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20/10/2015

“Le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire”, explique le pape François

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Jean-Christophe attire notre attention sur ce texte magistral (propre à dissiper la désinformation en ce moment à l'œuvre en France) :



17 octobre 2015 : discours du pape François lors de la commémoration du 50e anniversaire de l’institution du synode des évêques.  C’est dans la salle Paul VI que François l'a prononcé devant tous les participants du Synode pour la famille. Le pape a retracé l’histoire de ces cinquante années, évoquant ses prédécesseurs qui ont fait évoluer cette assemblée synodale, ainsi que lui-même, convaincu que « le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir même dans ses contradictions, exige de l’Église le développement de synergies dans tous les domaines de sa mission ».
Dans une deuxième partie, il a esquissé en quoi consiste la démarche synodale : « Cheminer ensemble, laïcs, pasteurs, évêque de Rome », où le sensus fidei du Peuple de Dieu peut aider à « discerner les nouveaux chemins que le Seigneur ouvre à l’Église ».
C’est la raison pour laquelle le pape a voulu « que le Peuple de Dieu soit consulté pour la préparation du double rendez-vous synodal sur la famille » pour écouter « leurs joies et leurs espérances, leurs douleurs et leurs angoisses ».
Il poursuit son propos : « Une Église synodale est une Église à l’écoute, consciente qu’écouter “est plus qu’entendre”. (...) Le synode des évêques est le point de convergence de cette dynamique d’écoute menée à tous les niveaux de la vie de l’Église », du Peuple de Dieu à l’évêque de Rome, en étant à l’écoute de l’Esprit Saint.
Puis il affirme : « Jésus a créé l’Église en mettant à son sommet le Collège apostolique, dans lequel l’apôtre Pierre est la « pierre » (cf Mt 16,18), celui qui doit “confirmer” ses frères dans la foi (cf Lc 22,32). Mais dans cette Église, comme dans une pyramide inversée, le sommet se trouve sous la base. C’est pourquoi ceux qui exercent l’autorité s’appellent “ministres” : selon le sens originel du mot, ce sont les plus petits entre tous ».
Puis le pape dégage des pistes de réflexion « pour construire une Église synodale », depuis l’écoute de la base par les églises particulières, en passant par les provinces ecclésiastiques et les conférences épiscopales, où il voit « la nécessité de progresser dans une “décentralisation” salutaire ».
Il termine sa réflexion sur la nécessité d’« une conversion de la papauté »« l’exercice du primat pétrinien pourra être mieux éclairé » pour « une contribution significative au progrès des relations entre nos Églises ».

                                                                                         J.C.

 

Texte intégral (les mises en gras sont de notre blog)

" Béatitudes, Éminences, Excellences, chers frères et sœurs,
Alors que se déroule en ce moment même l’assemblée générale ordinaire du synode, c’est pour nous tous un motif de joie, de louange et de gratitude envers le Seigneur que de célébrer le cinquantième anniversaire de l’institution du synode des évêques. Depuis le concile Vatican II jusqu’à l’Assemblée d’aujourd’hui, nous avons en effet pris conscience de façon toujours plus forte de la nécessité et de la beauté « d’avancer ensemble ».
Dans cet heureux contexte, je voudrais adresser un salut cordial à Son Eminence le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général, au sous-secrétaire, Son Excellence Mgr Fabio Fabene, aux officiers, aux consulteurs et autres collaborateurs du secrétariat général du synode des évêques, à tous ceux qui, dans l’ombre, travaillent tous les jours jusque tard le soir. Je salue et remercie également de leur présence les Pères synodaux et tous les autres participants de l’Assemblée en cours, ainsi que tous ceux qui sont présents dans cette salle.
Souvenons-nous également en ce jour de tous ceux qui, depuis cinquante ans, ont travaillé au service du synode, à commencer par les secrétaires généraux qui se sont succédé, les cardinaux Władysław Rubin, Jozef Tomko, Jan Pieter Schotte et l’archevêque Nikola Eterović. Je profite de cette occasion pour exprimer de tout cœur ma gratitude à ceux qui, décédés ou toujours vivants, ont contribué, par leur engagement généreux et leurs compétences au développement de l’activité du synode.
Depuis le début de mon ministère d’évêque de Rome, j’ai voulu valoriser le synode, qui constitue l’un des héritages les plus précieux de la dernière assemblée conciliaire (1). Pour le bienheureux Paul VI, le synode des évêques devait rappeler l’image du Concile œcuménique, en refléter l’esprit et la méthode (2). Le même pape prévoyait que l’organisme synodal « pourra [it] être perfectionné par la suite » (3). Vingt ans plus tard, saint Jean-Paul II lui faisait écho en affirmant : « Peut-être cet instrument pourra-t-il être encore amélioré. La responsabilité pastorale collégiale peut sans doute s’exprimer encore plus pleinement dans le synode des évêques » (4). Enfin, en 2006, Benoît XVI avait approuvé quelques modifications à l’Ordo Synodi Episcoporum, approuvées à la lumière de ce que prévoient le code de droit canonique et le code de droit canonique des Églises orientales promulgués entre-temps (5).
Nous devons poursuivre dans cette voie. Le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir même dans ses contradictions, exige de l’Église le développement de synergies dans tous les domaines de sa mission. Le chemin de la synodalité est justement le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire.
***
Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot « synode ». Cheminer ensemble – laïcs, pasteurs, évêque de Rome – est un concept facile à exprimer avec des mots, mais pas si simple à mettre en pratique.
Après avoir rappelé que le Peuple de Dieu est constitué de tous les baptisés, appelés à « être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint » (6), le concile Vatican II proclame que « la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, « des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs, elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel » (7). C’est ce fameux et infaillible “in credendo”.
Dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium , j’ai souligné combien « le Peuple de Dieu est saint à cause de cette onction qui le rend infaillible “in credendo” (8), ajoutant que « chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation, et il serait inadéquat de penser à un schéma d’évangélisation utilisé pour des acteurs qualifiés, où le reste du peuple fidèle serait seulement destiné à bénéficier de leurs actions » (9). Le sensus fidei empêche de séparer de façon rigide Ecclesia docens et Ecclesia discens, puisque le Peuple de Dieu possède son propre « flair » pour discerner les nouveaux chemins que le Seigneur ouvre à l’Église (10).
C’est cette conviction qui m’a guidé quand j’ai souhaité que le Peuple de Dieu soit consulté pour la préparation du double rendez-vous synodal sur la famille, comme cela se fait d’habitude et s’est fait pour tous les Lineamenta. Il ne fait aucun doute qu’une consultation de ce genre ne pourrait en aucun cas suffire pour recueillir le sensus fidei. Mais comment aurions-nous pu parler de la famille sans interpeller les familles, écoutant leurs joies et leurs espérances, leurs douleurs et leurs angoisses (11) ?
À travers les réponses aux deux questionnaires qui ont été envoyés aux Églises particulières, nous avons eu la possibilité d’écouter au moins quelques-unes d’entre elles sur des questions qui les touchent de près et sur lesquelles elles ont tant à dire.
Une Église synodale est une Église à l’écoute, consciente qu’écouter « est plus qu’entendre » (12). Il s’agit d’une écoute réciproque, dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple des fidèles, le collège épiscopal, l’évêque de Rome : les uns à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de vérité » (Jn 14,17), pour découvrir ce qu’il « dit aux Églises » (Ap 2,7).
Le synode des évêques est le point de convergence de cette dynamique d’écoute menée à tous les niveaux de la vie de l’Église. Le chemin synodal commence en écoutant le Peuple, qui « participe aussi de la fonction prophétique du Christ » (13), selon un principe cher à l’Église du premier millénaire : « Quod omnes tangit ab omnibus tractari debet ». Le chemin du synode se poursuit en écoutant les pasteurs. À travers les pères synodaux, les évêques agissent comme d’authentiques gardiens, interprètes et témoins de la foi de toute l’Église, qui doivent savoir faire attentivement la distinction avec les idées souvent changeantes de l’opinion publique. À la veille du synode de l’année dernière, je disais : « Nous demandons tout d’abord à l’Esprit Saint, pour les pères synodaux, le don de l’écoute : écoute de Dieu jusqu’à entendre avec lui le cri du peuple ; écoute du peuple, jusqu’à y respirer la volonté à laquelle Dieu nous appelle » (14). Le chemin synodal atteint enfin son point culminant en écoutant l’évêque de Rome, appelé à se prononcer comme « pasteur et docteur de tous les chrétiens » (15) : non pas à partir de ses propres convictions, mais en tant que témoin suprême de la fides totius Ecclesiae, « garant de l’obéissance et de la conformité de l’Église à la volonté de Dieu, à l’Évangile du Christ et à la Tradition de l’Église » (16).
Le fait que le synode agisse toujours cum Petro et sub Petro – donc pas seulement cum Petro mais aussi sub Petro – n’est pas une limitation de la liberté, mais une garantie de l’unité. En effet le pape est, par la volonté du Seigneur, « le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles » (17). Cela renvoie au concept de « ierarchica communio » utilisé par le concile Vatican II : les évêques sont liés à l’évêque de Rome par le lien de la communion épiscopale (cum Petro) et lui sont dans le même temps hiérarchiquement soumis en tant que chef du Collège (sub Petro) (18).
La synodalité, en tant que dimension constitutive de l’Église, nous offre le cadre interprétatif le plus adéquat pour comprendre ce ministère hiérarchique. Si nous comprenons que, comme dit saint Jean Chrysostome, « Église et synode sont synonymes » (19) – car l’Église, ce n’est autre que le Peuple de Dieu qui « chemine ensemble » sur les sentiers de l’histoire à la rencontre du Christ Seigneur – nous comprenons aussi qu’en son sein personne ne peut être « élevé » au dessus des autres. Au contraire, il est nécessaire que dans l’Église chacun « s’abaisse » pour se mettre au service de ses frères tout au long de ce chemin.
Jésus a créé l’Église en mettant à son sommet le Collège apostolique, dans lequel l’apôtre Pierre est la « pierre » (cf Mt 16,18), celui qui doit « confirmer » ses frères dans la foi (cf Lc 22,32). Mais dans cette Église, comme dans une pyramide inversée, le sommet se trouve sous la base. C’est pourquoi ceux qui exercent l’autorité s’appellent « ministres » : selon le sens originel du mot, ce sont les plus petits entre tous. C’est en servant le Peuple de Dieu que chaque évêque devient, pour la portion de peuple qui lui est confiée, vicarius Christi (20), vicaire de ce Jésus qui, dans la dernière cène, s’est baissé pour laver les pieds de ses apôtres (cf. Jn 13,1-15). Et, dans une même logique, le successeur de Pierre n’est rien d’autre que le servus servorum Dei (21).
N’oublions jamais cela ! Pour les disciples de Jésus, hier, aujourd’hui et pour toujours, l’unique autorité est l’autorité du service ; l’unique pouvoir est le pouvoir de la croix, selon les paroles du Maître : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave » (Mt 20,25-27). Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : dans cette expression nous rejoignons le cœur même du mystère de l’Église – « Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi ». C’est à la lumière de ces paroles que nous comprenons ce que signifie le service hiérarchique.
***
Dans une Église synodale, le synode des évêques n’est rien d’autre que la manifestation la plus évidente d’un dynamisme de communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales.
Le premier niveau d’exercice de la synodalité se réalise dans les églises particulières. Après avoir rappelé la noble institution du synode diocésain, dans lequel les prêtres et les laïcs sont appelés à collaborer avec l’évêque pour le bien de toute la communauté ecclésiale (22), le code de droit canon donne un large espace à ce qu’on a l’habitude d’appeler les « organismes de communion » de l’Église particulière : le conseil presbytéral, le collège des consulteurs, le chapitre des chanoines et le conseil pastoral (23).  C’est seulement dans la mesure où ces organismes restent connectés avec la « base » et partent des gens, des problèmes de chaque jour, qu’une Église synodale peut commencer à prendre forme : de tels instruments, qui montrent parfois des signes de fatigue, doivent être valorisés comme des lieux d’écoute et de partage.
Le second niveau est celui des Provinces et des régions ecclésiastiques, des conciles particuliers et plus encore des conférences épiscopales (24). Nous devons réfléchir à faire davantage de ces organismes des instances intermédiaires de collégialité, peut-être en intégrant et en réhabilitant certains aspects de l’ancienne organisation ecclésiastique.
Le souhait du Concile que de tels organismes puissent contribuer à accroître l’esprit de la collégialité épiscopale ne s’est pas encore pleinement réalisé. Nous avons parcouru la moitié du chemin, une partie du chemin. Dans une Église synodale, comme je l’ai déjà affirmé, « il n’est pas opportun que le pape remplace les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se présentent sur leurs territoires. En ce sens, je sens la nécessité de progresser dans une “décentralisation” salutaire » (25).
Le dernier niveau est celui de l’Église universelle. Ici le synode des évêques, représentant l’épiscopat catholique, devient expression de la collégialité épiscopale à l’intérieur d’une Église pleinement synodale (26). Deux expressions différentes donc : « collégialité épiscopale » et « Église pleinement synodale ». Cela manifeste la collegialitas affectiva , laquelle peut même devenir dans certaines circonstances « effective », c’est-à-dire qu’elle unit les évêques entre eux et avec le pape dans une même sollicitude pour le Peuple de Dieu (27).
***
S’engager pour construire une Église synodale – mission à laquelle nous sommes tous appelés, chacun à travers le rôle que le Seigneur nous confie – comporte de nombreuses implications œcuméniques. Pour cette raison, m’adressant à une délégation du Patriarcat de Constantinople, j’ai récemment rappelé la conviction que « l’examen attentif de la manière dont s’articulent, dans la vie de l’Église, le principe de la synodalité et le service de celui qui préside, offrira une contribution significative au progrès des relations entre nos Églises » (28).
Je suis persuadé que, dans une Église synodale, l’exercice du primat pétrinien pourra ainsi être mieux éclairé. Le pape n’est pas seul au-dessus de l’Église ; il est en son sein baptisé parmi les baptisés, et, dans le collège épiscopal, évêque parmi les évêques, et en même temps – comme successeur de Pierre – appelé à guider l’Église de Rome qui exerce sa primauté dans l’amour sur toutes les Églises (29).
Tout en réaffirmant la nécessité et l’urgence de réfléchir à « une conversion de la papauté » (30), je répète volontiers les paroles de mon prédécesseur le pape Jean-Paul II : « En tant qu’évêque de Rome, je sais bien (…), que le désir ardent du Christ est la communion pleine et visible de toutes les Communautés, dans lesquelles habite son Esprit en vertu de la fidélité de Dieu. Je suis convaincu d’avoir à cet égard une responsabilité particulière, surtout lorsque je vois l’aspiration œcuménique de la majeure partie des communautés chrétiennes et que j’écoute la requête qui m’est adressée de trouver une forme d’exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l’essentiel de sa mission » (31).
Notre regard s’élargit également à l’humanité tout entière. Une Église synodale est comme un étendard hissé pour les nations (cf Is 11,12) dans un monde qui – bien qu’invoquant la participation, la solidarité et la transparence dans la conduite des affaires publiques – laisse souvent le destin de populations entières aux mains avides d’une minorité au pouvoir. En tant qu’Église qui « marche avec » les hommes et qui prend part aux tourments de l’histoire, cultivons ce rêve : que la redécouverte de la dignité inviolable des peuples et de la mission de service de toute autorité puisse aider la société civile à se construire dans la justice et dans la fraternité, offrant aux générations futures un monde plus beau et plus digne de l’homme (32). Merci. >>



(*) Traduction de Violaine Ricour-Dumas pour La DC.

_______________

(2) cf. Bienheureux Paul VI, Discours pour le début des travaux de l’Assemblée générale ordinaire des évêques, 30 septembre 1967 ; DC 1965, n. 1505, col. 1965-1968.
(3) cf. Bienheureux Paul VI, motu proprio Apostolica sollicitudo, 15 septembre 1965, Proemio ; DC 1965, n. 1456, col.1663-1668.
(5) cf. AAS 98 (2006), 755-779.
(6) Concile œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique Lumen gentium (21 novembre 1964), 10 ; DC 1964, n. 1438, col. 1633 ; DC 1965, n. 1439, col. 65, 97
(7) Ibid., 12 ; DC 1964, n. 1438, col. 1633 ; DC 1965, n. 1439, col. 65, 97
(8) Pape François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 24 novembre 2013, 119 ; DC 2014, n. 2513, p. 38.
(9) Ibid., 120 ; DC 2014, n. 2513, p. 38-39.
(10) cf. Pape François, discours lors de la rencontre avec les évêques responsables du Conseil épiscopal latino-américain (Celam), à l’occasion de la réunion générale de coordination, Rio de Janeiro, 28 juillet 2013 (DC 2013, n. 2512, p. 79-84); Id., Discours lors de la rencontre avec les prêtres, consacrés et membres des conseils pastoraux, Assise, 4 octobre 2013 (DC 2014, n. 2513, p. 133-135).
(11) cf. Concile œcuménique Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 7 décembre 1965, 1 ; DC 1966, n. 1464, col. 193.
(12) Ibid., 170 ;
(13) Concile œcuménique Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, 12 ; DC 1964, n. 1438, col. 1633 ; DC 1965, n. 1439, col. 65, 97
(14) Pape François, discours à l’occasion de la veillée de prière de préparation au synode sur la famille, 4 octobre 2014.
(15) Concile œcuménique Vatican I, constitution dogmatique Pastor Aeternus, 18 juillet 1870, chap. IV : Denz. 3074. Cf. également Codex Iuris Canonici, can. 749, § 1.
(17) Concile œcuménique Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium, 23 (DC 1964, n. 1438, col. 1633 ; DC 1965, n. 1439, col. 65, 97). Cf. également concile œcuménique Vatican I, Constitution dogmatique Pastor Aeternus, Prologue : Denz. 3051.
(18) Concile œcuménique Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium, 22. (DC 1964, n. 1438, col. 1633 ; DC 1965, n. 1439, col. 65, 97) ; Decr. Christus Dominus, 28 octobre 1965, 4.
(19) Saint Jean Chrysostome, Explicatio in Ps. 149 : PG 55, 493.
(20) Concile œcuménique Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium, 27 ; DC 1964, n. 1438, col. 1633 ; DC 1965, n. 1439, col. 65, 97
(21) Pape François, discours pour la clôture de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques, 18 octobre 2014.
(22) cf. Codex Iuris canonici, cann. 460-468.
(23) cf. ibid., cann. 495-514.
(24) cf. ibid., cann. 431-459.
(25) Pape François, exhortation apostolique Evangelii gaudium, 16. Cf. ibid, 32 ; DC 2014 ; n. 2513, p. 11 ; ibid., p. 15-16.
(26) Concile œcuménique Vatican II, decr. Christus Dominus, 5 (DC 1965, n.1461, col.2116) ; Codex Iuris canonici, cann. 342-348.
(27) cf. Saint Jean-Paul II, exhortation apostolique post-synodale Pastores gregis, 16 octobre 2003, 8 ; DC 2003, n. 2302, p. 1006-1007 ;
(28) Pape François, discours à une délégation œcuménique du Patriarcat de Constantinople, 27 juin 2015.
(29) cf. Saint Ignace d’Antioche, Epistula ad Romanos, Proemio : PG 5, 686.
(30) Pape François, exhortation apostolique Evangelii gaudium, 32 ; DC 2014, n. 2513, p. 15-16.
(31) cf. Saint Jean-Paul II, lettre encyclique Ut unum sint, 25 mai 1995, 95 ; DC 1995, n. 2118, p. 593.
(32) cf. Pape François, exhortation apostolique Evangelii gaudium, 186-192 (DC 2014, n. 2513, p. 56-58); lettre encyclique Laudato si’ , 24 mai 2015, 156-162 (DC 2015, n. 2519, p. 47-48).

 

Commentaires

ORTHODOXES

> Je suis curieux de savoir comment cette déclaration va être reçue en orthodoxie, je pense que c'est de nature à nous rapprocher davantage.
______

Écrit par : DV / | 20/10/2015

@Nicolas @DV

> La question du filioque n'est pas forcément centrale, certains pères orthodoxes et d'autres de l'église indivise n'y ont pas vu d'objection ; il est par ailleurs possible de procéder à une synthèse théologique qui réconcilie les deux opinions sur ce sujet.
De même, il existe des considérations orthodoxes qui sans être équivalentes au Purgatoire, s'en approchent ; c'est beaucoup moins un problème que pour des protestants.
Et comme le sous-entend ce texte du pape, l'infaillibilité pontificale peut ne pas poser souci si elle est appréhendée comme la manifestation de l'infaillibilité de l'Église tout entière.
Ne nous y trompons pas, les soucis avec les orthodoxes sont plutôt de nature politique, culturelle, et dirons-nous "spirituelle" que théologique. Si de grands pans de l'Église catholique penchent vers le protestantisme libéral et la sécularisation, une bonne part des orthodoxes sera de moins en moins encline à entamer le grand saut.
Il ne faut pas négliger le fait que dans notre église, bien des baptisés et bien des théologiens font très peu de cas de ces orthodoxes "arriérés", et ils ne peuvent pas décemment l'accepter. Les affaires ukrainiennes etc peuvent aussi être lues comme le n-ième épisode d'un grand combat spirituel visant à retarder l'union des successeurs des apôtres, et force est de reconnaître que les embûches sont en effet encore nombreuses. Bref, ne pas confondre Bartholomée avec l'orthodoxie ; la sympathie de Bartholomée pour notre Eglise cache des situations bien plus diverses dans chacune des églises locales.

@ PP

> Ce discours semble aussi s'inscrire dans le débat contemporain intra-catholique sur la subsidiarité, la décentralisation, les églises locales, le rôle du pape, des baptisés, etc.
Et là-dessus je ne vois pas en quoi ces propos sont propres à "dissiper la désinformation" car parmi ceux qui ont de la circonspection pour François, nombreux sont ceux aussi qui voient aussi avec grande méfiance ces idées de décentralisation de l'Église, de synodalité, et de "propre « flair » pour discerner les nouveaux chemins que le Seigneur ouvre à l’Église" de la part de la "base".

P.

[ PP à P. - C'est plus simple que ça : la confusion ambiante chez les cathos français repose sur l'idée (fausse) selon laquelle "on ne sait pas où ce pape nous mène". On le sait au contraire très bien et il n'en fait pas mystère : cf ce fil de discussion. Mais l'idée de synodalité scandalise ceux qui avaient pris l'habitude, depuis des décennies, d'invoquer "le pape" ou "Rome" pour se soustraire aux évêques français... Cette posture ultramontaine n'est plus tenable, puisque c'est le pape lui-même qui impulse la décentralisation. ]

réponse au commentaire

Écrit par : perlapin / | 21/10/2015

@ Nicolas

> En effet. D'ailleurs pour les dogmes "tardifs" romains, ce qui froisse les orthodoxes, c'est qu'on ait osé les proclamer sans eux. Le fond "mariologique" n'est pas forcément en cause.

@PP
> On sait, oui, où le pape François veut nous mener, partiellement. Mais je trouve franchement étrange que les médias catholiques non-réformistes fassent un peu l'autruche là-dessus, style 'Famille chrétienne' qui ne cite que les cardinaux Pell et Sarah pour donner un échantillon de ce qui se dit au synode.
La plupart des opinions catholiques s'efforcent de se sentir toujours d'accord avec le pape (malgré la présence de dissidents explicites que vous pointez fort bien).
Et je doute vraiment que cet équilibrisme puisse durer plus que quelques jours maintenant. Et ceci n'est pas rassurant.
Et justement, un autre souci sur le rapport entre ce texte (celui de votre post) et le besoin de "dissiper les incompréhensions/malentendus" c'est que je peine beaucoup personnellement à appréhender le mix que propose le pape entre très grande autorité de sa part, et une grande liberté de parole des pères synodaux. Les évêques peuvent légitimement se demander quelle est la valeur de leur liberté "retrouvée" (comme se plait tant à dire 'La Croix') si le pape a déjà forgé ses avis avec pas mal d'acuité.
Il y a une volonté affichée de décentralisation, mais les commissions nommées sur des critères clairement affinitaires et les liens très assumés entre le pape et parmi des figures et clivantes du synode n'aident pas trop à donner confiance à cette décentralisation et cette collégialité.
Tout le monde sait que le pape a un caractère très ferme et ne laissera personne le faire dévier de son but pour l'Église. Et entre les buts de "collégialité", de "décentralisation", et ses autres buts, il n'est tout de même pas à exclure que formellement, on arrivera à un moment ou un autre à un point de contradiction ou au moins de décantation. C'est sans doute à ce moment qu'il nous apparaîtra plus clairement sa vision et la hiérarchisation de ses priorités — même si son grand sens de la franchise et de la parole directe nous permet déjà de voir beaucoup !

P.

[ PP à P.
- Le pape a insisté da,s son homélie de samedi dernier : "cum Petro" mais aussi "sub Petro". C'est la dynamique (évolutive au fil des siècles) de l'Eglise catholique.
- Quant au sempiternel duo des inséparables (les "conservateurs" toujours apeurés et les "progressistes" toujours laxistes), l'homélie en question fait comprendre ce qu'on doit en penser ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : perlapin / | 23/10/2015

RECTIFIONS,

> ne surfant plus que très occasionnellement sur internet, je viens de m'apercevoir que vous aviez placé "mes" initiales "J.C." sous l'introduction au texte du Saint-Père. C'est très flatteur, s'il s'agit bien de mes initiales, car pour une fois, ce texte convenablement écrit l'a été par une (un ? je ne me souviens plus exactement) journaliste de La Croix. Désolé si je vous ai induit en erreur sur la paternité de ce texte, c'était totalement involontaire de ma part.
Cordialement en Christ,
Jean-Christophe
______

Écrit par : Jean-Christophe / | 02/11/2015

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