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19/02/2013

Benoît XVI parle du vrai et du faux Vatican II

Je remets en ligne le passage crucial du discours du 15 février, où le pape dit que Vatican II (occulté par les médias depuis 50 ans) est à découvrir et à appliquer enfin :



<< Il y avait le concile des Pères – le vrai concile – mais il y avait aussi le concile des médias. C’était presque un concile en soi, et le monde a perçu le concile à travers eux, à travers les médias.

Donc le concile immédiatement efficace qui est arrivé au peuple a été celui des médias, pas celui des Pères. Et, alors que le concile des Pères se réalisait à l’intérieur de la foi, et c’était un concile de la foi qui cherche l’'intellectus', qui cherche à se comprendre et à comprendre les signes de Dieu en ce moment, qui cherche à répondre au défi de Dieu en ce moment et à trouver dans la Parole de Dieu la parole pour aujourd’hui et pour demain, alors que tout le concile – comme je l’ai dit – se déroulait à l’intérieur de la foi, comme 'fides quaerens intellectum', le concile des journalistes ne s’est pas réalisé, bien évidemment, à l’intérieur de la foi, mais à l’intérieur des catégories des médias d’aujourd’hui, c’est-à-dire hors de la foi, avec une herméneutique différente.

C’était une herméneutique politique. Pour les médias, le concile était une lutte politique, une lutte pour le pouvoir entre différents courants au sein de l’Église. Il était évident que les médias prendraient position en faveur de la tendance qui leur paraissait la plus conforme à leur monde. Il y avait ceux qui cherchaient la décentralisation de l’Église, le pouvoir pour les évêques puis, à travers l’expression "peuple de Dieu", le pouvoir du peuple, des laïcs. Il y avait cette triple question : le pouvoir du pape, transféré ensuite au pouvoir des évêques et au pouvoir de tous, la souveraineté populaire. Bien entendu, pour eux, c’était cette tendance-là qui devait être approuvée, promulguée, favorisée.

Il en était de même pour la liturgie : la liturgie n’était pas intéressante en tant qu’acte de la foi, mais comme une chose où l’on fait des choses compréhensibles, une chose d’activités de la communauté, une chose profane. Et nous savons qu’il y avait une tendance, ayant également des fondements historiques, à dire : la sacralité est une chose païenne, éventuellement une chose de l’Ancien Testament aussi, mais dans le Nouveau Testament, le seul fait qui compte, c’est que le Christ est mort dehors : c’est-à-dire en dehors des portes, c’est-à-dire dans le monde profane. Par conséquent la sacralité devait être abandonnée, le culte était également profane : le culte n’est pas culte, c’est un acte de la collectivité, de la participation commune, et donc aussi la participation comme activité.

Ces traductions, banalisations de l’idée de concile, ont été virulentes dans la pratique de l’application de la réforme liturgique ; elles étaient nées d’une vision du concile au-delà de sa propre clé, la foi. Il en est de même pour ce qui est de la question de l’Écriture : l’Écriture est un livre, historique, qui doit être traité historiquement et rien d’autre, et ainsi de suite.

Nous savons que ce concile des médias était accessible à tout le monde. C’était donc le concile dominant, plus efficace, et il a créé beaucoup de calamités, beaucoup de problèmes, vraiment beaucoup de malheurs : séminaires fermés, couvents fermés, liturgie banalisée… Et le vrai concile a eu du mal à se concrétiser, à se réaliser ; le concile virtuel était plus fort que le concile réel.

Mais la force réelle du concile était présente et, peu à peu, elle se concrétise de plus en plus et devient la vraie force qui, en outre, est également la vraie réforme, le vrai renouvellement de l’Église. Il me semble que, cinquante ans après le concile, nous constatons que ce concile virtuel se brise, disparaît, et qu’apparaît le vrai concile avec toute sa force spirituelle. Et il est de notre devoir, justement en cette Année de la foi, en commençant par cette Année de la foi, de travailler pour que le vrai concile, avec sa force de l’Esprit-Saint, se réalise et que l’Église soit réellement renouvelée. Espérons que le Seigneur nous aide. Moi, retiré dans la prière, je serai toujours avec vous, et ensemble nous avancerons avec le Seigneur. Dans cette certitude : c’est le Seigneur qui est vainqueur ! >>

 

Source :  http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1502132_magister

 

Commentaires

LA SUITE DES EVENEMENTS

> Il se pourrait qu’une certaine résolution 181 de l’ONU du 29 novembre 1947, ait mis fin au temps des nations. L’objectif de Vatican II (à lire intégralement avant d’en parler) est sans doute aussi implicitement et paradoxalement de préparer la suite des événements, de l’après Eglise des nations - ce qui a semblé pour certains être une ouverture inconsidérée au monde et pour d’autres l’occasion de confondre liberté et licence - (l’Eglise de Jérusalem a disparu de la circulation courant 3ème siècle – dixit le cardinal Lustiger dans son ouvrage l’Alliance, lequel cardinal avait l’oreille de Jean-Paul II). L’olivier franc et le greffon vont être invités à mettre un terme à leur animosité et jalousie réciproques séculaires, il est à espérer que cela ne se fasse pas sans trop de dégâts collatéraux. Cela risque d’en déranger beaucoup, en particulier ceux qui pensent que l’Eglise Catholique s’est substituée à l’Israël selon la chair (on oubliant qu’à chaque fois qu’ils prennent l’eucharistie, il s’agit du corps et du sang, certes du Verbe incarné, mais incarné chez les… Juifs, avec une mère… Juive et un père adoptif… juif), alors qu’en fait il s’est agi d’un binôme cheminant parallèlement dans l’histoire, mais il va falloir s’y faire. Quand à ceux qui voudront s’y opposer, ils auront l’occasion de pouvoir exprimer leur mécontentement par tout moyen, leur liberté ne sera en aucune manière contrainte, mais attention toutefois au … retour du bâton (le bâton soit-dit en passant qu’ils auront eux-mêmes envoyé) ; car si le patience est une chose, une seconde chose est aussi qu’il y a un temps pour tout qu’il ne convient pas d’anticiper (d’où la grande prudence, parfois mal comprise, de l’Eglise sur bien des sujets), et quand une fin de partie est sifflée par l’arbitre, elle est sifflée.
En considération notamment de ce contexte concret (pour ne pas parler du reste qui chaque jour devient de plus en plus sidérant selon un rythme relevant de la progression géométrique, la réalité dépassant la fiction), le retrait du pape Benoît XVI prend un sens inattendu, le sens profond de cet acte, pour le moins peu banal, relève sans nul doute d’une motion de l’Esprit Saint, et comme les pensées de l’Esprit ne sont pas les nôtres… Nous sommes vraisemblablement à la veille d’événements difficiles et la barque de Pierre semble étoffer sa tête visible en conséquence, car s’il s’agit du passage d’un schéma de l’Eglise des nations (ce qu’en fait est encore la vocation de l’’Eglise Catholique), vers un autre schéma…d’ailleurs lui aussi universel (car si le salut vient des Juifs, il n’est pas réservé aux Juifs), attachez vos ceintures. Cela risque d’être encore plus décoiffant que l’épisode avignonnais de la Papauté.
C’est sûr, Vatican II, est certainement à méditer pour le découvrir dans sa réalité. En attendant tranquillement la suite dans la confiance sans s’agiter, l’avenir aura soin de lui-même.
Et enfin, pour l’anecdote et sans en tirer de conclusions particulières - sans se prendre pour un prophète, ni être un évangéliste ou un illuminé qui ne se sent plus, ou un demeuré - celai n’empêche pas de relever : (2017 sera le centenaire de Fatima, et les 70 ans de l’article 181).
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Écrit par : jean / | 19/02/2013

La « BULLE » catholique

> Les Français se disent encore catholiques à 70%
Dont acte.
Mais ne vont plus à la messe dominicale...?
Ses rites ancestraux sont trop compliqués...
Ils cherchent tous une spiritualité ouverte,
accueillante, secourable, aimante...
N'y -a-t-il pas dans les hautes sphères de la chrétienté,
Un esprit simple et éclairé capable de comprendre cela ...?
La"BULLE " catholique va -t-elle exploser...
Comme la " BULLE " immobilière espagnole...?
Méditons... Prions...
Il est temps de reconstruire la " Portioncule "
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Écrit par : maudub / | 19/02/2013

RENOUVELER ET REORIENTER

> L'une des dernières directives de Benoît XVI comme pape a été pour dire que l'Eglise doit se "renouveler" et se "réorienter".
Cela ne veut pas dire que le catholicisme soit une "bulle" destinée à éclater (qu'est-ce que ça veut dire ? la plus grande religion de la planète, qui se mettrait à faire une dépression nerveuse alors qu'elle n'a jamais eu autant de fidèles ?)
Ca veut dire que le gouvernement de l'Eglise doit se réformer en profondeur, n'étant pas adapté aux tâches nouvelles. Naissance de patriarcats continentaux ? Polysynodie ?
Et ça veut dire que les catholiques doivent cesser de penser "institution" pour penser "évangélisation". Parce que c'est ça que le Christ leur dit de faire, et parce que penser "institution" a amené la crise actuelle à Rome et en Europe.
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Écrit par : Edmond Campion / | 19/02/2013

AVEC JOSEPH-BENOIT

> Moralité de l’histoire : entre le concile et les médias, c’est pas parce qu’il y a conciliabules qu’il y a bulle ! Blague à part (que notre cher pape Benoît me pardonne). Quelle puissance des médias dans nos vies ! Quelle puissance des écrans qui font leur cirque – et font écran – dans la majorité des foyers… ces « folles lucarnes », iPad et mobiles en tous genres qui nous empoignent depuis l’époque du concile, une bonne cinquantaine d’années.
Comment avons-nous vécu toutes ces années ? Appelés que nous étions à choisir entre virtuel et réel, pas seulement pour accueillir le message de l’Eglise, mais dans tous les aspects de nos vies ?
Nous traversons une époque où le pain et les jeux – panem et circenses – , et les comportements qui vont avec (pour gagner ledit pain et ledit plaisir) tendent à combler tous les interstices temporels en individualisant et privatisant les comportements à l’extrême… Chacun devant l’écran qui compose son cirque intérieur, qu’il ne quitte que pour croiser trop brièvement le prochain, à l’usine ou dans une salle de réunion (boulot) ou dans les transports (métro, boulot) et jusque dans la cellule familiale (ouf… mais le repos est-il bien « gagné » ?) – et j’aurai tort d’oublier le bistrot.
La démarcation entre la vie virtuelle (l’écran branché sur mon nombril) et vie réelle (ce que je fais vraiment pour Dieu et le prochain, l’un n’allant pas sans l’autre j’espère) est-elle si difficile à faire ? Combien d’heures, minutes, secondes sont-elles données par jour ou par semaine au virtuel et au réel ?
Le virtuel nous bouffe (aparté pour rassurer les lecteurs de ce blog : j’ai vérifié, le 13 janvier dernier : notre ami PP, à l’instar de sa prose et de ses convictions, est parfaitement réel, de chair, de voix et d’os sous sa casquette irlandaise !).
Face aux médias qui nous égarent, qu’est-ce qui peut nous sauver ? Un engagement individuel et collectif à se réconcilier avec le réel ? Un (ré)concile réel faisant suite à nos « manifs pour tous » ?
Merci au Saint-Père de nous rendre à la réalité, ce Verbe qui s’est fait chair jusque dans le concile Vatican II. Prions avec Joseph-Benoît, prions pour lui !
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Écrit par : Denis / | 19/02/2013

REVOLUTION DU SAINT-ESPRIT

> Autorités romaines mal informées, ambitions romaines de personnages suspects dans leur pays d'origine (mais ourdissant des intrigues purement personnelles à Rome)... Oui, le système romain est vermoulu et Benoît XVI le laisse entendre clairement. Vite une révolution du Saint-Esprit.
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Écrit par : Girolamo / | 19/02/2013

à Jean

> "attachez vos ceintures. Cela risque d’être encore plus décoiffant que l’épisode avignonnais de la papauté."
Oui. La fin de la prophétie de Malachie...

Feld


[ De PP à Feld - Là, laissez-moi dire que je ne crois pas à ces soi-disant révélations privées. Elles font mentir le Christ : dans l'Evangile il annonce que l'Eglise durera jusqu'à la consommation des siècles (Matthieu 28, 20 : "je suis avec vous jusqu'à la fin du monde", ), et au sujet de cette fin du monde il précise : "quant au jour et à l'heure où cela se produira, personne ne les connaît, ni les anges du ciel, ni même le Fils : personne, sauf le Père et lui seul. Lors de la venue du Fils de l'homme, les choses se passeront comme au temps de Noé : [...] ils ne se doutèrent de rien jusqu'à ce que vienne le déluge qui les emporta tous." (Matthieu 24, 36-39). Donc les pseudo-prophéties datant la fin du monde vont contre la parole du Christ : ce qui relève de l'hérésie majeure ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 19/02/2013

SON DERNIER BEAU CADEAU

> J'ai regardé dans son intégralité cette intervention du Saint Père sur KTO. J'ai été bluffé, tant sa présentation du concile était lumineuse. Elevé au lait de la suspicion au sujet de Vatican II, je faisais néanmoins confiance à l'Eglise mais tout en conservant en mon coeur de bonnes doses de doutes.
La présentation, l'explication, qu'en a fait Benoit XVI, dans son ton inimitable de père de famille plein de douceur et de fermeté m'ont réellement fait découvrir toute l'intense beauté, la grande clairvoyance, la grande spiritualité catholique de ce concile.
Le visionnage de cette conférence devrait être rendu obligatoire pour les progressistes et intégristes de tous poils.
Notre pape nous aura fait un dernier sacré beau cadeau. Il m'aura étonné jusqu'au dernier moment.
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Écrit par : gdecock / | 20/02/2013

Trouvé sur le site "Liberté Politique"

> http://www.libertepolitique.com/Actualite/La-revue-de-presse/La-prophetie-oubliee-de-Ratzinger-sur-l-avenir-de-l-eglise
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Écrit par : Pierre Huet / | 26/02/2013

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