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09/02/2013

L'écologie humaine autrement qu'en voeux évasifs : objecteurs de croissance contre la loi Taubira

...qui n'est que l'un des aspects de la folie du libéralisme global... Réflexions dans le numéro de février de La Décroissance :

 

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...à propos de la proclamation libérale de Pierre Bergé ("louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ?") :

« Une mère porteuse n'est donc, aux yeux de Pierre Bergé, que la prolétaire des bourgeois qui disposeront du capital nécessaire pour louer l'usage de son ventre en vue de leur seul intérêt personnel... "Plus-value" est un prénom qui devrait bientôt faire fureur ! Mon corps est une marchandise. Louer mes bras ou me prostituer, quelle différence ? »

À propos de la posture technoïde de Noël Mamère et d'EELV ("un amendement pour demander la PMA") :

« Quel paradoxe que d'observer des "écologistes" officiels en pointe pour la marchandisation du vivant' ! […] Ce totalitarisme mou de la marchandise promise à tous et imposée à tous… »

« Ils sont fous, vraiment fous, c'est-à-dire cohérents dans leur folie... L'idée de "droits" s'est marchandisée, le "droit" est devenu un produit pour tous. Il ne s'agit plus d'une liberté qualitative qui se mérite (car liée à un devoir, car personnelle), mais d'un "droit à", quantitatif, dont tout le monde doit pouvoir jouir ainsi que d'une friandise. […] Je veux un enfant "comme tout le monde", même si j'ai passé 60 ans, indépendamment de mes responsabilités morales et juridiques. Les droits des adultes passent devant ceux des enfants. Indifférenciation et instrumentalisation vont de pair. »

Que faire ?

« Contre cette folie oppressive, la seule voie nous est donnée dans le livre d'Orwell : "étendre petit à petit la surface du jugement sain"... »

 

Le philosophe Dominique Bourg (université de Lausanne) fait écho à cette idée dans le même numéro de La Décroissance. Question : "Vous parlez de refonder la société autour d'initiatives locales. Mais cela paraît difficile aujourd'hui, avec un système technicien qui nécessite des institutions centralisées..."  Réponse :

« ...Les monastères étaient méprisés par les élites de Rome. Mais ces expérimentations ont permis de poser des jalons nouveaux. La société qui s'est reconstruite autour des monastères, ce n'est pas une société qui est devenue un grand monastère : elle aurait disparu et nous ne serions pas là pour en parler ! Même si ces initiatives restent minoritaires et ne se généralisent pas forcément, ce sont des lieux d'expérimentations importants : on met en place de nouvelles manières de vivre, de s'organiser, de produire, d'échanger... Il faut réorganiser la société, en redéfinissant nos valeurs communes, tout en sachant qu'on part toujours d'un héritage. L'histoire montre que des peuples ont su se ressaisir et prendre à bras-le-corps des situations d'effondrement... »

Dominique Bourg précise (au contrepied des libéraux, idéologues du dépérissement de l'Etat) :

« Il faut cantonner l'économie, la contrôler, nous avons besoin de régulation étatique forte. Face à l'urgence de la situation, il y a notamment un verrou institutionnel à supprimer, c'est la création monétaire : les Etats empruntent au secteur privé et ne créent plus directement la monnaie. L'endettement est la conséquence directe de l'affaiblissement du rôle de l'Etat. Cette dette colossale empêche les investissements nécessaires pour une transition énergétique... »

 

 

Commentaires

AUTREMENT

> "L'écologie humaine autrement qu'en voeux évasifs" ! oh oui ! pas d'autre issue que radicalement réaliste ! on ne peut plus supporter les postures obliques et dilatoires
qui ne mènent nulle part.
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Écrit par : girolamo / | 09/02/2013

LA PENSEE DE CHARBONNEAU

> Le vieux clivage interne à l'écologie ressurgit. Le livre de Bernard Charbonneau, «Le feu vert» (1980) est peut-être le livre le plus cité par le journal « La Décroissance ». Les extraits du livre ci-dessous, montrent sa conscience aigüe, il y a plus de 30 ans, des contradictions insurmontables d'une écologie libertaire guidée par le fantasme d'une liberté sans limites, qui est déni du réel de la nature. Il pressent déjà en quoi cette liberté si mal comprise ouvre la voie vers l'indifférenciation des sexes, et vers des «avancées sociétales» qui contredisent en leur cœur le projet écologique de réarticulation de l'homme et de la nature.
Ces passages, dans le contexte déshumanisant du « mariage pour tous », sont d'une troublante actualité.
Citation : «Tout en protestant contre le pillage de la nature, des ressources, des paysages et des cultures locales existantes, elle (l'écologie libertaire) réclame la suppression de toute contrainte exercée par la société sur ses membres(...) En ceci le gauchisme écologique commet un contresens lourd de conséquences ; il exige toute la liberté alors que le système industriel à l'Ouest comme à l'Est menace par d'innombrables voies de la nier totalement : il revendique le Meilleur des Mondes alors qu'il s'agit d'éviter le pire.
L'utopie de l'écologiste de gauche est d'ailleurs fort ancienne : c'est le vieux rêve d'une liberté qui serait donnée tout entière à tous(...)L'esprit libertaire est égalitaire : quelles que soient leurs différences qualifiées à tort de vices ou de vertus, tous les hommes ont droit à la même liberté, qui est une et indivisible(...)Comme toute gauche, le gauchisme n'échappe pas au reproche de nier les réalités naturelles ou culturelles au nom d'une égalité théorique.
On peut s'étonner de voir la gauche écologique refuser des différences aussi naturelles que celles de l'âge ou du sexe(...)Comme d'autres libertés, on peut la penser nécessaire, elle n'en va pas moins contre le cours de la nature ; il est difficile de qualifier l'avortement et la pilule d'acte ou de produits naturels. Quant à la différence qui s'oppose et unit l'homme et la femme, il n'en est guère qui soit plus profondément inscrite dans la vie, ne serait-ce qu'au titre de géniteur et de génitrice, osons dire père et mère ; et c'est l'artifice scientifique qui pourra seul l'abolir. En niant la différence - je ne dis pas l'inégalité puisqu'il s'agit d'incomparables – obéit-on à une passion de liberté et d'égalité ou au contraire est-on dupe du développement d'une société qui devient une vaste fabrique d'ersatz standardisés?(...)
On peut en dire autant de la libération des tabous sexuels au nom du désir ou de la « révolution libidineuse ». On est ici au cœur de la nature et du mystère de la vie, qui mériterait d'être approché avec plus de prudence, sinon de révérence. La pratique du n'importe quoi n'importe comment au nom du désir, la mise de la pédérastie ou de la pédophilie sur le même plan que l'amour de la femme et de l'homme illustre assez bien la tendance à pousser à la limite la logique de la liberté. Ce qui ne va guère dans le sens de la nature, ni de la plupart des sociétés traditionnelles(...) En ce domaine, comme le montre l'exemple du puritanisme américain, on passe vite du silence hypocrite et de la répression du sexe à une publicité qui met le piment d'Eros dans toutes les sauces commerciales ou même politiques.
Homme et femme, père et mère, amant et amante, parents et enfants. Il semble difficile de nier qu'il s'agit là de différences qui sont d'abord naturelles, le milieu culturel ne faisant qu'en rajouter. On naît homme ou femme, puis selon les nécessités ou les hasards de la vie, on le devient ; la part de la société n'empêche pas celle de la nature. La négation du mariage institutionnel ou de fait, la dénonciation de l'égoïsme à deux au nom d'une relation érotique plus vaste, la revendication de la liberté des enfants contre l'autorité des parents mènent à la condamnation de la famille. Chez les écologistes, elle a lieu en général sans débat, ceux qui ne sont pas d'accord se contentent de se taire. Cette négation qui va de soi dans certaines chapelles risque d'être aussi courte que l'ancienne religion de la famille(...)Et là encore on peut se demander si on ne confond pas la mise en cause du nœud de vipères familial avec sa décomposition par un système politico-industriel qui tend à ramener à lui toute réalité sociale. »
Fin de citation (Pages 102-104)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 09/02/2013

L'IMPOSTURE D'EELV

> Pourriez vous rédiger une pétition précise et bien cadrée à faire signer en chaine pour mettre en lumière l'imposture écologique du parti Europe Ecologie les Verts ?
Je crois qu'il faut dénoncer cette imposture, comme commencent à le faire de plus en plus de blogs dont vous vous faites le porte parole éclairé, mais cela ne suffit pas. je n'ai pas de blog et ne peux exprimer mon ras le bol de cette approche de l'écologie.
Comment peut -on être écologiste et prôner la marchandisation du corps humain ?
Comment peut-on être écologiste et continuer à utiliser la technique pour satisfaire encore plus les désirs personnels contre nature ( De moins en moins de monde pour continuer à vivre notre style de vie plus libre encore)?
Quelle est cette égalité qui permet à certain de répondre à leur désir en utilisant le corps des autres ?
Je suis révolté de la représentation de l'écologie par ce parti et je crois que je ne suis pas le seul.
Aidez nous à le faire savoir à Mr Mamère et ses compères, et surtout à tous les chrétiens qui se méfient encore trop de l'écologie. Donnez la possibilité au plus grand nombre d'exprimer leur ras le bol en faisant circuler un document éclairant.
Préparons l'écologie humaine de demain en mettant en lumière les ténèbres actuelles ;
merci de votre aide.
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Écrit par : estivals / | 10/02/2013

> Merci à Estivals pour son appel que je relaie : une alternative à EELV est nécessaire.
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Écrit par : Pierre / | 11/02/2013

LA SEDUCTION

> J'ai lu (entendu?) que la troisième tentation du Christ au désert était celle de la séduction.
Ne sommes-nous pas en plein dedans ?
La séduction en effet ne s'occupe pas des conséquences, seul l'effet immédiat d'attirance produit compte.
Quand je vois, j'entends Me Taubira c'est exactement ce qui me vient à l'esprit : une tête bien faite, puissante mais tournée vers quoi d'autre si n'est la séduction ?
Capable de sortir de superbes références littéraires, des amalgames à en veux-tu en voilà ; mais finalement ne répond jamais sur le fond, tandis que les média en raffolent et en redemandent.
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Écrit par : franz / | 13/02/2013

PETITION

> une autre pétition contre les aberrations de la société consumériste qui mériterait (si vous le jugez judicieux) un petit soutien
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tour-de-france-et-non-respect-de-l-129933
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Écrit par : Gilbert / | 14/02/2013

LES CHOSES BOUGENT

> Les choses bougent quand-même: trouver ceci dans une revue qui ne passe pas pour être anti-libérale est intéressant:
http://www.valeursactuelles.com/%C3%A9cologie-humaine20130213.html
(signalé par le blogueur Charles Vaugirard)
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Écrit par : Pierre Huet / | 14/02/2013

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