24/11/2013
Le dimanche du Christ Roi (2)
À propos d'un des textes liturgiques du jour :
Lettre de saint Paul aux Colossiens 1:12-20, Bible AELF :
<< Dans la joie, vous rendrez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né,avant toute créature : en lui tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, [ Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations ], tout est créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui. Il est aussi la tête du corps, la tête de l'Église : c'est lui le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'il ait en tout la primauté. Car Dieu a jugé bon qu'habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. >>
Le Christ est roi d'un royaume qui n'est pas un territoire ni une organisation, mais tient au fait d'être unis à lui ; cette union doit être notre principe vital, et non un prétexte invoqué pour justifier nos opinions... (Toute tentative pour ramener la royauté du Christ à une formule politique serait une réduction : donc une hérésie).
Le Christ est salué du titre de « premier né », dont on saluait les rois d'Israël : « fils aîné, le plus grand des rois de la terre... » (psaume 88/89). Ce titre appliqué au Christ voit en lui le « roi » surplombant toute la Création, à laquelle il préexistait (« en lui tout fut créé ») ; si « tout subsiste en lui », c'est que tout le créé dépend de lui à chaque instant, l'acte divin de création étant permanent : « c'est en Dieu que nous avons la vie, le mouvement et l'être » (discours de saint Paul aux Athéniens - Actes 17:28). Dans le Christ nous avons la vie au sens le plus fort : ressuscité, « c'est lui le commencement, le premier-né d'entre les morts », et cette seconde acception du qualificatif « premier-né » désigne cette fois le premier homme de la nouvelle création (pour l'éternité) à laquelle nous sommes associés.
Dans le Christ réside « toute plénitude » : il est l'unique nécessaire, nous n'avons pas à chercher ailleurs... (Cette information était destinée par Paul aux gens de la ville de Colosses, portés sur l'adoration gnostique d'entités intermédiaires. Elle reprend toute sa force aujourd'hui chez des Occidentaux portés au bric-à-brac mythologique).
Enfin, la « réconciliation » dont parle Paul est la fin de la fracture entre les créatures et leur Créateur. Cela offre aujourd'hui de guérir, à la fois, le narcissisme de l'homme et sa propension à blesser le reste de la Création. Lire à ce sujet l'oraison de la messe d'aujourd'hui : « Dieu éternel, tu as voulu fonder toutes choses en ton Fils bien-aimé, le Roi de l'univers ; fais que toute la Création, libérée de la servitude, reconnaisse ta puissance et te glorifie sans fin » ; écho de Romains 8:18-25 (cf. note d'hier) qui évoque la dimension cosmique de la rédemption et fonde notamment la vision chrétienne de l'écologie.
15:42 Publié dans Oecuménisme, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jésus-christ, christianisme, saint paul
Commentaires
A St-LOUIS DE VERSAILLES
> Foi, beauté, simplicité… Très belle célébration ce dimanche après-midi à Saint-Louis de Versailles pour clôturer l’Année de la foi. Notre évêque, Mgr Aumonier, en avait délégué l’animation à des artistes sous le patronage de sainte Hildegarde de Bingen, à l’enseigne de « Dieu, l’homme et le cosmos ». Avec exposition de tableaux, textes d’Hildegarde, composition liturgique de la sainte… et donc la participation d’artistes-peintres de chanteurs, d’acteurs, de musiciens.
Une belle occasion de méditer sur la vision de l’homme et de l’univers de sainte Hildegarde, pour qui, comme le rappelait le P. Pierre Dumoulin dans sa conférence précédant la célébration, « la cause profonde du déséquilibre actuel se trouve dans le cœur de l’homme ».
Et ce prêtre (du diocèse de Monaco, grand connaisseur de l’œuvre de sainte Hildegarde) d’ajouter : « c’est, en dernier recours, le péché d'égoisme, la recherche du profit, l’injustice sociale qui détruisent la terre et polluent le cosmos entier. Le destin de la planète passe par une conversion profonde, non seulement des comportements, mais des cœurs ».
En écho à cette fête du Christ, Roi de l’univers, nous avons pu enfin remâcher ces mots tirés des œuvres d’Hildegarde avec l’actrice venue, depuis la chaire de la cathédrale, les proclamer, : « L’Homme, dans le monde, est pour ainsi dire en son centre (…) S’il est petit par sa stature, il est grand par les énergies de son âme. La tête levée vers le ciel et les pieds bien ancrés dans la terre, il est capable de mouvoir les éléments d’en haut comme ceux d’en bas. »
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Écrit par : Denis / | 24/11/2013
COMMUNION DE PENSEE
> J'ai aussi prêché dans ce sens aujourd'hui à partir de la deuxième lecture, en communion de pensées!
http://meshomelies.blogspot.dk/
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Écrit par : Robert Culat / | 24/11/2013
> c'est-y pas con ça comme pub ?
http://www.youtube.com/watch?v=GZkeCUIcI7I
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Écrit par : E Levavasseur / | 25/11/2013
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