Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/03/2015

"Certains vivent dans une bulle..."

 publicité,modes

Pour suivre nos réflexions du 5/03 - Le photographe Immo Klink constate (dans la presse) que "des bulles se forment et enferment des êtres" : certains vivent "dans une bulle Daech", d'autres "dans une bulle Louis Vuitton". C'est un problème pour l'évangélisation :


 

Ces bulles définissent des mentalités et des modes de vie. Ce sont des bulles envahissantes. Les créateurs de la bulle Daech veulent lui soumettre le monde au nom du Prophète ; les créateurs de la bulle Vuitton (ou n'importe quelle grande marque) veulent l'étendre indéfiniment au nom du Marché.

L'extension du domaine du Marché est non seulement commerciale mais normative. Dans le numéro du 7 mars de Next (supplément paillettes de Libération), le marketing édicte des exigences en matière de mœurs, et se prétend ainsi l'expression de « la rue » [1] : autrement dit, de la société entière ! Voilà donc le microcosme publicitaire qui pérore sur le ton de « l'exigence »  sociétale, et ça en dit long sur tous les plans. Les marchands de mœurs ont installé un climat de bulles dans les pays riches, et ils prétendent donner à certaines de ces bulles le pouvoir culturel – et légal – sur l'ensemble de la collectivité : inquiétant mélange d'autisme et de holisme. [2]

Ces remarques me viennent à la lecture des journaux de ce matin. Elles s'éclairent des réflexions du pape François sur la nouvelle évangélisation, car l'un des problèmes qui se posent à celle-ci est, précisément, celui des bulles mentales.

L'évangélisation est une proposition faite à tous : chose mal vue de sa part, aujourd'hui, puisque le fait de « proposer quelque chose à tous » (à toutes les bulles) est devenu un monopole du Marché.

L'évangélisation peut donc paraître handicapée par rapport au Marché. Celui-ci prospère sur la décomposition de la société en bulles qui sont des segments de marché ; l'évangélisation, au contraire, propose à tous de se rejoindre ! (en profondeur). C'est incompatible avec le climat de marketing... C'est donc incompatible avec l'ambiance de notre société.

Mais le handicap n'en est pas un. La proposition évangélique ne se laisse pas arrêter par l'obstacle. Elle agit sur un autre plan. Elle s'adresse à chacun, tout en rejoignant les fondamentaux de la condition humaine partagée par tous.

L'évangélisation appelle chacun à prendre conscience et à choisir : c'est un mode d'action qui repose sur la liberté personnelle. « L'homme est la route de l'Eglise », dit Jean-Paul II dans Centesimus Annus (à lire ici )... On voit qu'un catholicisme de nouvelle évangélisation ne ressemble pas à un catholicisme de de théorèmes et de nostalgies.

L'évangélisation passe par la liberté de chacun, et exige en même temps la solidarité avec les luttes pour la dignité de tous : comprendre ça, c'est « comprendre le pape François », comme dit Andrea Riccardi dans notre note du 5/03.

 

_______________ 

[1] Next, 7/03/2015 : « Dans le monde du luxe où Tiffany & Co a intégré dans l'une de ses publicités un couple homosexuel bien sous tous rapports, vantant les alliances en or blanc de la maison, Jonathan Anderson, directeur artistique de Loewe, a lui fait appel au photographe Steven Meisel pour sa campagne automne-hiver 2015-2016. L'autoportrait en noir et blanc montre Steven Meisel lui-même embrassant un autre homme. La mode – et la pub – s'attellent enfin à célébrer l'homosexualité comme l'exige la rue. » Ainsi l'urgence de « la rue » ne serait pas économique et sociale : ce serait seulement « d'exiger » que « la mode et la pub célèbrent l'homosexualité » ! La gauche retaillée par le Marché se réduit à bien peu de chose.

[2] Système relayé par les réseaux dits sociaux,  que les djihadistes retournent et exploitent avec une efficacité révélatrice. (Comme le constate l'International Centre for the Study of the Radicalization and Political Violence au King's College de Londres).

 

Commentaires

> Que ce soit Louis Vuitton ou Daech, on retrouve la même publicité agressive.
______

Écrit par : Blaise / | 07/03/2015

SIVENS

> Je sais que cela n'a rien à voir mais j'aimerais avoir votre avis sur ce qui se passe actuellement à Sivens dans un billet.

Cdg


[ PP à Cdg - Je vais le faire. ]


réponse au commentaire

Écrit par : catholique de gauche / | 07/03/2015

ON LE DIT

> -"la religion, c'est du privé"
-"on va les déranger [les incroyants]"
-"je ne suis pas parfait, de quel droit je leur parlerais de Dieu ?"
-"vouloir être saint, c'est de l'orgueil"
-"ouais mais si je dis que je suis chrétien après, tu imagines la pression! il faudra que je sois toujours parfait !" (c'est pas faux !)
-"l'important c'est d'être bien avec soi-même"

ou encore :
- "je ne suis ni intégriste ni progressiste ; moi, je suis normal. Je n'embête personne, je ne confonds pas religion et écologie ou politique etc"
- "mais pourquoi parlez-vous ainsi de la construction européenne et de l'économie mondiale, en disant 'en tant que catholique' ??? ça n'a rien à voir !"

Plus subtil et donc beaucoup plus dangereux:
-"oui mais chercher à gagner de l'argent, c'est normal : regarde l'Eglise, elle-même ne fait rien sans argent, elle fait la quête. On peut être riche si l'on a une âme de pauvre."
- "Dieu est heureux de nous voir bien vivre"
-"Les Évangiles proposent une voie, l'Homme est libre d'accepter ou non, ça n'a rien d'obligatoire"
Certes non. Mais 1/dire oui c'est signe de la liberté et garantie de la conserver 2/ si Dieu propose, c'est que c'est FAISABLE et que le suivre est même l'ORDRE DES CHOSES.

Il n'a pas dit "je suis un des chemins, une des vérités, une des vies".
La douceur du joug divin ne signifie pas qu'on puisse être avec Dieu et refuser de le suivre en même temps!

Le compartimentage est une maladie naturelle à l'homme mais qui a été fortement inoculée aux chrétiens d'aujourd'hui par le relativisme ("la foi, c'est une opinion privée"):

Corinthiens, 10,31
"Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu." (sans oublier : 32 Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l'Eglise de Dieu)

Colossiens 3, 17
"Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père."
______

Écrit par : E Levavasseur / | 09/03/2015

PRIER POUR LE PAYS

> "Saluer bien bas l'enrichissement sans frein, acclamer n'importe quelle fripouille qui a réussi un "joli coup" sur les blés est à peu près aussi chrétien qu'assister à une messe noire."
Chesterton, Saint Thomas du Créateur, 1935.

La principale difficulté à faire prier des catholiques français pour leur pays, c'est-à-dire leur lieu de vie, là où doit s'exercer leur amour du prochain, réside dans le fait que concernant leur patrie, les Français catholiques mettent leur espoir dans l'UMP, le PS, le FN.
Ils ne croient pas que Dieu agisse, ils ne croient pas à la prière, ils ne croient pas à l'action enracinée dans l'oraison.
Ils ne croient pas que Dieu soit l'alpha et l'oméga et que dans sa création, il n'y a pas de "bulles" mais que ce que nous faisons ici préfigure ce que nous ferons dans la patrie céleste.
Ils ont sombré soit dans l'activisme sans Espérance, soit dans le spiritualisme sans bonne action, soit dans l'intellectualisme sans proximité.
______

Écrit par : E Levavasseur / | 09/03/2015

@ EL

> "Ils ont sombré soit dans l'activisme sans Espérance, soit dans le spiritualisme sans bonne action, soit dans l'intellectualisme sans proximité."
Point commun de ces trois inclinations: l'égoïsme, l'absence de transcendance.
Il me vient à l'esprit le mot d'un martyr de la Libération, l'abbé Péan de Drache :
"il n'y a qu'un péché au monde, l'égoïsme."
A mon sens c'est le ferment le plus actif de nos mauvaises pensées et actions et c'est bien difficile voire impossible de s'en débarrasser.
______

Écrit par : philou / | 26/03/2015

Les commentaires sont fermés.