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19/11/2014

'Sens commun' : un groupe utile ou inutile ?

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Nicolas Sarkozy le 15 novembre au meeting de Sens commun. Le 17, il dira le fond de sa pensée à son entourage : "Aller devant cette association m'emmerdait...Tout ça c'est de la mousse pour les bobos... "  (propos rapportés par Le Canard enchaîné, 19/11)

 

Débat - Le point de vue d'Arnaud le Clere et le mien,

après la note de ce blog du 16/11 :


 

Arnaud le Clere

 

<< Cher Monsieur,

Nous avons déjà eu l'occasion d'échanger sur le sujet, vous connaissez mon engagement pour Sens commun et je connais votre désapprobation quant à la pertinence de cet engagement.

Je vous suis avec un vif intérêt depuis plusieurs mois via votre blog et via l'émission Le Grand Débat le vendredi matin sur RND. Vous aviez relayé plusieurs informations que je vous avais transmises à propos de la Ligne Azur et du colloque à l'EHESS du 8 avril 2013 sur le gender, sujet qui tient une part importante dans ma prise de conscience de la nécessité de s'engager en politique.

Il est important que des personnes averties comme vous nous secouent et, pour reprendre Bossuet que vous aimez citer, nous ouvrent les yeux sur les causes que nous chérissons souvent et dont nous déplorons les effets. C'est l'apanage des prophètes !

Cependant bien sûr, je ne partage pas votre analyse sur Sens commun et j'avoue être déçu par cet article car vous tombez selon moi dans un travers qui est précisément communément adopté en politique: parler à la place des gens en présageant ce qu'ils pensent, penseront et feront (cf. les politiques nous expliquant la volonté ou les attentes des Français!). Comment pouvez-vous savoir ce que pensent les personnes engagées dans Sens commun ? Comment pouvez-vous évaluer leur degré de naïveté, d'assujettissement au libéralisme que vous condamnez et surtout leur incapacité à s'en défaire? Comment affirmer que nous prônons la machine économique et sociale du libéralisme ?

"Prisonniers de réflexes politiques familiaux, n'osant penser hors du champ de ruines qu'est la scène publique française" : au contraire! Notre constat est que ce champ de ruines est là parce que justement, par réflexes politiques familiaux, nous avons délaissé la politique depuis trop longtemps en nous drapant d'une bonne conscience opportunément nourrie par le trop facile et déresponsabilisant "tous pourris". Au-delà des dizaines de politiciens qui monopolisent l'espace médiatique et alimentent à juste titre ce rejet, la France compte plus de 900 parlementaires, 36 000 maires et 600 000 élus. Certes c'est vertigineux et certainement trop, mais tous pourris ? Sens commun entend donc prendre ses responsabilités en réinvestissant le champ politique et en sensibilisant les consciences (et je pense notamment aux catholiques) à la nécessité de cet engagement. La politique est ce que nous l'avons laissée devenir, comme l'éducation et la culture! Et qu'on le veuille ou non, c'est en politique et dans ces partis en délitement que se pensent les lois et qu'elles se votent.

Il y a des endroits où vous pensez qu'il eut été plus utile que nous nous engageassions? Peut-être. Nous devons être partout, mais nous ne pouvons pas l'être chacun: nous serons partout ensemble. Ne cédons pas à la tentation de nous tirer dans les pattes en concluant hâtivement sur le mal-fondé de telle initiative ou le mieux-fondé de telle autre, mais ayons à cœur de nous engager les uns les autres avec bienveillance mais fermeté, en visant tous ensemble la même fin: le service du Bien commun.

Y arriverons-nous? Nul ne le sait et qu'importe. En tant que chrétien, je me sens une obligation de moyens mais nullement de résultats. Ce que je constate avec beaucoup, c'est que l'heure n'a jamais été aussi propice à la mise en œuvre de ces moyens avec d'un côté un délitement salutaire des structures politiques et de l'autre une prise de conscience massive de la nécessité de s'engager pour réinvestir tous ces champs que sont la politique, l'éducation et la culture, abandonnés aux autres depuis trop longtemps.

En ce sens, je crois que l'initiative Sens commun ne peut être comparée à nulle autre expérience précédente, tant par le contexte que par la méthode qui les différencient.

Enfin, à Sens commun, nous ne sommes pas pétris de certitudes sur tout mais bien conscients que nous avons tant à apprendre et tant besoin les uns des autres.

Je vous l'ai déjà dit et j'espère pouvoir le faire rapidement, une rencontre entre nous serait certainement riche.

À très bientôt.

Arnaud le Clere

 

 

Ma réponse

 

Cher Arnaud,

Merci de ce message riche en données intéressantes. Que vous soyez membre de ce groupe montre qu'il inclut au moins un esprit averti de la vraie nature du système libéral : lucidité rarissime à l'UMP, et de plus en plus rare à gauche ! J'ai donc eu tort d'écrire que les membres de Sens commun étaient tous libéraux.

Cependant :

 

1. Je crains que nombre d'entre eux ne refusent de comprendre la clé de toute analyse sérieuse aujourd'hui : la notion de « machine ». Que ce soit la machine principale (celle du turbocapitalisme libéral) ou ses machines secondaires (par exemple celles des grands partis électoraux), la machine surplombe désormais les individus. Ceux qui se placent sous son emprise n'ont le choix qu'entre devenir ses servants ou n'avoir aucun rôle – sinon, dans les partis, le rôle de figurants.*

Je regrette que vous-même, au cinquième paragraphe, ne pensiez pas à la machine mais partiez dans des considérations subjectives de morale individuelle, en prêtant un raisonnement ad hominem (le « tous pourris ») à ceux qui récusent les grands partis électoraux. Non, cher Arnaud : la vraie raison pour ne pas aller perdre son temps dans ces machines, ce n'est pas l'éventuelle malhonnêteté des uns ou des autres. C'est la nature même de la machine. Il faut lutter contre elle en la dénonçant – au lieu de lui servir d'aide-mécaniciens : ce que l'on devient inexorablement quand on entre dedans, même avec les meilleures intentions de la terre. Car la machine est indifférente aux intentions : elle ne connaît que le fonctionnement.

 

2. Vous parlez de « réinvestir le champ politique ». Croyez-vous vraiment que les machines électorales soient encore dans le « champ politique » ? Ne voyez-vous pas que le politique n'est plus qu'une apparence depuis les années 1990, et que le véritable pouvoir (y compris dans le domaine sociétal) réside dans l'empire économique et financier ? et que cet empire est la matrice notamment des « réformes sociétales » que vos amis déplorent, et que Goldman-Sachs et toutes les majors américaines boostent de leur puissance ?  et que l'UMP s'incline d'avance devant cette puissance ? et qu'une partie des membres de Sens commun ne veulent pas le savoir, comme on peut le constater sur Twitter (à propos de notre blog) depuis trois jours ?**

Pour apercevoir ça, il faudrait que les militants de Sens commun lèvent un peu le nez du guidon, regardent un tout petit peu au delà de la loi Taubira, et réalisent que cette loi elle-même est l'un des sous-produits du marketing des comportements : « good business » comme l'a dit le patron de Goldman-Sachs. Ils montreraient ainsi qu'ils ont compris le livre de Gautier Bès (puisque certains l'ont lu, ai-je appris sur Twitter) ; ils se doteraient alors d'un programme ne se réduisant plus à la bioéthique et au code civil ; un programme tous azimuts et qui viserait les causes ; donc un programme libéré... du libéralisme.

 

3. Venons-en au noyau dur du problème. Vous pensez que Sens commun est une expérience sans précédent. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu des centaines de milliers de manifestants contre une loi ? Parce que nous serions ainsi dans un « mai 68 de droite » ? Mais non, cher Arnaud, nous n'y sommes pas.

Mai 68, ce fut la première déferlante de l'idéologie américaine : une idéologie globale dont l'hyper-individualisme, le technoïde, le mariage gay et la GPA sont les nouvelles déferlantes quarante ans plus tard. C'est un tsunami impulsé par l'argent qui submerge la civilisation.

Pour s'insurger contre ça,  il faudrait commencer par l'avoir vu et compris.

Ce n'est pas le cas de la droite type Juppé-Sarkozy, agent de sécurité de la machine UMP : une machine programmée pour « rassurer les marchés » en continuant à veiller sur l'américanisation de ce pays.

Ce n'est pas non plus (« pas encore », direz-vous ?) le cas de la droite de Sens commun. Si j'en crois un tweet de ce groupe, ses membres « ont une autre lecture du libéralisme  que Patrice de Plunkett ». Mais parler de « lecture » du libéralisme montre qu'on n'a pas compris le problème ! Il ne s'agit pas d'avoir une « lecture », de rêver un libéralisme idéal et jamais réalisé nulle part : il s'agit d'accepter de regarder lucidement le seul libéralisme existant, le libéralisme réalisé, c'est-à-dire le système global actuel avec toutes ses conséquences. Aucune « lecture » pieuse ne l'exorcisera. Aucun abracadabra de salon ne le métamorphosera. Je conseille à tous de lire La joie de l'évangile, paragraphes 53 à 63, et d'ajuster leur pensée à celle du pape s'ils sont catholiques – ou même s'ils ne le sont pas : car c'est lui qui a raison.***

Vous me dites, cher Arnaud : « En tant que chrétien, je me sens une obligation de moyens mais nullement de résultats. » Permettez-moi de vous répondre fraternellement que ce n'est pas une maxime politique. On s'engage en politique pour avoir des résultats, justement ; sinon on ne s'engage pas ! Mao disait que la révolution n'est pas un dîner de gala ; disons que la politique n'est pas un pèlerinage de Chartres. Si vous entrez dans un parti en ne cherchant pas de résultats, voici ce que vous obtiendrez : rien. Vous aurez perdu votre temps et vos énergies. Quel résultat pouviez-vous d'ailleurs espérer, minorité méprisée par la technostructure du parti ? Le résultat des Poissons roses ? idée déprimante.

Les bonnes intentions ne suffisent pas. Elles doivent déboucher sur des analyses exactes et du courage intellectuel. Il ne serait pas sérieux de refuser l'obstacle en refusant de mettre en cause ouvertement la machine économique qui produit ces effets sociétaux. Ni de s'en tenir au vague et au provisoire dans le groupe... Les bonnes intentions de la plupart, autour des ambitions d'un ou deux : cette façon de faire a bel et bien eu des précédents, et l'on en a vu les résultats : aucune influence, mais quelques médailles en chocolat et les aléas du parcours politicien. Pas de quoi pavoiser.

 

Je conclus. L'UMP ou le PS sont des machines ; on ne convertit pas une machine, programmée par des forces transnationales d'une autre nature (et d'une autre envergure) que les défilés LMPT, aussi peuplés soient-ils. Et de toute façon, l'enjeu de la crise de civilisation n'a aucun rapport avec ce que peut faire un parti dans une République dévitalisée, parmi une population largement acquise aux enfumages technoïdes et sociétaux diffusés par le système.

Que faudrait-il faire ? Au lieu de s'enfermer dans des partis séniles, il faudrait sortir, comme dit le pape François : être présents parmi les populations, expliquer partout ce qu'est le système et de quoi il nous menace ; créer des zones libérées pour une insurrection des esprits ; et non pas dans un seul pays, mais en faisant naître une Internationale...

C'est certainement plus démesuré que d'aller à l'UMP : mais c'est la seule chose proportionnée à l'ampleur des enjeux.  Cela suppose que l'on soit d'accord sur la nature de ces enjeux. Vaste programme.

 

________________  

* Ne me dites pas que la séance de guignol du 15/11 avec Nicolas Sarkozy « montre l'efficacité de l'entrisme » ! Tous ceux qui ont visionné la scène ont vu que Sarkozy se moquait quasi-ouvertement (« ça coûte pas cher ») du groupe présent dans la salle... Le seul effet de ce meeting aura été de rendre service au PS et au LGBT, qui font semblant de croire – parce que c'est leur intérêt – que la volte-face apparente du candidat engage quelque chose pour l'avenir.

** Vous pouvez le vérifier. Ce n'est pas moi qui l'invente en « me mettant à leur place ».

*** S'il y a des catholiques qui donnent tort au pape sur le terrain économique et financier, c'est une affaire entre eux et leur conscience. (Et l'on voit quelles sont leurs lectures habituelles).

 

Commentaires

@ Arnaud le Clere

> Quelle différence (de fond et de forme) faites-vous entre Sens Commun et l'expérience MPF (Villiers) ou PCD (Boutin), structures qui furent en leur temps associées à l'UMP ?
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 19/11/2014

COLLEURS

> Le point de vue de PP ne sera entendu que de ceux qui arrivent à imaginer autre chose que les vieux trucs existants. Les autres iront coller les affiches de Sarko en disant "il faut bien faire quelque chose" et "ne restons pas dans notre coin".
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Écrit par : jean-eudes / | 19/11/2014

> ouais, chouette, coller les affiches de l'UMP-Medef c'est un vrai Mai 68 !
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Écrit par : arf / | 19/11/2014

RÉVOLUTIONNAIRE

> Je pense que les barons de l'UMP se serviront des militants de Sens commun comme colleurs d'affiche. Pourquoi Sens Commun ne créerait-il pas sa propre formation politique ? Mais il faudra cependant que son programme économique soit révolutionnaire, au sens évangélique du terme, pour apporter autre chose à la société, une révolution copernicienne...
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Écrit par : Bethoux / | 19/11/2014

@ G d P

> Bon rappel !
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Écrit par : Pierre Huet / | 19/11/2014

MICHAEL MOORE

> Merci Patrice pour votre excellente réponse. Il faudrait voir ou revoir le film documentaire de Michael Moore (lui-même catholique) sur les méfaits du capitalisme, c'est gratuit sur You Tube:
https://www.youtube.com/watch?v=mzuPeyi7FWc
Relevons que les prêtres et pasteurs qu'il interroge à propos de la nature du capitalisme donnent des réponses très claires, ainsi que l'engagement de l'évêque de Chicago aux côtés de grévistes occupant leur usine.
J'aime la manière avec laquelle Michael Moore, dans le style des prophètes de l'AT, mime des actions symboliques comme le fait d'entourer les rues autour de Wall Street ainsi que quelques banques du ruban utilisé par la police sur les lieux du crime: "Crime scene - Don't enter"...
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Écrit par : Robert Culat / | 19/11/2014

VASSALISÉ

> Je rejoins le commentaire de Guillaume de Prémare en ce que l'idée d'influencer les grands partis de l'intérieur a déjà été essayée, sans succès.
Au surcroît j'ajouterai qu'il est étrange que le mouvement LMPT aille se vassaliser auprès de l'UMP. Ce serait une fin bien piteuse pour un mouvement qui connait un tel succès.
Le mouvement LMPT a montré sa capacité à rassembler, à proposer des idées et à mobiliser. Et voilà qu'il faudrait se mettre sous l'autorité d'un parti qui ne représente plus rien, dont les idées se confondent avec celles du PS et qui se désagrège en divisions et scandales ?
'Sens commun', c'est considérer que LMPT et les veilleurs (pour faire simple) doivent obéir aux grands partis.
C'est plutôt aux grands partis (grands par l'influence médiatique) de nous rejoindre.
Alors que le débat politique ne propose plus aux Français d'alternative crédible aux machines de guerre politiciennes, LMPT doit continuer sur sa dynamique de renouveau des idées. Et non pas diluer cette dynamique dans la masse des courants confus de l'UMP. Comme si les idées de LMPT étaient une option quelconque au milieu des mouvements ultralibéraux et gaylib.
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Écrit par : Cyril Briend / | 19/11/2014

@ Guillaume de Premare

> La parenté de Sens Commun, en tant qu'avatar politique de LMPT, avec ce qu'était le MPF est frappante, qu'il s'agisse des idées (rappelons-nous que le MPF s'était développé sur le fondement de l'association "Combat pour les valeurs") ou de la sociologie des membres. Le MPF (malgré son échec ) m'apparaît d'une certaine façon avoir veillé sur une flamme que LMPT (et au sein de l'UMP Sens Commun) a ravivée.
Les différences me semblent toutefois importantes, et, du point de vue de Sens Commun, favorables :
(i) Sens Commun est à l'intérieur de l'UMP et non en marge, ce qui contraint les dirigeants de ce parti à prêter attention à ce movement
(ii) Sens Commun n'est pas représenté (à ce stade et je l'espère, pour longtemps) exclusivement par une personnalité dominante et "clivante" (qu'elles qu'aient été les qualités de Villiers)
(iii) la génération incarnée par Sens Commun a connu avec LMPT une experience politique fondamentale dont leurs aînés du MPF n'avaient pas bénéficié (les manifs de 1984 n'étant pas comparables avec celles de 2013 et 2014)
et (iv) Sens Commun, comme LMPT, s'est développé sans le truchement des medias classiques, à commencer par la télévision qui avait dégradé, irrémédiablement, l'image de Villiers, entravant la diffusion de ses idées.
Sens Commun représente une forme, parmi d'autres, de cette implication dans la cité à laquelle les catholiques sont appelés. Souhaitons que ce mouvement ne cède ni à une forme de naïveté (du type "obligation de moyens" - Arnaud m'en excusera) ni à une forme d'arrivisme cynique(malheureusement incarnée aujourd'hui à l'UMP par certains anciens du MPF). La voie est étroite.
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Écrit par : BT / | 19/11/2014

VRAIE QUESTION

> Ne nous moquons pas, c'est une vraie question : peut-on ou non faire quelque chose au sein de l'appareil, de la machine des partis politiques ? C'est-à-dire, comme l'a souligné Arnaud le Clere, "qu'on le veuille ou non, c'est en politique et dans ces partis en délitement que se pensent les lois et qu'elles se votent" : est-il possible aujourd'hui de peser directement sur l'élaboration des lois ?
Ou bien est-ce que la seule action possible qu'il nous reste est le combat culturel (au sens large !) pour le changement progressif des mentalités ?
C'est une vraie question, n'y répondons pas trop vite à coup de haussements d'épaules ou d'invectives, qui ne répondent pas au fond de la question.
Personnellement, je ne crois pas que ce qu'on appelle encore "politique" ait aujourd'hui les moyens d'une vraie politique, d'un vrai gouvernement de la cité. L'assujettissement des élites à un pouvoir d'une autre sorte ne permettrait pas, si tant est qu'il y ait la velléité de le faire, de voter des lois à l'encontre de l'air du temps.
Mais ce pouvoir d'une autre sorte n'a que le pouvoir que nous voulons bien lui laisser avoir : d'où l'importance, à mon avis capitale, de la subversion du système... par la CONVERSION personnelle.
Le salut ne viendra que de la sainteté. Comme le disait Benoît XVI aux Bernardins : ce sont les moines bénédictins qui ont construit l'Europe, non pas parce qu'ils cherchaient à le faire, mais parce qu'ils cherchaient Dieu avant tout.
A nous de chercher Dieu en toutes choses : conversion de toute la vie, dans toutes ses dimensions : prière bien sûr, mais aussi engagement social, écologique, culturel, éducatif...
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Écrit par : Pema / | 19/11/2014

MITTERRAND

> Je me permets en plus de rappeler que Mitterrand a dompté le premier parti de France (le PCF) par une stratégie d'alliance boiteuse. A bon entendeur...
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Écrit par : Cyril Briend / | 19/11/2014

UNE FIN BIEN MÉDIOCRE

> C'est une vraie question effectivement.
Parlons donc de pouvoir.
Aujourd'hui LMPT peut revendiquer un certain poids, pourquoi?
a) phénomène spontané, donc difficile à maitriser
b) phénomène de masse, donc influence sur les scrutins de par le nombre de voix
c) relativement apolitique, donc peut espérer cristalliser autour de ses idées un éventail large de personnes
d) aujourd'hui focalisé sur l'opposition au mariage pour tous, mais avec le potentiel de s'élargir sur d'autres sujets (cf le fameux nos limites).
Bref c'est une vraie pépite.
Si une fraction de LMPT rejoint un parti quel qu'il soit, c'est la perte de facto de ce pouvoir d'influence, et une fin bien médiocre pour le mouvement et les veilleurs.
______

Écrit par : JClaude / | 19/11/2014

PAS D'ACCORD

> Je ne reproche pas à PP son analyse, même si je ne suis pas d'accord, car elle a son utilité, mais la brutalité et l'intransigeance de son expression. Cela ne sert à rien de blesser les gens. Mais bon c'est votre style et on vous aime bien comme ca.
Oui Sarkozy s'est payé notre tête, non il ne l'emporte pas au Paradis des politiciens (s'il existe), et non les encartés à Sens Commun ne sont pas si niais que ca, ni sur le rôle des partis, ni sur celui du capitalisme.
Merci à Arnaud Le Clere.

Stevenson


[ PP à Stevenson :
Mettre les gens en face des réalités, vous appelez ça les blesser ? Si réellement quelqu'un se sentait blessé pour ça, il faudrait qu'il voie un psy ! Mais je vous rassure : les réactions que je reçois émanent de gens en désaccord, non de gens "blessés".
Dites-nous plutôt que vous n'êtes pas d'accord avec notre critique du modèle économique actuel... ]

réponse au commentaire

Écrit par : stevenson / | 19/11/2014

Cher PP

> Sens Commun Paris 08 compte organiser à compter du mois de janvier des séries de petits déjeuners sur le thème qui pourrait être: "libéralisme des mœurs et libéralisme économique, racines et prolongements".
Nous serions très honorés si vous acceptiez de venir vous y exprimer.

Dominique de Layre


[ PP à DL - Très volontiers. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Dominique de Layre / | 19/11/2014

@ PP

> Cher Monsieur,
Une des fondatrices de SC disait « laissons le désespoir à d’autres ». A la lecture de votre réponse, on peine à voir une issue possible à l’inertie politique actuelle, on se demande même si un engagement politique vaut la peine. Le système, la « machine » ne serait pas bonne en soi et il serait impossible de lui donner une direction autre que celle dans laquelle elle aurait été lancée il y a de cela quelques décennies. Une « obligation de moyens » ne suffirait pas, il faudrait aussi songer aux résultats.
En fait, on a ici, à la lecture de cet échange, l’impression d’assister à celui d’un jeune plein d’espérance et d’un vieux sage, plein de raison. Cela me fait penser à cette citation, ressassée certes, mais souvent vraie « ils ne savaient pas que cela était impossible, alors ils l’ont fait ».
Les adhérents chrétiens de Sens Commun (ceux que je connais le mieux...), dont la moyenne d’âge est de 20 ans inférieure à celle des principaux partis politiques, ont hérité d’années de réflexion sur la doctrine sociale de l’Eglise, ils ont hérité, grâce à votre génération de cette conviction qu’il fallait investir la vie de la cité. Cet engagement est enraciné pour beaucoup dans une foi profonde et réfléchie qu’ils veulent vivre en actes. Ils se sont investis dans des associations cultuelles et culturelles, parfois dans des partis politiques qui avaient le défaut d’être incarnés par une seule personne (facile de dire après coup - et puis cela a t-il été inutile ?) . Aujourd’hui ils veulent agir autrement, à un moment ou la droite française semble chercher à définir ce qu’elle est, à un moment où tout semble perdu.
La tâche est énorme, c’est sûr. Tout ne sera pas fait en un jour, c’est évident. Mais si quelques-uns se réunissent, réfléchissent avancent des idées, ce que cherche à faire SC, dans tous les domaines, qu’ils soient sociaux ou économiques, alors les autres finiront par suivre. Oui il faut sortir, aller à la rencontre des gens, oui il faut des résultats concrets. Si je ne m’abuse ALC est élu local, et ce comme quelques centaines de membres de SC. Il y aura d’autres élections, d’autres élus de la même veine et soutenus par le groupe qu’ils formeront. Pour être élu local, il faut voir les gens, parler avec eux, les écouter puis les guider. Difficile de ne pas tomber dans le travers des ambitions, c’est vrai, mais est-ce impossible ? Plus le nombre d’élus sera grand, plus l’influence interne à l’UMP le sera.

Pour finir, les « médailles en chocolat » qu’ont pu obtenir certains l’ont été souvent parce qu’ils étaient seuls. Sens Commun est fondé sur l’entraide et le soutien d’une communauté de membres, là est sa force à mon sens, déjà observée localement. Les changements viennent souvent au départ d’un petit groupe, de petites communautés actives, laborieusement. Ils viennent d’un travail désintéressé, de fourmis. Impossible d’être désintéressés peut être ? Pourquoi y arriverions-nous dans nos métiers, dans nos sociétés et pas dans des engagements politiques ? Vous l’aurez compris, je fais partie de ceux qui croient que le changement de l’intérieur est possible, que le bon grain peut pousser au milieu de l’ivraie et qu’on ne peut s’arrêter aux échecs du passé. Nous ferons attention, à ne pas verser dans l’angélisme libéral, avec votre aide !
Merci pour ce que vous êtes !
Un autre Arnaud, jeune adhérent de Sens Commun !

Arnaud


[ PP à Arnaud
- Je crains que vous m'ayez mal lu. Je n'appelle pas à la "sagesse", mais à la lucidité : c'est-à-dire à une prise de conscience radicale et à une mise en question révolutionnaire du modèle de société actuel ! je ne vous parle pas de désespoir, je vous parle de lutte.
Projet qui ne passe évidemment pas par l'adhésion à un vieux parti hagard, au service de ce qu'il faudrait abattre...
Je suis affligé de voir un jeune s'engluer dans l'univers de MM. Juppé et Sarkozy... et présenter ça comme une "idée de jeune" ! J'avais vingt ans en 68, et je peux vous certifier que nous autres, étudiants de gauche ou d'anti-gauche, n'aurions pas eu (pas une fraction de seconde) l'idée d'aller nous encarter à la SFIO, au PCF ou à l'UNR ; et c'était pourtant encore l'UNR de Charles de Gaulle, un peu autre chose que l'UMP...
Je me permets donc de vous suggérer de relire mon échange avec ALC, et de peser les termes dont je me sers. Ce sont des mots qui essaient de correspondre à la révolution nécessaire. Pas à la prochaine campagne des vieux partis. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Arnaud / | 19/11/2014

@ Guillaume de Premare

> De façon trop synthétique, j'y verrais deux différences majeures (qui mériteraient d'être détaillées):
- le contexte que vous connaissez particulièrement bien: nous assistons, en partie grâce aux manifestations des deux dernières années (merci à vous), à un éveil des consciences d'une ampleur considérable et qui se manifeste par l'éclosion d'initiatives, sans les citer, dans tous les champs de la société: culturel, intellectuel, social, politique... C'est un mouvement profond et qui se place dans le long terme. L'enjeu va être pour ces initiatives de ne pas se comparer jalousement et s'autodétruire mais bien d'œuvrer dans le même sens, avec la conscience qu'un jour, ensemble, elles seront très fortes;
- Le mode d'engagement: avec tout le respect que je dois et que j'ai pour les exemples que vous avez cités, Sens Commun n'est pas l'engagement d'une personne, aussi entourée soit-elle, mais bien d'un ensemble de personnes. Cette forme d'engagement est très différente, nouvelle, et permise grâce au contexte évoqué précédemment.

Arnaud le Clere
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Écrit par : Arnaud le Clere / | 19/11/2014

TERRIFIANT

> sur le post d'Arnaud (pas ALC, l'autre)

Adhérer à l'UMP, une idée de jeune ?
Non mais ils sont nés vieux, ces jeunes-là ???
Terrifiant !!!!!!
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Écrit par : fulup / | 19/11/2014

@ fulup et PP,

> Ben comment quoi qué ? Evidemment que c'est jeune et dynamique d'adhérer à l'UMP. Soyez positifs et constructifs, arrêtez d'être rabat-joie s'il vous plaît. Arrêtez de bouder et venez chanter avec Nico, Rama, François, Christine et les autres pour un monde meilleur, plus juste et plus humain... https://www.youtube.com/watch?v=VyLOy7l_jP4
(Si après ça vous avez pas retrouvé le moral, je ne peux plus rien pour vous chers amis. Je serai pourtant allé au delà de mes forces).
______

Écrit par : Serge Lellouche / | 19/11/2014

à SL

> pas possible, c'est un fake ?
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Écrit par : mnf / | 19/11/2014

à Stevenson

> C'est quand même pénible cette habitude des catholiques libéraux, de crier qu'on meurtrit leur sensibilité dès qu'on dit que leur système est néfaste.
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Écrit par : A. Landry / | 19/11/2014

TEXTES

> et si on leur oppose les textes du Magistère qui réprouvent leur système, ils disent qu'on fait de la peine à leur famille. Sic. Je ne donne pas son nom mais il se reconnaîtra.
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Écrit par : Amos / | 19/11/2014

MIEUX VAUDRAIT

> Plutôt que de chercher à agir au sein d’un parti politique il vaudrait mieux que Sens Commun agisse dès maintenant en France pour les gens.
puisque le but c'est la France, ce n'est pas le parti politique.
vous voulez faire de la politique c’est-à-dire agir pour la cité, c’est-à-dire « le plus vaste domaine de la charité » comme disait Pie XI, alors pourquoi attendre pour agir que vous ayiez transformé l’UMP, que l’UMP soit élu ?
Pourquoi Sens Commun ne serait-il pas une vaste association d’actions pour les gens ?
une nébuleuse d’associations ou un moyen d'entrer en contact avec des associations agissant pour le bien commun dans les domaine économique, social, écologique et cetera ?
Alors vous pourriez dès maintenant rendre service, au lieu d'attendre de transformer un parti, ce qui déjà est hasardeux puisqu’il ne veut guère de vous.
Dès maintenant vous rendriez service aux gens.
Pourquoi les gens doivent-ils attendre et passer après l’UMP ?
Vous confronteriez vos idées à la réalité acquerriez une expertise dans vos domaines, seriez reconnus pour cela et connu par le peuple français pour une association qui agit véritablement sur le terrain sans chercher la gloriole, alors vous pourriez vous transformer en parti politique puisque déjà vous auriez agi pour la cité pour continuer à agir pour elle, en orientant le législation.
Et pour cela on vous écouterait du fait de votre expérience de terrain, en tous cas, vous auriez des arguments.
Quand Sens Commun organise-t-il une journée de nettoyage des rues de telle ville ?
des bords du lac de Pareloup ?
le prochain sit-in de Sens Commun pour exiger le déménagement des obus de 14/18 entassés dans la grotte de Jardel c’est quand ?
le prochain sit-in de Sens Commun pour exiger le démontage des éoliennes c’est quand ?
le prochain camp organisé par Sens Commun pour refaire les plâtres et peintures de tel local associatif c’est quand ?
quand est-ce que Sens Commun fait une manif pour obtenir la revalorisation des retraites agricoles ?
une manif devant les grandes surfaces pour exiger le juste prix pour les producteurs agricoles, que les fruits et légumes soient des enclaves paysannes au sein des supermarchés gérées par les paysans ?
que les produits « France » aient toujours leur étalage propre et que les autres soient sur des détalages notés « produits non fabriqués en France »
Quand est-ce que Sens Commun appelle à la mise en quarantaine de Carrefour pour américanisation : Carrefour Market, Carrefour drive, Carrefour city, Carrefour property avec manifs devant les portes des supermarchés ?
Quand Sens Commun organise-t-il une section écologie avec nettoyage des bords des routes?
une section alphabétisation avec ½ journée par semaine ?
une section visite des malades personnes âgées ?
une section nettoyage des murs tagués ?
une section écoute téléphonique des suicidants ? des avortées ? des personnes maltraitées ?
une section AMAP ? création d’AMAP ?
une section de Sens Commun qui fait passer 2 mois dans un quartier difficile pour pouvoir ensuite savoir ce que c’est
promotion du travail manuel ? de l’allongement des congés maternités aux besoins des enfants ?
une section d’entraide dans le quartier ?
une section des chefs d’entreprise pour l’application de la doctrine sociale ? la création d’entreprise participatives ?
une cotisation des membres de sens commun pour la création et l’entretien de maisons d’accueil des personnes en difficulté ? avec journée régulière dans ces maisons.

En tant que parti, vous allez devoir aborder ces choses, il ne faut pas les connaître qu’en théorie.

si vous voulez échapper à l’image « jeunes gens proprets qui parlent politique en mangeant des petits fours »...
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Écrit par : E Levavasseur / | 19/11/2014

ANCIENNE "JEUNE RPR"

> En tant qu'ancienne "jeune RPR", puis MPF, participant alors à des élections aux côtés de l'UMP, je suis d'accord avec PP. A défaut de casser la machine, travailler hors d'elle. Lutter contre son pouvoir hypnotique, d'abord en nous-même.
Il ne s'agit pas de renoncer au combat, bien au contraire! Mais il s'agit de renoncer clairement à ce qui nous lie à cette machine, à savoir l'argent et le pouvoir. Ce pourquoi je n'étais pas d'accord avec LMPT. Je ne crois pas aux guerres de lobbies. Je ne crois pas à la révolution des moeurs par la loi, aujourd'hui loi du plus fort. Je ne veux pas rentrer dans cette bataille là, quand bien même « mon lobby » défend la seule anthropologie qui protège l’homme de l’homme en posant une transcendance.
Utiliser les mêmes armes: le lobbying, les campagnes médiatiques, les rapports de force, la course aux voix, aux soutiens, aux subventions, … c’est épouser leur vision, et c’est avoir déjà perdu.
Certes, nous n’avons pas choisi ces combats qu'il nous incombe de mener aujourd'hui. Mais nous n’avons pas pour autant à nous laisser imposer le terrain de la bataille, non plus les armes.
N’être pas là où on nous attend, comme on nous attend : voilà la stratégie que nous souffle l’esprit de liberté, dans ce monde où tout est piège pour nous enchaîner.
"Sans surprise les conservateurs, dont à leur tête une majorité de catholiques, bourgeois, de droite, vont se réunir et se crisper mordicus autour de leurs valeurs non négociables. Drapés de leur bon droit et de leur honorabilité. En les faisant sortir du bois, en les laissant s’exposer tout seuls sous les feux des médias, on va les sortir définitivement du peuple. Une fois isolés, on s’en fera des amuse-gueules pour les partis. Le mépris du peuple, aux yeux duquel ils auront définitivement perdu toute crédibilité, les ramènera à leur insignifiance."
La maison France, ouverte à tous les ouragans prend l’eau de partout, les plus pauvres sont en train de s’y noyer. Non cette farce-là est trop scabreuse pour avoir le cœur à la jouer plus longtemps. Je ne veux pas participer à la démoralisation toujours plus grande du peuple qu’on égorge, brebis après brebis, en l'abandonnant une fois de plus pour, même en son nom!, entrer dans la sphère des illusionnistes.
Je ne veux pas non plus par démagogie applaudir au départ en fanfare de jeunes catholiques, la fleur au fusil.
Le Pape François nous le dit: la troisième guerre mondiale est là. Des milliers, des millions de vie sont en jeu. Non, je n'ai pas envie de voir ces jeunes revenir en gueules cassées, l'âme ravagée par des combats de tranchée dont sortiront encore renforcées les positions de l'ennemi, s'ils n'ont pas changé de camp par inadvertance ou par "réalisme".
Alors que faire?
Etre levain dans la pâte, cela demande d'être dans la pâte.
"Passons aux barbares!" disait déjà le bienheureux Ozanam.
En épousant le peuple, nous sommes tout-à-la-fois insignifiants pour les forces au service de la machine,-quelle mésalliance! Renoncer à l'UMP pour lui préférer la banlieue et les cul-terreux!- crédibles pour ce peuple que nous désirons servir, et qui n'a plus où espérer, protégés de beaucoup des vices du pouvoir et du succès mondain.
Plus l'ambition est grande, plus les moyens doivent être dérisoires aux yeux du monde, afin de laisser toute marge à la Providence, à la Vie, afin de confondre enfin les puissances de ce monde.
Nul besoin d'être chrétien convaincu: Socrate n'a pas procédé autrement, non plus Gandhi. Ecoutant leur conscience, ils ont repris ce chemin improbable, mathématiquement perdant, de la vie depuis ces origines: celui de la vulnérabilité et du geste gratuit. Leur écorce humaine éclatée au milieu de leur peuple tant aimé, ils l'ont soulevé tout entier dans la foi en un autre avenir que celui de la fatalité, d'un monde pour toujours aux mains des grands menteurs. Mutation microscopique,à l'intime du génome de l'âme humaine, dont nous sommes à notre tour porteurs: le peuple passe infiniment le peuple.
Oui, mais alors, tous ces savoirs, tout cet héritage : l’histoire, le droit, la philosophie, la théologie, le sens des responsabilités,..., tout ce qu'on nous enseigne, pour beaucoup d'entre-nous, depuis tout petit? Pour quoi faire? Ils m'apparaissent aujourd'hui comme des richesses dont nous ne voulons pas nous défaire.
« Une seule chose te manque».
Personnellement j’en suis à un point où je ne veux plus rien savoir hormis Jésus et Jésus seul. Non parce que tout le reste est faux. Mais parce que ces richesses, thésaurisées, mises sous cloches comme des statues sacrées, sont devenues en quelque sorte obstacles à la grâce: de fait elles m'ont coupé des autres, et maintenues dans une très grande tristesse. Jésus est le seul trésor, la seule Vérité que je peux garder au cœur sans que cela me coupe de mes frères, au contraire ! puisque je le retrouve en chacun. Le reste, mes beaux discours philosophico-théologiques, qui servent au fond surtout à me rassurer, et me maintenaient en immobilisme stérile et désespérant, je désire de plus en plus les laisser, ou plus justement les réapprendre, mais incarnés, âmes bouillantes aux fourneaux du monde, cœurs palpitants aux frémissements de la vie, corps en sueur de donner sans compter, en ces frères et sœurs qui m’évangélisent à leur insu.
Oui je vous le promets, les surprises, les découvertes, les joies authentiques sont de l'aventure!
Laissons les morts enterrer leurs morts.
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Écrit par : Anne Josnin / | 19/11/2014

ENTRAIN

> J'entends bien le scepticisme de PP... les arguments sont tout à fait intéressants... et réalistes... Mais...Qui ne tente rien n'a rien !
Ne rien faire c'est laisser faire...et on ne veut plus de ça ! Qu'avons nous à perdre à tenter de peser au sein d'une droite déboussolée...?
La démarche de SC est pleine d'entrain et d'espérance !
L'avenir nous dira si cette stratégie (déjà tentée mais différemment) réussira ou non...

Sophie
Une adhérente de la première heure
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Écrit par : Sophie / | 19/11/2014

@ mnf (au sujet du message de Serge Lellouche)

> Apparemment, non, ce n'est pas un fake !
http://unodieuxconnard.com/2009/12/11/lip-daube/
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Écrit par : Feld / | 19/11/2014

DÉJÀ VÉCU

> Je souhaite rappeler un "déjà-vécu" au sein de cette UMP, héritière directe du feu-RPR, devenue machine à broyer ceux de l'intérieur, parlementaires et militants, qui osent ne pas marcher droit par rapport à la ligne du Parti (au sens où on l'entend haut et clair chez les communistes !).
Pourquoi croyez-vous que Nicolas Dupont-Aignan a dû se résoudre à prendre un risque personnel en quittant l'UMP, et devoir fonder une formation politique pour se sortir d'une "prison politique"! A l'époque , début 2000 et suivant, il y avait bien , au sein du RPR , un courant contestant la façon d'abandonner à des instances étrangères , fussent-elles "européennes", des domaines de souveraineté !
L'histoire de l'émergence de cette jeune formation intitulée "Debout La République" est un beau cas d'école du " se soumettre ou se démettre" ! NDA , jeune, avec des convictions et des idées,a eu le choix : se soumettre à la ligne du parti et se rallier à la Machine .....ce que certains ont fait pour rester couvert , à l'abri , et bénéficier ainsi du Parti pour les futures investitures et soutiens indispensables à une carrière de politicien professionnel ("La Soupe .....) C'est ainsi qu'en 2007 fut ratifié par la représentation parlementaire réunie en congrès le funeste Traité de LISBONNE.
Je reste un peu attristé par cette incapacité à se souvenir de l'histoire contemporaine des mœurs de vie politique actuels en France de 2014 !
De façon plus réaliste sur la rouerie politicienne , et sans passer mon temps là dessus car je n'ai pas à le perdre , qu'est-ce que cette histoire de ce mouvement dénommé "Sens commun" ? Cela relève du "buzz politicien" , comme aujourd'hui "on" sait le faire ! Qui a donc financé cette rencontre ? Qui en profite ?
Je n'ai pas la réponse . Je ne fais simplement que formuler la question !
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Écrit par : Yves M. / | 19/11/2014

Cher PP

> Votre analyse en 1. et 2. a le mérite de clarifier l'engrenage de notre système : globalisé, médiatisé, et dont les élites ont perdu le bon sens (commun) pour sombrer dans une idéologie malthusienne facile, au point de saper les fondements de nos sociétés ; et pour se croire fondateurs d'une forme de "modernité".
Cela a influencé nos systèmes sociaux, dont les désormais "machines" politiques, c'est entendu.
Pour autant, vous érigez ce système comme étant inattaquable, car dominant le monde, Tout Puissant. Or seul Dieu l'est. Et l'Histoire nous a appris qu'elle pouvait nous réserver de très grosses surprises, y compris par l'intermédiaire d'un seul homme... C'est pourquoi Arnaud a raison : Sens commun s'engage sur un sens noble de la politique, fondé sur un sens chrétien, où le possible ne nous appartient pas.
Je crois à ce mouvement aussi pour s'intéresser (enfin !) au sens des mots, galvaudés dans nos médias, et qui pourtant fondent nos relations.
Quand au Système global, ne voyez vous pas ses fissures ? Les sociétés le dénoncent clairement désormais, sont en crise profonde, et on voit la violence qu'il génère ; il y a aussi les frémissements de la majorité silencieuse : remise en cause des modes de consommation, réseaux de proximité (éco, sociaux,...), les communications en pleine mutation, etc. Arnaud a raison, c'est le moment.
Quant à vos "machines", n'oublions pas qu'elles reposent sur des hommes qui les désertent de plus en plus ; sauf ceux qui reprennent foi, une autre Foi. N'oublions pas Matrix...

Antoine de Loisy


[ PP à AL :
- Je n'oublie pas les fissures, j'en parle même beaucoup dans les conférences-débats !
- Mais ne confondons pas les domaines.
Le catholicisme postule la distinction des ordres spirituels et temporels.
La surpuissance d'un pouvoir (économique et financier aujourd'hui) n'est pas du tout de même nature que la Toute-Puissance de Dieu.
Et encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'est cette Toute-Puissance. Je vous suggère de lire le livret de Hans Urs von Balthasar, 'Credo", qui souligne que la Toute-Puissance du Père s'exprime dans le don (par Amour) du Fils rédempteur ! Elle ne consiste pas à intervenir en lançant la foudre du haut du ciel pour empêcher les systèmes idolâtres : sinon il n'y aurait pas eu deux guerres mondiales (par exemple).
C'est à nous que l'Evangile confie de traduire cet Amour en actes concrets pour la justice sociale et la charité envers les personnes.
Donc aussi, en action pour abattre et remplacer les STRUCTURES d'injustice et d'oppression, comme le recommande le Magistère (notamment Joseph Ratzinger, 'Instruction sur la liberté chrétienne et la libération', 1986). Lorsque une "structure de péché" est en place, il ne faut pas la servir, il faut la changer ou la supprimer : c'est ce que l'Eglise nous dit noir sur blanc. Le document Ratzinger envisage même la légitimité de la lutte armée dans les cas extrêmes... (Mais si, vérifiez, le document est édité chez Téqui).
Résister aux STRUCTURES fait partie des devoirs du chrétien. Et dans la conjoncture actuelle, c'est une priorité. Toute formule qui esquiverait ce problème serait insignifiante... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Antoine de Loisy / | 19/11/2014

ENTRISME ?

> Dans la tentative de SC il y a d'abord du positif: c'est le fait de se mesurer de près à la machine et d'en identifier le fonctionnement pour arriver éventuellement par une expérience personnelle à une analyse politique de plus haut niveau qui rejoint celle de PP :
on ne peut rien comprendre à ce qui se passe dans le monde occidental sur le plan sociétal certes mais sur d'autres plans également en faisant l'économie de la stratégie du chaos pensée par la ploutocratie américaine et mise en oeuvre par les politiques du monde occidental; cette stratégie a pour but ultime de détruire tous les remparts qui permettent à un individu de ne pas se retrouver seul et nu devant un pouvoir totalitaire anonyme ploutocratique
De là la destruction de la nation (pas de valeurs communes, pas de religion commune, pas d'histoire dans les écoles,pas de culture (art nouveau!), transfert des compétences nationales à des technostructures aux ordres, pas le droit de battre monnaie, remplacement des populations, etc...), des corps intermédiaires (transfert des compétences des maires vers des superstructures nommées et aux ordres),
jusqu'au dernier niveau
bien sûr: destruction de la famille, le dernier rempart contre le totalitarisme.
Si on analyse les actes et non les discours, on se rend compte que la politique mise en oeuvre par Sarko et l'UMP n'est pas différente sur tous ces points de celle de Hollande et du PS; ça s'est juste accéléré avec H mais c'est la même trajectoire, et si le FN sorti de son rôle de cul de sac des voix de droite arrivait au pouvoir, ce serait probablement avec un consentement qui le maintiendrait sur celle-ci; l'entrisme est difficile (cf les essais infructueux dans les années 60 vis à vis de lUNEF, cftc/cfdt), il peut peut être produire des résultats limités dans le temps et dans leur portée, dont un ralentissement provisoire du rythme des destructions et la maturation politique des personnes qui s'engagent dans sens commun: ce ne serait pas un mince résultat, rien ne remplace l'expérience personnelle.
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Écrit par : Alain Valme / | 20/11/2014

@ Serge Lellouche

> Nooonnnn, un clip qui date de 2009 ! Vous nous décevez!
En 2009 ils chantaient, en 2014, ils déchantent.
Ce matin, Gaël Brustier à RND. Pour lui, il y a un courant de remise en cause générale mais encore brouillonne, dont les plus jeunes tenants critiquent le libéralisme économique.
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Écrit par : Pierre Huet / | 20/11/2014

CONVERGENCES ?

> En discutant avec un collègue de bureau, je peux dire que l'exemple de Sens commun pose question et la réponse est "Il est possible de l'engager, de mouiller la chemise"... En cela c'est déjà utile.
3 questions:
Au delà de la conscience de l'impasse éco-socio-économique que nous subissons, la "révolution" ne doit-elle pas se préparer et se construire sur plusieurs fronts? Think tank, courant politique, associatif, franc-tireurs... Ce consciemment ou pas, d'où l'utilité - relative certe- de chacun-chacune. On ressent malgré tout une convergeance d'idées qui semble homogène.
On assène le modèle américain (Cf M.Moore), à juste titre, mais n'y a t'il pas dans notre bonne vieille France l'"autonomie de bêtise" qui a préparé royalement la place à la déferlante d'après-guerre, et qui l'entretient. Les problèmes de fond existaient! (Péguy...) L'histoire géo-politique de la crise (spirituelle?) n'est-elle pas transatlantique et finalement intemporelle?
A l'inverse, il existe bien une histoire de l'espérance, ceux qui se sont battus et se battent encore pour faire se réveiller les conscience et et se lever les courageux? (Schuman, Wresinski, Pelt et tant d'autres...) Cette histoire existe t'elle, une histoire à mettre à côté du livre 'Nos limites' sur la table de chevet de chaque personne qui croit "en un monde meilleur"? La conscience se travaille, l'action se prépare.
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Écrit par : Didier / | 20/11/2014

IL Y A DÉBAT

> Ce que je trouve réjouissant c'est que:
- il y a du débat d'idée
- il y a des militants de SC qui lisent le blog de PP
- PP nous rappelle à nos fondamentaux avec sa fougue de converti
Je rêve depuis quelques mois d'un vrai travail en commun entre PP, les fondateurs de l'Ecologie Humaine et ceux de Sens Commun.
A quand une table-ronde ensemble, un vrai débat?
Il y a quand même de sacrés points de convergence!
Et si les responsables de SC sont un peu jeunes et idéalistes, charge aux vieux renards de les alerter et de les remettre sur le bon chemin si nécessaire.
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Écrit par : Petit de la Perrelle / | 20/11/2014

D'ACCORD, MAIS

> Cher Monsieur,
Merci pour cette leçon. Vous avez raison, je n’ai pas répondu sur le fond. Je vous confirme aussi que mai 68, la SFIO et l’UNR sont des réalités que je n’ai pas connues.
Il faut changer de système, lutter, faire une révolution, d’accord ! Y a-t-il un seul mode d’action ? Si oui, je serais heureux de le connaître. S’il n’est pas défini, faut-il seulement rester sur un canapé et réfléchir, ou sortir et expérimenter les moyens à notre disposition dont Sens Commun fait à mon sens partie ?
L’UMP, parti de MM. Juppé et Sarkozy, certes, mais aussi de MM. Wauquiez et Retailleau et de milliers d’élus urbains et ruraux dont beaucoup sont remarquablement ancrés dans le réel, ni hagards, ni vieux.
Est-ce un coup d’épée dans l’eau ? Peut-être, mais qui conduit des gens jusqu’alors passifs à apprendre l’engagement. Serons-nous « inexorablement » des figurants, des colleurs d’affiche au service de la machine ? J’espère que non, et en groupe, nous mettrons nos forces pour ne pas l’être. Naïf et idéaliste, peut-être, et alors ? Sens Commun est-elle la seule voie ? Bien évidemment non ! Si toutes les initiatives vont dans le même sens, y compris dans les domaines culturel et intellectuels peut être parviendront nous, et si ce n’est pas nous ce seront peut-être nos enfants, à « désenfumer » la société pour revitaliser notre pays. Cette initiative n’est qu’un maillon qui ne se suffit pas à lui-même, c'est un fait. Proposer un « programme tous azimuts », c’est ce que va faire Sens Commun à l’UMP, « libéré du libéralisme », je vous accorde qu’il faudra des esprits lucides pour y réussir, il y en a. Reste à convaincre les plus sceptiques d’aider Sens Commun à aller en ce sens… Et si cela ne marche pas, si l’UMP rejette définitivement ces idées ? Au moins aurons-nous essayé !

Belle journée, Arnaud (le jeune adhérent)


[ PP à Arnaud - Puis-je vous suggérer de méditer les suggestions contenues dans
le commentaire d'Eric Levavasseur, un peu plus haut dans le fil de discussion ?
Voilà du concret, et pas sur un canapé ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Arnaud / | 20/11/2014

LE COLLOQUE 'HUMANUM'

> Pour voir plus large que nos franchouilleries : le colloque interreligieux et international "Humanum" sur l'universalité du mariage et la complémentarité Homme / Femme s'est tenu au Vatican du 17 au 19/11. À voir, notamment, les 6 documentaires très bien faits :
http://humanum.it/fr/videos/#children

Et ne crions pas trop vite contre le familialisme ou la familiolâtrie supposés de l'Eglise. C'est la base de l'écologie intégrale, non ? Et c'est un combat culturel à l'échelle universelle, qui déborde les groupuscules français.
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Écrit par : Alex / | 20/11/2014

> Merci à notre hôte et à tous pour la qualité des échanges. Il faut méditer ce que propose E. Levavasseur et Anne Josnin et repartir de la crise de légitimité que connaissent actuellement les élites.
Que leur reproche le peuple ? D'être déconnectées des réalités qu'il vit au quotidien. De se tenir loin des "périphéries" délaissées. De pratiquer une langue de bois désincarnée, axée sur une com' qui ne fait plus illusion. C'est essentiel si l'on veut refonder une "classe politique" qui ne serait d'ailleurs plus telle, mais une association de serviteurs du peuple dans tous les domaines. D'où l'idée d'E. Levavasseur : se mettre au service du peuple, concrètement. Ainsi nous laisserons les élites mortes enterrer leurs morts.
Deuxième réflexion : nous devons par une conversion personnelle nous affronter au système libéral dont on peut penser qu'il est totalitaire en ce qu'il s'appuie sur une oligarchie toute puissante au service d'un chef unique : l'argent, un parti unique qui n'a que TINA (there is no alternative) à proposer, et qui contrôle tous les aspects de la vie des personnes par la propagande qui entretient le Spectacle de la démocratie, l'embrigadement dans des réflexes pulsionnels de consommation et la terreur médiatique.
Ce système veut créer un homme nouveau, un homme TRANS sans limites, comme les firmes du même nom et imposer une idéologie. N'oublions pas que les régimes totalitaires ont toujours cherché à briser les liens,les familles, les communautés qui empêchaient le pouvoir de s'exercer directement et brutalement sur l'individu.
Mais nous devons aussi repenser les mécanismes institutionnels qui permettent au Show de continuer en organisant notre impuissance.
En effet, la constitution actuelle convenait à une époque où la common decency chère à Orwell et Michéa était encore très présente. Aujourd'hui, face à la corruption généralisée, au cynisme et à l'individualisme, il faut des garde-fous.
Par ailleurs, la société est devenue horizontale, il faut le prendre en compte et nous atteler à la tâche difficile de repenser les institutions.
Bref, le peuple doit sortir d'une situation où il n'a, comme le dit très bien Etienne Chouard, que le pouvoir de se donner des maîtres une fois tous les cinq ans...
Etienne Chouard a lancé des ateliers de réflexion et de réécriture de la Constitution, car il ne faut pas laisser aux gouvernants le soin d'écrire eux-mêmes la façon dont ils exerceront le pouvoir. Peut-être Sens Commun devrait-il s'engouffrer dans la brèche.
Enfin, créer des ponts, des passerelles entre les différents mouvements qui contestent le système et veulent placer la fragilité humaine et environnementale au centre de leurs réflexions, une sorte de Conseil national de la Résistance d'un nouveau genre.
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Écrit par : Myriam / | 20/11/2014

LES CAHIERS LIBRES

> En tout cas, on puis dire que, pour séduire le public de Sens Commun, les orateurs du meeting de samedi dernier n'ont pas lésiné sur les références catho-friendly: http://cahierslibres.fr/2014/11/primaire-sens-commun-parlez-catho/
Cher Patrice, j'espère que vous vous reconnaîtrez dans la mise en garde de conclusion.
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Écrit par : Pierre Jova / | 20/11/2014

> Bien,voila les jeunes de Sens Commun dûment munis d'avertissements et de mises en garde.Je leur suggère de ne pas les prendre à la légère et de les garder bien en tête surtout quand ils seront berçés de propos sucrés et flatteurs émanant de vieux briscards de la politique tout prêts à les exploiter pour mieux les jeter ensuite. Mais après tout , qu'ils y aillent et avec détermination (à l'UMP dans leur cas,ailleurs pour d'autres,peu importe)!
Mais surtout comme le leur rappelle PP, qu'ils sachent se donner des objectifs de résultat , à relativement CT et mesurables pour ne pas s'engluer progressivement dans la "machine"; l'objectiif de moyens n'est pas suffisant en effet . Ils pourront ainsi mesurer leurs progrès ou absences de progrès.Tout ça avec quelques bosses et bleus à l'âme,inévitblement,ça s'appelle une expérience comme d'autres en ont faites jadis . Laissons la leur faire.
Quant à la palette d'activités sociales que prône E.Levavasseur,c'est une toute autre démarche , assez exactement celle que recouvre le programme implicite du Courant pour l'Ecologie Humaine où je suis entré tout en me demandant encore où cela va mener... Là aussi,nous verrons bien,essayons !
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Écrit par : girondin / | 20/11/2014

Arnaud le Clere @ E. Levavasseur

> Je ne vous connais pas et ne vais pas développer une polémique avec vous. Je suis néanmoins attristé de voir avec quel aplomb, manifestement mû par votre compréhension de la charité et de la foi chrétienne, vous vous permettez une charge aussi virulente qu'arbitraire.
Vous a t'elle simplement traversé l'esprit l'idée que les jeunes gens (ou moins jeunes!) engagés dans Sens Commun puissent également être ces mêmes personnes à l'initiative de soupes populaires, au soutien sur place de chrétiens persécutés en Irak et autres initiatives sociales multiples?
Ce débat est passionnant et fondamental. Vous n'êtes pas d'accord avec la démarche de Sens Commun? Très bien, parlons-en, enrichissons-nous mutuellement de nos visions différentes, de nos conseils, de nos mises en garde, mais de grâce, n'ayez pas de certitudes figées sur ce que sont ou ne sont pas des gens dont vous ne connaissez rien. Humilité et charité font bon ménage.
Merci pour votre liste.

Arnaud
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Écrit par : Arnaud le Clere / | 20/11/2014

@ Pierre Huet,

> Vous voulez du jeune de dynamique plus récent? Mais pas de problème, j'ai ça en boutique pour vraiment pas cher : la dignité de l'homme sponsorisée par l'industrie nucléaire et la défense du plus vulnérable par les business-school et les écoles de marketing...
https://www.youtube.com/watch?v=7nUILca9gPc

(rooooôoooooh, c'est facile de s'moquer hein !)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 20/11/2014

LA D.S.E.

> Pour ce qui est des lectures du libéralisme, voici, ce me semble, celle officielle de l'Eglise: http://www.doctrine-sociale-catholique.fr/index.php?id=6714 J'y note ceci: le libéralisme est anthropologiquement erroné.
Relire également les paragraphes 2419 à 2425 du Catéchisme de l'Eglise Catholique. Je les remets en fin de commentaire.
Pour ce qui est "des systèmes", "des machines", je conseille très vivement la lecture de "Propaganda. Comment manipuler l'opinion en démocratie" d'Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud (ce n'est pas un hasard), inventeur de l'industrie des relations publiques. Vous apprendrez comment on manipule une démocratie. Lisant cela, je n'ose pas imaginer ce qui se trame dans les partis politiques. S'il y a encore des gens assez naïfs pour se lancer la dedans...tant mieux pour eux. Très peu pour moi.

Paragraphes 2419 à 2425 du Catéchisme de l'Eglise:

"III. La doctrine sociale de l’Église

2419 " La révélation chrétienne conduit à une intelligence plus pénétrante des lois de la vie sociale " (GS 23, § 1). L’Église reçoit de l’Evangile la pleine révélation de la vérité de l’homme. Quand elle accomplit sa mission d’annoncer l’Evangile, elle atteste à l’homme, au nom du Christ, sa dignité propre et sa vocation à la communion des personnes ; elle lui enseigne les exigences de la justice et de la paix, conformes à la sagesse divine.

2420 L’Église porte un jugement moral, en matière économique et sociale, " quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l’exigent " (GS 76, § 5). Dans l’ordre de la moralité elle relève d’une mission distincte de celle des autorités politiques : l’Église se soucie des aspects temporels du bien commun en raison de leur ordination au souverain Bien, notre fin ultime. Elle s’efforce d’inspirer les attitudes justes dans le rapport aux biens terrestres et dans les relations socio-économiques.

2421 La doctrine sociale de l’Église s’est développée au dix-neuvième siècle lors de la rencontre de l’Evangile avec la société industrielle moderne, ses nouvelles structures pour la production de biens de consommation, sa nouvelle conception de la société, de l’Etat et de l’autorité, ses nouvelles formes de travail et de propriété. Le développement de la doctrine de l’Église, en matière économique et sociale, atteste la valeur permanente de l’enseignement de l’Église, en même temps que le sens véritable de sa Tradition toujours vivante et active (cf. CA 3).

2422 L’enseignement social de l’Église comporte un corps de doctrine qui s’articule à mesure que l’Église interprète les événements au cours de l’histoire, à la lumière de l’ensemble de la parole révélée par le Christ Jésus avec l’assistance de l’Esprit Saint (cf. SRS 1 ; 41). Cet enseignement devient d’autant plus acceptable pour les hommes de bonne volonté qu’il inspire davantage la conduite des fidèles.

2423 La doctrine sociale de l’Église propose des principes de réflexion ; elle dégage des critères de jugement ; elle donne des orientations pour l’action :

Tout système suivant lequel les rapports sociaux seraient entièrement déterminés par les facteurs économiques est contraire à la nature de la personne humaine et de ses actes (cf. CA 24).

2424 Une théorie qui fait du profit la règle exclusive et la fin ultime de l’activité économique est moralement inacceptable. L’appétit désordonné de l’argent ne manque pas de produire ses effets pervers. Il est une des causes des nombreux conflits qui perturbent l’ordre social (cf. GS 63, § 3 ; LE 7 ; CA 35).

Un système qui " sacrifie les droits fondamentaux des personnes et des groupes à l’organisation collective de la production " est contraire à la dignité de l’homme (GS 65). Toute pratique qui réduit les personnes à n’être que de purs moyens en vue du profit, asservit l’homme, conduit à l’idolâtrie de l’argent et contribue à répandre l’athéisme. " Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et Mammon " (Mt 6, 24 ; Lc 16, 13).

2425 L’Église a rejeté les idéologies totalitaires et athées associées, dans les temps modernes, au " communisme " ou au " socialisme ". Par ailleurs, elle a récusé dans la pratique du " capitalisme " l’individualisme et le primat absolu de la loi du marché sur le travail humain (cf. CA 10 ; 13 ; 44). La régulation de l’économie par la seule planification centralisée pervertit à la base les liens sociaux ; sa régulation par la seule loi du marché manque à la justice sociale " car il y a de nombreux besoins humains qui ne peuvent être satisfaits par le marché " (CA 34). Il faut préconiser une régulation raisonnable du marché et des initiatives économiques, selon une juste hiérarchie des valeurs et en vue du bien commun."
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Écrit par : ND / | 20/11/2014

Cher Monsieur, et cher E. Levavasseur,

> Je serais ravi de vous présenter des membres de Sens Commun qui sont ou ont été membres actifs d’associations telles le Rocher (volontariat long dans les banlieues), St Vincent de Paul (visite de malades), Alliance Vita et sa galaxie associative et qui donc vont à la rencontre de ceux qui habitent dans les banlieues, qui visitent pauvres et malades.
Certains vont même au bout du monde pour assister leurs frères (l’Internationale ?), d’Irak et d’ailleurs.
Vous seriez peut être surpris d’apprendre que parmi les fondateurs de SC certains ont passé chaque semaine pendant plusieurs années des nuits en maraude pour partager leur temps et une soupe avec ceux qui n’ont rien… En cherchant un peu certains doivent être membres d’AMAP et sans aller trop loin, d’autres sont membres des EDC, ont fait le parcours Zachée, sont passés par le TMLI. Merci de me donner l’occasion de citer toutes ces associations qui font un travail excellent ! (j’en oublie beaucoup).
Pour aller un peu plus au fond, le champ politique est aujourd’hui composé aussi d’associations. Une question intéressante serait : "comment intégrer plus intelligemment ce travail associatif et le travail des élus ?".
Je suis sûr que l’un ou l’autre des groupes de travail de SC pourra plancher dessus.
Merci pour le reste de la liste, bien que le sit-in devant les éoliennes me fasse irrésistiblement penser à Don Quichotte chargeant les moulins à vent : avez-vous jamais posé la question au paysan qui a accepté des éoliennes dans son champ la raison de sa décision ? Vous serez peut-être surpris que certains ne le fassent que pour subsister (et c’est un exemple vécu). C’est donc la cause avant le démontage qu’il faut traiter dans ce cas précis.
Alors idéaliste, oui, résigné non et encore une fois SC est un moyen parmi d’autres et ne sous-estimez pas s’il vous plait la capacité de ses adhérents à être actifs autrement.
Puis-je suggérer à E. Levavasseur de mettre son expérience de manifs et de sit-in au service de sa section locale de Sens Commun pour imaginer de nouvelles formes d’actions ?
Cet échange m’aura en tout cas paradoxalement renforcé dans ma conviction de l’intérêt de SC, je vous en remercie donc !
Belle journée,
Arnaud (le jeune adhérent)
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Écrit par : Arnaud / | 21/11/2014

@ux deux Arnaud

> Lisez ce qu'on dit : on demande À SENS COMMUN d'organiser de telles actions.
J'ai déjà dit que je ne doutais pas qu'en ordre dispersé et à titre personnel, beaucoup de ses membres agissent déjà, je le sais, j'en connais, et certains membres influents de SC depuis l'adolescence.
Mais si Sens Commun EN TANT QUE TEL, veut peser, il faut que Sens Commun agisse en tant que tel : que Sens Commun organise des maraudes, par exemple, au lieu de se contenter d'accueillir des gens qui en font.
Sinon, Sens Commun se contente de bavarder, d'agiter ses idées, de laisser ses membres agir : ça existe déjà.
Une asso creuse : une usine à gaz.
L'Eglise n'est pas une usine à gaz parce qu'elle agit en tant que telle, elle ne se contente pas de dire aux fidèles qu'ils peuvent le faire ou d'accueillir ceux qui agissent.
On dirait que vous vous obstinez à ne pas comprendre.
Folie et néant
Des zigotos d'Azincourt, de la Mansourah ou de la Brigade Légère.
Soyez un peu plus Du Guesclin !
Il combattait à pied et n'a pas attendu d'être connétable pour agir.
C'est JUSTEMENT PARCE QUE VOUS NE DÉBORDEZ PAS L'UMP par l'action que vous allez vous faire avoir.
Vous mettez la charrue avant les bœufs : vous vous organisez en mouvement pour changer un parti, alors que vous devriez le faire pour la France.
et puis arrêtez de croire que l'UMP peut être changée !
elle ne veut pas être changée !
les Français eux veulent que ça change ! allez vers eux en tant que mouvement, et alors vous serez vraiment "Sens Commun"
La seule chose qui peut faire la spécificité de SC c'est L'ACTION car c'est la seule chose que les autres mouvements politiques ne font pas.
Pour l'instant sauf le contenu de certaines idées, SC est comme eux
On n'aboutit à rien en ordre dispersé or l'enjeu est NATIONAL.
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Écrit par : E Levavasseur / | 21/11/2014

@ Arnaud

> Magnifique tirade, sincèrement.
Nous ne pouvons que souhaiter ici que vous et vos amis de SC mettent ce talent à profit pour écrire une charte digne de ce nom.
Celle qui figure sur votre site est, pardonnez ma franchise, d'une pauvreté absolue et totalement creuse.
Comme s'exprimait Victor Loupan ce matin lors du Grand débat sur RND : "mais quel est leur programme?"
Cela parait un minimum quand on veut faire de la politique et rassembler des gens derrière sa bannière que d'afficher des propositions claires, concrètes et avalisées par l'ensemble du mouvement. Si j'étais cynique je vous dirais "Bon courage!"
Sinon on se rassemble pour se rassembler, et dans le parti le plus historiquement ancré dans le libéralisme de surcroit.
Don Quichotte avait au moins le panache pour lui.
Bonne chance tout de même.
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Écrit par : JClaude / | 21/11/2014

COURANT

> Encore plus décevant que le programme de SC : celui du "courant d'écologie humaine" ! A chaque rassemblement le discours est un peu plus insignifiant, bisounours etc. Si c'est pour prôner simplement ce que tout honnête homme p. ex. chrétien essaie de faire chaque jour, c'est pas la peine de créer un mouvement !
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Écrit par : balbynien / | 21/11/2014

@ Eric et aux Arnaud

> (encore qu'habitant non loin d'Andilly, parler des Arnaud fasse penser à la célèbre famille janséniste :) )

1-Pas sûr que ce soit le rôle d'un courant politique d'organiser des maraudes ou des espaces d'accueil de SDF. Les associations qui regroupent de tels bénévoles les encadrent les conseillent et les forment par des permanents salariés pour éviter des bourdes.

2-Il se trouve que j'ai vu de l'intérieur fonctionner il y a bien longtemps un jeune parti, les giscardiens et j'ai pu constater le verrouillage idéologique interne qui se produit à très haut niveau: Giscard avait promu la loi Veil alors que même ses députés étaient presque tous contre.
Rappel: elle est passée grâce à la gauche.
Morale de l'histoire: On ne change pas une grosse machine généraliste de l'intérieur, car elle se compose de quantités de courants différents ce qui permet à son groupe dirigeant de garder le contrôle de la basse-cour.

Pour ma part, j'ai adhéré à un nouveau parti ayant un objectif ponctuel, la sortie du libéralisme casino par le rétablissement de l'indépendance nationale. Cela ne veut pas dire que ses membres ne s'occupent pas d'autre chose, mais c'est par ailleurs, et parfois dans des directions bien différentes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/11/2014

PAS SU ROMPRE

> Une chose encore, puisqu'il est évoqué par Anne Josnin: Philippe de Villiers n'avait pas su rompre avec le RPR devenu UMP. A quoi a-il abouti politiquement ? à soutenir l'élection de Sarkozy.

@ Serge Lellouche

> Ah ouais, ça déchire !
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/11/2014

DIFFICULTÉ DE DÉBATTRE AVEC CERTAINS

> La bourde de Sens Commun c'est d'entrée de jeu de croire que le changement va venir à partir de l'UMP alors que,outre que ce parti ne veut pas d'eux, ce parti est l'héritier de ceux qui ont fait voter la loi Veil et le divorce à la demande par exemple, qui ont fait campagne pour la définitive transformation de l'Europe en champs d'exercice libéral, choses totalement anti-catholiques antinaturelles.
Les adhérents de Sens Commun étaient en tout cas pour la plupart, déjà adhérents de l'UMP c'est dire que pour eux la doctrine sociale de l'Église est secondaire.
On ne peut pas applaudir le discours pour la vie et les discours sur la dictature financière mondiale du pape François, et agir comme si l'UMP était un parti proche de la foi, catho compatible à partir duquel on peut construire.

Une autre bourde est de croire que leur idée est nouvelle.
Toutes ces conversations sur ce blog ressemblent aux conversations que j'avais collégien dans les années 80 avec des camarades de classe dont les parents votaient RPR.
Ce qui ressort de ces commentaires c'est l'incapacité à écouter ce qu'on leur dit et cela prouve leur incapacité à comprendre les problèmes des Français.

EL


[ PP à EL
- La surdité n'est heureusement pas leur cas à tous.
- Et nous devons discuter avec tout le monde.
- Mais en effet il y a, chez le jeune bourgeois fils et petit-fils d'électeurs de droite, une sorte de refus instinctif de penser "en dehors". Certains nous envoient des commentaires jovialement méprisants, qui sentent leurs classes terminales section scientifique ("vous les littéraires c'est le baratin"). Le drame est qu'ils ont trente ans, âge où l'on ne devrait plus réagir comme à dix-huit.
- Cette mentalité technoïde les conduit aussi à vivre dans l'illusion que les cathos peuvent rester "unis" ("silence à toutes les critiques") tout en faisant de la politique... alors que la politique est le lieu même du débat et des contestations.
Ils se lancent ainsi en politique, dans un état d'esprit étranger au politique.
- Dans l'immédiat : aidons ceux qui sont les moins péremptoires, ou les moins candides, à affiner leurs analyses : se nettoyer le pare-brise pour mieux voir la route.
- Pour cela, modérons les expressions, afin de ne pas donner lieu à une autre réaction fréquente : les jeunes messieurs étrangers au monde du débat "vivent mal" les escarmouches d'argumentation ; ils se réfugient derrière le sentiment d'être les victimes de critiques abusifs. Ou victimes (refuge religieux) de "briseurs de l'unité catho", cf. ce que j'en dis plus haut. ]

réponse au commentaire

Écrit par : E Levavasseur / | 21/11/2014

UNIS ?

> Une chose est certaine : les cathos n'ont aucun intérêt à se tirer dans les pattes mais plutôt à respecter toutes les initiatives qui vont dans le bon sens (ce qui n'empêche pas le débat, bien au contraire !), chacun ayant à œuvrer en fonction de son charisme et de l'environnement dans lequel il se trouve.
Certains dans les partis, d'autres à l'extérieur pour les soutenir, d'autres davantage sur le terrain...
Serrons-nous les coudes et montrons-nous unis ! Encourageons-nous tous ! Et bravo à Sens Commun pour cette aventure que je soutiens. S'ils se font manger tout cru (mais je n'y crois pas!), au moins se seront-ils formés pour mieux rebondir dans un projet plus merveilleux encore. En attendant, tous ceux qui vous soutiennent (une véritable armée)restent à œuvrer dans les associations, dans leur quartier, dans les écoles, dans le domaine culturel : ils ont votre relais et nous restons main dans la main.

HC


[ PP à HC /
- Le problème ne se limite pas à la question de "l'unité". Il y a aussi la question de la lucidité. Faire quoi, contre quoi, en faveur de quoi ?
- Sans analyse lucide au départ, on reste dans l'émotionnel, on bénit tout en vrac et à l'aveuglette, on fonce dans le brouillard...("l'homme de droite se satisfait du brouillard pourvu qu'il y entende battre un tambour").
- Faut-il se définir comme "de droite", avec toute l'ambiguité et la médiocrité des étiquettes ?
Etc.
On ne fera pas l'économie de ce débat. Il s'agit de l'essentiel.
- Etre uni sur la foi, c'est une chose.
- Mais si on commence à faire de la politique, l'unité disparaît et il faut accepter qu'il y ait débat, même vif. Pas de politique sans débat !
- Si l'économique est la matrice de la société actuelle, il faut accepter de mettre en cause le modèle économique ! interdire ce débat serait du despotisme libéral. Et ce serait tout stériliser d'avance. Et ce serait sortir du politique (qui exige le débat)... juste au moment où l'on prétend y entrer.
- Car il n'existe pas de politique sans contradictions et sans contestations.
- Je vous suggère de lire ci-dessous le commentaire de Guillaume de Prémare, ex-président de LMPT, qui sait donc de quoi il parle... ]

réponse au commentaire

Écrit par : HC / | 21/11/2014

'SENS COMMUN' N’EST PAS LA "BRANCHE POLITIQUE" DE LMPT

> Lisant certains commentaires, je crois utile de préciser que Sens Commun n’est pas la "branche politique de LMPT". Ses fondateurs sont sortis de la forme d’engagement métapolitique – dite de société civile – choisie par LMPT et maintenue par elle depuis 2 ans.
Sens Commun n’est pas né d’une stratégie concertée de "partage des rôles" mais d’un choix personnel de ses fondateurs de s’orienter vers une autre forme d’engagement, dans un parti qui est l’UMP.
Il n’y a pas seulement une différence de forme entre les deux engagements, il y a une différence de fond. Les objectifs, le temps et l’espace dans lesquels ils s’inscrivent sont fondamentalement différents.
En savoir plus ici :
http://www.ichtus.fr/metapolitique-le-temps-ordonne-les-espaces-guillaume-de-premare/

@ Arnaud le Clere
> Merci Arnaud pour votre réponse, c’est bien noté.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 22/11/2014

LE VÉRITABLE COMBAT

> L'engagement SC ne peut se vivre que comme un COMBAT DE RETARDEMENT (expression chipée à PP, qui qualifiait ainsi la Manif pour Tous). La machine broiera tout, il faut en être conscient, il faut être lucide.
Le véritable combat à mener, pourquoi pas en parallèle d'un engagement SC compris dans le sens que je viens d'indiquer, relève de la réévangélisation en profondeur de notre société et de la conversion pastorale des communautés chrétiennes qui y subsistent encore.

>>> RÉÉVANGÉLISATION
A quoi bon changer le monde pour le remplir du même vide qu'auparavant ? en quoi cela différera-t-il du "changement" de Lénine, du "changement" des brigades internationales, du "changement" de Hollande ? L'enracinement en Christ ("si je n'ai pas l'amour" de St Paul) donnera le seul sens valable aux actions - et en fixera aussi les limites : il ne revient pas à l'homme de délivrer le monde du mal (cf le bon grain et l'ivraie). Nous ne pouvons que préfigurer bien imparfaitement le Royaume en attendant le retour du seul sauveur.

>>> CONVERSION PASTORALE
Les communautés chrétiennes "réévangélisées", enracinées dans le Christ, sont les cellules les plus adaptées aux actions sociales et de changement politique décrites dans le flot des commentaires. Ce sont elles qui peuvent partir aux périphéries, accueillir les exclus, les mal-aimés, les désespérés.

De là l'urgence absolue de l'évangélisation - cela tombe bien, le diocèse de Paris lance aujourd'hui même à Notre Dame l'ensemble des paroisses parisiennes en mission d'évangélisation pendant tout le temps de l'Avent. Puissent les nouveaux missionnaires avoir conscience de tous ces enjeux !
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Écrit par : Olaf / | 22/11/2014

TESTS

> De même que nos conditions de vie évoluent, les combats à mener et les manières de les mener doivent évoluer.
C'est en faisant des tests comme "sens commun" qu'on peut vérifier si ça marche ou pas.
Au cours de la campagne de N. Sarkozy en 2006 et 2007, il n'y a pas eu de meeting du style "sens commun" car cela semblait impossible de mobiliser assez de "personnes de bonne volonté" pour aider à réfléchir ... donc "sens commun" est un "progrès" ... continuons à renouveler notre manière de combattre, sans nous exclure les uns les autres.
Ce qui explique peut-être notre bilan "globalement négatif" des 40 dernières années, c'est probablement un manque de travail de réflexion "ensemble" et un manque de décision "en équipe" ce qui devrait ensuite entraîner une mise en oeuvre des projets avec une certaine discipline de la part de chacun, s'il y a eu élaboration "ensemble"
...à suivre ...notre combat sera toujours long et difficile, mais il procure la joie profonde de coopérer (même modestement) à faire grandir et à grandir nous-même !!!

Simonnot


[ PP à Simonnot
- Permettez-moi de ne pas tout à fait partager votre analyse. La stérilité des quarante dernières années ne s'explique pas tant par la dispersion que par l'absence d'analyse lucide de l'évolution de la société. D'où l'enlisement d'une partie des réseaux catholiques français dans le libéralisme économique (ce qui ne leur était pas naturel à l'origine), au tournant des années 1990.
- Or le libéralisme économique est la matrice des réformes sociétales et de la dissolution culturelle dont se plaignent les militants LMPT... Les plus libéralo-intoxiqués parmi les catholiques refusent d'admettre cela, et leur refus (exprimé avec un certain "mépris de classe" envers les anti-libéraux) indique la profondeur de leur intoxication.
- Sortir de cet enlisement de catholiques dans le libéralisme est l'effort prioritaire. Ce sera particulièrement difficile aux membres de Sens commun puisqu'ils s'insèrent dans un parti, l'UMP, acquis au système économique dominant. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Simonnot / | 22/11/2014

Cher Guillaume,

> merci pour cette précision, et pour votre chronique qui est une belle méditation des propos du pape François. Je partage votre vision de l'action à mener aujourd'hui. Oui il s'agit de semer une nouvelle culture, au pas lent du semeur qui prend le temps de humer l'air et égrainer la terre entre ses doigts, non à la cadence des monster-machines de la politique intensive.
Pour autant, je trouve la citation de Ludovine de la Rochère maladroite ("la Manif pour Tous est un Solidarnosc anthropologique"): je ne la sache pas ouvrière, électricienne, issue du peuple.
Pourtant, c'est bien là que se jouera, ou non, ce "Solidarnosc anthropologique": dans le peuple.
Je viens de voir grâce à des amis le beau film "Je m'appelle Bernadette". Déroutante pédagogie mariale: elle prend une pauvre fille quasi illettrée," bonne à rien",lui fait creuser la terre, s'enduire le visage de boue, brouter l'herbe amère -lamentable spectacle en ce siècle de la science hygiéniste!-. C'est ainsi que l'Immaculée Conception ouvre une brèche dans le mur de désespoir du peuple, dont le coeur comprend immédiatement que c'est son histoire qui est visitée.
Et quand le peuple croit, rien ne résiste, qui ébranle les notables, y compris du clergé, jusque même, quelques décennies plus tard, ce mécréant de Zola (sûre que c'est Bernadette qui a été chargée de son accueil là-haut ;-).
Notre Solidarnosc anthropologique est à implorer auprès de Notre-Dame de Lourdes, -Lourde seule ville où le peuple de France se vit encore catholique-, comme au temps de la Pologne de Lech Walesa il ne restait de pratique populaire, en société de matérialisme athée (comme chez nous!), qu'autour de Notre Dame de Czestochowa.
( Alexandra Viatteau reprenant dans un article"le simple avis d’une paysanne à la campagne" : « Je prie pour le Saint Père, afin qu’il ait la force de vaincre tout le mal de notre époque, car on se croirait au temps de Néron. Que va-t-il arriver ? J’espère que la Vierge de Czestochowa nous viendra en aide, car le monde entier gronde. J’ai peur d’un bain de sang ; j’ai déjà vécu deux guerres mondiales. Et voilà que ces voyous (les médias – AV) nous menacent de bombes, d’atomes etc… Que ces coquins aillent se faire pendre au lieu de nous faire peur, comme si la vie n’était pas assez dure comme ça. Et comment va la vie chez vous ? Est-ce que vous vous sentez en sécurité ? Est-ce qu’ils vous mentent comme à nous et vous promettent aussi que les poires vont pousser sur les saules ?… »
Le pape François est ici notre Jean-Paul II.
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Écrit par : Anne Josnin / | 22/11/2014

@ Anne Josnin

> Merci pour votre beau texte du 19.
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Écrit par : Guadet / | 23/11/2014

@ Anne Josnin

> "quand le peuple croit, rien ne résiste". Dites-vous. Attention vous allez vous faire accuser de populisme, le délit qui tue !
Plus sérieusement, on ne demande que cela, mais qu’est ce que le peuple français et qu’est-il devenu ?
Nous ne sommes plus au temps de Zola, et encore moins de sainte Bernadette. Les choses étaient à peu près claires alors. Et même bien après: un professeur de français nous avait fait remarquer qu’avant 1939 il y avait des manifestations 100% en casquettes et d’autres 100% en chapeau. De nos jours, quelle différence entre le « jean » du bourgeois et celui du SDF érythréen qui erre gare du Nord? L’un est artificiellement élimé, l’autre, naturellement. Mais peut-être qu’un œil exercé peut distinguer.
Il y avait une population stable, restant des générations dans le même village, au pire le même canton, ou près de la même manufacture se soie ou autre alors que la généralisation actuelle et la spécialisation des études puis des métiers dispersent les familles plus efficacement que les vieux mirages parisiens ou lyonnais. En même temps que terriens, ils étaient enracinés dans un mode de vie et un parler, plus local que français, souvent bilingues. Un très petit nombre de personnes poussaient loin leurs études. Aucun de mes parents n’a atteint le « certificat » (mais ils auraient pulvérisé en français un bachelier actuel), alors que celles-ci se généralisent.
Vous-même, êtes, pour autant que je sache, aussi diplômée que L. de la Rochère que vous rejetez dans les ténèbres extérieures au peuple. Le peuple chrétien même très pauvre mais pas toujours illettré avait ses repères, comme on dit, il n’y avait donc pas la décérébration culturelle créée par la captation des attentions par le mirage des médias, qui fait que le moindre banlieusard est aussi américanisé qu’un élève d’école de commerce ou, si on veut, qu’un tel élève est aussi inculte qu’un lycéen du 9-3, mais j’en ai vu évoluer favorablement ensuite.
Tous deux sont soumis au même mélange de flatterie de leurs (petites) personnes et de mise en accusation de leurs histoires collectives, nationale ou chrétienne. Le seul patriotisme honoré est celui des autres, les seules spiritualités révérées sont les non chrétiennes.
Oui, en 2014 l’important « c’est s’occuper d’initier des processus plutôt que de posséder des espaces » et pour cela il faut recoller les liens.
Et le discrédit du milieu dirigeant peut aider à une prise de conscience. Nous sommes dans un moment (privilégié peut-être) ou le public ne croit plus les médias et se détache des courants politiques dominants. Ce sont des gens ayant gardé leurs ancrages qui peuvent aider et rassembler les foules désorientées, il n’est pas bon les mépriser, même quand ce ne sont pas des électriciens.
Pour ma part, j’aime bien la comparaison, l’antiparallèle entre mai 68 et la manif pour tous. C’est un adversaire, Cambadélis qui l’a formulée, et il faut toujours écouter la lucidité d’un adversaire déconfit : mai 68 était une défaite politique de la gauche mais un succès culturel (au sens moderne de moral), 2014 est une victoire politique de la gauche mais une défaite culturelle.

PS : A l’instant, je découvre cet article :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/11/21/31001-20141121ARTFIG00380-philippe-de-villiers-jeanne-d-arc-la-france-et-moi-12.php

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/11/21/31001-20141121ARTFIG00425-philippe-de-villiers-nos-elites-revent-d-un-petit-homme-sans-racine-ni-filiation-22.php
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/11/2014

LES ÉCHANGES

> Merci à PP et à tous pour ces échanges qui posent les bases d'un débat essentiel. Si nos échanges peuvent laisser penser que nous aurions une difficulté à débattre, je crois au contraire qu'ils sont le signe de la passion qui nous anime mais que personne ne semble fermé au débat et à la remise en question.
C'est ainsi que nous devons avancer, nous devrons sans doute souvent nous le rappeler.
Pour ma part, je garde précieusement le contenu de ces riches échanges pour que reste éveillée en moi la nécessité de ce débat.
A bientôt, à vous lire ou vous entendre.
Haut les cœurs!

Arnaud le Clere
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Écrit par : Arnaud le Clere / | 27/11/2014

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