30/07/2015
Les tares centenaires du parti socialiste
"Désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements", diagnostiquait-on déjà en... 1918 :
La série des Journaux de la guerre 14-18 met à notre disposition depuis cinquante semaines les fac-similé des quotidiens de l'époque. Dans la livraison de la semaine dernière, un numéro du journal radical La Lanterne publie un long article du député socialiste du Var Maurice Allard [photo]. Ce texte est une charge contre... les leaders du parti socialiste : « désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements, et même, propension inconsciente à contrecarrer tout ce qui était exigé par la nécessité pressante de la défense nationale... » Comment le parti en était-il venu à être dirigé par de telles gens ? Allard trouve la réponse sous la plume d'un autre socialiste, Augustin Hamon : « Les cadres du parti se sont, au cours des ans, si fortement constitués, grâce à l'organisation du parti, sur le modèle du parti social-démocratique d'Allemagne, qu'il est impossible à aucun homme nouveau d'apparaître sous l'impulsion des circonstances... Et comme chaque individu, dans chaque clan, tient à la place qu'il occupe, il prend bien soin d'écarter toute personnalité qui lui porte, ou pourrait lui porter, ombrage. C'est là une des causes de la médiocrité du personnel. » Conclusion d'Allard : « Le parti socialiste français, organisé à la manière allemande, n'est plus qu'une bureaucratie avec des chefs de bureaux arrogants et despotiques. Après avoir fait sa médiocrité, ce système fera sa perte. »
Ceci était écrit au début de novembre 1918. Près d'un siècle plus tard et dans un contexte totalement différent, le diagnostic de La Lanterne s'applique toujours au parti socialiste. « Désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements, et même, propension inconsciente à contrecarrer tout ce qui était exigé par la nécessité pressante de la défense nationale... » De François Hollande (toujours chef de bureau) à Laurent Fabius allant se faire mépriser à Téhéran (après trois ans d'iranophobie absurde), la médiocrité de ces dirigeants ne fait pas de doute. Mais c'est le parti tout entier qui a pourri sur pied : sa « forte constitution » bureaucratique, structurée par le clanisme donc vide d'idées, a permis le ralliement du PS au libéralisme atlantique dès la fin des années 1980. Et elle l'a engrené d'un seul bloc dans la machine bruxelloise... Aujourd'hui ce parti est incapable non seulement de prendre les décisions qui s'imposeraient, mais d'en discerner les raisons ; il ne sait même plus s'il est de gauche, à moins de réduire la gauche au périmètre du mariage-pour-tous qui restera la seule réforme du quinquennat. C'est d'ailleurs le cas : il y a quinze jours, la presse nous disait que les clans socialistes avaient réussi à redonner une impression d'unité grâce à un hommage à la loi Taubira*. Si vous ne vous étiez pas aperçu que le socialisme était mort, en voici la preuve officielle.
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* Et même cet ultime "marqueur de gauche" n'est pas de gauche : le mariage gay est soutenu aux Etats-Unis par Goldman-Sachs (et toutes les multinationales) en tant que produit sociétal de l'ultralibéralisme. A moins que la "gauche" ne soit en réalité une idée typiquement bourgeoise, comme le démontre Michéa ?
16:21 Publié dans Histoire, Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : gauche, parti socialiste
Commentaires
AUX LECTEURS NOUVEAUX
> Si vous ne connaissez pas encore ce blog, ne vous y trompez pas : ce que nous disons ici du PS, c'est sans la moindre amitié envers l'ex-UMP ou le FN.
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Écrit par : PP / | 30/07/2015
DOMMAGE
> Une douche froide!
Au parti socialiste, il y a eu des hommes de grande envergure... Dommage que leur héritage soit bafoué !
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 30/07/2015
UMP FN
> Au sujet de votre "PS" (sans jeu de mot ....): Est-ce si différent à l'UMP ou au FN ?....
AE
[ PP à AE - Non : d'où mon commentaire. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Albert E. / | 30/07/2015
PROGRÈS
> Salut en Christ,
En ouvrant grand les yeux et après mûre réflexion, il apparaît aujourd'hui que bien des revendications traditionnelles des prétendues "forces de progrès" - expression chère au vieux stalinien Georges Marchais - ayant un impact moral, évoluant sur le plan de l'éthique, se sont muées en nouveaux esclavages, en lubies mortifères de bobos égoïstes assis ostensiblement sur leurs privilèges, qui se gargarisent de leurs "conquêtes" et se targuent d'être l'avant-garde éclairée de l'humanité, tels ces grotesques francs-maçons qui se prennent pour la lumière du monde comme les "opusiens" s'imaginent être les gardiens du Temple, la fine fleur de l'Eglise.
En fait, il n'y a là qu'esprit bourgeois des plus affreux, au sens spirituel profond de ce terme (l'esprit bourgeois est un mal qui peut affecter n'importe quelle classe, n'importe quelle catégorie sociales).
Exemple emblématique de ces phantasmes pervers, né du mythe de la surpopulation: la volonté scandaleuse de stériliser des populations entières du sud de la planète maintenu dans la servitude, sous prétexte de manque imminent de ressources! Rappelez-vous, la fin du monde devait être annoncée par le franchissement du seuil fatidique de 6 milliards d'êtres humains!
C'est ainsi que le droit à l'avortement risque de se muer en pur moyen de convenance petite-bourgeoise et demain pour le droit à l'euthanasie, qu'en sera-t-il, quand les soins palliatifs seront devenus une charge insupportable pour les idéologues de l'injuste croissance?
Perversions: le mouvement ouvrier dévoyé par le bolchévisme, la chrétienté corrompue par les bûchers et la chasse aux hérétiques, puis aux sorcières...
Donc, veillons, tous azimuts et sans oeillères bien entendu!
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 31/07/2015
ALLARD
> Et quand on sait quel crétin borné était Allard ... !
je parlais justement de lui il y a qq jours dans un commentaire à propos de la colonisation.
« Je me sens bien plus proche des Allemands que des Noirs primitifs et grotesques embauchés pour la revue du 14 Juillet. » (Maurice Allard)
Ainsi celui qui parle des tares du parti socialiste c'est Allard-le-sectaire qui avait voulu :
-faire passer une loi interdisant la soutane dans les rues et l'enseignement par les religieux
-confisquer les lieux de culte
Et qui comme notre actuel ministre de l'Intérieur voyait dans l'Eglise un obstacle à la civilisation.
Il avait fait un discours où il expliquait: " Pourquoi voulons-nous déchristianiser ce pays ?"
Suite du discours :" parce que les religions sont un obstacle permanent au progrès de la civilisation. Le jour où le Dieu anthropomorphe des Juifs quitta les bords du Jourdain pour conquérir le monde méditerranéen, la civilisation disparut du bassin de la Méditerranée. Et plus tard quand le christianisme quitta Rome et la Grèce où il avait étouffé toute la civilisation et où il n'avait laissé que ruines et décombres et arriva en France, il n'y eut plus dans notre pays, ni Art, ni Lettres, ni Science. Il fallut la Révolution pour redonner à notre race sa véritable puissance et sa possibilité de progrès. Sous l'influence du judéo-christianisme, toute lumière avait disparu, il n'y avait plus que ténèbres"."
Allard appartient à cette classe politique complètement bornée pour laquelle le monde commence en 89.
Une classe qui se croit chargée de la mission sacrée de répandre les idées de la Révolution dans les campagnes françaises comme dans le monde :
- elle s'est acharnée contre les cultures régionales, contre les racines culturelles et historiques des Français, contre la paysannerie
- elle a lancé la France dans la colonisation au nom des idées de 89 confondues avec la civilisation (Jaurès, Blum, Ferry, Victor Hugo)
Elle voyait dans les colonies des territoires et des esprits vierges de toute "contagion religieuse", propres à recevoir l'évangile des lumières. (voyez les discours de Hugo !)
Une autre fois :
"si nous ne trouvons pas un Parlement pour faire la séparation, nous nous servirons de l’action directe et prendrons d'assaut vos églises. "
Pour terminer, il admirait ce faiseur d'Auguste Blanqui.
Si un tel homme disait que la SFIO était à côté de la plaque, qu'on se rende compte de ce qu'était la SFIO !
Allez une petite dernière :
"« Il faut le dire très haut : il y a incompatibilité entre l’Eglise, le catholicisme ou même le christianisme et tout régime républicain. Le christianisme est un outrage à la raison, un outrage à la nature. Aussi je déclare très nettement que je veux poursuivre l’idée de la Convention et achever l’œuvre de déchristianisation de la France qui se poursuivait dans un calme parfait et le plus heureusement du monde jusqu’au jour où Napoléon conclut son Concordat."
Vous avez bien lu : "la déchristianisation se poursuivait dans un CALME PARFAIT..."
Et si un tel homme disait que les socialistes étaient à côté de leurs pompes, rendons-nous compte de ce que devait être les socialistes !
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Écrit par : E Levavasseur / | 31/07/2015
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