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04/03/2013

L'Eglise n'a qu'un "chantier" dans la société actuelle : mettre en lumière le contenu de la foi chrétienne

catholiques,conclave,christianisme



Au Vatican, dans l'Aula nuova del sinodo, début des "congrégations générales" où les cardinaux se consultent en vue du conclave :




Interviewé par une agence, le cardinal argentin Leonardo Sandri souligne que le problème de l'Eglise catholique est "la perte de la foi". Cette perte est propagée par la société matérialiste mercantile. On pourrait ajouter que c'est le seul vrai problème : celui dont découlent tous les autres, et dont il faut étudier les causes.

Cette étude réserve des surprises instructives.

Ainsi nos médias parlent joyeusement d'une "concurrence des protestants évangéliques", censés "prendre rapidement des parts de marché" à l'Eglise catholique au Brésil. Mais ils donnent comme exemple "l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu" (EURD), empire commercial fondé en 1977 par Edir Macedo, fonctionnaire puis gourou... L'EURD est un culte aux allures de multinationale, lié à des intérêts politico-économiques brésiliens et doté de moyens gigantesques (64 radios + la deuxième chaîne de télévision du pays). Nos médias omettent de dire (mais le savent-ils ?) que la religion de l'EURD [1] n'est pas le christianisme mais "l'évangile de la prospérité" : une idolâtrie des biens matériels pimentée de charlatanisme [2]. Dans le cas de l'EURD, et de toutes les "Eglises" exploitant le filon de l'évangile de la prospérité, ce qui attaque le catholicisme au Brésil n'est donc pas une autre façon d'être chrétien, mais autre chose que le christianisme : un produit dérivé de la société consumériste, un art de manipuler des millions de pauvres en jouant sur leurs désirs. (Le même phénomène se développe en Afrique). Face à cela, l'Eglise catholique n'a d'autre mission que de proclamer de nouveau, et de plus en plus fort, l'authentique foi en Jésus-Christ.

En Europe occidentale, et particulièrement en France, le problème de l'Eglise catholique est également la perte de foi. Lorsque les instituts de sondage demandent au Français si l'Eglise doit "conserver ses dogmes", le Français – qui n'a pas idée de ce que peut être un dogme, mais à qui le mot fait peur – répond "non" (bien sûr). Ensuite le sondeur demande si l'Eglise doit aligner les séminaires sur les normes des "genres" et de la "parité" ; le Français – qui n'a pas idée de ce qu'est le sacerdoce – répond "oui" (bien entendu). Etc... On ne voit pas pourquoi le catholicisme continuerait à exister de façon autonome, si l'on ne voit pas que le catholicisme repose sur une foi dotée d'un contenu rationnellement repérable. "Un dogme comme la résurrection n'a plus rien d'évident pour de nombreux catholiques", ajoute Slate. C'est en partie vrai, dans la mesure où même des "catholiques" (mais qu'est-ce qu'un "catholique" dans les classifications sociologiques en 2013 ?) ignorent le contenu du christianisme... Ignorance dont l'Eglise des pays riches n'est d'ailleurs pas innocente : souvenons-nous des aberrations antipédagogiques de 1970-1980. [3]

Loin des médias (qui assignent au prochain pape des "chantiers" comme l'adoption de la pensée LGBT et le ralliement à la biotechnolâtrie), les cardinaux réunis à Rome savent quel est le seul problème : mettre en lumière le contenu de la foi chrétienne et catholique dans le monde du XXIe siècle – malgré l'immensité des forces qui s'y opposent. Cette tâche conduit à des révisions déchirantes, dans tous les domaines, et dans toutes les sensibilités de l'Eglise.

 

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[1] anticatholique avec violence : un des "évêques" d'Edir Macedo frappe à coups de pied une effigie de saint au cours d'une émission, etc. (L'EURD n'a pas pour emblème la croix, mais un oiseau new-age).

[2] Les théologiens protestants évangéliques mettent en garde contre "l'évangile de la prospérité". Cf. mon enquête Les évangéliques à la conquête du monde, Perrin 2008.

[3] Citons aussi l'atroce phénomène des prêtres pédophiles au siècle dernier. Dans l'esprit d'un individu, la présence de la perversité prouve l'absence de la foi.

 

Commentaires

LA FOI SEULE

> Oui, des révisions déchirantes dans tous les domaines et pour toutes les sensibilités. L'heure vient d'oublier les querelles du XXe siècle. Nous entrons dans une ère terrible. Seule la foi fera la différence. Tout dépend d'elle.
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Écrit par : anne-laure / | 04/03/2013

SOUS-TITRES

> en effet c'est le "grand titre" mais il y a des sous titres ....
et il faut les architecturer, les mettre en priorité
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Écrit par : stevenson / | 04/03/2013

SE DECENTRER

> Un souhait : que notre Eglise, à travers l’élection du nouveau pape, se décentre fortement de sa « romanité européenne » pour marcher plus résolument vers l’unité des chrétiens. Rêvons, imaginons, osons… Demain, la tenue d’un concile avec les orthodoxes à Jérusalem ou à Moscou ?
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Écrit par : Denis / | 04/03/2013

SEULE URGENCE

> la foi seule urgence. Non aux sujets annexes ! Ca suffit, les histoires internes ! C'est en pédalant là-dedans qu'on a vidé les églises.
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Écrit par : Sebastien / | 04/03/2013

LA CONFIANCE

> On fait confiance à tout même à la mère Poulard mais il très "nul" de se poser la question : "Ma confiance(réciproque ou pas autre problème) d'où vient-elle et quelle est ma garantie? La source, la racine, l'origine de la confiance?"
On peut penser à Kaa, le serpent du livre de la jungle même façon Disney ou à la grammaire de l'assentiment d'un certain anglican qui a viré de tout son coeur, de toute sa raison et de toute sa conscience à la foi apostolique et fort peu à l'organisation romaine...
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Écrit par : Gérald / | 04/03/2013

LA FOI

> L'objectif est bien nommé : la Foi.
Ai-je la foi reçue ? Fidélité aux Apôtres dans leurs successeurs légitimes. Fidélité non d'abord aux méthodes mais au contenu. Tournons le dos aux faux pédagogismes catéchétiques qui induisent d'autres contenus sans l'assumer.
Ai-je la Foi donnée en charité ? Fidélité à la mission des Apôtres pour une bienveillante mise à disposition de la Foi. Tournons le dos aux faux dogmatismes qui n'actualisent pas le salut.
"Contemplata aliis tradere" "contempler et livrer aux autres le fruit de sa contemplation". Livrer sacramentellement, en paroles et en actes, et d'abord se livrer en silence.
Il me semble de plus en plus que la renonciation de Benoît XVI fut pensée et voulue dans l'horizon du Carême ; un carême des personnes, un carême de l'Eglise, un carême des institutions et de leur fonctionnement, un carême des évêques et des cardinaux,un carême des mœurs mondaines (managériales et patronales) transversales au fonctionnement de toute l'Eglise. Oserai-je le dire ? Je pense à un carême des prétentions à la nouvelle évangélisation, non pour la diminuer, mais pour la rendre possible, car elle est urgente, mais pas du tout à n'importe quel prix. Parce que selon l'état actuel, ce n'est ici et là pas encore possible, à cause de la mentalité libérale gouvernant cet effort : l'Esprit-Saint serait convoqué avec le nombre, les fameux "fruits", mais de fait, il est absent dans l'arrogance ecclésiale communautaire et ecclésiastique. Il est présent dans nos pauvretés qui s'en remettent à lui, pas dans nos pratiques ecclésiales et ecclésiastiques de mensonge, de combines, de violences communautaires sur les esprits et les libertés, de cooptations de copains à tous les niveaux, de mises au placard de collaborateurs prêtres ou fidèles, et finalement de mensonge institutionnel devenu structure de péché.
Un carême pour faire descendre l'Eglise au niveau de la vérité des choses. Par pour faire des sectes surchauffées qui remplissent les églises, s'autocélébrent en liturgies extraverties, font du nombre et font du chiffre. Le synode sur la nouvelle évangélisation s'est providentiellement interrompu sans exhortation apostolique et ceci se fera selon le vouloir du prochain pape ; mais après le Carême, dans la vérité des choses, conformément à la sacramentalité de l'Eglise.
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Écrit par : Père Christian / | 04/03/2013

MAXIME

> Il peut sembler trivial de citer cette maxime de Franche Comté, et peut être d'ailleurs, dans une telle circonstance, mais, face aux medias c'est adapté:
"Bien faire et laisser braire."
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/03/2013

CONFIANCE

> "mais laisser les morts enterrer les morts !" Voyons, l'Eglise étant spirituellement portée par l'Esprit Saint, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, mais toutes les raisons de prier et de faire confiance.
les cardinaux vont choisir celui qui gardera le mieux le dogme de la foi.
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Écrit par : jean-christian / | 05/03/2013

INUTILE ?

> Tout ce qui ne fait pas connaître la foi est inutile en tant qu'action chrétienne.
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Écrit par : Irénée / | 05/03/2013

COMMENTAIRES

> Bon, je fais sans doute pareil, mais quand même, je suis frappée à chaque fois que je passe par ici, de voir vos commentateurs tellement soucieux d'abonder dans votre sens qu'ils en parviennent à fausser vos propos... Comme si l'urgence de l'évangélisation annonçait une ère terrible, comme si la foi devait exclure la raison, ou discréditer la charité...
Ceci dit, je suis en accord avec vos billets et j'ai aussi la vanité de le dire !

Christine


[ De PP à Christine - Pardon, mais je ne vois pas qui prône un discrédit de la charité. Je vois plutôt le contraire. Quant à l'arrivée d'une ère terrible, il n'y a que Hollande pour la nier !
Il est inexact de dire que les commentateurs soient "tellement soucieux d'abonder dans mon sens" : prenez le temps de vérifier, svp, vous trouverez de quoi réviser un jugement bien abrupt... et bien injuste envers leur originalité à chacun. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Christine / | 05/03/2013

FOUTUS

> Tâche ou tache, votre Eglise est foutue et vous tous avec, à la poubelle aujourd'hui
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Écrit par : RSF / | 05/03/2013

à Christine

> apparemment vous me mettez en cause, étant le commentateur précédent ? J'ai peut-être écrit trop court mais je ne vois pas comment on pourrait opposer foi et charité, ou penser qu'il peut y a avoir de la foi là où il n'y aurait pas de charité. "La foi qui n'agit pas, est-ce une foi sincère ?" Et l'action signifie la charité si on est chrétien.
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Écrit par : Irénée / | 05/03/2013

@ RSF
… et après la poubelle, la plus belle, une fois réconciliée (quand les fidèles reçoivent le pardon de Dieu) !
Confession personnelle : j’ai dit la même chose à ma mère à l’âge de trois ans, parce qu’elle me contrariait : « à la poubelle » ! (elle m’a pardonné)… dommage que mes traits humour ne se soient guère améliorés depuis !
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Écrit par : Denis / | 05/03/2013

AU COURANT

> "Le principal défi posé à l'Eglise est la perte de la foi". Merci Mgr, mais ça fait 50 ans qu'on est au courant. Quant à "mettre en lumière le contenu de la foi",  c'est ce que font des milliers de mères de famille en cachette des curés, depuis 50 ans également. Il y a encore la foi dans l'Eglise parce que des gens ordinaires ont simplement transmis ce qu'ils ont reçu.
Voilà pour l'humeur du jour... qui est massacrante, pardon camarades.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 06/03/2013

@ GDP

> D'accord mais précisons que ça s'est nettement amélioré : globalement, le caté ressemble à du caté et si l'on dit que Jésus n'est pas un philosophe mais le fils de Dieu ce sont des fidèles (et de plus en plus rares) qui vous contredisent, ce n'est plus le curé.
Il y a des endroits où rien n'a changé c'est vrai et c'est toujours très dur pas mais globalement ça s'améliore : par exemple, depuis qu'il y a un nouvel évêque à Poitiers les prêtres qui disent leur chapelet n'ont plus besoin de le faire en cachette de crainte d'être dénoncés par des paroissiens et convoqués à l’évêché...
à propos et @ux personnes intéressées : le nouvel évêque de Poitiers a plus besoin d'encouragements, de prières et de soutien intelligent et patient que de critiques envers la partie du verre qui reste encore vide. Comme tout est à refaire, il est normal que ça prenne du temps. Merci pour lui.
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Écrit par : E Levavasseur / | 06/03/2013

RAREFACTION

> Oui, il faut le dire avec E. Levavasseur: les sombres années de consentement à la sécularisation s'éloignent, mais bien sur, il en subsiste les séquelles.
L'une d'elle est la raréfaction des journalistes catholiques dans les grands médias, d'ou la misère de leurs commentaires. Ou sont les Bourdarias et les Foucart ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 07/03/2013

à Guillaume de Prémare

> alors là je ne comprends plus, je ne suis plus d'accord. Si vous en êtes à considérer qu'il y a plus important que la foi, et que la solidarité sociale et le combat pour la justice est autre chose que la foi en action, vous faites le travail des petits-bourgeois "progressistes" des années 1970 qui avaient leurs petites raisons individuelles de tout liquider. C'est tout de même inouï de retomber dans cette ornière dont JP II et B 16 avaient réussi à sortir à peu près les Français. Décidément la haine française contre le Credo est une chose indécrottable. Qu'est-ce qu'il s'agit de justifier en renonçant aux repères rationnels de la foi ? nos petites habitudes personnelles ? nos aigreurs ? nos humeurs ? nos frustrations ? nos ressentiments contre les uns et les autres ?
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Écrit par : artus / | 07/03/2013

@ Artus

> Quand je lis votre commentaire, je ne reconnais pas ce que dit Guillaume.

@ P Huet

> Je connais un journaliste "gentil" : pas croyant mais juste car il cherche ce qui est vrai, car il n'est pas ignorant, il sait ce que l'Eglise a apporté dans l'Histoire, ce qu'elle apporte aujourd'hui, il regarde l'enseignement de l'Eglise comme LA sagesse dont le monde a besoin, il explique les "positions" de l'Eglise chaque fois qu'il en a l'occasion. Il ne lui manque que l'étincelle de la foi. Il travaille dans un journal libéral. Priez pour lui.
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Écrit par : E Levavasseur / | 07/03/2013

à Artus

> Guillaume de Prémare n'a pas dit ce que vous lui reprochez de dire. Vous avez raison mais ce n'est pas à lui qu'il faut le dire !
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Écrit par : maria pia / | 07/03/2013

@ artus

> Je confirme qu'il y a malentendu. Je voulais bien souligner l'importance du contenu de la foi et manifester ma mauvaise humeur quant à la faillite des autorités ecclésiastiques en matière de transmission depuis 1/2 siècle.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 08/03/2013

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