Jean-Marc Ayrault feint de s'opposer à une clause de l'accord de libre-échange euro-américain (au nom de la "diversité culturelle")

 Il enfle la voix devant les députés :

 

  

 

Avant que ne s'enclenche l'accord de libre-échange euro-américain (dissolution atlantique de l'UE), le Premier ministre français jure que la culture ne fera pas partie de l'accord. Il enfle la voix devant l'Assemblée nationale :

– Nous nous battons, nous nous battrons toujours pour la défense de la diversité culturelle, et nous ne sommes pas seuls... La France ira jusqu'à utiliser son droit de veto politique... C'est notre identité, notre combat ! »

Rapelons toutefois que :

1. « culture » aujourd'hui veut juste dire « audiovisuel » ;

2. en fait d'identité et de diversité, l'audiovisuel français est déjà colonisé par les séries américaines, ce qui déforme massivement la culture populaire (consultez la liste des prénoms d'enfants à l'état-civil) ;

3. outre leur regrettable médiocrité, les séries made in France s'expriment en un langage psycho-technico-commercial farci de franco-globish  (« comment tu gères ta life, Jessica ? »): sabir encore plus américanisateur que les doublages de l'américain ;

4. les rodomontades des gouvernements parisiens ne sont plus prises au sérieux depuis les années 1990 (le seul ministre de la Culture ayant fait mine de résister – un peu – à l'américanisation avait été Jack Lang) ;

5. depuis des années, aucun gouvernement français ne tente plus de faire respecter la loi voulant que les titres de film et les textes publicitaires soient en français (« langue de la République » selon la Constitution)...

Il ya au moins ceci de vrai que « nous ne sommes pas seuls ». Face à la Commission, antenne de Washington, quinze ministres européens et les eurodéputés refusent que l'accord de libre-échange inclue la culture. Ils ne voient pas que leur devoir serait de rejeter l'accord tout entier et le principe même du libre-échangisme atlantique, s'ils voulaient que l'Europe existe. Mais qui le veut ?