Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/01/2014

Ubuesque : Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Louis Borloo font semblant de croire que la loi Veil est en danger 

 arrobe-ubu.jpg

...alors que les députés entreprennent de l'élargir :

 


 

Najat Vallaud-Belkacem, après le succès médiatique de la Marche pour la vie d'hier : « On voit bien autour de nous que les tentations de régression en matière d’IVG sont très présentes...»

 

Jean-Louis Borloo, sur la même ligne : « Il faut être extrêmement attentifs à toute forme de régression par rapport à la loi Veil, qui est une avancée extraordinaire...»  Etc.

 

Mais non. Sauf chez les chrétiens convaincus, rien « autour de nous » ne met en cause la loi Veil. La quasi-totalité de la gauche et de la droite – lepénistes compris – jugent inconcevable l'idée de revenir sur cette loi. Les députés entreprennent même (à partir d'aujourd'hui) de modifier radicalement la philosophie du texte en supprimant la clause de « situation de détresse » [*], alignant ainsi le droit sur le fait !

 

Ainsi personne ne croit que la loi soit réellement menacée : d'où l'échec de la contre-manifestation de défense de l'IVG, place d'Italie, qui n'a réuni qu'une poignée de militant-e-s dont les cris manquaient de vraisemblance.

 

Si l'accès à l'IVG se heurte à des difficultés ici ou là, c'est – d'après le personnel hospitalier – du fait de  certains chirurgiens qui ne souhaitent plus pratiquer l'intervention... De leur part cette évolution n'est pas une question  d'idées (puisqu'ils pratiquaient l'IVG jusqu'à présent), mais une question de sensibilité personnelle ; leur en faire procès serait une intrusion. C'est pourquoi des militant-e-s préfèrent imaginer un danger  législatif « réactionnaire » qui menacerait la loi Veil. Chez eux c'est un fantasme. Mais chez Mme Vallaud-Belkacem et M. Borloo, c'est un mensonge d'Ubu.

 

 

__________

[*] qui était un scrupule « ridicule », a dit Joëlle Brunerie-Kauffman hier soir sur BFM, parmi une série de déclarations particulièrement brutales.

 

 

11:30 Publié dans Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : ivg

Commentaires

REFUS D'ASSUMER

> « IVG... » On le voit bien, Najat Vallaud-Belkacem elle-même est torturée par la mauvaise conscience : elle se contente de prononcer le sigle plutôt que l'expression complète qui, pourtant, n'est qu'un euphémisme! ce n'est pas l'enfant qu'on « interrompt » mais la grossesse!

Vallaud-Belkacem n'est pas seule à chercher à éluder la réalité de l'avortement : on a pu entendre à la radio une intervenante proclamer le droit des femmes « d'avoir ou non un enfant »; comme si l'enjeu du débat était d'« avoir » ou de « ne pas avoir »; comme si, pour exercer cette liberté, tous les moyens s'équivalaient.

Il y a là un désir d'occultation honteuse; un refus d'assumer ce qu'on promeut par ailleurs.
______

Écrit par : Blaise / | 20/01/2014

PAS CLAIR ?

> Poignée de militants hier? En service par ailleurs, je n'ai hélas pas pu m'y rendre, mais 16 à 40000 c'est plus qu'une poignée. Il y a avait la présence de Mgr Cattenoz, le soutien de bien d'autres, y compris celui de....Rome.

http://enmarchepourlavie.fr/message-du-pape-francois

En fait, le grand soucis de la clique politicienne est d'étouffer non seulement toute clause de conscience et toute information.


PH


[ PP à PH - Vous lisez mal. Il s'agit de la CONTRE-manifestation : celle qui était CONTRE la manifestation ! Ca me semblait pourtant clair. Je vais ajouter quelque chose, alors... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 20/01/2014

DEPASSEE

> "loi Veil ?" Mais il y a longtemps que la loi Veil a été dépassée.
Beaucoup des manifestant d'hier seraient heureux d'un retour à la loi Veil.
D'autant que, est-ce une légende urbaine, j'avais entendu dire que la loi Veil comportait un volet pour aider les femmes qui voudraient un enfant non voulu. Mais faute de budget le décret comportant ce texte n'aurait jamais été signé ?
______

Écrit par : franz / | 20/01/2014

"I.V.G."

> Interruption Volontaire de Grossese.
Une chose interrompue peut être reprise. Donc le terme interruption est inaproprié. Un terme plus correct (sémantiquement évidemment pas politiquement) serait S.V.G. Suppression Volontaire de Grossese.
Avortement est plus exact dans la mesure effectivement quelque qui est avorter ne va pas son terme. MAIS il faudrait préciser de quoi l'on parle là encore le terme mais du flou autour de l'action; à minima il faudrait dire : avortement de foetus.
"Mal nommer les choses , c'est participer au malheur du monde." A.Camus
______

Écrit par : franz / | 20/01/2014

ATTALI L'A EXPLIQUÉ

> L'affaiblissement progressif de la loi conduit tout droit, parallèlement, à l'euthanasie et au suicide assisté plutôt qu'à l'aide des personnes en détresse ou aux soins palliatifs.
D'ailleurs, selon un grand prophète contemporain, les conséquences d'un "heureux" cocktail de logique socialiste et de société capitaliste sont inéluctables :

« l'euthanasie sera un des instruments esentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c'est la liberté et la liberté fondamentale c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d'éliminer la vie lorsqu'elle sera trop insupportables ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l'euthanasie, qu'elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. » (Extrait de l'interview de Mr Jacques Attali dans L'Avenir de la vie, Michel Salomon, Segher éd. pp. 274-275)."
______

Écrit par : Isabelle / | 20/01/2014

> Ah oui, pardon, j'ai mal lu !
______

Écrit par : Pierre Huet / | 20/01/2014

QUESTIONS

> Fœtus non avorté qui promeut l’avortement, heureusement pour toi que l’on ne t’a
pas écouté avant ta naissance, tu l’as échappé belle. Il y aurait donc d’après toi des fœtus « qui seraient plus égaux que d’autres », en particulier celui que tu fus et qui a bénéficié de tant de soins et d’amour pour devenir ce que tu es aujourd’hui : une personne adulte bien en vue dans la société, avec une belle carrière professionnelle rémunératrice et une bien jolie famille.
Comment peux-tu préférer la solution expéditive et finale de l’élimination à une prise en charge adaptée, par la collectivité, des difficultés. Elimination dont tu te préserves des détails, tu préfères rester dans les concepts, tu sais que cela se passe dans une salle blanche ; tu te doutes bien que ce doit être terrible mais la peur du réel que tu pressens t’assailles, va donc voir une vidéo et le démembrement affreux de ce petit corps humain, qui est semblable à ce que le tiens fut il y a bien longtemps. Pourquoi n’as-tu pas le courage d’assumer en allant visionner jusqu’au bout une vidéo sur un avortement ? Aurais-tu peur de ta conscience, de t’effondrer en vomissant au vu de ce spectacle horrible qui se passe si loin, en salle blanche ?
Tu penses que peut-être une sollicitude particulière serait trop compliquée à mettre en œuvre et trop onéreuse pour une société, surtout si en plus elle est « libérale avancée » ! Quelle triste ingratitude.
______

Écrit par : jean / | 20/01/2014

J'avais compris comme Pierre Huet…

> C'est la réaction de Blaise qui m'interpelle :
"« IVG... » On le voit bien, Najat Vallaud-Belkacem elle-même est torturée par la mauvaise conscience".

La mauvaise conscience de qui ? J'ignore les convictions religieuses de Najat Vallaud-Belkacem, mais assurément, elle n'est pas catholique. Seule de toutes les confessions monothéistes (avec l'évangélisme maximaliste) le catholicisme a cette approche de l'avortement, allant jusqu'à ne pas vouloir l'envisager en cas de viol. Je crois que la concience de Najat Vallaud-Belkacem la tourmenterait si elle allait dans le sens de ce qui peut accroître la douleur et la difficulté des femmes en cas de grossesse non désirée. Mais là, je m'arrête : parler à la place de la conscience d'autrui est une intrusion inupportable.

Je crois que là on touche un point, hélas, essentiel : avec l'avortement, on sent que les catholiques ne peuvent admettre qu'on voie le monde, la vie, le corps autrement…qu'en catholique.
______

Écrit par : Haglund / | 20/01/2014

DEUX HUMANISMES

> je crois que des débats comme celui-ci sont 'loccasion de mettre en lumière les différences fondamentales entre deux humanismes: l'humanisme athée et l'humanisme du divinisé.
Et comme la lumière se détachera ainsi d'autant mieux de l'ombre qu'elle sera en décalage croissant avec cette dernière , les uns ou les autres pourront d'autant mieux discerner le chemin, la vérité, la vie.
______

Écrit par : christophe b / | 20/01/2014

@ Haglund

> Au moins un point d'accord: nous lisons trop vite!
______

Écrit par : Pierre Huet / | 20/01/2014

EN RÉALITÉ ?

> J'ai entendu parler de cette manifestation pro- avortement. Elle a réuni une centaine de participants selon Le Monde et mes souvenirs. Elle a aussi donné lieu à une centaine d'articles, un par participant.

Je crois que vous ratez quelque chose d'important. Pour Borloo et Belkacem, la réalité de la menace n'a aucune importance. Elle est créée pour les besoins de la cause. Il s'agit de délégitimer toute opposition à cette nouvelle mouture de la loi sur l'avortement. Vu le ton de la citation, je vois assez venir des accusations de fascisme et d'antisémitisme à l'encontre des opposants éventuels à cette loi. Ils sont le progrès et nous sommes la réaction.

Ils ont donc le droit de nous insulter et de nous humilier. Allez voir les Femen ! Celle qui a simulé un avortement du Christ est toujours en garde à vue ? Je pense que non et qu'elle va s'en tirer sans une égratignure. Elle représente le progrès.

Nous représentons la réaction. Donc, toute résistance de notre part sera vu comme une résistance au progrès, à la civilisation, à la liberté et j'en passe. Cela sera vu comme un trouble à la paix publique et une diffusion de messages de haine. Hop ! A la trappe tout ça ! Avant tout débat, nous sommes déjà une "forme de régression" contre laquelle "il faut être extrêmement attentif". Si jamais il prend de l'ampleur nous serons des fascistes et des antisémites.

Le bilan de Mr Hollande s'annonce sociétal. La droite ramassera les lois économiques qu'il a fait passer en catimini de ses avancées sociales et elle pourra s'enorgueillir de ses succès économiques. Nous pourrons assister à de grandes réjouissances sur l'énormité des succès de notre société.
______

Écrit par : DidierF / | 20/01/2014

HAMMOURABI

> Dans la mesure où les Babyloniens interdisaient l'avortement 1750 ans avant JC, on se demande en quoi c'est catho de ne pas être pour.

Code Hammourabi ainsi que la législation romaine et d'autres.

C'est anthropologique : l'humanité dépend-elle du stade de développement ?
le droit de vivre dépend-il du désir des autres ?
de l'agenda de la mère ?
du caractère criminel ou non de la conception ?
ça se voit sur sa gueule qu'un bébé est issu d'un viol ?
à quoi ?
c'est quoi la marque ?

Un pro avortement en cas de trisomie est-il capable d'aller voir un trisomique et de lui dire : "ça vaudrait mieux que tu sois mort. Ta vie est nulle."
ça choque ? pourquoi ? après tout, un pro avortement qui fait ça c'est un pro avortement qui s'assume.
Est-il capable d'aller voir les parents et de leur dire : "c'est nul ce que vous avez fait, vous n'avez pas choisi ce qu'il fallait, maintenant votre gosse, il faut supporter sa gueule."

La maladie diminue-t-elle la valeurs de la vie ?
Qui décide de la valeurs de la vie d'un autre ?
Si l'on reconnait le droit d'avorter pour maladie parce que l'enfant sera malheureux car rejeté par la société, alors on est pour l'avortement d'un enfant métis ou demi juif dans une société raciste ou antisémite.

L'ADN de l'embryon change t-il ? devient-il de l'ADN humain au bout de quelques semaines ? combien ?
d'ailleurs peut-on "devenir humain" ?
si ce n'est pas dès la conception, quand ?
et pourquoi ?

- Il y a un délai pour pratiquer l'avortement, au delà du délai on considère que c'est un infanticide.
Donc si tel jour à minuit, le délai est passé, qu'est-ce qui fait qu'on a affaire à un humain et pas avant ?
qu'est-ce qui s'est passé à minuit ?

Ce délai est en général de 12 semaines mais c'est 22 aux Pays-Bas et 24 en Grande Bretagne : donc on devient humain plus tard en Grande Bretagne ?

ça tient pas debout.
Il vaudrait mieux avouer qu'on sait que l'embryon est un humain (c'est quoi sinon ?) mais qu'on veut faire ce qui nous plait y compris disposer de la vie des autres.
Qu'on n'a aucune estime pour l'humanité au point de ne m^me pas envisager que celle-ci change, accueille l'autre, le faible, le différent.

Celui qui se dit progressiste alors qu'il prône l'exclusion au lieu de l'accueil, la mort au lieu de la vie, en un mot le pire au lieu de la confiance dans les capacités de l'homme est un menteur.
______

Écrit par : E Levavasseur / | 20/01/2014

Cher Patrice,

> je pense comme vous que personne n'est dupe de ces alarmes injustifiées, NVB moins que les autres. Ce n'est qu'une posture destinée entre autres à maintenir la haine du "catholique réactionnaire".
Cela dit, je perçois un autre type d'inquiétude chez les politiciens (y compris au Parlement Européen).
On a vu la Manif pour Tous, les Veilleurs ou les Sentinelles faire des petits en Italie, en Espagne, en Belgique, en Croatie, on voit maintenant les manifestants de la Marche pour la Vie acclamer l'Espagne, bref il se crée une coalition involontaire et bizarre entre les peuples européens qui échappe totalement à leur contrôle.
Ca ne leur plaît pas du tout...

Si je puis me permettre une demande, pitié, pas de militant-e-s sur votre blog, juste du bon français, militants ira très bien pour parler des hommes et des femmes ! Ou alors, c'était ironique et je m'excuse platement de cette remarque ! ;)
______

Écrit par : Isabelle Lagrange / | 20/01/2014

@ Haglund,

> Je constate, c'est tout. Et de ce constat je tire quelques conclusions d'ordre psychologique.

Mais je suis conscient, bien sûr, que dans notre société où les critères de ce qui est bien et mal se font majoritairement (en tout cas parmi l'intelligentsia) en termes d'utilité, d'efficience et de profit, la conscience morale est hélas! assoupie.
Comment prendre la défense de personnes encore inaccomplies dans leur être, faibles et dépendantes d'autrui?
Un libéral formé à l'école utilitariste répondra : avortez! euthanasiez-le! coupez l'aide sociale! Mais le chrétien garde à l'esprit la Parole du Christ; il sait qu'autrui est l'image de Dieu, quel que soit son état physique. La charité n'est pas réservée à quelques-uns seulement.

Bentham, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, voyez-vous. Et je ne suis pas convaincu que l'avènement du néolibéralisme signe la fin de l'histoire.

Les chrétiens ne sont pas les seuls à penser ainsi, d'ailleurs. Beaucoup d'athées et d'agnostiques seraient prêts à reconnaître l'éminente dignité de chaque personne individuelle, indépendamment de ses capacités actuelles et de ses actes passés; beaucoup aussi, même lorsqu'ils s'y résignent, considèrent que l'avortement est un drame irréparable. Décider de mettre un terme à la vie de quelqu'un, même si vous le méprisez, ce n'est jamais une partie de plaisir! Simone Veil, d'ailleurs, malgré son athéisme, reconnaît dans la loi qui porte son nom, « le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. » et précise : « Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi. » De même, le bouddhisme s'oppose au principe de l'avortement, Matthieu Ricard l'a rappelé dans un de ses livres.
______

Écrit par : Blaise / | 20/01/2014

HUMAIN

> En quoi demander le droit à la vie pour tous est-il "catholique"? Ce ne serait pas juste... humain?

Ninelene


[ PP à N. - Si, bien sûr. Mais :
a) les catholiques sont à peu près seuls à tenir ce créneau
b) parce que la définition de "l'humain", ces temps-ci, est réduite à rien : n'est implicitement reconnu comme "humain" que le système de pulsions de l'individu consommateur jeune et en bonne santé... Les autres peuvent disparaître, et l'alliance pouvoirs publics / intérêts privés s'y emploiera de plus en plus. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ninelene / | 20/01/2014

@ E. Levavasseur

> Plus ça va, plus il y a une chose qui m'étonne : comment se fait-il que notre société, qui a largement intégré une totale inversion des valeurs, ne sombre pas dans le chaos ? Pour moi, cela tient du miracle… Ou alors n'est-ce qu'une apparence (je travaille à Paris, où globalement "tout est tranquille" peut-être est-ce que ça fausse ma perception des choses) ?
______

Écrit par : Feld / | 20/01/2014

DETAILS

> Un dicton populaire affirme que le diable se niche dans les détails...
Aussi, je me permets de rappeler que le genre neutre N'EXISTE PAS dans les langues latines.
Donc, écrire les "militant-e-s " pour désigner un groupe comprenant de militants et des miltantes est une faute linguistique.
Qui démontre que l'idéologie du genre continue, inconsciemment, son travail de sape, ici de notre langue.
Pour désigner un groupe comprenant des éléments de genre masculin, et d'autres de genre féminins, on utilise, dans les langues latines ( et celtiques ), le masculin.

Ardwenn


[ PP à Ardwenn - Vous avez superbement raison. Mais l'emploi de cette tournure, typique du milieu dont je parlais, était une ironie. L'ironie existe dans les langues latines (et celtiques). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ardwenn / | 21/01/2014

@ Feld

> il y a plusieurs France.
la plupart des gens quand on discute avec eux sont d'accord pour condamner ses errances. Pas dès le début mais au bout d'un temps.
Il y a la France médiatique, qui d'ailleurs n'est plus très "française" de culture ou de préoccupation puisqu'elle est individualiste, qui croit représenter tout le monde, qui croit être populaire (ds les deux sens du terme) et puis ceux qui connaissent la vie et se débrouillent.

Quand les Français se sont mis sous la protection de la Vierge Marie, ils l'ont fait pour toujours, pour eux et leurs enfants, pour la France de leur temps et la France à venir.
Les Français l'ont peut-être oublié mais Marie, elle, l'a pris très au sérieux et tient son engagement.
et au ciel, il y a des milliasses de gens qui prient pour nous.
C'est comme en rugby, il y a un pack qui pousse derrière "allez les petits !"

@ Ninelène et PP

> en tous cas, on ne pourra pas parler des "silences des cathos" sur l'avortement !
______

Écrit par : E Levavasseur / | 21/01/2014

@ Blaise :

> je vous lis régulièrement, et c'est pour cela que votre prose me paraît exemplaire des impasses dans lesquelles sont bloqués non le catholicisme, mais les catholiques — et je laisse de côté les tradis…UNE impasse essentielle, en gros : l'entre soi. Celui de paroisses raréfiées n'est au fond que la conséquence d'un état d'esprit.
L'entre soi commence dans les tête; quand on creuse bien, il y a une véritable impossibilité à concevoir qu'il existe des morales totalement valides et cohérentes en dehors du christianisme (on ne peut plus s'offrir le luxe de se limiter au seul catholicisme). Tout au plus faites vous un effort pour trouver quelques éléments de salut dans d'autres religions, avec au coeur la grande crainte du relativisme. En dehors de cela…
D'où une vision assez surprenante de ce monde, dans lequel pourtant vous vivez, dont vous faites partie…Sur ce blog, par exemple, il n'y a au fond que vous — et les ultralibéraux ! Le fait (j'en connais beaucoup d'exemples) que l'on soit foncièrement attaché au respect absolu des plus faibles ET qu'on ne considère pas qu'un embryon soit une personne — ça ne peut pas "rentrer" ! Qu'on dise qu'on n'y adhère pas, c'est bien normal pour un catholique. Mais on sent là une impossibité beaucoup plus violente, dirais-je, l'impossibilité de se considérer comme UNE religion, UNE confession, UNE vision du monde parmi les autres…celle qu'on préfère, bien sûr, mais en se souvenant toujours qu'elle est parmi les autres. En fait, ce qui resurgit toujours à ce moment, c'est la formule de Ninilele, pour ce qui concerne l'avortement :
" En quoi demander le droit à la vie pour tous est-il "catholique"? Ce ne serait pas juste... humain?" Ce rêve…Que vraiment TOUS voient le monde en catholiques.
Pourtant, il est aisé de voir qu'aucune civilisation n'a jamais mis l'avortement sur le même pied qu'un meurtre…Je crois que ce que les catholiques n'arrivent pas à encaisser, ici, c'est l'existence d'Autrui — de l'Autre moral, éthique, éventuellement spirituel, celui qui ne pense pas comme eux. L'Autre qu'ils croisent pourtant tous les jours et pour qui un avortement est une épreuve, et non un crime. La violence très grande des propos tient à cela, à mon avis : sur la question de l'avortement se cristallise le problème (non réglé) de la place faite à autrui, à ce qu'il pense, à ce qu'il croit — à la grande peur du relativisme.
Ainsi, Levavasseur (toi, tu as le mérite de dire les choses clairement), un problème non réglé est celui d'admettre que la France compte aujourd'hui nombre de citoyens qui ne se sentent pas engagés par le voeu fait à la Vierge, parce qu'ils ne croient pas en elle. Catholique et français — non, ce n'est pas automatique.
Il est intéressant sur ce blog (à par le fait de pouvoir s'exprimer plus longuement que sur twitter, ça, c'est bien vrai) de voir que dès qu'on fait l'effort de sortir de la vision du catholique traditionnel (votre exigence de justice sociale, vous le savez, n'est pas très répandu dans les paroisses…) l'anathème retrouve très vite sa fonction : sus à l'ultra libéral — ou à l'ultra libéralisme, si vous voulez. Il est partout, explique tout. Là encore, c'est si serré, implacable, systématique, et parfois, disons le, énorme, que vous risquez (à part moi, qui ai trop de boulot cet après midi et demain pour beaucoup intervenir, et qui suis une bien petite incarnation de l'altérité) de vous retrouver entre vous, et malgré votre accueil sans restrictions, un peu seuls…

Haglund


[ PP H.
- Haglund, Haglund ! en venir à défendre l'indéfendable (l'ultralibéralisme) pour le seul plaisir de nous fustiger ! comme c'est dommage...
Et ne me faites pas croire que vous ignorez que sept cathos français sur dix croient que l'ultralibéralisme c'est sympa puisque "le gauchisme" (?) est contre... Leur donner raison à eux, pour pouvoir nous donner tort à nous, est un système un peu court et qui me surprend de votre part.
A moins que vous ne soyez véritablement en désaccord avec la critique de l'ultralibéralisme, auquel cas vous me décevriez encore plus - et vous vous retrouveriez en compagnie de sacrés bredins.
Haglund, Haglund, quel dommage ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Haglund / | 21/01/2014

@ PP

> Damnède. J'aurais dû m'en douter. Me voilà rouge de confusion...Il me faudra me méfier de ma méfiance...
______

Écrit par : Ardwenn / | 21/01/2014

@ Haglund

> Il existe une morale utilitariste avec ses critères propres du bien et du mal, de l'évaluation de la personne humaine en termes de capacités, je vous rejoins tout-à-fait sur ce point.
Mais les morales disponibles restent limitées sous nos latitudes : en France, par exemple, personne ne justifie l'infanticide en prétextant que l'authentique filiation de l'enfant serait surnaturelle ou animale.
______

Écrit par : Blaise / | 21/01/2014

à PP :

> je pense plutôt que haglund tout en critiquant l'ultra-libéralisme économique explique que le libéralisme en matière de mœurs a aussi permis dans d'autres domaines des avancées positives .
Pour ma part , je pense être plus critique mais en même temps sur le libéralisme culturel je pense que la situation des femmes a évolué très positivement ces 40 dernières années ( tout en étant très partagé sur l'avortement ).
Je ne pense pas pour autant être un affreux ultra-libéral et je me considère toujours comme catholique.
______

Écrit par : chrétien de gauche / | 21/01/2014

WENN MEIN HERZ

> Plunkett, Plunkett !
(vous conviendrez que ni votre patronyme ni le mien n'auraient été de nature à inspirer le psalmiste…)
a) trop tard ! J'avais lu pour le PCF ! Et votre impressionnante connaissance de sa "grande époque" me confirme dans un soupçon. Vous avez mené alors une double vie…
b) votre duplicité fait ma joie, mais je vais comme d'habitude vous prendre au mot. Votre propos illustre parfaitement ce que je disais : TOUT passe pour vous à la moulinette de l'ultralibéralisme économique et social — y compris le sociétal. Or celui ci relève manifestement de l'autre libéralisme, celui que vous vous obstinez à ne pas interroger, en prétendant que les deux ne font qu'un. Obstination bien compréhensible, car le fragile (et très attachant) équilibre qui règne sur votre blog entre vieux briscards anti-républicains et gauchos chevelus n'y résisterait pas. je dirais qu'il y a quelque chose de forcené (si vous n'y mettiez tant de malice) dans l'attribution de la maîtrise de la fécondité comme des lois sur l'IVG comme des lois sur la fin de vie — comme de tout ce qui déplait à L'Eglise, à la marchandisation du monde.
Non. Ils doivent tout à la Déclaration des droits de l'Homme de 1789, puis de 1945; à la séparation des pouvoirs; à l'émergence de l'individu moderne, bref, à tout ce qui est familier à l'admirateur de Toqueville que vous êtes.
Sérieusement, tous les anti-libéralismes ne se valent pas. La France en a connu un, en son temps : il s'appelait le pétainisme. Nous savons aujourd'hui ce qu'il valait. Attention donc à clarifier à temps le concept.

Pour la conscience politique…je connais votre parcours. Votre conversion a fait de l'homme de droite que vous étiez un catholique décroissant. Ç'est une métamorphose (sans rire) miraculeuse. Le miracle n'est pas allé jusqu'à faire de vous un homme de gauche.

Plunkett ! Plunkett !
…quel dommage !

H.


[ PP à H. :
- Vous appelez "duplicité" le fait de voir une connexion là où vous n'en voyez pas.
- L'unité des deux libéralismes n'est pas mon idée : c'est l'idée de la pensée sociale de l'Eglise catholique, soulignéepar Benoît XVI et François.
- Mon apostrophe suivie de la vôtre mériteraient d'être mises en musique, façon Schubert. "Wenn mein Herz im Busen spricht,.." ]
______

réponse au commentateur

Écrit par : Haglund / | 21/01/2014

EMBRYON

> Qu'est-ce qu'un embryon?
D'abord une aventure extraordinaire qui fascine les scientifiques. J'aimerais ici en ébaucher le récit balbutiant, à partir de ce que j'ai pu glaner au cours de mes lectures d'articles de vulgarisation. ('Science et Vie' par exemple: chère Haglund j'aime à aller voir au-dehors du petit monde catho, où cela trop souvent sent fort le renfermé, vous avez raison).

Nourris par le corps de madame qui se fait pour eux fleuve de vie, un ban de frétillants émissaires accoste enfin l'île tant désirée. Celle-ci ne révèle alors qu'à un mystérieux élu l'entrée du port, et le voici, seul à présent, qui pénètre le sanctuaire. O impensable! leurs coeurs deviennent très concrètement une seule chair, enlaçant leurs récits respectifs. Dans la nuée de la montagne sainte voici qu'est gravé le script d'une nouvelle histoire, absolument unique parmi la foule innombrable de la totalité des vivants, depuis les origines jusqu'à l'accomplissement des temps. Ce projet gravé comme un codex en creux, où saillent les quatre symboles de la langue première, il reste à lui donner corps!. Ce seront d'abord deux plans différents mais collés d'où sourd, au coeur de leur fusion, un troisième feuillet, comme trois images différentes substantiellement unies, reflets non pas statiques, mais où toutes les cellules dansent comme des photons,dessinant des mouvements migratoires, et la mappemonde plate devient flûte renflée, creusée de ce sillon primitif où va bientôt circuler, souffle de vie, le flux joyeux du système nerveux.
Là le sommet large où sera modelé, courbé gracieusement comme par des doigts microscopiques, poussant la glaise de l'intérieur, mains qui s'unissent enfin en prière: son visage recueilli et ouvert. Un dernier coup de l'index humecté vient souder la glaise au creux du nez, (passez votre doigt à la jointure du nez et des lèvres: on le sent toujours!)et à l'intime de la bouche.
Le grain germe qui se déploie en membres, et voici le sculpteur qui délicatement ôte des copeaux, trop plein de matière, pour libérer le corps: les palmes des doigts tombent, et je l'imagine pianiste, je vois le déroulé de sa foulée harmonieuse sur le sable mouillé..., pour l'instant il joue avec ses doigts et les porte à sa bouche en soif, déjà!!!, de découvertes.

Cette histoire-là, que je ne fais qu'ébaucher, très maladroitement et de manière très fragmentaire, comme je n'aime pas la voir s'interrompre à peine lancée! Et plus elle se déploie, depuis l'univers caché du sein maternel jusqu'aux frontières de notre monde, plus il devient manifeste qu'elle est, par sa profonde singularité et son extraordinaire complexité derrière la simplicité de l'unique, chef d'oeuvre à protéger de toutes ses forces, du début à la fin, sans omettre aucun de ses chapitres.
______

Écrit par : Anne Josnin / | 21/01/2014

@ Haglund

> Votre raisonnement sur la difficulté des catholiques à accepter "Autrui" ne tient pas la route dans la mesure où justement, la question qui est posé dans ce débat c'est justement QUI fait partie de la famille humaine. Et de fait, ce sont les catholiques qui ont la vision la plus "inclusive" puisque ce sont eux qui "incluent" dans la famille humaine le fœtus que, vous, vous voulez exclure.

Pour le reste, il n'est nullement besoin d'être catholique ou même chrétien pour défendre le droit à la vie à partir de la conception.
______

Écrit par : François Sarrazin / | 22/01/2014

@ François Sarrazin :

> je crois que je ne suis malheureusement pas la seule à ne pas bien discerner la dimension "inclusive" du catholicisme. L'état dans lequel il se retrouve aujourd'hui en Europe montre que cela en a quand même gêné plus d'un…
Et pour le droit à la vie à partir de la conception, vous savez comme moi qu'il n'est revendiqué que par des croyants, et encore, pas tous.

@ Anne Josnin.

> Très joli. Quoique ce ne soit quand même pas comme ça tous les soirs.
Et à condition de ne pas faire de ce charmant tableau un instrument de torture psychique pour une femme qui a ou qui va avorter.
______

Écrit par : Haglund / | 22/01/2014

ELLES SAVENT

> Ces femmes en pensent la même chose, ça ne les choque pas, ça leur est dur.
Elle savent que ce qui est naturel c'est la poursuite de la grossesse.
Aucune ne se lève le matin en disant "youpi, je vais me faire avorter ! me faire foutre un coup d'aspirateur dans le vagin, y'a que ça de vrai."
Evidemment, pour le savoir, il faut bien connaître ces femmes et ne pas parler qu'en théorie.
Avec le temps, elles en veulent à mort aux gens qui ne leur ont rien proposé d'autre.

L'avortement, l'euthanasie c'est en rester au désespoir : il n'y a rien d'autre à faire, la mort, le rejet triomphent.
Or l'homme est là pour construire une société où tout le monde a sa place, pas pour être un suiveur des plus forts et si cet homme est catholique alors il est révolutionnaire donc il doit d'autant plus agir pour transformer la société à l'accueil de tous.

"avorter, on peut le regretter mais c'est comme ça " disent les pro avortement, "d'ailleurs ça existe donc il faut que ça soit légal, alors..."
Ils donnent raison à : "la nature est cruelle, nous avons donc le droit de l'être aussi" Adolf Hitler

pour PP en cadeau d'anniversaire en retard :
http://www.youtube.com/watch?v=FuTsLJSMCsU
______

Écrit par : E Levavasseur / | 22/01/2014

@ Haglund

> Votre conception de qui peut prétendre à la dignité de personne humaine à part entière n'est-elle pas un peu trop restrictive, tout de même? vous reprochez à l'Evangile d'être inclusif à l'excès; en revanche, le libéralisme, dont vous vous faites l'ardente avocate, me paraît tomber dans le défaut inverse.
______

Pour ce qui concerne l'euthanasie, détrompez-vous. Nombreux sont les adhérents de l'ADMD qui, loin d'être tous catholiques, finissent par rejeter une telle pratique une fois arrivés au terme de leur vie. C'est du moins ce qui se passe lorsque ces personnes peuvent intégrer une unité de soins palliatifs. Le simple fait d'accompagner une personne qu'on aime peut aussi bouleverser sa représentation du monde, par trop implacable et désincarnée; c'est ce qui est arrivé, par exemple, à Emmanuelle Béart. Son combat contre l'euthanasie part de l'expérience vécue. C'est bien le problème du libéralisme, un système intellectuellement bien huilé, mais en profond décalage avec ce que peuvent vivre et ressentir les gens.

Et quant à l'avortement, c'est vrai que les chrétiens résistent mieux aux conséquences ultimes de l'anthropologie libérale - même quand ils adhèrent à son volet économique; mais athées et agnostiques n'adhèrent pas à tout coup aveuglément à la promotion d'un droit à l'avortement. J'ai cité l'exemple de Simone Veil, qui maintenait dans sa loi le « respect de tout être humain dès le commencement de la vie. »

Écrit par : Blaise / | 22/01/2014

@ Blaise :

> j'ai de plus en plus de mal à vous suivre…je ne crois pas avoir parlé des Evangiles, mais des catholiques, ce qui n'est pas, vous l'admettrez, exactement synonyme. Pour le libéralisme, encore une fois, si c'est le libéralisme économique, vous tombez mal. Si c'est le libéralisme politique, j'ai la faiblesse d'y tenir. Je l'ai dit sur un autre fil ici : notre pays a connu une expérience anti-libérale, le pétainisme. Je n'en ai pas de regret.

Je crois aussi que vous confondez défense du droit à mourir et projet de mourir. Savoir qu'on peut mettre fin à ses jours, qu'on ne vous contraindra pas à continuer, peut aider considérablement à vivre. Et certains choisissent, après s'être bien battu, d'en finir. Encore une fois, c'est de respect du choix du sujet qu'il s'agit, sans préjuger de ce choix.

Pour la cécité…c'est celle que vous prêtez obstinément à vos contemporains qui vous rend totalement inaudibles, si vous me passez cette métaphore un peu baroque…

Quant à ce passage là :

"Il existe une morale utilitariste avec ses critères propres du bien et du mal, de l'évaluation de la personne humaine en termes de capacités, je vous rejoins tout-à-fait sur ce point.
Mais les morales disponibles restent limitées sous nos latitudes : en France, par exemple, personne ne justifie l'infanticide en prétextant que l'authentique filiation de l'enfant serait surnaturelle ou animale."

Pouvez vous développer un peu ? Je ne comprends carrément rien.
______

Écrit par : Haglund / | 22/01/2014

Les commentaires sont fermés.