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20/08/2014

Marina Silva face à la "sociale-traîtresse" Dilma Rousseff et au jet-setteur Aécio Neves ?

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La militante chrétienne sera-t-elle investie candidate aujourd'hui par le parti socialiste du Brésil ?

 


On saura cette nuit si le Parti socialiste du Brésil (PSB) a su s'élever au dessus des crispations antireligieuses en choisissant Marina Silva pour la présidentielle. C'est en tout cas ce que craignent les candidats du big business : la présidente sortante Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT), et le politicien jetset Aécio Neves (centre-droit libéral). Face à Marina Silva, M. Neves serait éliminé au premier tour. Et Mme Rousseff en danger au second... 

L'un et l'autre fourbissent donc leur arme commune, qui consiste à accuser Marina Silva d' « entraver la croissance économique au nom de l'environnement » : autrement dit, on lui reproche de combattre la déforestation suicidaire de l'Amazonie et le recul des cultures vivrières (rognées au profit de l'agro-industrie d'exportation, éthanol etc).

Sans trop le dire, on lui reproche aussi son combat pour que soient tenues les promesses faites aux mal-logés, aux paysans sans terre et à toutes les victimes sociales des reniements des gouvernants PT.

Pour voiler ces reniements, Mme Rousseff utilise aussi une diversion que les Français ont subie en 2013 : appuyée par le LGBT de l'hémisphère Nord (p. ex. ici), elle fait reprocher à la chrétienne d'avoir désapprouvé le mariage gay, instauré sans vote du Parlement. On voit ainsi fonctionner au Brésil le pool bigbusiness-LGBT à l'oeuvre dans le monde.

brésil,christianisme

Neves et Rousseff, qui sont deux grands bourgeois, se trouvent désarçonnés face à une Marina Silva issue du prolétariat et capable de capter à la fois le vote des anti-PT de toujours, celui des déçus récents du PT, celui des « trahis du PT » qui se mobilisent dans la rue depuis un an, et celui des chrétiens pro-vie protestants et catholiques (très nombreux au Brésil). D'où l'impact d'une candidature Marina, mesuré par les sondages de cette semaine.

Mais Rousseff et Neves ont un atout, leur domination médiatique ; et un espoir, celui de voir le PSB ne pas oser investir la chrétienne – ou, s'il l'investit à reculons, ne pas la soutenir ensuite. Car les politiciens socialistes connaissent l'intention de Marina Silva : voler de ses propres ailes dès que possible...

 

NB – Le Brésil joue un rôle grandissant sur la scène internationale. Et Marina Silva, sur cette scène, est le seul exemple de combattante pro-vie dans une bataille politique au plus haut niveau... Or Marina est à gauche de la gauche, et son combat pro-vie est un volet de son combat contre le « système économique inhumain » (dirait le pape François) qui mutile à la fois l'homme et la nature ! Que ce système soit intrinsèquement lié à la culture de mort, François – après Benoît XVI et Jean-Paul II – vient encore de le rappeler en Corée. Mais cet aspect de son enseignement est gommé par une fraction du milieu catho français, qui n'admet pas l'ombre d'une critique envers le casino financier... Et je reçois au sujet de Marina Silva des messages frémissants, dans le genre : « alors il y a des rouges aussi chez les évangéliques qu'on croyait soutiens de la libre entreprise » ?

 

 

Commentaires

CHEZ NOUS

> Faciles à tracer chez nous : ceux qui ont fait silence sur le livre de Gaultier Bès.
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Écrit par : Quiniou / | 20/08/2014

ESPOIR

> Qu'une chrétienne pro-vie affichée soit en mesure de briguer l'investiture d'un PS dans un très grand Etat du monde, c'est un espoir de grand changement.
La droite n'a pas le monopole de l'engagement des chrétiens.
La gauche est plus légitime du point de vue chrétien, si elle rompt avec les mœurs dégradantes du monde libéral de l'hémisphère Nord.
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Écrit par : marie-paule / | 20/08/2014

Les commentaires sont fermés.