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20/08/2014

Le pape serait-il "la dernière figure de gauche dans un monde de droite" ?

Spectaculaire article de Jérôme Leroy, à lire ici


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Commentaires

PAS DE CLIVAGE !

> Ce clivage gauche-droite - ou dit autrement : le camp des gentils versus le camp des méchants - devient insupportable. Le pape n'est pas de gauche, le pape est du Christ. L'Église a abondemment condamné les dérives de l'ultra-libéralisme comme celles du socialisme, renvoyant dos-à-dos ces deux idéologies mortifères.

La gauche historique a suffisamment lutté contre Dieu et l'Église pour qu'on n'ose pas prétendre qu'elle soit plus proche du message du Christ. Car le Christ n'est pas venu prêcher un message social, il est venu prêcher le Salut qui, soit dit en passant, n'est pas de ce monde. Le pape ne sera jamais de gauche car la gauche historique désire faire le "paradis" sur Terre - sans Dieu de préférence,alors que Dieu nous apprend que notre Cité se trouve dans les Cieux et non pas ici-bas.

En revanche, le pape peut avoir des idées de gauche. Mais tout comme il me semble que l'Église reconnaît des idées plutôt jugées à droite : le respect de la famille et des traditions, la liberté d'entreprendre, la défense des identités des peuples (lorsque la gauche rêve d'une humanité sans frontières et sans nationalités), etc.

Bref, arrêtons de vouloir faire rentrer l'Évangile dans nos schémas de pensée, ça ne marche pas. La doctrine catholique est au-delà du clivage gauche-droite. Elle peut se reconnaître dans tel ou tel aspect valorisé par la gauche ou la droite, mais elle dénonce de la même manière leurs dérives.

Cordialement,
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Écrit par : Xavier / | 20/08/2014

@ Xavier

> Bravo pour votre commentaire, tout y est dit !
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Écrit par : François / | 21/08/2014

à Xavier

> Que "le respect de la famille et des traditions, la liberté d'entreprendre, la défense des identités des peuples" soient des "idées de droite", c'est un refrain vide de sens, car :
- la droite se confond avec le libéralisme qui n'a rien à faire de la famille, des "traditions" (?) ni des "identités des peuples"
- la "liberté d'entreprendre" est non seulement bridée par "le carcan de l'Etat" (autre refrain) mais surtout vidée par le casino financier, qui dilapide en rémunérations d'actionnaires et en spéculation globale ce qui devrait être investi : scandale dont les médias eux-mêmes ont osé parler hier 20 août.

Vous commenciez par dire que "le clivage gauche-droite" est insupportable... et pour finir vous laissez comprendre que le mot de "gauche" vous donne de l'urticaire ! C'est incohérent.

La "droite" de vos rêves n'existe plus depuis longtemps. L'opposer à la droite réelle, celle de Juppé, Bachelot etc, c'est faire comme les communistes rive gauche des années 1970 qui opposaient au communisme réalisé un communisme idéal, jamais vu nulle part en fait.
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Écrit par : jm vernier / | 21/08/2014

à jm vernier

> Oui, sur le communisme idéal imaginaire. C'est l'idée de l'excellent film 'Good bye Lenin' de Wolfgang Becker (2003) : afin d'éviter un nouvel infarctus à une Berlinoise de l'Est sortie d'un coma en juin 1990 après la chute du Mur, son fils lui organise tout un décor pour lui faire croire que la RDA existe encore, devenue un paradis de tolérance et de prospérité.
Les chantres de "la droite protectrice de la famille et de l'identité nationale" me font penser à ce film. Ils sont dans la situation des vieux "communistes à visage humain" de la fin du siècle dernier, accrochés à un décor idéologique sans réalité.
Rester crispés sur une formule abracadabra pour donner tort à ceux qui parlent du monde réel, ce n'est pas sérieux.
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Écrit par : Perrin F. / | 21/08/2014

à JM Vernier

> Merci JM Vernier, de remettre les pendules à l'heure.
N'en déplaise à beaucoup de cathos sincères, le monde a changé depuis les années 1980, et porter sur notre monde un regard automatiquement "modérément conservateur", "parce que catholique" condamne désormais ces chrétiens à faire un grand écart spirituel et culturel avec les positions concrètes de l'Eglise sur de nombreuses questions, même si ces positions ne sont pas gravées dans le marbre.

Dans la contribution de Xavier, intéressant lieu commun souvent entendu dans certains milieux cathos, que ce: "Dieu nous apprend que notre Cité se trouve dans les Cieux et non pas ici-bas", avec les conséquences particulières qu'il semble en tirer.
Tout chrétien qui se respecte est bien évidemment plongé dans l'attente eschatologique des "Cieux nouveaux, et de la terre nouvelle" et du second avènement - définitif - du Christ,
mais il n'en sera que plus attentif à convertir toujours davantage son agir quotidien dans toutes les sphères de son existence - sans en exclure aucune - et le choix des structures auxquelles il participe, au Dieu-charité et - a minima - à ses exigences en matière de justice distributive et de respect du bien commun.

C'est précisément cette attitude de conversion permanente de notre agir concret qui participe à faire advenir ce jour ou "Dieu sera tout en tous" (et transfigurera toute réalité créée).
A la différence de la philosophie de l'histoire marxiste, le chrétien ne travaille pas à l'avènement du "paradis sur terre", mais il vit néanmoins l'exigence impérieuse de travailler à la transfiguration - concrète - des réalités terrestres.

Prétendre implicitement que notre attente eschatologique induit un désintérêt pour les réalités terrestres - les seules qui nous sont données hic et nunc -, ou autoriser une sorte de "mise entre parenthèses morale" de pans entiers de notre agir quotidien constitue ni plus ni moins un flirt avec diverses hérésies dualistes.

Certes, l'Evangile n'est bien évidemment "ni de gauche, ni de droite", mais cela n'a pas empêché le pape François d'affirmer: "je n'ai jamais été de droite" - "non sono mai stato di destra", dans la longue interview accordée à la revue jésuite 'Civilta cattolica' au cours de l'été 2013 - :-)...
Ce qui ne veut évidemment pas dire qu'il assume les errements et catastrophes générées à certaines époques par une partie significative de la "gauche historique".
Pas plus que ce n'est le cas pour les chrétiens qui ne se retrouvent pas (ou plus) du tout dans l'idéologie ou une bonne partie des "valeurs", obsessions, et style de vie concret, exprimés ou manifestés par beaucoup de catholiques se revendiquant "de droite"...

jwarren



[ PP à JW :

- Accuser toute volonté de justice sociale d'être une hérésie ("réaliser le paradis sur la terre"), c'est le sophisme de la droite libérale catho depuis le XIXe siècle. Et c'est comme ça qu'elle a fait perdre le peuple à l'Eglise, et qu'elle s'est repliée sur les beaux quartiers où elle est maintenant comme une réserve d'Indiens.

- Et cette attitude de la droite libérale catho contredit objectivement le Magistère, alors qu'elle fait métier (et parade) de super-papisme prétendu ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : jwarren / | 21/08/2014

Les commentaires sont fermés.