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22/03/2013

Le "queer", sex-toy libéral

...même si ses sectateurs parlent de "révolution" :



Dans Les mystères de la gauche (Climats, mars 2013), Jean-Claude Michéa écrit : <<  Pour les libéraux, il ne peut exister de processus d'émancipation véritable que sous la seule condition d'une rupture intégrale [...] avec l'ensemble des contraintes et des obligations communautaires traditionnelles [...] auxquelles l'existence de chaque être humain se trouve initialement soumise. Pour un libéral [...] il va, en effet, de soi que toutes les formes d'appartenance ou d'identité qui n'ont pas été librement choisies par un sujet (ce qui inclut logiquement, de nos jours, son appartenance sexuelle ou son apparence physique) sont potentiellement oppressives et "discriminantes". >>

Plus radical que le gender, le queer récuse le réel pour édicter l'indifférenciation de tout et de tous. C'est le brouillage absolu : contrepartie éthique de l'extension absolue du domaine du marché. Donc c'est une forme aiguë du libéralisme...

Une illustration frappante en est fournie par l'article de Beatriz Preciado dans le numéro de Libération (21 mars) rédigé par des écrivains en l'honneur du Salon du Livre. Beatriz Preciado (compagne de « l'écrivaine » Virginie Despentes) est Espagnole, directrice du Programme d'études indépendantes du musée d'Art contemporain de Barcelone, et l'une des théoriciennes du mouvement queer qui prône l'indifférenciation absolue et la dénégation du réel au nom des pulsions de l'individu.

Dans son article de Libération, elle déclare donc :

<< Ils disent dette. Nous disons coopération sexuelle et interdépendance somatique. Ils disent capital humain. Nous disons alliance multi-espèces. [...] Ils disent intégration. Nous disons code ouvert. Ils disent homme-femme, Blanc-Noir, humain-animal, homosexuel-hétérosexuel, Israël-Palestine. Nous disons tu sais bien que ton appareil de production de vérité ne marche plus…>>

Beatriz Preciado rejoint les libéraux dans une commune haine envers les Etats politiques : "Nous n’allons pas pleurer pour la fin de l’Etat-providence, parce que l’Etat-providence était aussi l’hôpital psychiatrique, le centre d’insertion de handicapés, la prison, l’école patriarcale-coloniale-hétérocentrée. [...] Nous n’allons pas jouer l’Etat disciplinaire contre le marché néolibéral...."

Elle a beau titrer son papier "Nous disons REVOLUTION", tout ça n'a rien de révolutionnaire (au sens d'une subversion du système établi) mais dégage une forte odeur de marché néolibéral, et plaira à Lloyd Blankfein si Libé a encore les moyens d'envoyer des exemplaires à New York. Lors de la confection de ce numéro rédigé par des écrivains, raconte le journal, Virginie Despentes (qui allait être la photo de une) a lancé : "Aujourd’hui, on va faire un numéro de gauche, pour une fois !" Oui : de gauche libérale, au sens décrypté par Michéa.


 

 

20:40 Publié dans Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : queer

Commentaires

MICHEA

> quand l'auteur écrit : "Pour un libéral [...] il va, en effet, de soi que toutes les formes d'appartenance ou d'identité qui n'ont pas été librement choisies par un sujet – ce qui inclut logiquement, de nos jours, son appartenance sexuelle ou son apparence physique – sont potentiellement oppressives et "discriminantes". >>".j'en tombe de ma chaise, j'ai écrit quasiment la même chose, lors d'un devoir de philosophie, lors d'un examen à l'université catholique de Strasbourg, sur le thème porté par un seul mot "écouter". Oui le mot "écouter" m'a entre autre chose donné de réviser et de redire combien la vue de Karl Marx (et de son acolyte Hegel), était justement d'extraire chacun d'entre nous du milieu ambiant dans lequel nous vivions, pour nous faire subir un lavage du cerveau, au sens ou nous écouterions trop notre monde apaisé et religieux (époque de Marx), alors que justement, par le communisme, (selon Marx) nous devrions abolir les frontières, (internationale socialiste), abolir la famille (christiano-bourgeoise), nationaliser les moyens de productions (retirer la propriété privée), supprimer la classe bourgeoise (après que la révolution française ait abolie la classe des nobles et du clergé), et enfin pour réussir tout cela, apporter la dictature de la classe exploitée, en l’occurrence la classe ouvrière, afin de libérer définitivement les oreilles de nos enfants, du milieu dans lequel ils végéteraient comme des porcs avec de la confiture.
Il est cocasse de lire ici dans cet article, combien les libéraux souhaitent finalement la même chose que les communistes, avec d'autres moyens, non pas la nationalisation des moyens de productions, ni la dictature du prolétariat, mais bien par la disparition totale de l'Etat protecteur, ainsi que la dictature de l'argent dans les mains de quelques personnes bien intentionnées. Bref, d'un coté comme de l'autre, du moment que le pouvoir et que l'argent finissent dans les mains de gens bien intentionnés, dotées de pouvoir immenses, il nous faudrait croire que c'est pour notre bien ! ben voyons, et ils ""croivent"" que l'on va gober ça?.......Mais là le pire, c'est que dame nature serait trop injuste parce qu'on naîtrait déjà homme ou femme, et qu'avec l'argent on pourrait choisir ou l'un ou l'autre? "Le communisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le capitalisme s'est l'inverse" !!.
il y en a marre des révolutions! on veut vivre en paix!
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Écrit par : jean-christian / | 22/03/2013

DIALOGUER ?

> Et comment fait-on pour dialoguer avec des gens pareils ? quel fonds de rationalité avons-nous en commun ?

Blaise

[ De PP à Blaise - Avec des gens pareils, aucun dialogue n'est envisageable : leur attitude consiste à en récuser toutes les bases possibles. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Blaise / | 22/03/2013

DESPENTES

> Virginie Despentes vit avec une femme, maintenant ?!
A l'époque où je lisais Rock & Folk, elle a été la compagne du rédac'chef Phil Manœuvre et à mon goût une des meilleures plumes du journal.
C'est triste, ces gens qui pensent être révolutionnaires quand ils sont en réalité la fine pointe du système qu'ils pensent combattre...

PMalo


[ De PP à PMalo :
Wikipedia sait toujours tout :
" « Devenue lesbienne à 35 ans », selon ses propres termes, Virginie Despentes est la compagne de la philosophe Beatriz Preciado. Elle déclare à propos de leur relation, et de son propre changement d'orientation sexuelle : « Ma vision de l'amour n'a pas changé, mais ma vision du monde, oui. C'est super agréable d'être lesbienne. Je me sens moins concernée par la féminité, par l'approbation des hommes, par tous ces trucs qu'on s'impose pour eux. Et je me sens aussi moins préoccupée par mon âge : c'est plus dur de vieillir quand on est hétéro. La séduction existe entre filles, mais elle est plus cool, on n'est pas déchue à 40 ans »." ]
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Écrit par : PMalo / | 23/03/2013

CONTRADICTOIRE

> C'est une conception métaphysique comme d'autres – mais qui en vertu de sa propre doctrine doit tolérer les autres (aussi librement choisies) et se battre avec celles qui lui sont contradictoires.
Et comme elle doit à la fois tolerer d'autres et les combattre, elle est contradictoire en soi-même.
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Écrit par : Steffen Hein, Bad Aibling, Bavière / | 23/03/2013

@ PMalo

> Oui, qu'ils dégagent. Notre pays mérite mieux.
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Écrit par : Feld / | 23/03/2013

LEVI-STRAUSS

> J'aime travailler en cours à partir de la pensée féconde de Levi Strauss.
Ainsi son constat de l'universalité de la prohibition de l'inceste est-elle d'une richesse inouïe pour peu que l'on s'y penche. C'est en effet notre nature biologique qui a inscrit cette loi en nous, loi qui traverse le foisonnement de nos cultures humaines depuis les origines, en nous inventant êtres sexués. "Sinon tu mourras". Concrètement: une société où les hommes refusent de donner leur fille à un homme d'un autre clan clôt le processus de transmission de son patrimoine génétique:elle se suicide biologiquement ( je raconte en mode patriarcal, très largement majoritaire au cours de notre histoire humaine).
Cela signifie: ce qui n'est pas donné est perdu,(union inféconde) et clôt l'avenir, ce qui es donné seul porte du fruit, et lance la vie en avant.
Voilà notre loi naturelle universelle, qui oblige sans cesse à lutter contre nos tendances ego-centriques mortifères, nous faisant nous replier sur l'identique, que ce soit ma famille, ma tribu, ma nation ou mon identique sexuel. Il y a de multiples manières de sombrer dans le narcissisme. Je mets donc sur le même plan une certaine manière d'être attiré par l'homosexualité, de pratiquer le culte familial (que l'on retrouve dans certaines de nos familles bourgeoises, mais aussi paysannes, ou ouvrières, même si c'est moins répandu je crois)ou de glorifier la nation (d'où les moeurs homosexuelles dépravées chez de nombreux nazis: on est dans l'auto-fascination). Isoler la prolématique de l'homosexualité des autres replis identitaires est une facilité qui transpire la mauvaise foi.
Je pense qu'il y a chez certaines personnes une autre manière de vivre l'homosexualité, comme au contraire tentative, qui interpelle la société tout entière, de sortir de cet enfermement clanique au final biologiquement suicidaire (on n'a pas assez réfléchi sur la dégénérescence de nos familles royales, voire de certaines branches nobles en Europe, par consanguinité). Une très grande générosité: et c'est ce qu'a bien compris notre système économique abject, qui cherche à détourner la générosité de ces personnes pour la rabaissser en force d'achat, quand je demeure persuadée que ces personnes ont une place toute particulière au coeur de nos familles (non dans des ghettos!), comme signes, (oui dérangeants,mais nous ne sommes pas ici-bas pour nous vautrer dans le confortable conformisme!) de générosité gratuite.
C'est pourquoi je voudrais leur dire: ne vous laissez pas piéger et enfermer dans le moule d'une normalité d'apparence, qui vous trahit autant que lorsqu'on vous forçait à jouer à l'hétérosexuel en vous mariant contre votre sensibilité, ce qui a brisé déjà tant de vies! Continuez à chercher le véritable amour, sans vous arrêter en chemin (comme font beaucoup de personnes hétérosexuelles, qui se croient arrivées) avec cette confiance que "qui cherche trouve".
Et si chacun depuis là où il en est cherche sans relâche, sans renoncer par peur de la souffrance inhérente à tout cheminement, comme dans le Cantique des Cantiques!, nous nous retrouverons un jour dans cet éblouissement de l'Amour qui se donne.
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Écrit par : Anne Josnin / | 23/03/2013

WIKIPEDIA

> "L'œuvre de Beatriz Preciado questionne les nouvelles technologies du corps (hormones, chirurgie plastique…), leurs usages médicaux disciplinaires (comme la réassignation d'un sexe aux intersexuel-le-s) et leur potentiel de subversion du système de genre par de nouveaux codages corporels."
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Écrit par : luça / | 23/03/2013

ETAT CIVIL

> La logique ultime de cette obsession de l'indifférenciation conduira dans le droit à la suppression de l'état-civil, considéré comme une scandaleuse "discrimination"...
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Écrit par : Michel de Guibert / | 23/03/2013

LEURRE

> Pauvre Virginie qui avait besoin du regard des hommes pour exister. Je la plains. Comme sa vie doit être vide de sens, si, pour elle, il n'existe que des relations de séduction entre les êtres humains.
Mais la prétendue libération qu'ils prônent est un leurre : après tout, même en changeant de sexe (ou tout au moins en faisant semblant "grâce" à la science) ils restent des êtres humains. Et s'ils préféraient être une vache, un cafard, une autruche, un canari, ou même un virus, même pas informatique, ils feraient comment ? Vous croyez qu'ils passeront à ce stade ou ils vont rester à celui où ils sont aujourd'hui ? J'ai l'impression d'entendre des propos de gens nageant dans l'ivresse et je ne peux m'empêcher de penser au vin de la colère de Dieu cité dans l'Apocalypse.
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Écrit par : Barbara / | 23/03/2013

@ luça

> C'est un exemple typique de tous ces articles de wikpédia qui sont écrits par des personnes en faveur du sujet.
Exemple: articles sur des acteurs ou auteurs visiblement rédigés par eux-mêmes, le service de presse de l'éditeur, l'attaché de presse.
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Écrit par : E Levavasseur / | 23/03/2013

@ Blaise

> Exactement. Vous avez vu le fond du problème.
On est là dans un de ces cas où l'on ne PEUT PAS discuter car on a face à soi quelqu'un qui ne tient pas compte de la réalité. Donc les arguments ne servent à rien.
"les faits sont têtus"
c'est le stade ultime de l'individualisme : ma volonté seule compte. Ce qui s'y oppose est faux.
On n'est pas du tout dans le combat droite-gauche dont on se fout pas mal, mais dans le combat vérité-mensonge.
Le "queer" est l'illustration de ce que disait le pape il y a peu : soit on sert Dieu, la Vérité ( même inconsciemment par le biais de la reconnaissance de la réalité) soit le diable (même inconsciemment par le refus de la réalité donc de la création donc du Créateur).
Le libéralisme est l'enfant de l'anthropolâtrie elle-même fruit de l'anthropocentrisme né au 18e : l'homme est le centre de tout, donc tout lui est dû, (non, c'est Dieu, c'est donc une idolâtrie) donc sa volonté est la loi.
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Écrit par : E Levavasseur / | 23/03/2013

VIOLENCE

> Par ses orientations sexuelle et intellectuelle, Virginie Despentes ne m'étonne qu'à moitié. Elle joue la carte du choc et de la dépravation depuis plusieurs années. Son livre "Baise-moi" et le film qui en est sorti, il y a une dizaine d'années, était une perversion de la sexualité dans ce qu'elle peut avoir de plus violent, et aux antipodes de la théologie du corps prônée par notre Bienheureux Jean-Paul II.
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 23/03/2013

ALB :

> Quand elle écrivait des articles dans R&F, c'était du bon.
Je n'ai jamais lu le reste, et n'en ai en effet pas très envie...
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Écrit par : PMalo / | 23/03/2013

SUR LA TÊTE

> Les propos de Beatriz Preciado font véritablement peur. Le rôle du langage est d'exprimer le réel, non de le transformer, et on marche ici complètement sur la tête.
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Écrit par : Mahaut / | 23/03/2013

PANIQUE

Mais Mme Badinter panique parce que l'indifférenciation ne passe plus...
http://www.liberation.fr/vous/0101618366-la-femme-reduite-au-chimpanze
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Écrit par : Pierre Huet / | 25/03/2013

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