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22/03/2013

Nathalie Kosciusko-Morizet : la postdémocratie

Une professionnelle du marketing :



Le portait de Nathalie Kosciusko-Morizet par Martin Page [1] s'intitule "DJ politique" : "L'adroite et pragmatique aspirante UMP à la mairie de Paris mixe les idées, y compris progressistes et radicales, à la façon de sons..."  Extraits de ce diagnostic :


<< Le pouvoir magique de Nathalie Kosciusko-Morizet consiste à reprendre des codes progressistes et radicaux, et à détruire leurs effets dans un second temps. Elle est pour les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) et contre l'élevage de poulets en batterie, elle écrit "nous nous sommes perdus dans la quantité et l'accuumulation", mais on ne la voit pas se battre contre le productivisme et la surconsommation, ni contre les géants de l'agriculture et les pesticides... >>

 

<< Nathalie Kosciusko-Morizet est une digne héritière de Sarkozy et de ses citations de Jaurès. Le parti socialiste ne devrait pas en être outré, lui qui pille consciencieusement Milton Friedman depuis 1984. A droite quand on vole à la gauche, c'est pour de faux, tandis qu'au parti socialiste, quand on s'approprie les idées de droite, on le fait avec application...

Nathalie Kosciusko-Morizet va plus loin : elle avoue un goût pour "les slogans rouges et alters : ceux qui appellent aux changements, au réveil brutal des opprimés, à la fin du règne du profit : 'Le monde n'est pas une marchandise', 'Nos vies valent mieux que leurs profits'." Je me suis posé la question de la schizophrénie. En réalité, Nathalie Kosciusko-Morizet est une enfant de son époque : elle est tout. Elle cite l'écologiste Lester Brown, Besancenot et Edgar Morin, et elle admire Thatcher et Sarkozy. Elle coupe, elle colle, c'est une DJ de la politique, les idées sont des sons, on compose quelque chose qui séduira. Elle appartient à un temps où Eric Besson et Bernard Kouchner passent du PS à l'UMP (comme son propre mari). Cette confusion n'est qu'apparente : un monde s'installe. >>

 

C'est l'ère des "éléments de langage" et de la postdémocratie de marché : la dissolution du politique dans le marketing.

 

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 [1]  Libération, 21/03.

 

Commentaires

"NKM"

> Je crois que nous avons là une femme très intelligente (on a pu constater que dans les ministères où elle est passé, elle laissé la trace de quelqu'un de compétent bien que pas spécialiste au départ) ; brillante dans les débats (la façon dont elle défendu Sarkozy lors des dernières présidentielle), mais pas toujours au service de causes justes.
Bref qui ferait de la politique avec l'optique d'y faire carrière.
Cela l'amène a pratiquer avec pratiquer le surf sur toute idée qui lui semble porteuse. Comme d'autre elle cherche à ratisser large.
Sur le mariage homosexuel, sa position est d'une profonde hypocrisie : "Favorable au mariage mais contre l'adoption, elle s'est abstenue alors que la loi lie les 2".
Enfin on peut aussi se poser la question de son objectivité quand on a de la famille dans les affaires.
Loin de moi cependant la pensée que "la dauphine" de Delanoe soit plus recommandable.
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Écrit par : franz / | 22/03/2013

IMPOSTURE SUPRÊME

> Ce portrait d'une cruelle justesse de NKM a largement de quoi nous faire réfléchir en parallèle au débat en cours sur l'écologie humaine : le marketing de la rébellion et de la radicalité subversive est l'imposture suprême du capitalisme, la stratégie dernière pour que rien ne change structurellement, par une rhétorique prolifique et sympa du changement radical permanent.
Rappelons nous de l'"indignation" récente et aux accents subversifs du Medef et des jeunes entrepreneurs branchés, contre les velléités fiscales du gouvernement, dont ils étaient, pas vrai, les si injustes victimes.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 22/03/2013

MOLLE

> Cela me rappelle la préparation de la pâte à tarte sauf qu'on en reste au stade "pâte molle, goût sucré" qui vous fait envie, que vous mangez, dont vous pouvez vous gaver et qui, assurément, vous fait vomir...
La politique est bel et bien morte.
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Écrit par : Vincent / | 22/03/2013

INTELLIGENCE

> J'ai toujours du mal avec l'approche "hommes ou femmes très intelligents" mais dont tout montre qu'ils raisonnent de travers... L'expérience m'a appris que l'intelligence était quelque chose d'assez compartimentée...
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Écrit par : BCM / | 22/03/2013

STRUCTUREL

> Le mensonge - les "éléments de langage" - est devenu structurel dans la politique post-démocratique...
Voici un mensonge de l'ex-candidat à la présidence : « J’affirme que le budget de la culture sera
entièrement sanctuarisé durant le prochain quinquennat. »
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Écrit par : Blaise / | 22/03/2013

SON SOUCI

> Le souci de Nathalie Kosciusko-Morizet n’est-il pas surtout d'écarter toute alternative politique avec des courants de pensée qui ne sont pas bipolarisés UMP / PS. Après être très nettement orientée à l'UMP, elle est également contre ce qui va très au-delà de l’UMP et du PS. C'est ce qui explique qu'elle peut se montrer très contradictoire en reprenant des thèses aussi bien "progressistes que radicales". Elle sait très bien que pour être élue ou faire barrage à tout ce qui n'est pas de l'UMP et du PS, elle doit envoyer des signaux à des électeurs aussi éloignés que ceux qui se reconnaissent autant de l'extrême gauche, du centre que des composantes de son parti. C'est quelqu'un de très marqué à droite, mais avant tout solidaire de la classe dirigeante. Elle fera tout pour être élue, elle ne rechigne pas à toutes sortes d’alliances qui lui soit favorables, mais tant qu'à être battue, elle préfèrera l'être par un adversaire du PS. Et tant que L'UMP et le PS ne pourront pas être majoritaires sans ce genre d‘alliance, on ne voit pas qu’elle renonce à passer idéologiquement, d’un bord politique à un autre très différent.
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Écrit par : michel Baude / | 24/03/2013

NKM la victoire en chantant !

> Comment ne pas saisir une aussi belle alternative à une génération de co-gestion écolo socialiste ?
Pourquoi exiger de NKM ce qu'aucun de ses concurrents ou des ses commentateurs ne peut fournir ?
Où trouver un candidat solide face à Anne Hidalgo pur produit de la nomenklatura socialo-delanoéenne ?
Si vous avez une alternative plus raisonnable pour que Paris cesse d'être une expérimentation couteuses des fantasmes d'un groupe de dirigeants qui finissent par ne représenter que des Bobos alors pas de problème lancez vous dans l'arêne avec un engagement vrai et actif au côté de votre candidat....mais quel candidat ?
Ce qui attire chez NKM c'est justement cette approche actuelle de la politique qui permettra de ne plus sectariser les idées mais aussi de faire un peu de provocation, de faire revivre des idées humanistes car diverses.
Manifestement la machine à perdre semble avoir repris du service....
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Écrit par : Krafft / | 25/03/2013

@ Krafft,

> L’ alternative en politique n’est possible qu’en présence au moins de deux courants capables réellement de proposer des solutions vraiment différentes tenant sur leurs deux jambes et non pas tenant tour à tour sur celle de gauche pendant un certain temps, puis sur celle de droite pendant un autre et ainsi de suite, comme c’est le cas depuis très longtemps entre l’UMP et le PS. Et bobos ou pas, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, on l’a aussi toujours dans le « baba ». C’est pourquoi, il faut travailler plutôt dans le sens de faire émerger une réelle alternative en politique qui conduise à autre chose qu’ à une continuelle et dévoreuse alternance UMP/PS. D’où la nécessité de parler des invraisemblables emprunts faits par Nathalie Kosciusko-Morizet à l’extrême gauche dont la seule motivation est de lui permettre d’être élue dans le meilleur des cas, pour mieux dissimuler qu’en deuxième ressort sa préférence va au PS quand elle est battue. C'est donc avec l’UMP et le PS, du pareil au même: au PS, on prend soin de faire des changements (exemple avec le « mariage pour tous »), ça permet ainsi de ne pas faire les réformes de fond vraiment favorables à l‘économie, à l‘insertion des jeunes…et de faire gober toutes les pilules roses. Et à l'inverse avec l’UMP, pour nous faire gober les pilules bleues, là on fait des réformes pour faire illusion (exemple avec les retraites où ce sont principalement les moins favorisés qui sont pénalisés…) ce qui permet que rien ne change en profondeur, générant au contraire les disparités qu'elles ont accrues dans la population entre les catégories intergénérationnelles et interprofessionnelles, ce que le PS en successeur régulier de l’UMP à Matignon et à l’Elysée, se garde soigneusement de remettre en cause, ayant en commun les mêmes défauts empêchant que tout le monde vive en oblige tout le monde paye; c'est ainsi que tantôt tout le monde vit mais que tout le monde ne paye pas et tantôt tout le monde paye mais que tout le monde ne vit pas, empêchant précisément toute alternative réelle en politique. C'est ce qui me fait dire qu’elle n’a pas d'autre souci que de - ou bien tout faire pour être élue, quitte à reprendre des thèses à l'extrême gauche, ou bien favoriser l'air de rien, un adversaire du PS, question de convenance entre membres appartenant au sérail. Ce qui ne leur manque pas (laissant penser à une vraie opposition) de se disputer les mandats, un peu comme des voleurs au moment de se partager le butin, mais de facto ils sont bien d’accord les uns comme les autres pour faire les coups avant et après leurs chamailles. Il en résulte une aggravation continuelle de la situation, un vrai imbroglio. Dans ces conditions, qu’a-t-on à faire d’une élection entre un candidat de l’UMP et du PS, la seule alternative possible en politique n’étant pas envisageable dans l’immédiat, mais nécessitant un travail de fond préalable, une réflexion de grande ampleur qui suscite un réveil de la population à même un jour de faire émerger un vrai humanisme sans lequel l’homme va à sa perte, au profit uniquement de quelques uns pendant un temps, à cause des problèmes laissés en l‘état par les majorités successives. Alors de retour en arrière en retour en arrière, on est bien obligé de préparer l’avenir. Ce qui vous fait dire que « la machine à perdre a repris du service » mais non, c‘est là où est l‘inaction car mieux vaut plutôt voir où sont les dérives pour savoir comment orienter l'action que de se laisser emporter par elles. Que vous accordiez par ailleurs à Nathalie Kosciusko-Morisez l’approche selon laquelle elle peut « faire revivre des idées humanistes car diverses », ne va pas plus loin que ce qui est pratiqué au PS; François Hollande, lui aussi parlait de rassembler les « humanismes », on voit où ça nous mène: dans le gouffre où nous nous enfonçons jour après jour. Et bien avec l‘UMP et le PS, c’est du pareil au même, l’UMP menant au PS et le PS menant à l’UMP. Alors, c’est vrai qu’il y a des mots qui ne sont que des mots, mais il y a aussi des mots qui ne sont pas que des mots; et en la matière, je ne vois pas que ce soit que vous qui soyez plus du côté de l’action qu’un autre.
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Écrit par : michel Baude / | 26/03/2013

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