n’a rien à voir avec ce que pense la justice des hommes sur le sujet.
Parmi ceux qui pensent que non, certains excédés par le statut qui semble intouchable de ces personnes qui, restent en poste à de hautes fonctions malgré leur appartenance notoire à ce lobby, rompent le silence. Et bien évidement, cela ne peut pas se faire sans mettre en cause toute la direction et la tête de celle-ci.
Quand Paul a repris publiquement Pierre, cela n’était certainement pas agréable. On n’a pas entendu à cette occasion des clans se constituer avec des « moi je suis de Paul, moi d’Apollos » (les lectures de la semaine dernière étaient très édifiantes là-dessus), des invectives fuser de toutes parts dans la critique du for interne de chacun d’eux. Ils ne sont pas entrés dans le cycle infernal de la justification au détriment du sujet qui pose problème.
Vigano s’est exprimé dans sa qualité d’apôtre, ce que sont tous les évêques. Il dénonce la malfaisance de ce lobby qui, malgré qu’il soit « connu le longue date », dure et perdure, en traversant sans dommages majeurs les directions successives, lesquelles semblent incapables de prendre une position ferme suivie d’effets concrets. Il a explosé, il en eu marre, il a donné des exemples de l’influence de ce lobby..
Ce lobby a-t’il sa place, oui ou non dans l’Eglise ?
Il est ici et pas ailleurs le fond du problème.
Si c’est non, il faut le virer sans faire le procès des directions passées. Laissons tomber le passé, n’entrons pas dans la spirale infernale des récriminations, oublions, mais occupons-nous vigoureusement du présent.
Si c’est oui, il va falloir expliquer à partir de l’évangile et les épîtres.
Si c’est non, il faut le neutraliser sans délai (comme on sait si bien le faire quand on veut), quelque soit le niveau hiérarchique concerné.
Il y va de la crédibilité de l’Eglise.
Jean
[ PP à Jean - A ceci près que ce qui a été dénoncé à la presse par le diocèse de New York est un acte pédophile de McCarrick, en plus de ses habitudes d'homosexualité entre adultes consentants.
Mais la prolifération d'un réseau homosexuel dans le clergé, réseau transversal aux "courants" puisque présent chez les conservateurs aussi bien que chez les autres, est un mystère d'iniquité aux yeux du croyant et mérite - comme on le disait ici dès le début de l'affaire - "le glaive de l'archange". ]
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Écrit par : Jean / | 10/09/2018
À Théophile :
> La référence à Jean-Paul II remonte aux premières réaction du 'National Catholic Reporter', dès le 28 août :
https://www.ncronline.org/news/accountability/signs-times/doubts-about-vigan-s-accusations-aside-pope-francis-needs-better
L'auteur (le jésuite Thomas Reese) note que Jean-Paul II n'est pas cité dans le réquisitoire de Viganò, sinon pour rappeler que le saint pontife était trop souffrant en 2000-2001 (lorsque McCarrick fut nommé archevêque de Washington puis élevé à la pourpre), faisant peser la responsabilité de ces promotions sur les seules épaules du cardinal Sodano. Tornielli réfute cet argument de Viganò, rappelant qu'en 2000, le pape polonais avait conduit le Jubilé de la Nativité du Christ, enchaînant des dizaines de messes, visité cinq États (dont Israël) et avait nommé quelque quarante-quatre nouveaux cardinaux en un unique consistoire : Jean-Paul II n'était pas le grabataire incapable que Viganò a cherché à décrire, mais un homme parfaitement à la hauteur de sa fonction.
Or, le dominicain américain Ramsey avait alerté le nonce à Washington des abus sexuels commis sur sa personne par McCarrick dès la nomination de ce dernier comme archevêque de la capitale américaine, en novembre 2000. Le nonce informe Rome. Trois mois plus tard, McCarrick revêt la pourpre. Comme l'écrit le père Reese, Jean-Paul II n'était pas un pape fantoche en 2000-2001 : il est très probable qu'il procéda à la promotion de McCarrick en pleine connaissance de son passé homosexuel et abuseur de séminaristes.
Dans un éditorial (https://www.ncronline.org/news/accountability/editorial-its-time-choose-painful-path-purification), le NCR rappelle au sujet de Jean-Paul II qu'il ne s'était guère ému des frasques de Maciel (père de deux enfants de deux lits différents, sans compter de multiples abus sur enfants), voyant un lui un "prêtre héroïque", un "guide efficace pour la jeunesse". Le pape polonais alla jusqu'à bloquer un procès intenté contre le pédophile mexicain. NCR en conclut qu'aujourd'hui, Jean-Paul II ferait certainement l'objet de poursuites disciplinaires : "il y a toujours un danger lorsqu'on précipite une canonisation"...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/09/2018
"CHOQUÉ"
> Je suis un peu choqué de lire dans les commentaires ici et aussi sous votre plume Patrice qu’il soit normal d’attendre que les actes soient pedophiles pour que le pape doive intervenir
Ainsi on peut trouver normal de laisser un cardinal coucher avec ses séminaristes car ce n’est pas pénalement répréhensible ? Curieuse logique ou le pouvoir temporel impose sa morale à l’Eglise...
Ludovic
[ PP à Ludovic - Le crime pédophile relève du droit pénal, les actes homosexuels relèvent du droit interne de l'Eglise. Laisser se développer un réseau homosexuel dans l'Eglise est un mal grave, qui aurait dû être enrayé en interne et ne l'a pas été malgré certaines consignes strictes lancées à partir des premières années 2000, notamment la directive romaine sur les séminaires. Mais la pédophilie est d'une monstruosité toute spéciale, la pédophilie de prêtres encore plus, d'où la "tolérance zéro" édictée par l'Eglise depuis Benoît XVI et qui a été appliquée à McCarrick dès que son dossier d'homosexualité s'est alourdi d'un crime de pédophilie.
La réalité est que du point de vue du droit interne de l'Eglise (seul applicable à la dépravation sexuelle entre adultes), McCarrick, octogénaire à la retraite, n'était plus une urgence ; c'est du temps de son activité qu'il aurait fallu le destituer. D'où le constat des vrais enquêteurs, comme Tornielli, qui soulignent François n'est pas en cause mais ses prédécesseurs. ]
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Écrit par : Ludovic / | 10/09/2018
LA CANONISATION
> La question des nominations décidées par Jean-Paul II est troublante.
J'ai toujours pensé que les canonisations engageaient l'autorité de l'Eglise, mais je ne suis pas théologien ni canoniste.... Or comment un saint peut-il prendre des décisions aussi manifestement calamiteuses que la nomination d'un dépravé?
Comment même un Mac Carrick a-t-il pu simplement accèder à l'épiscopat?
PH
[ PP à PH - Matière compliquée et impossible à exposer aux non-croyants : une canonisation ne veut pas dire absolution de fautes ; tous les saints sont des pécheurs ; saint Jérôme couvrait d'insultes atroces et diffamatoires ses contradicteurs théologiques, néanmoins l'Eglise l'a reconnu saint. Je ne suis pas spécialiste de la question et vous devriez en parler à Joachim Boufflet... La chose qui me préoccupe ce sont les canonisations trop rapides, comme si l'instantanéisme contemporain déteignait sur l'Eglise. Mais je ne suis pas du tout sûr de la pertinence de mon impression, et je ne me permettrais de dire à propos de personne (comme Mauriac le disait à propos de Pie X) : "ce saint-là n'est pas de ma paroisse". ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/09/2018
Suite et fin à mon message précédent.
> Le cardinal O’Brien demande, paraît-il, qu’une enquête soit ouverte pour « déterminer les responsabilités concernant la promotion de Carrick ».
Mais pour resserrer les rangs au niveau des fondamentaux de la foi, c’est surtout ce qu’il ne faut pas faire, pour le reste de ses propositions : ok.
Le sujet, le fond de l’affaire (que vous avez l’air de vouloir occulter !), c’est le fameux lobby « connu de longue date ». Qu’est ce que l’on fait à partir d’aujourd’hui – d’aujourd’hui - ; laissons tomber le passé, on est tous responsables à des niveaux divers : chacun d’entre nous a-t-il toujours eu le comportement qui était attendu de lui dans la foi de l’Eglise, avons-nous soutenu nos prêtres, nos évêques et le pape par une vie de prière, etc. etc. La providence nous a donné ce sacrement extraordinaire qui est celui de la réconciliation ; avouons nos fautes devant le Christ chacun pour soi-même sans s’occuper de celles des autres et oublions, comme DIEU sait oublier. Donc, pas d’enquête pour le passé, attachons-nous au présent et au futur.
Mais, oublier, ne veut pas dire, recommencer les mêmes erreurs.
Car si le problème c’est ce lobby, et il semble bien que ce soit le cas, alors, il faut s’en occuper énergiquement en le neutralisant. Et que l’on ne se laisse pas impressionner par les insultes habituelles telles « qu’homophobe » [l’historique de l’apparition de ce mot est assez succulente (1)]. Car les « phobes », autrement dit cet étrange comportement névrotique, n’a rien à voir avec le sens critique. L’homocritique n’est pas obsédé par le sujet, il a une position qui est la sienne sur cette affaire sans en faire une fixation, mais il demande à être respecté.
Ce sont les autres qui en face n’arrêtent pas d’harceler ceux qui ne pensent pas comme eux, ils en ont fait une phobie, ils n’arrêtent pas de nous bassiner, du soir au matin là-dessus, jamais ils ne se reposent. En fait, les « homoPHOBES », ce sont ces derniers, ce sont des totalitaires qui refusent d’admettre que d’autres ne penser comme eux. Et ils sont à la manœuvre, plus ou moins en douce, ils ne sont pas pressés, ils veulent se faire du temps leur allié.
(1)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Homophobie
Le terme est issu de l’anglais homophobia, néologisme apparu pour la première fois dans un article de la revue pornographique américaine Screw daté du 23 mai 1969, dans lequel le mot désigne la peur qu'ont certains hommes hétérosexuels de passer pour homosexuels.
Jean
[ PP à Jean :
- Comment "occulterais"-je une question que les catho-commentateurs agitent en tous sens depuis quinze jours ?
Je n'occulte rien du tout. Je m'attache à parler de ce dont les autres ne parlent pas.
Car ma conviction (comme celle de tous les journalistes qui ont entrepris sincèrement l'investigation de l'ensemble du dossier, cf. Tornielli ou Politi) est que le groupe curial agissant sous le nom de Vigano INSTRUMENTALISE deux véritables et considérables iniquités (1. le réseau gay actuel dans l'Eglise, 2. les actes pédophiles depuis 70 ans) pour s'en faire une arme contre le pape actuel ; cela pour des mobiles n'ayant RIEN À VOIR avec la douleur des victimes d'actes pédophiles ; douleur qui devrait être le souci prioritaire.
Si "occultation" il y a, la voici : cacher des pans entiers de la réalité (dramatique, oui) pour pouvoir charger le seul et unique François, alors qu'il hérite d'une situation d'abus anciens, atroces et inextricables et qu'il agit contre eux plus que ne firent ses prédécesseurs.
Cette cabale est d'une infecte hypocrisie : tout en prétendant réclamer des mesures radicales, elle ne vise qu'à destituer le pape qui veut précisément des réformes radicales. Parce que ses ennemis de la Curie veulent TOUT SAUF DES RÉFORMES, SURTOUT RADICALES...
Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. Tout est dit là-dessus par le P. O'Brien dans son article publié ici hier ].
réponse au commentaire
Écrit par : Jean / | 11/09/2018
à Patrice :
> C'est exact, mais on peut également affirmer que la situation aurait pu être pire si Viganò avait usé contre le pape d'un argument factuellement irréfutable : l'amateurisme du clan Viganò a heureusement permis d'établir avec certitude la nature calomnieuse des arguments avancés, donc de contenir l'incendie.
Il suffit de constater le mutisme des journalistes conservateurs depuis une semaine pour s'en rendre compte : il y a trop de flou dans le libelle pour que celui-ci conserve sa crédibilité.
Si l'effet sur l'opinion publique sera donc probablement limité, la radicalisation d'une partie de la curie et de leurs relais américains est bien réelle. Il est peu probable que le clan anti-François se contente de cet échec ; après les Dubia, l'ordre de Malte, la Filiale Supplique, l'affichage dans les rues de Rome, le libelle Viganò... quel sera leur prochaine manœuvre ?
PV
Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/09/2018
à Philippe de Visieux
> Mutisme des conservateurs, non : journalistes ou pas ils se sont relayé au micro de Radio Notre-Dame la semaine dernière pour entretenir le soupçon contre le pape et répéter en boucle les éléments de langage du groupe Vigano. PP en a su quelque chose vendredi.
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Écrit par : Annelise Tilmont / | 11/09/2018
'SUBITO'
> Je vous rejoins quant au manque de pertinence du "santo subito" tel que nous l'avons vécu en 2005. Il me semble souhaitable que les esprits se refroidissent après le décès d'une personne exceptionnelle : le délai de cinq ans imposé par le droit canonique avant l'ouverture d'une instruction est donc une bonne chose.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/09/2018
à Annelise Tilmont
> oui, comme s'ils n'avaient rien lu d'autre que le texte de Vigano depuis trois semaines.
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Écrit par : Jean Kerber / | 11/09/2018
à Annelise Tilmont :
> Dickès et Guénois, en effet. Mais dans la presse écrite, il m'avait semblé constater un relatif profil bas, sans pour autant aller jusqu'à rétablir la vérité dans les pages du Figaro. Ce serait trop beau !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/09/2018
@ PP
>" La chose qui me préoccupe ce sont les canonisations trop rapides,"
Idem pour moi et aussi celles décidées sans miracle.
Je fais confiance à l'Eglise mais pense que c'est une erreur en terme d'évangélisation/de bonne compréhension des actes de l'Eglise.
Car ça donne l'impression que c'est une simple opération de communication et qu'on canonise malgré tout parce qu'on veut absolument que quelqu'un soit saint.
Bien sûr dans certains cas, une canonisation peut avoir des aspects politiques (martyrs de tel régime, surexcitation d'Israël dès qu'on parle de Pie XII pour lequel, pour le coup, on attend le miracle & on a bien raison).
Pour Pie XII, même s'il y avait des miracles, il faudrait aussi avoir des résultats probants d'enquêtes historiques pour que cette canonisation puisse porter du fruit (les seuls miracles ne convaincront pas les non catholiques de la sainteté du personnage, au contraire); enquêtes qui d'ailleurs donnent des résultats au point qu'Israël a déjà modifié le commentaire sur ce pape à Yad Vashem.
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Écrit par : E Levavasseur / | 11/09/2018
PREUVES
> A la décharge de Jean-Paul II, il venait de l'Est où lancer des rumeurs était monnaie courante pour détruire des réputations. Il avait pu constater que les luttes de pouvoir et d'influence existaient même au sein de l'Eglise et que certains, même parmi les prélats, étaient prêts à user du mensonge et de la calomnie pour parvenir à leurs fins. Donc il ne pouvait accepter des rumeurs, il lui fallait des preuves. Sinon il pensait avoir affaire à une cabale.
Bernadette
[ PP à B. - Chère Bernadette, Eric Levavasseur vient de mettre ici en ligne (commentaire) une traduction du Tornielli. Ne vous donnez pas la peine de le traduire vous-même, mais je voius remercie encore beaucoup de votre proposition ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Bernadette / | 11/09/2018
@ Philippe de Visieux, Théophile et autres :
> je vous trouve assez durs avec Jean-Paul 2. J'entends de votre part : "il savait!". Moi, je comprends (peut-être par irénisme? idéalisation? je le reconnais) : "il avait été informé, mais il n'y a pas cru, ou ce qui lui a été dit restait négligeable". C'était d'ailleurs valable déjà pour le cas Maciel. Je ne veux ni minimiser l'extrême gravité des faits, ni exonérer des erreurs de jugement qui n'empêchent pas l'abandon à l'action de l'Esprit-Saint que représente la voie de la sainteté. Et en effet, une telle hâte dans la canonisation n'était sans doute pas très sage.
Cependant, je persiste à penser qu'il s'agit non de choix en pleine conscience mais d'erreurs (graves) de jugement. A cet égard, je reproduis l'extrait de l'article de ce jour du Frère Jean-Michel Garrigues sur 'France Catholique' qui résume je le trouve assez bien les faits :
"Je crois qu’il y a eu dans les faits un enchaînement plus que malheureux qui a échappé à trois papes successifs. Le problème qui est à la base de l’affaire McCarrick c’est qu’aucun des séminaristes molestés ne l’a jusqu’à maintenant accusé auprès de la justice américaine, ni auprès d’autres évêques et (ou) du nonce aux Etats-Unis.
Pour quelle raison ? On se perd en conjectures : complicité (McCarrick les choisissait probablement en fonction d’une certaine fragilité affective qu’il pressentait en eux), arrivisme (crainte d’avoir à être confrontés à un cardinal), mais sans doute aussi pour une part traumatisme (les victimes d’abus sexuels n’arrivent à parler que longtemps après).
Or, en l’absence de témoignages directs, ceux qui ont alerté les autorités romaines, comme le nonce Vigano lui-même, ne pouvaient le faire que sur la base de "rumeurs". Une rumeur peut être très répandue, elle peut représenter un indice pour une enquête de police, mais elle ne constituera en aucun cas par elle-même une preuve en justice.
Aujourd’hui le principe de précaution est devenu l’impératif catégorique de nos sociétés, jusqu’à conduire bien des média et une grande partie de l’opinion à piétiner la présomption d’innocence et la prescription. Mais ce changement dans la sensibilité commune, la hiérarchie de l’Église a tardé à le percevoir.
Jean-Paul II, c’est connu, en l’absence de témoignages directs, se refusait à prêter l’oreille à des accusations d’immoralité contre des prêtres et des évêques, car il avait été rendu (trop ?) soupçonneux contre des accusations de ce type dont le régime communiste était coutumier en Pologne.
Il a néanmoins demandé en 2002 la démission de l’archevêque de Poznan dès que la psychiatre, une de ses amies personnelles, à laquelle des séminaristes s’étaient plaints d’abus sexuels de la part de ce prélat, se fut portée garante des accusations. Rien de tel pour McCarrick. C’est ainsi que, comme le cardinal archevêque d’Édimbourg Keith O’Brien avant lui, il a pu devenir archevêque de Washington et cardinal sous son pontificat.
Benoît XVI n’a pas osé aller, à l’encontre d’un cardinal soupçonné sans accusations directes, au-delà d’une injonction privée de vie cachée, que celui-ci n’a pas suivie et qui a été tolérée par ce pape, même à plusieurs reprises en sa présence."
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Écrit par : Charles-Marie Bera / | 11/09/2018
@ Philippe de Visieux,
> Votre phrase ne parait pas justifiée :
"Tornielli confirme que Jean-Paul II a créé cardinal un homme dont il savait qu'il obligeait ses séminaristes à coucher avec lui" ?
Ceci N'EST PAS ECRIT dans l'article de Tornielli !
Ce serait bien d'être prudent avec les accusations contre JP II.... (surtout si elles sont alimentées par Vigano).
Voici ce qu'écrit Tornielli :
"1994 - A priest (presumably Gregory Littleton) writes to the Bishop of Metuchen."
"21 November 2000 - John Paul II appoints Theodore McCarrick Archbishop of Washington."
"22 November 2000 - Dominican friar Boniface Ramsey wrote a letter to nuncio Montalvo [...] The document probably does not pass through the office of the Delegate for the Pontifical Representations, Carlo Maria Viganò."
"January-February 2001 - On 21 February of the same year he received the red hat from John Paul II"
En résumé :
Des informations sur les abus de Mc Carrick sont remontée, à l'évêque de Metuchen en 1994, et jusqu'à Vigano en 2000 après la nomination de Mc Carrick (mais à chaque fois on ne sait pas si elle remontent jusqu'à JP II).
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 11/09/2018
à Philippe de Visieux.
>De même pour certains médias plutôt prompt à taper sur l'Eglise comme Arte. Ce n'est quasiment pas repris. Ils semblent très prudents. Mais c'est aussi vrai qu'ils apprécient plutôt le pape François tandis que Vigano et sa clique sont des "conservateurs", milieu que les journalistes n'aiment pas trop.
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Écrit par : VF / | 11/09/2018
TRADUCTION FRANÇAISE DE L'ARTICLE DE TORNIELLI
par Eric Levavasseur
" Les souvenirs (inexacts) de l'ancien nonce
qui veut la tête du pape
Nouvelles dénégations du mémorandum de Viganò qui demande la renonciation à François, le pape qui a puni le cardinal McCarrick. Une chronologie analytique des événements fondée sur les nouvelles qui ont émergé jusqu'à présent
par Andrea Tornielli, Cité du Vatican
Saint Jean-Paul II est mort en avril 2005 et ne peut plus parler. Le pape émérite Benoît XVI, expliquent ses collaborateurs, n'a absolument aucune intention de dire quoi que ce soit sur l'ensemble de cette affaire. Le pape François a invité les journalistes à lire ce qui a été écrit par l'ancien nonce Carlo Maria Viganò dans son livre, qui tente d'impliquer trois papes dans l'affaire du harceleur en série des séminaristes (découvert plus tard également agresseur de mineurs) - Theodore McCarrick. Voici une chronologie complète et raisonnée de l’actualité qui a émergé jusqu’à présent, ainsi que les premières dénégations du manifeste de Viganò à travers des déclarations de témoins et des preuves documentaires.
1994
Un prêtre (probablement Gregory Littleton) écrit à l’évêque de Metuchen , Edward Thomas Hughes, en parlant des abus sexuels et psychologiques que Mgr Theodore Edgar McCarrick (né en 1930, ordonné prêtre à New York en 1958, a ordonné évêque auxiliaire de New York en 1977, puis à Metuchen en 1981, puis promu à Newark en 1986), lui a infligé. Il affirme que McCarrick l'a laissé si traumatisé qu'il avait lui-même agressé deux garçons de 15 ans . Dix ans plus tard, le prêtre a été démis de ses fonctions et réduit à l’état laïc après l’entrée en vigueur des nouvelles règles anti-pédophilie, sur la base des aveux contenus dans cette lettre.
21 novembre 2000
Jean-Paul II nomme Theodore McCarrick archevêque de Washington. Le nonce aux Etats-Unis est Gabriel Montalvo, le préfet de la Congrégation des évêques (en poste depuis quelques semaines) est Giovanni Battista Re. Selon l'hypothèse de Viganò, le cardinal secrétaire d'État Angelo Sodano a joué un rôle important dans la nomination. Viganò déclare que Re s'y serait opposé car le nom de McCarrick n'était que le 14ème sur la liste des candidats. Dans sa déclaration, Viganò ne mentionne aucunement le nom du secrétaire personnel de Jean-Paul II, l’évêque Stanislaw Dziwisz, qui est très proche de Re. Dziwisz est en fait l'une des personnalités les plus influentes de l'entourage du pape Wojtyla. De la thèse de Viganò émerge un portrait déplorable et offensant du Pontife depuis canonisé.
En 2000, le pape Wojtyla avait encore 5 ans devant lui. La même année, en plus de présider des dizaines de célébrations du jubilé, il s’est rendu en Égypte, en Terre Sainte (Jordanie, Israël, Territoires palestiniens) et à Fatima. Quelques mois avant la nomination de McCarrick, en février 2000, le pape Wojtyla a nommé le nouvel archevêque de Westminster, Cormac Murphy-O'Connor; en juin 2000, il a nommé Edward Michael Egan comme archevêque de New York. Comme nous le verrons au début de l'année suivante, Jean-Paul II créa 44 nouveaux cardinaux dans un seul consistoire. Après McCarrick à Washington, il a proposé (quelques exemples limités à certains sièges métropolitains) Angelo Scola au Patriarcat de Venise (janvier 2002); Philippe Barbarin à l'archevêque de Lyon (juillet 2002); Péter Erdo à l'archevêque d'Esztergom-Budapest (décembre 2002); Tarcisio Bertone à Gênes (décembre 2002); Diarmuid Martin comme archevêque coadjuteur de Dublin (mai 2003); Gaudencio Rosales comme archevêque de Manille (décembre 2003); Lluís Martinez Sistach comme archevêque de Barcelone (juin 2004). Karol Wojtyla, malgré la lente progression de la maladie qui inhibait ses capacités motrices, est un pontife qui continue de voyager et de gouverner l'Église. Quiconque a suivi les événements du Vatican sait que tenter de présenter le pape - en l'an 2000 - en tant qu'homme incapable de comprendre et de décider par lui-même est un mensonge.
22 novembre 2000
Le frère dominicain Boniface Ramsey a écrit une lettre au nonce Montalvo dans laquelle il rapportait des rumeurs sur le comportement de McCarrick envers les séminaristes et a déclaré qu'il connaissait certains de ces séminaristes et prêtres. Ramsey annonce l'arrivée de la même lettre à Montalvo par téléphone, puis change d'avis après une conversation avec un ami et appelle le nonce pour lui dire qu'il avait des doutes. Mais lors de cette seconde conversation - comme Ramsey lui-même le raconte au National Catholic Register - le nonce l'a persuadé de l'envoyer de toute façon. Le document ne passe probablement pas par le bureau du délégué aux représentations pontificales, Carlo Maria Viganò. Selon le mémorandum, Viganò aura des nouvelles de cette première lettre contenant des accusations seulement en 2006, par le nouveau nonce Pietro Sambi. Pourtant, il insiste sur le fait que seul le cardinal Sodano, qui l’a reçu en novembre 2000, a été accusé , sans toutefois indiquer aucune preuve: fin 2000, lorsque le cardinal Angelo Sodano était secrétaire d’État.
Janvier-février 2001
Theodore McCarrick prend ses fonctions d'archevêque de Washington. Le 21 février de la même année, il reçoit de Jean-Paul II, le chapeau de cardinal, dans le consistoire le plus encombré de l'histoire de l'Église: 44 nouveaux cardinaux. Parmi eux, de nombreux Latino-américains et Jorge Mario Bergoglio lui-même.
2004 –2005
Selon le porte-parole du diocèse de Metuchen, Erin Friedlander, en 2004, la première plainte contre McCarrick est arrivée dans le diocèse. Deux autres suivront, toutes liées aux événements des décennies précédentes. L'Archidiocèse de Newark et les diocèses de Metuchen et Trenton versent des sommes d’argent à Robert Ciolek , qui a été harcelé par McCarrick, mais qui comprend également un autre règlement pour les exactions dont Ciolek a été victime alors qu'il était étudiant dans une école catholique. Selon le porte-parole du diocèse de Metuchen, le règlement a été signalé à la nonciature.
Avril 2005
McCarrick a participé aux congrégations pré-Conclave, puis au Conclave qui a élu Pape le cardinal Joseph Ratzinger, le 19 avril de la même année.
7 juillet 2005
McCarrick a 75 ans et envoie - comme il se doit à cet âge - sa renonciation au Saint-Siège.
16 mai 2006
La renonciation de McCarrick fut acceptée par Benoît XVI, huit mois après l'âge canonique: ce n'était pas une longue période (les archevêques métropolitains au chapeau rouge, s'ils sont en bonne santé, peuvent rester au moins un an, souvent même deux après 75 ans); pourtant, ce n’est pas suffisant pour penser que Rome voulait donner un signal punitif à l'archevêque de Washington. Au lieu de McCarrick, le pape Ratzinger nomme Donald Wuerl. La retraite de McCarrick intervient après la première demande d'indemnisation du diocèse de Newark.
Juin 2006
L’ancien prêtre Gregory Littleton (son nom complet, il n'a jamais été rendu public, c’est Viganò qui l’a révélé pour la première fois) dénonce au diocèse de Metuchen les abus subis par McCarrick pendant son épiscopat: il lui seront versé 100.000 dollars en compensation. Dans ce cas également, le diocèse est tenu d’informer la nonciature apostolique des États-Unis. Le porte-parole du diocèse de Metuchen a déclaré aujourd'hui que le rapport avait été dûment déposé.
Décembre 2006
Viganò, alors Délégué aux Représentations diplomatiques au Secrétariat d’État, rédigea une note sur la base des Mémoires d’accusation de Littleton, transmis au Secrétariat d’État par le nonce Pietro Sambi et remis à Viganò le 6 décembre 2006. En transmettant l'information, Sambi a expliqué que Littleton «avait déjà transmis ce Mémoire à une vingtaine de personnes, y compris des autorités judiciaires civiles et ecclésiastiques, des policiers et des avocats, dès juin 2006, et qu'il était donc très probable que la nouvelle soit bientôt publiée. Donc publique. Il a donc plaidé pour une intervention rapide du Saint-Siège ». Selon le récit de Viganò, le 6 décembre, il a remis la note aux supérieurs, le cardinal Tarcisio Bertone et son remplaçant Leonardo Sandri, sans toutefois recevoir aucune indication sur ce qu’il fallait faire.
23 avril 2008
La « Déclaration du pape Benoît XVI sur la crise des abus sexuels aux États-Unis » de Richard Sipe est mise en ligne sur le Web, et fait également référence au comportement de McCarrick et aux mauvais traitements infligés aux séminaristes. Le 24 avril, le document a été envoyé au cardinal William Levada (préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, nommé par Benoît XVI comme son successeur à la tête de l'ancien Saint-Office). Levada transmet la déclaration de Sipe au cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État, et le 24 mai, la déclaration de Sipe atterrit sur le bureau de Viganò, qui établit une nouvelle note, remise le 25 mai au nouveau remplaçant du secrétariat d'État Fernando Filoni.
Novembre-décembre 2008
Le nonce aux États-Unis Pietro Sambi aurait communiqué au cardinal McCarrick (selon un témoignage) l'invitation du pape à quitter le séminaire néocatéchuménal Redemptoris Mater où il vivait et à réduire sa vie publique. Sur la nature et la portée de ces prétendues «sanctions» ou recommandations, la version de Viganò diffère de celle d'un proche collaborateur du pape Ratzinger qui, aujourd'hui, même anonymement, raconte au National Catholic Register :«C'était une demande privée», sans décret écrit, le cardinal a été invité à «garder un profil bas». Selon le journaliste Edward Pentin de NCR, la source proche de Ratzinger a commenté le secret et l’absence de sévérité des sanctions, "parfois il vaut mieux que quelque chose dorme pour le laisser dormir".
La date est seulement présumée et peut être avancée en raison d'un épisode rapporté par l' agence de presse catholique : fin 2008, McCarrick se préparait à quitter le séminaire Redemptoris Mater à Washington et se serait installé au début de l'année 2009 au presbytère de la paroisse Saint-Thomas-l'Apôtre, au centre de la capitale fédérale. Personne n’est au courant des soi-disant «sanctions». Voici comment Viganò décrit ces dernières: «J'ai appris avec certitude, par l'intermédiaire du cardinal Giovanni Battista Re, alors préfet de la Congrégation pour les évêques, que la déclaration courageuse et méritoire de Richard Sipe avait eu le résultat souhaité. Le pape Benoît XVI avait imposé au cardinal McCarrick des sanctions similaires à celles que lui imposait le pape François: le cardinal devait quitter le séminaire où il vivait, il lui était interdit de célébrer la messe en public, de participer à des réunions publiques, conférences, voyager, avec l’obligation de se consacrer à la prière et à la pénitence.»
La recommandation privée n'est pas communiquée au délégué Viganò. Benoît XVI en parle sans doute avec Bertone ou avec le préfet de la Congrégation des évêques, Giovanni Battista Re. Nous ne pouvons pas exclure que la communication avec le nonce Sambi n’ait eu lieu que verbalement, lors d’un voyage à Rome du diplomate du Vatican. L’agence de presse catholique confirme que la conversation entre Sambi et McCarrick remonte à cette période: «Deux sources présentes à la réunion de 2008 entre McCarrick et Sambi ont déclaré à l’agence de presse catholique que le nonce avait ordonné à McCarrick de quitter le séminaire à ce moment-là. Selon ces sources, Sambi a déclaré à McCarrick que son geste était l'instruction directe du pape Benoît XVI. On peut noter la différence substantielle avec la version du communiqué de Viganò: selon l'ancien nonce, l'instruction papale devait seulement quitter le séminaire, et non pas, aussi, abandonner la vie publique et de vivre isolé. Les faits jusqu'ici documentés confirment et corroborent ce qui est rapporté par la source proche du pape Ratzinger et soulèvent plutôt des doutes considérables sur les paroles de Viganò sur la nature et le poids des prétendues «sanctions» contre le cardinal McCarrick. Dans les faits, McCarrick a changé de résidence mais n’a pas changé pas ses habitudes et ne s’est pas retiré pas dans une vie de pénitence. Si la demande du pape Ratzinger avait été un «ordre» (aussi secret soit-il), McCarrick ne lui a pas obéi. S'il s'agissait d'une «recommandation», il ne l'a pas acceptée. La seule chose qu'il a faite a été de quitter le séminaire. L’existence de cette «recommandation» ou «instruction secrète» du pontife montre clairement que Benoît XVI avait été informé par Bertone des accusations portées contre McCarrick.
16 juillet 2009
Carlo Maria Viganò est nommé par Benoît XVI Secrétaire du Gouvernorat de la Cité du Vatican.
2009-2010
Selon Viganò, les prétendues «sanctions» du pape Benoît XVI à McCarrick auraient été communiquées à l'intéressé à une date indéterminée entre 2009 et 2010, «avec un retard incroyable». En réalité, si l'on considère le changement de résidence du cardinal - c'est-à-dire le seul acte documentable qui peut être reconnecté à la «recommandation» du pontife - tout semble avoir eu lieu un an auparavant. À moins que nous supposions que Sambi est intervenu non pas une fois mais deux fois sur McCarrick: la première fois, en 2008, avec l'invitation à quitter le séminaire. La deuxième fois - en 2009/2010 - pour l'inciter à vivre retiré. Une hypothétique "sanction" qui - si elle existe - n'est absolument pas prise en compte par l'intéressé.
27 juillet 2011
Décès du nonce apostolique aux États-Unis, Pietro Sambi.
2011
Selon l' agence de presse catholique , McCarrick a quitté le presbytère de la paroisse où il a résidé pendant deux ans et a décidé d'aller vivre dans une maison à côté du séminaire de l'Institut du Verbe incarné . Ici, il était régulièrement assisté d'abord par de jeunes prêtres puis par des séminaristes. Il n'y a aucun rapport de plainte d'inconduite ou de harcèlement. Mais il est considéré comme une présence lourde, car, selon certains témoignages, McCarrick a besoin d'un traitement spécial en matière de nourriture, et a besoin d'utiliser les séminaristes comme chauffeurs pour ses voyages.
6 octobre 2011
Le «McCarrick sanctionné» est à Rome pour participer à l'ordination des nouveaux diacres du North American College, une célébration présidée par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal américain William Levada, proche collaborateur du pape Ratzinger.
19 octobre 2011
Carlo Maria Viganò est nommé nonce apostolique aux États-Unis par Benoît XVI et éloigné du Vatican. Dans les mois qui ont précédé, l’archevêque s’est opposé au cardinal Bertone lors d’événements pendant ce gouvernorat et pour avoir accusé certains prélats de mauvaise gestion financière et d’immoralité.
Octobre 2011
Dans sa déclaration, Viganò écrit qu'avant de quitter Rome, il avait reçu des nouvelles verbales du cardinal Marc Ouellet (préfet de la Congrégation des évêques) concernant les «mesures du pape Benoît XVI» contre McCarrick . Nous rappelons que, selon Viganò, ces mesures prévoient que le cardinal abuseur des séminaristes, se retire dans une vie de prière et de pénitence. «À son tour, écrit Viganò dans son mémorandum, je les ai répétés au cardinal McCarrick lors de ma première rencontre avec lui à la nonciature. Le cardinal, marmonnant d'une manière à peine compréhensible, a admis qu'il avait peut-être commis l'erreur de dormir dans le même lit avec des séminaristes dans sa maison de plage, mais il a dit cela comme si cela n'avait aucune importance ».
16 janvier 2012
Même après avoir reçu le nouveau message de Viganò reprenant les recommandations du pape, McCarrick montre qu'il ne les prend pas du tout en considération. Le cardinal participe en effet à l'audience pour la visite ad limina des évêques américains et accueille à cette occasion Benoît XVI à deux reprises.
Janvier-octobre 2012
Le 27 janvier, le journal italien Il Fatto Quotidiano a publié une première lettre confidentielle de Viganò à Bertone dans laquelle le prélat a raconté l'existence d'un complot contre lui pour le mettre dans une mauvaise position. C'est le début du premier Vatileaks. Les lettres de Viganò, ainsi que les documents volés par le valet de chambre Paolo Gabriele, constituent la base d’une émission télévisée dirigée par le journaliste Gianluigi Nuzzi, qui publie un livre dans lequel Viganò et son travail au Gouvernorat sont fréquemment cités.
16 avril 2012
McCarrick - qui, selon le communiqué du Viganò à cette époque, était soumis aux «sanctions» de Benoît XVI - revient une seconde fois à Rome pour participer à une audience accordée par le Pontife à la Fondation papale. C'est une fondation dans laquelle McCarrick a été personnellement impliqué pendant de nombreuses années et qui a payé des sommes énormes pour les œuvres de charité du pape. Ce jour-là est l'anniversaire de Joseph Ratzinger et il reçoit un gâteau. C’est la deuxième fois en quelques mois que l’archevêque émérite de Washington se retrouve devant Benoît XVI. Il ne semble pas que Viganò ait été invité à donner un nouveau message à McCarrick, lui rappelant les «instructions» du pontife et les prétendues «restrictions».
2 mai 2012
Carlo Maria Viganò participe à New York, dans un hôtel de Manhattan, à la cérémonie de remise des «ambassadeurs des missions pontificales». C'est un gala qui met en vedette le prétendu «McCarrick sanctionné». Viganò l'a accueilli avec affection et lui a dit: «Vous êtes tellement aimés par nous tous».
28 février 2013
McCarrick retourne au Vatican pour participer à la dernière audience du pape Benoît XVI, qui avait démissionné, au cours de laquelle il a accueilli un par un tous les cardinaux présents. La réunion est cordiale, comme avec tout le monde.
3 mars 2013
Le cardinal archevêque Keith O'Brien d'Edimbourg annonce qu'il ne participera pas au prochain conclave et admet les accusations portées contre lui en déclarant: «mon comportement sexuel est inadéquat». Lui aussi était accusé d'avoir eu des relations sexuelles avec des séminaristes et des prêtres. Le 18 février, Benoît XVI avait accepté sa renonciation à la direction du diocèse même s'il restait encore 27 jours avant le 75e anniversaire du cardinal. (Le 20 mars 2015, il a été annoncé que le pape François avait accepté la renonciation de O'Brien aux droits et prérogatives du cardinal, tout en maintenant le titre honorifique de cardinal).
Mars 2013
Les réunions de pré-Conclave ont lieu. McCarrick, sur qui les plaintes sont plus nombreuses que contre O'Brien, y participe. Mais, ayant déjà plus de 80 ans, il n’a pas participé au conclave et n’a donc pas participé aux votes qui ont abouti à l’élection du cardinal Jorge Mario Bergoglio dans la soirée du 13 mars. Lors de l’entrevue de passation entre Benoît XVI et François, il est fort probable que l’affaire McCarrick ne soit pas mentionnée. Et que cette question n'a probablement pas été soulevée dans les premières audiences avec le préfet de la Conférence des évêques. Certes, le nonce aux États-Unis Viganò ne reçoit pas d'instructions sur les «sanctions» présumées établies par Benoît XVI et qui n'ont jamais été appliquées. Personne à Rome ne l'invite à les reprendre. Personne à Rome ne lui dit qu'elles ont cessé d'exister. Pour tout le monde, les instructions papales n’ont jamais existé, McCarrick continuant à mener sa vie comme avant.
Pourtant, Viganò lui-même écrit dans sa déclaration: «Il était alors clair que, depuis l’élection du pape François, McCarrick, désormais libéré de toutes contraintes, se sentait libre de voyager continuellement pour donner des conférences et des interviews». Une déclaration qui a été contredite par des documents audio-vidéo et des dizaines d'articles. À tel point que l'ancien nonce a dû faire un pas en arrière et nier ses propres mots en reconnaissant, dans une interview avec le site ultraconservateur LifeSiteNews, que McCarrick n'avait en réalité jamais obéi aux indications de Benoît XVI. Pour justifier son attitude d’estime et d’amitié envers le cardinal harceleur, Viganò met en avant une étiquette diplomatique raisonnable: les instructions papales étant secrètes, il ne pouvait certainement pas faire publiquement des reproches un cardinal âgé, qui était déjà à la retraite (une autre raison qui, selon la nouvelle version de Viganò, aurait atténué les «sanctions»).
Viganò justifie également - de la même manière - les multiples audiences de McCarrick avec le pape après la décision des prétendues «sanctions», rappelant le célèbre caractère «doux» de Benoît XVI. Cela prouve, cependant, la fausseté de Viganò, affirmant que McCarrick, sanctionné et retiré, se serait senti «libre» après l'élection du pape François. Non, McCarrick s'est toujours senti libre. Et les prétendues «sanctions», selon une source anonyme proche de Benoît XVI citée par le journaliste du National Catholic Register, Edward Pentin, n'étaient qu'une «demande privée», sans aucun décret écrit.
10 mai 2013
Viganò et McCarrick participent à une messe solennelle et à un dîner de charité organisé par l’Université catholique de Washington. Sur la photo rituelle à la fin de la messe, le nonce est assis juste à côté de McCarrick.
21 juin 2013
À la fin de l'audience du pape François avec les nonces apostoliques, Carlo Maria Viganò a pour la première fois l'occasion de saluer quelques instants le nouveau pape. Voici l'histoire telle qu'elle se lit dans sa déclaration: «Quand ce fut mon tour, j'ai juste eu le temps de lui dire:« Je suis le nonce aux États-Unis. » Il m'a immédiatement attaqué sur un ton de reproche par ces mots: «Les évêques aux États-Unis ne doivent pas être idéologisés ! Ils doivent être des bergers ! Bien sûr, je n'étais pas en position de demander des explications sur le sens de ses paroles et la manière agressive dont il m'avait réprimandé ». Cette déclaration du nonce est cependant contredite par les faits et les images enregistrées. En fait, il s’est avéré tout de suite étrange qu’au tout premier salut du nouveau pape, il appelle publiquement, de façon «agressive», les prélats qu’il ne connaissait pas.
La vidéo du Centre de télévision du Vatican montre qu'après quelques années, les souvenirs de Viganò sont plutôt flous. Le pape l'accueillit en effet en souriant, avec gentillesse, et aussitôt qu'il sut qu'il était nonce aux États-Unis, il ne l’"attaque" pas "avec un ton de reproche", mais le remercia amicalement pour son travail. Puis, tout de suite après, le visage du Pontife devient un peu plus sérieux - comme cela se produit chaque fois dans ces circonstances, il souhaite communiquer un message qu’il considère important, et ceux dont c’est le travail de suivre les vidéos de ce type de public le savent bien - et commence par une voix très calme, sans trace d'agressivité, par dire: «Aux États-Unis ...». Immédiatement après la fin de la vidéo, le Vatican TV ne divulgue pas les mots privés échangés lors d'occasions comme celles-ci. Mais il est clair que François n'est pas agressif, n'attaque pas Viganò, ne lui reproche rien du tout.
23 juin 2013
Viganò a obtenu une audience privée d'environ 40 minutes avec le nouveau pape. L’ancien nonce ne dit pas que c’est lui qui a présenté l’argument de McCarrick - démontrant finalement sa préoccupation - il ne s’était jamais manifesté jusqu’à ce moment-là. C'est François qui lui a posé une question sur l'ancien archevêque de Washington. A cette occasion, nous ne pouvons compter que sur les souvenirs de Viganò, qui aurait dit au Pontife: «Saint Père, je ne sais pas si vous connaissez le cardinal McCarrick, mais si vous demandez à la Congrégation pour les évêques, il y a un dossier sur lui. Il a corrompu des générations de séminaristes et de prêtres et le pape Benoît lui a ordonné de se retirer dans une vie de prière et de pénitence». Le nonce ne produit pas de documents, il ne donne pas de notes au nouveau pape. Il ne parle pas d'abord de McCarrick, qui est à la retraite depuis des années. Il se limite à lui dire qu'il existe un dossier contre lui dans la Congrégation pour les évêques et que le pape Ratzinger lui aurait «imposé» une vie de prière et de pénitence. Viganò ne dit pas avoir ajouté quoi que ce soit à propos d’une désobéissance de McCarrick ni d’une intervention de Benoît pour se faire obéir.
François n'a pas réagi, rien, mais il n'a pas non plus décidé de modifier des décisions «secrètes» de son prédécesseur , dont jusqu'à ce moment probablement personne ne lui avait parlé. Il n'a pas non plus dit au nonce qu'il avait l'intention de retirer formellement ces «restrictions» présumées. Selon Viganò, pendant l'audience, François lui a demandé un changement de ligne de conduite par rapport aux dernières nominations épiscopales: il fallait désigner - en bref - des pasteurs évêques, et non des guerriers culturels politisés à droite. L'ancien nonce affirme sans aucune preuve que cette idée aurait été suggérée au pontife par McCarrick lui-même. En réalité, Bergoglio réfléchit ainsi depuis plusieurs années.
Viganò a également été contredit par l’ancien ambassadeur américain auprès du Saint-Siège, Miguel Diaz, nommé en mai 2009, qui, dans une déclaration écrite et signée, s’est dit surpris d’avoir lu les déclarations de Viganò aux évêques américains: « il était étonnant de lire cette réaction de Viganò parce que je me suis immédiatement souvenu de ma première rencontre avec Mgr. Sambi (représentant du pape Benoît) lors de sa mandat à Washington, dans laquelle Sambi m'a dit presque le même message en utilisant des mots similaires… il a dit qu'il nous fallait des évêques américains moins politiques et plus pastoraux et non des guerriers culturels”. Par conséquent, selon ce témoignage, déjà dans les dernières années du pape Ratzinger, les indications données au nonce apostolique aux États-Unis étaient celles de nommer des pasteurs-évêques. De toute évidence, la question de l’excessif parallélisme [dans la V.O. « collateralism »= inverse d’unilatéralisme ; ici liaison systématique de l’Eglise à la droite] de l’épiscopat nord-américain envers certaines positions politiques et un certain intérêt unilatéral par rapport à certaines questions éthiques, était déjà perçu comme problématique.
10 octobre 2013
Carlo Maria Viganò obtient une seconde audience avec le pape François. L'ancien nonce parle peu de la réunion et des sujets abordés dans le communiqué de presse, sauf que l'un des sujets était le cardinal Donald Wuerl, nommé archevêque de Washington en 2006 par Benoît XVI. Viganò ne dit pas avoir alerté le Pontife sur la question de McCarrick.
Avril 2014
Avant la nouvelle visite internationale de McCarrick, Viganò a déclaré dans son mémorandum qu'il avait écrit au secrétaire d'État Pietro Parolin pour lui demander si les prétendues «sanctions» imposées par le pape Benoît étaient toujours valables. L'ancien nonce déclare qu'il n'a reçu aucune réponse.
22 septembre-28 septembre 2015
Le pape visite les États-Unis, les villes de Washington, New York et Philadelphie. À Washington, il réside avec la nonciature apostolique dirigée par Viganò. Dans la capitale fédérale nord-américaine, François visite la Maison des Petites Sœurs des Pauvres, connue aux États-Unis pour avoir intenté une action en justice contre l’Obamacare, la réforme du système de santé qui les oblige à fournir des services en contradiction avec la foi catholique. Un des gestes d'attention et de proximité du pape François envers ceux qui luttent pour le droit à la liberté de conscience. Les Petites Sœurs des Pauvres et leur combat sont connus. Mais elles ne sont pas devenus un symbole politique et ne participent pas à des rassemblements. Pourtant, Viganò demande à François de rencontrer en privé, Kim Davis, chef du bureau d'enregistrement d'Ashland au Kentucky, qui s’est retrouvé en prison pour avoir refusé de remettre des licences de « mariage homosexuel » et pour avoir empêché ses subordonnés de le faire. Davis, membre de la congrégation évangélique «Solid Rock», est devenu un symbole politique et a défilé avec plusieurs candidats républicains. Le président de la Conférence des évêques des États-Unis, Joseph Kurtz, et le cardinal archevêque de Washington sont tous deux en désaccord avec cette initiative mais le nonce passe outre et la présente aux collaborateurs du pape. François accueille Kim Davis et les médias diffusent les nouvelles de la réunion, présentées à nouveau avec les polarisations politiques habituelles.
9 octobre 2015
Nouvelle audience privée de Viganò avec le pape François. Le nonce - dans un nouveau communiqué diffusé par l'intermédiaire de ses amis journalistes - affirme qu'il a été appelé d'urgence à Rome après la polémique politique qui fait rage aux États-Unis pour l'audience de Kim Davis. Mais il dit que pendant la réunion, Bergoglio l’aurait remercié pour l’organisation de la visite papale. Et il confirme que le Pontife aurait été parfaitement informé de l'identité de Kim Davis. Encore une fois, Viganò se voit contredit. Sa reconstruction a en effet été contestée par deux témoins, le père Thomas Rosica et le père Federico Lombardi, ce dernier étant encore à ce moment directeur du service de presse du Vatican. Tous deux ont déclaré par écrit que, le lendemain de l'audience papale, Viganò les avait tous deux rencontrés dans son appartement du Vatican. Et il leur avait déclaré: « Le Saint-Père, dans sa bienveillance paternelle, m'a remercié de sa visite aux États-Unis, mais il m'a dit que je lui avais joué un tour en lui présentant cette dame à la nonciature » laissant entendre le manque évident d'informations et la gêne ressentie par le pape de ne pas avoir été suffisamment informé par le nonce apostolique. Viganò ne nous dit pas si lors des nombreuses rencontres qu'il a eues avec le pape lors de son séjour aux Etats-Unis ou lors de l'audience du 9 octobre suivant, l'affaire McCarrick a été à nouveau discutée. Tout laisse à penser que cela ne s'est pas produit, car si cela s'était produit, l'ancien nonce en aurait parlé dans le communiqué (à moins que ses intentions ne fuient lentement les indiscrétions).
12 avril 2016
Le pape accepte la démission de Viganò comme nonce aux États-Unis. Il a atteint l'âge canonique de 75 ans pendant deux mois (même si les nonces apostoliques peuvent déjà prendre leur retraite à l'âge de 70 ans).
2017
Dans les premiers mois de l’année, selon l’archidiocèse, McCarrick a quitté la maison près du séminaire du Verbe Incarné pour s’installer dans une maison de retraite dirigée par des religieuses.
20 juin 2018
Trois communiqués de presse ont été publiés aux États-Unis. Le premier est signé par le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York, qui informe d'une plainte pour abus de mineurs contre McCarrick à l'époque où il était prêtre à New York. «C’était le premier rapport de ce type d’une violation de la Charte pour la protection des enfants et les jeunes gens jamais faite contre lui et dont l'archidiocèse était au courant », souligne le cardinal. Selon notre protocole public, les résultats de l’enquête ont ensuite été transmis à la Commission de révision de l’archidiocèse, un groupe chevronné de professionnels comprenant des juristes, des experts en application de la loi, des parents, des psychologues, un prêtre et une religieuse. La commission d'examen a jugé les allégations crédibles et justifiées ». Au même moment, le cardinal Tobin, archevêque de Newark, déclare: «Cet archidiocèse et le diocèse de Metuchen ont reçu trois allégations d'inconduite sexuelle avec des adultes il y a des décennies; deux de ces allégations ont abouti à des règlements ». Enfin, McCarrick a également publié une déclaration selon laquelle il ne se souvenait pas d'avoir abusé d'une mineure. Le cardinal est suspendu de tout ministère public.
28 juillet 2018
Le pape François accepte la démission de McCarrick du Collège des cardinaux et lui ordonne une vie de pénitence et de prière. L'archevêque émérite de Washington n'est plus cardinal. Selon le communiqué du Vatican, « le pape François a accepté sa démission de cardinal et a ordonné sa suspension de l’exercice de tout ministère public, avec l’obligation de rester dans une maison qui doit encore lui êtes indiquée, pour une vie de prière et de pénitence. jusqu'à ce que les accusations portées contre lui soient examinées lors d'un procès canonique régulier ».
Juin-août 2018
L'ancien nonce Viganò prend contact avec les experts du Vatican, Aldo Maria Valli (il le révèle lui-même) et Marco Tosatti. Ce dernier nous dit qu'il a également collaboré à la rédaction et à l'édition du texte de Viganò. Timothy Busch, avocat conservateur, l'un des administrateurs du réseau Eternal Word Television (EWTN), qui a reçu le communiqué de presse de Viganò, revendique également un rôle dans l'opération. Busch a déclaré au New York Times que «les responsables de la publication lui avaient personnellement assuré que le pape émérite, Benoît XVI, avait confirmé l'histoire de l'archevêque Viganò». Une nouvelle qui est démentie par le secrétaire personnel de Ratzinger, l'archevêque Georg Gänswein, qui l'a qualifiée de « fausse information »!
26 août 2018
Le mémorandum de Viganò, un document de 11 pages accusant François d'avoir dissimulé le cardinal McCarrick et allant jusqu'à demander sa démission, est publié conjointement par un réseau de médias américains et italiens. Viganò implique tout l'entourage de Jean-Paul II (à l'exception de son secrétaire personnel, Stanislaus Dziwisz), mais comme nous l'avons vu, il cherche en passant à «sauver Wojtyla en le décrivant comme un vieil homme incapable de comprendre et de vouloir Sodano . Il implique également tout l’entourage de Benoît XVI, essayant encore une fois de «sauver Ratzinger parce que, ayant pris connaissance de l’affaire, il aurait puni McCarrick, bien que tardivement et modérément par la faute de Bertone.. Comme cela a été documenté, Viganò exagère vraisemblablement la portée de ces «mesures» imposées par Benoît et jamais appliquées par quiconque, en premier lieu par le nonce apostolique aux États-Unis, Viganò lui-même.
Enfin, l'ancien nonce accuse tout l'entourage de François: l'actuel pontife, le seul pape à avoir lourdement sanctionné McCarrick , semble être le véritable objectif du communiqué sensationnaliste. Le texte cite au total 38 évêques, archevêques et cardinaux. Parmi ceux-ci, l'unique secrétaire actuel de la Congrégation des évêques qui a obtenu la nomination épiscopale sous le pontificat du pape François. Tous les autres sont devenus évêques pendant les pontificats de Paul VI (3 seulement), Jean Paul II et Benoît XVI. Cela signifie que dans presque tous les cas, il s’agit de personnes dont les candidatures à l’épiscopat ont été examinées pendant les pontificats de Wojtyla et Ratzinger. De plus, la grande majorité des cardinaux cités par Viganò (en tout 16) ont reçu le chapeau de cardinal de Wojtyla ou de Ratzinger. Enfin, les trois cardinaux ciblés par l'ancien nonce parce que «coupables d'être un peu moins conservateurs que leurs prédécesseurs - Kevin Farrell (cardinal, préfet du Dicastère pour les laïcs et la famille), Blase Cupich (cardinal archevêque de Chicago), William Tobin (cardinal archevêque de Newark) - tous sont devenus évêques ou archevêques avec des décrets de nomination signés par saint Jean-Paul II ou par Benoît XVI. Lors de la conférence de presse dans l'avion qui l'a ramené de Dublin à Rome, François, interrogé sur les accusations de Viganò, a répondu aux journalistes: "Je pense que le communiqué du Viganò parle de lui-même et que vous avez la maturité professionnelle pour tirer des conclusions".
26-27-28 août 2018
Certains évêques américains (24 en tout), à commencer par l'archevêque de Philadelphie, Charles Chaput, publient des déclarations - dans certains cas jointes à l'ordre de les lire dans les églises - pour attester de la crédibilité de Viganò. Ces évêques ont demandé une enquête sur le communiqué de Vigano mais sans le moindre commentaire sur la stupéfiante demande de démission qu’elle contient. Le cardinal Raymond Leo Burke a également parlé immédiatement en faveur de Viganò.
1er septembre 2018
Benjamin Harnwell, ancien politicien anglais et président du conseil de fondation de «Dignitatis Humanae Institute», défend le cardinal Renato Raffaele Martino, accusé par Viganò d'appartenir «au lobby homosexuel actuel favorable à la subversion de la doctrine catholique sur l'homosexualité». Selon Harnwell, ce sont des déclarations absurdes pour un cardinal comme Martino qui représente «l'un des monuments pro-vie, incontestés de l'Église catholique au cours du dernier quart de siècle». Harnwell réclame des excuses publiques à Viganò pour cette accusation qui « jusqu'à preuve du contraire », doit être considéré comme «une tache sur un innocent âgé de 85 ans».
3 septembre 2018
Dans un message récent depuis la Maison Santa Marta , François déclare que face à ceux qui «ne cherchent que le scandale» et la «division», la seule réponse est le silence et la prière. Le père Federico Lombardi, déjà porte-parole du Vatican, interviewé par TV2000, définit l'homélie du pape comme « une réflexion que nous pouvons relier spontanément à la situation actuelle dans laquelle nous avons des accusations extrêmement agressives qui mêlent des éléments de vérité confus et surtout tendent à créer une situation de division dans l'Église”. «Face à cette situation - ajoute Lombardi -, le pape réitère son intention de ne pas répondre directement à ces accusations et de ne pas s’engager dans une terrible spirale de disputes, de contradictions violentes qui ne peuvent que conduire à de nouvelles divisions et à un mal profond dans l’Eglise. Le pape choisit d'imiter l'attitude de Jésus qui se met à un niveau supérieur de patience, d'humilité et ne se laisse pas entraîner dans le niveau extrêmement bas et mauvais des accusations et des contre-attaques ». "
Écrit par : E Levavasseur / | 11/09/2018
à Eruic Levavasseur (sur la traduction du Tornielli)
> Eric, vous m'avez coiffée au poteau. Il est vrai que j'ai eu quelques contretemps qui ont retardé ma traduction. J'en étais à finir juin 2013. Bravo pour votre rapidité car ce texte est un vrai pavé. Les lecteurs de ce blog vous remercieront.
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Écrit par : Bernadette / | 11/09/2018
à VF :
> pareil pour les médias radios publics belges, qui sont dans la même ligne qu'Arte. Je pense la même chose que vous sur ce sujet bien qu'ils se soient déchaînés sur la phrase associant homosexualité des jeunes et recours à la psychiatrie de leurs parents (2 prêtres belges "médiatiques" invités se déclarant choqués et/ou peinés...).
Pour revenir à cette phrase que certains considèrent comme une maladresse, je la soupçonne d'être une maladresse volontaire voire un message subliminal à l'adresse du "lobby gay" dans l'Eglise. Ce qui ne serait que la continuité du message de Benoit XVI sur le même thème. Je pense que la communication du pape est totalement contrôlée et qu'en jésuite averti, il est préparé (même quand fatigué) à la répartie ou aux attaques des journalistes. Tout qui a lu son livre de conversation avec Dominique Wolton en sera convaincu.
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Écrit par : Raphaël R. / | 11/09/2018
LE BLOG
> Je voudrais remercier tous les chercheurs de vérité de ce blog qui m’aident à tenir dans ce monde de fous.
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Écrit par : Théophile / | 11/09/2018
à Isabelle Meyer :
> Je m'en tiens aux faits. La lettre de 2006 de la Secrétairerie d'État rapporte que le nonce à Washington a bien reçu, en novembre 2000, le témoignage du père Ramsey pour lequel on le remercie. Selon Viganò, le cardinal Sodano, secrétaire d'État, aurait reçu la lettre de Ramsey fin 2000, sans apporter de preuve. Quoi qu'il en soit, il serait étonnant que le nonce de l'époque, ayant eu connaissance du témoignage de Ramsey, n'en informe pas Rome à l'approche de l'élévation de McCarrick à la pourpre.
Je suis d'accord avec vous : nous ignorons si Jean-Paul II a été personnellement informé des agissements de McCarrick avant l'élévation de ce dernier.
Cependant, ces faits étaient connus de la Secrétairerie d'État, dont le nonce Montalvo dépendait statutairement, dès novembre 2000. Nous ignorons si le nonce mentionna ces faits dans ses rapports de l'époque adressés à Rome. Si la Secrétairerie d'État choisit de ne pas informer le pontife, elle aurait à tout le moins dû diligenter une enquête.
Mon commentaire se fondait également sur l'article du père Reese : "si les agissements de McCarrick à l'encontre de séminaristes étaient à ce point connus de la curie du temps de Jean-Paul II, comment pourrait-on croire que le cardinal Ratzinger n'était pas au courant ? A-t-il prévenu Jean-Paul [II] ?".
Donc, oui, on ne sait pas si l'information est remontée jusqu'à Jean-Paul II mais, compte tenu de ces informations, on ne peut pas non plus l'exclure.
Il me semble que l'attitude la plus sage est celle de Massimo Faggioli lorsqu'il évoque les fautes d'une "bureaucratie ecclésiastique sous Jean-Paul II puis sous Benoît, de par ses actions ou ses manquements". La promotion de McCarrick en est un exemple.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/09/2018
à Charles-Marie Bera :
> Concernant le cas Maciel, il est établi que Jean-Paul II avait eu connaissance des graves accusations qui portaient sur lui, sans jamais lui retirer son soutien. Le pontife fut cependant rappelé à Dieu avant l'aboutissement de l'enquête.
http://www.lastampa.it/2014/04/25/vaticaninsider/john-paul-ii-knew-about-the-vatican-investigation-into-the-maciel-case-rugVoxmqTdK59HyH6mfGUP/pagina.html
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/09/2018
Mgr ROUGÉ
> Beau témoignage, ce matin sur Radio Notre-Dame, que celui du futur évêque de Nanterre ; Mgr Matthieu Rougé fit part de son incompréhension et de sa colère devant la cabale anti-François venue d'Amérique. Des paroles qui font du bien !
À noter que le pape doit recevoir prochainement au Vatican une partie de l'épiscopat américain.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/09/2018
JEAN-PAUL II
> Vous avez raison: non, il ne faut pas faire du Mauriac.
A y réfléchir, il semble impossible, que St Jean-Paul II, qui attachait une grande importance à la théologie du corps, ait confié en connaissance de cause, des charges de première importance à un homosexuel pratiquant, même ne sortant pas de la légalité de son pays.
Reste donc la possibilité d'un barrage à l'information,redoutablement efficace, établi autour des papes successifs par un réseau serré de complices politiques et secrètement libertins. Ce qui fait froid dans le dos.
C'est sans doute cela que le pape François désigne par cléricalisme, mot mal adapté en français, qui aurait du être traduit autrement, car certains détracteurs de François s'en servent pour dire qu'il a "noyé le poisson".
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Écrit par : Pierre Huet / | 12/09/2018
QUESTIONS
> Si je comprends bien l'analyse de M. Tornielli ainsi que la plupart des commentaires, l'important est de savoir si, dans chaque détail, Mgr Vigano a dit la vérité.
Ce souci de la vérité est certes plus que nécessaire mais peut-on s'en arrêter là ?
Si ce que dit le grand jury de Pennsylvanie, si ce que dit le document de la conférence épiscopale allemande, si la démission, demandée par le Pape, de Mgr MacCarrick du collège cardinalice est bien exacte, alors il me semble que l'important c'est d'abord de purger l’Église des fumées de Satan et de tout ce qui, de près ou de loin, se réclame de l’homosexualité source majeure des désordres constatés.
Je suis donc étonné, non de la recherche utile de la vérité, mais de l'absence de cette même recherche là où elle est vitale pour l’Église.
B. du Peyroux
[ PP à B. du Peyroux :
1. Absence de la part de qui, svp ?
2. L'enquête de Tornielli est exhaustive : travail de journaliste d'investigation. L'un des points-clés qu'elle aborde est l'accusation précise de Vigano contre le pape, accusation qui motive le (très suspect) appel à la démission. Or cette accusation ne tient pas, d'après les faits mis au jour par Tornielli... Nos commentateurs anti-François se gardent bien de le reconnaître, mais tout le monde le sait aujourd'hui ! D'où le malaise que nous ressentons à voir certains s'obstiner à réciter l'argument Vigano.
3. L'immensité de l'horreur pédophile et (d'autre part) la prolifération du lobby gay dans le clergé, exigent de la part de l'Eglise une auto-réforme radicale et qui devra aller loin dans les changements. C'est ce à quoi appelle la Lettre du pape au peuple de Dieu.
4. Etrange hasard : le petit groupe qui entoure Vigano est opposé à toute réforme, surtout radicale. D'où la guerre sournoise puis déclarée qu'il fait au pape depuis 2013. ]
réponse au commentaire
Écrit par : B. du Peyroux / | 13/09/2018
LE PAPE ET LE CLÉRICALISME
> Concernant une définition du cléricalisme, le pape en a donnée une lors d'une rencontre avec les jésuites d'Irlande :
Le P. Brendan McManus demande ce que l’on peut faire concrètement contre les abus. Le pape répond :
(Le Pape) Nous devons dénoncer les cas dont nous prenons connaissance. Et les abus sexuels sont une conséquence de l’abus de pouvoir et de conscience, comme je l’ai déjà dit. L’abus de pouvoir existe. Qui parmi nous ne connaît pas un évêque autoritaire ? Dans l’Église aussi, il y a eu des supérieurs religieux ou des évêques autoritaires. Et l’autoritarisme est le cléricalisme. Parfois, on confond l’envoi en mission de manière autoritaire, et on décide avec autoritarisme. Et pourtant, ce sont deux choses différentes. Nous devons vaincre l’autoritarisme et retrouver l’obéissance de l’envoi en mission.
"L'autoritarisme EST le cléricalisme"
"Nous devons vaincre l'autoritarisme"
https://fr.zenit.org/articles/civilta-cattolica-comment-gardez-vous-la-joie-du-coeur-avec-tout-ce-qui-vous-arrive/
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 15/09/2018
MÊME 'VANITY FAIR'
> Le site du magazine Vanity Fait nous apprenait cependant hier que : "Mais dans les couloirs du palais apostolique, la défense se prépare. Le C9 – un conseil de cardinaux qui tente de réformer le Vatican – assure apporter très bientôt « les éclaircissements nécessaires. » Le Saint-Siège compte désormais éteindre l’incendie déclenché depuis le début de cette « affaire Vigano »." ______
Écrit par : Bégand / | 15/09/2018
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