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19/01/2014

Dans le 'New York Times', l'économiste Paul Krugman ridiculise le conformisme libéral de François Hollande

Conformisme que la presse parisienne salue pourtant  (avec enthousiasme) sous le nom de "virage" ! ...comme si Hollande avait jamais été autre chose que libéral :

 


<< ...Hollande annonce son intention de réduire les impôts des entreprises tout en coupant (sans précisions) les dépenses pour compenser ce coût, déclarant "il nous faut agir sur l’offre", et encore un peu plus loin, déclarant que "c’est l’offre qui crée la demande". Houla ! Voilà qui fait écho, presque mot pour mot, à une théorie fallacieuse (aujourd’hui abandonnée) connue sous le nom de ''Loi de Say'' : l’affirmation selon laquelle il n'y a pas de risque de demande trop faible, parce que les gens doivent bien dépenser leur argent dans quelque chose... Cela n’est simplement pas vrai, et ça l’est encore moins, dans les faits, au début de 2014. Toutes les preuves attestent du fait que la France déborde de ressources productives, à la fois en main-d'œuvre et en capital, qui restent assises à ne rien faire parce que la demande est inadaptée. Pour s’en convaincre, un seul regard à l’inflation suffit, puisqu’elle baisse rapidement. En effet, la France et l’Europe toute entière se rapprochent dangereusement d’une déflation à la japonaise.

Que veut donc dire le fait qu’Hollande ait choisi ce moment-là pour adopter cette doctrine qui a perdu de sa crédibilité ? C’est le signe de l’échec du centre gauche français. Pendant quatre ans, l’Europe a été sous la coupe de la fièvre de l’austérité, avec des résultats largement désastreux ; il est révélateur que le léger rebond actuel soit annoncé comme si c’était un triomphe politique. Etant donnée la dureté infligée par ces mesures, l’on se serait attendu à ce que les politiques de centre gauche réclament avec acharnement un changement de cap. Pourtant, partout en Europe le centre gauche a, au mieux (comme en Grande- Bretagne par exemple) fait de faibles critiques, à demi-mots, et le plus souvent s’est contenté de grincer des dents et de se soumettre. Lorsque Hollande est devenu le président de la seconde économie de la zone euro, certains d’entre nous ont espéré qu’il pourrait faire une différence. Au lieu de ça, il est tombé dans la soumission habituelle : une posture qui se transforme aujourd’hui en effondrement mental. Et la seconde dépression de l’Europe continue... >>

 

Paul Krugman,  NYT,  17/01.





Commentaires

BIEN PEU

> Bien peu de voix comme celle de Krugman de ce côté-ci de l'océan. Joie des médias devant le "virage social-libéral" : qui n'est pas social du tout mais les médias et leurs annonceurs s'en fichent.
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Écrit par : alain provost / | 20/01/2014

LIBERALISME TOTALITAIRE

> Relire d'urgence "La dérive totalitaire du libéralisme", de Michel Schooyans (Mame-Emmanuel) !
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Écrit par : luça / | 20/01/2014

Pour une traduction du texte intégral :

> http://maghnord.com/2014/01/17/scandale-en-france-par-paul-krugman/
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Écrit par : Blaise / | 20/01/2014

SCHOOYANS

> Cet ouvrage de Mgr Schooyans est précédé d'une lettre écrite de la main même de Jean-Paul II.
Et oui.
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Écrit par : PMalo / | 20/01/2014

KRUGMAN

> Quelqu'un qui a appelé à la création de la bulle immobilière qui a causé la crise est-il crédible?
http://www.institutcoppet.org/2013/12/18/lappel-de-krugman-en-faveur-dune-bulle-immobiliere-par-daniel-j-sanchez/
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Écrit par : V. Vodarevski / | 20/01/2014

> d'abord c'est moins clair que ce qu'affirme ce risible et archaïque think tank ultralibéral, et ensuite sont encore moins crédibles les économistes néolibéraux qui, eux, ont plongé le monde dans le chaos.
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Écrit par : churubusco / | 21/01/2014

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