20/06/2014
'Nos limites – Pour une écologie intégrale' : un livre de Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Rokvam
Le livre qui fait bouger les lignes, écrit par trois jeunes Veilleurs ! J'en parlerai à fond la semaine prochaine, mais voici déjà ma chronique de Radio Espérance à son sujet :
<< Bonjour à tous. Cet été, vous allez faire comme moi : lire le genre de chose qui distraient le citoyen fatigué. Mais sans doute aussi, lire au moins un livre d'idées : le genre de choses qui apportent, au citoyen soucieux, des éléments pour sa réflexion.
Alors, là, je vous conseille un ouvrage. Il est essentiel. Il est court : 110 pages. Il n'est pas cher : 3,95 euros. Il est édité par le Centurion. L'auteur de ce livre est un garçon de 25 ans nommé Gaultier Bès, normalien, agrégé et professeur de lycée à Lyon ; Gaultier Bès est aussi l'un des fondateurs et l'un des co-animateurs de ce mouvement inédit qui s'appelle Les Veilleurs : mouvement né des grandes manifestations de 2013 et dont la plupart des membres travaillent à ouvrir des horizons nouveaux.
Le livre est d'ailleurs écrit à trois : les deux autres auteurs sont Marianne Durano, 22 ans, qui étudie la philosophie à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon ; et Axel Norgaard Rokvam, qui est relieur à Paris. Marianne et Axel sont eux aussi parmi les initiateurs du mouvement des Veilleurs.
Le livre de Gaultier Bès que je vous recommande à tous, s'intitule : Nos limites. Son sous-titre est : Pour une écologie intégrale. Autant dire qu'il traite de tous les problèmes brûlants, en cherchant à comprendre en quoi tous ces problèmes ont des points communs... En gros : il s'agit de comprendre que tout ce qui nous préoccupe en ce moment, dans des domaines très différents, de la morale familiale aux crises sociales, de l'impasse économique au désarroi culturel, tout cela s'explique par un véritable dérapage de civilisation.
Pourquoi ce dérapage ? Comment ne pas être dupe de la pensée unique dans laquelle notre classe politique et médiatique continue à tourner en rond ? Mais aussi, comment ne pas nous replier sur des bastions illusoires, au risque de nous racornir sur des préjugés de milieu ou de petits groupes ? J'ajouterai, en tant que catholique, que ce repli serait le contraire de ce que nous demande le Christ à la fin de l'Evangile, donc le contraire de ce que nous demandent les papes et notamment le pape François, qui nous enjoint de « sortir » pour aller, dit-il, « vers les périphéries »... Périphéries où nos frères incroyants souffrent et se débattent eux aussi, dans tous les domaines de la crise de civilisation.
Et surtout : quelle issue trouver à cette crise de civilisation ? Quelles raisons concrètes, quelles raisons d'espoir humain s'offrent à nous ? A quels préjugés devons-nous renoncer ? Quelles solidarités nouvelles pouvons-nous découvrir ? Quelles leçons nous apportent les événements actuels ? Le livre de Gaultier, Marianne et Axel nous ouvre des perspectives auxquelles le public catho n'est pas toujours habitué, mais que le lecteur attentif de l'exhortation apostolique La joie de l'Evangile reconnaîtra comme siennes : et que le Français ou la Française étrangers à la foi chrétienne reconnaîtront tout autant comme leurs, parce que ce sont les perspectives de la condition humaine.
L'écologie « intégrale » dont nous parlent ces trois jeunes gens remarquables, c'est comprendre que l'homme fait partie du monde dont il est responsable ; que ce qui blesse la nature blesse forcément l'homme ; et qu'il est urgent de concevoir un nouveau modèle de civilisation dans lequel l'homme redevenu responsable cesserait de se laisser blesser (et de laisser blesser la nature sans laquelle il ne peut vivre) par une machinerie économique devenue folle. Un modèle mettant l'homme au centre, mais un homme devenu responsable : sur ce programme tous peuvent s'accorder. Je vous redonne le titre du livre : Nos limites. Son sous-titre est : Pour une écologie intégrale. Aux éditions du Centurion !
À la semaine prochaine. >>
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