La thérapie de saint Benoît

Fête de saint Benoît, père des moines...

Chronique dans le numéro de juillet de Parole et prière :

 

Humeur

Patrice de Plunkett

 

La thérapie de saint Benoît

 

En juillet, mon neveu passe sept jours chez les moines. Il a la foi ? Non, dit-il, « c'est pour l'atmosphère » : sept jours au cloître pour habiter le temps, habiter le silence, habiter avec soi-même... Il dit : « Je n'en demande pas plus, ça ne te choque pas ? » Mais non, ça ne me choque pas. C'est aussi comme ça que tout a commencé pour moi en 1984, au sortir de treize années d'athéisme : dans un cloître, pour l'atmosphère.  Je « n'en demandais pas plus », comme des dizaines d'autres futurs convertis. La Règle de saint Benoît (au chapitre De l'humilité, verset 56) invite chacun à « posséder son silence ». Ce conseil d'apaisement intérieur est perçu aujourd'hui comme une libération, tellement il est le contraire de la plus oppressante des « valeurs d'aujourd'hui » : l'obligation de s'afficher pour se vendre... Plus l'individu se donne à voir, et se perd de vue, plus il s'égare dans le mal-être et cherche une thérapie. Le 11 juillet nous fêtons saint Benoît : dans son équilibre et sa bienveillance, sa Règle fait du bien aux consciences, y compris celles qui n'ont pas accédé à la foi. Ce bienfait est le seuil de l'évangélisation. Je ne l'ai pas dit à mon neveu. Il le découvrira tout seul. ●

 

 

 

Parole et prière, mensuel de poche spirituel et liturgique

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