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21/10/2015

Le synode est la "construction d'une pensée commune"

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...déclare le cardinal Scola

en écho au discours magistral de François (note d'hier) :


 

  

Le cardinal Angelo Scola est archevêque de Milan, membre des congrégations vaticanes du clergé, de la famille (et « du culte divin et de la discipline des sacrements »). Il était papabile au conclave de 2013 ; Paris l'accueillera le 17 novembre au Collège de Bernardins, où il parlera du changement nécessaire de modèle économique par fidélité à la foi.

Ce matin, interviewé par Radio Vatican, il a expliqué ce qui se passe réellement au synode :

http://fr.radiovaticana.va/news/2015/10/20/le_cardinal_scola_salue_des_débats_positifs_et_constructifs/1180673

De cet entretien, je retiens plusieurs points cruciaux :

1. Un « véritable climat de communion »* règne au synode (par delà les différences, de vision et de continents).

2. Il est « gênant » que « surtout les médias » n'arrivent pas à « reconnaître ça et le communiquer » au grand public.**

3. Au synode il n'y a pas un choc entre partis : il y a quelques visées différentes, mais il y a « le souci de toutes parts d'envisager une modalité de proposer le dessein de Dieu sur le mariage et la famille capable de s'incarner dans les grands changements » en cours dans les sociétés.   Changements d'ailleurs « très différents » selon les continents...

4. Les évêques qui participent au synode « ont assimilé la réflexion théologique et canonique » développée cette année entre les deux sessions : « la vision des choses est enrichie et mieux réfléchie, et donc les sujets les plus délicats sont mesurés avec une attention critique majeure. »

5.  Instance consultative, le synode remettra une Relatio finalis  contenant sans doute 95 % d'accords - et des divergences « sur une ou deux questions », destinées à être tranchées par le pape.

6. L'esprit et l'objectif de toute cette démarche sont exprimés dans le « magistral discours du Saint-Père » (notre note d'hier) « sur le rapport entre la synodalité, la collégialité et l'exercice du primat de Pierre ».

7. La tenue du synode est « un acte de réforme en soi ». Consultatif et non délibératif, le synode doit aboutir à un accord des deux tiers sur chaque proposition. Cette méthode implique pour chaque participant « l'écoute des questions de l'autre » et « un effort d'explication de ses propres questions » : c'est « le travail de construction d'une pensée commune », et le synode catholique n'a pas d'équivalent parmi les institutions nationales et internationales.

8. Ainsi ont été mutuellement « mieux comprises » les raisons des différences de vision sur « des aspects brûlants  ». Il s'agit, à la fois, de trouver des réponses à des situations concrètes et de garder l'Eglise « en chemin » : tâche qui revient finalement au pape, comme il l'a souligné dans son discours.

9. « Personne ne veut changer la doctrine », souligne le cardinal Scola. La vraie question est « pratique » : elle tient au fait que « tout ce qui a à faire avec l'affectivité et la sexualité est toujours personnel, singulier », et qu'on doit tenir compte des personnes. Il existe des personnes, dit-il ; « il n'existe pas de "genre" divorcés-remariés ».

10. « On a mûri dans cette direction », conclut le cardinal : « les choses ne sont plus comme avant le synode ».

 

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* C'est le contraire de ce que prétendent les bergogliophobes français, dans leur indigne campagne pour paniquer le paroissien et l'attirer dans des groupuscules « libéraux-conservateurs »  à visées politiciennes (p.ex. la fraction Billot au sein de Liberté politique). Ces diviseurs vont-ils accuser le cardinal Scola de « semer la division » parce qu'il prêche... l'unité ?

** Une partie du public catholique français préfère croire les médias (ou tel prélat isolé), qui parlent du synode comme d'une rixe mettant en danger « la famille chrétienne ». D'où la panique absurde de certains ; panique instrumentalisée par les « libéraux conservateurs » allergiques aux positions sociales, économiques et écologiques de l'Eglise. 

 

Commentaires

BERTRAND DUMAS

> écouter à ce sujet l'entretien de Bertrand Dumas, directeur du Centre théologique de Meylan à Grenoble, au "Grand Témoin" de Louis Daufresne à Radio Notre-Dame hier : http://radionotredame.net/emission/le-grand-temoin/20-10-2015/
Dans la seconde partie de cet entretien, le jeune théologien Dumas va dans le sens du cardinal Scola, et indique les pistes de discernement : "Qu'est-ce que l'Esprit veut nous dire aujourd'hui ?"
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Écrit par : PP / | 21/10/2015

LE POINT 9

Attentif, cher PP, à votre point 9.

9. « Personne ne veut changer la doctrine », souligne le cardinal Scola. La vraie question est « pratique » : elle tient au fait que « tout ce qui a à faire avec l'affectivité et la sexualité est toujours personnel, singulier », et qu'on doit tenir compte des personnes. Il existe des personnes, dit-il ; « il n'existe pas de "genre" divorcés-remariés ».
A l’heure de la canonisation du couple Martin, je suis persuadé que le cardinal Scola ne remet pas en cause le fait que la bonté, la vérité et la beauté de l’affectivité et de la sexualité humaine sont profondément dépendantes, si ce n’est inséparables, de l’accueil ou du non accueil, par les époux pécheurs, du sacrement de mariage, dans toute sa plénitude.
Aussi suis-je convaincu qu’il nous reste à approfondir, en Eglise, la mystique de ces épousailles, comme suite à ce synode sur la famille.
En ce qui me concerne, j’ai vécu vingt ans hors du sacrement de mariage (marié civilement), et les seize années qui viennent de s’écouler dans ce sacrement, après la conversion de notre couple. Et j’ai tendance à penser que, par une grâce toute spéciale, la communion des personnes, charnelle et spirituelle, comporte, dans la conjugalité sacramentelle, une dimension de guérison et de sanctification incomparable. Ceci ne devant pas être confondu avec une sagesse puisée dans l’accumulation des années et donc une expérience humaine, trop humaine.
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Écrit par : Denis / | 21/10/2015

SCOLA ET NAPIER

> Le témoignage du cardinal Scola sur les travaux actuels du synode rejoint celui du cardinal Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud, l'un des 13 qui ont pratiqué la “parrhésie”, cette franchise dans la parole et dans la pensée, recommandée par le pape François. (Cf. http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1351162?fr=y&refresh_ce)
L'Eglise est une famille : on a le droit et même le devoir de s'y exprimer en toute franchise, "veritas in caritate".

Philippe Oswald


[ PP à P.O. - Absolument. Puissent ces témoignages calmer un peu les "prophètes de malheur", comme disait déjà saint Jean XXIII à l'ouverture du concile ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe Oswald / | 22/10/2015

@ Denis :

> vivent les époux mystiques !
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Écrit par : Alex / | 22/10/2015

INFAILLIBILITÉ

> à propos de l'infaillibilité :
évidemment les églises orthodoxes n'ont pas donné leur quitus à la promulgation de ce dogme, mais je pense que cela est plutôt un prétexte qu'un véritable obstacle car son domaine d'application est limité et son usage plus que précautionneux (utilisé une seule fois, après consultation de l'ensemble des évêques).
Plus d'info : http://questions.aleteia.org/articles/100/quest-ce-que-linfaillibilite-pontificale/#
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Écrit par : Franz / | 22/10/2015

BOULEVERSEMENT

> Sur le christianisme comme "bouleversement de l'institution matrimoniale", lire les réflexions décapantes de Mgr de Moulins-Beaufort : http://www.eglise.catholique.fr/actualites/dossiers/synode-des-eveques-sur-la-famille/407576-le-christianisme-comme-bouleversement-de-la-realite-du-mariage-par-mgr-de-moulins-beaufort/
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Écrit par : PP / | 23/10/2015

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