31/01/2013
Un élu de gauche martiniquais parle à l'Assemblée contre le projet Taubira
PROCÈS-VERBAL DE SEANCE
Assemblée nationale - XIVe législature - Session ordinaire de 2012-2013
Compte rendu intégral
Première séance du mercredi 30 janvier 2013
M. le président. La parole est à M. Bruno Nestor Azerot.
M. Bruno Nestor Azerot. Madame la garde des sceaux, madame la ministre, monsieur le président, chers collègues, j’ai soutenu jusqu’à maintenant tous les projets et tous les engagements de la gauche, mais il existe aujourd’hui une profonde confusion qui m’interpelle.
M. Philippe Gosselin. Ah !
M. Bruno Nestor Azerot. La liberté de conscience et de vote qui existe au sein de mon groupe parlementaire, le GDR, me permet d’exprimer une voix qui est celle d’un homme libre d’Outre-mer (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP) : j’en remercie mes collègues du groupe, dont les avis sont divers et très partagés sur ce texte.
Outre-mer, en revanche, la quasi-totalité de notre population est opposée à ce projet qui bouscule toutes les coutumes et toutes les valeurs sur lesquelles reposent nos sociétés ultramarines.
M. Philippe Gosselin. Chez nous aussi !
M. Bruno Nestor Azerot. Cette voix doit être entendue et comprise. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.) Nous devons exprimer cette opinion de notre électorat qui ne comprend pas ce qui se passe ici et maintenant.
M. Philippe Gosselin. Il a bien raison !
M. Bruno Nestor Azerot. Le risque est grand de plonger la population dans un profond désenchantement vis-à-vis de la politique du Gouvernement, voire de provoquer une cassure morale irrémédiable. Ce texte en effet ne donne pas une liberté supplémentaire, il fragilise au contraire le délicat édifice sur lequel se sont construites nos sociétés antillaises et guyanaise après l’abolition de l’esclavage. Il existe même, à mon sens, un risque de rupture du pacte républicain qui nous lie depuis deux siècles à la France. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
Cette question du mariage homosexuel appelle en effet de ma part des réflexions de fond. Il est nécessaire de distinguer la question de l’homosexualité de celle du mariage gay : les confondre, comme l’ont fait certains orateurs, n’est pas honnête.
L’homosexualité est une pratique qui relève de la sphère privée (« Oui ! » sur quelques bancs du groupe UMP) : c’est une réalité qu’il faut prendre en compte et qui appelle des droits et une protection de la vie privée pour ceux qui la pratiquent.
En revanche le mariage gay et l’adoption pour les couples homosexuels relèvent de la sphère publique, en ce qu’ils bouleversent la norme en vigueur, en établissant une nouvelle norme en matière de famille, de filiation et de transmission patrimoniale. Ce chemin-là, nous ne pouvons le suivre.
Peut-on véritablement parler d’un progrès et d’une nouvelle liberté ?
À l’origine, en établissant le mariage comme institution, la société a donné un cadre juridique à une donnée naturelle : l’union d’un homme et d’une femme en vue de la procréation d’un enfant. Or, à l’évidence, il ne peut en être ainsi avec le mariage gay. Certes, aujourd’hui, le mariage est plus un « mariage-sentiment » qu’un « mariage-procréation », comme il l’était autrefois : l’enfant n’est plus la finalité du mariage, si bien que des personnes hors mariage, voire des couples stériles, peuvent avoir envie d’enfant.
La question qui se pose est donc plutôt : le sentiment doit-il donc devenir le sens nouveau et unique d’un mariage qui serait ouvert à tous les hommes et à toutes les femmes, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels ?
Doit-on révolutionner ainsi le mariage en France et en Outre-mer au risque de perdre nos valeurs fondamentales ?
Mme Nicole Ameline. Bravo !
M. Bruno Nestor Azerot. Allons-nous vers cette société où l’individualisme hédoniste (Applaudissements sur certains bancs du groupe UMP) remplacera nos vieilles doctrines personnalistes et socialistes fondées sur la solidarité, la liberté et l’égalité ?
La famille, pivot de notre société depuis les Constituants et la Révolution française, depuis l’émancipation de 1848, va-t-elle, au sens littéral du terme, exploser ?
Notre responsabilité est grande devant l’Histoire.
Moi, homme issu d’un peuple opprimé, réduit en esclavage, où le système social refusait à un homme et à une femme de pouvoir avoir un enfant et se marier légitimement, où le mariage était interdit et où il a été une conquête de la liberté, j’affirme le droit à l’égalité dans la différence et non dans le même, le semblable, l’unique ! (« Bravo ! » et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Car enfin, au nom de l’égalité et du refus des discriminations, peut-on établir une équivalence entre tous les couples ?
Au contraire, je crois que l’on ne peut mettre sur le même plan hétérosexualité et homosexualité : un homme et une femme, ce n’est pas pareil que deux hommes ou deux femmes ensemble. Établir une équivalence, une nouvelle égalité, une nouvelle norme, c’est nier la réalité, c’est rétablir une oppression en confondant genre, sexe et pratique. (« Bravo ! » et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
C’est un diktat de la pensée contre l’humanité vitale, contre les droits de l’homme et de la femme. Refuser cette différence naturelle, c’est refuser la différence sexuée, c’est revenir sur l’oppression de la femme et de ses droits émancipés,…
Mme Claude Greff. Exactement !
M. Bruno Nestor Azerot.… c’est instaurer une nouvelle contrainte, car il sera interdit désormais de faire la différence entre un homme et une femme, au risque d’être discriminatoire.
Et l’enfant ? Puisque deux hommes ou deux femmes ne peuvent procréer, que va t-on faire ? Pour procréer, il faut bien un homme et une femme.
M. Philippe Gosselin. Mais oui !
M. Bruno Nestor Azerot. Inéluctablement se posera la question du recours à la procréation médicale assistée…
M. Philippe Gosselin. Nous y revenons !
M. Bruno Nestor Azerot. …car ce désir d’enfants est légitime. Toutefois, ce n’est pas le droit qui refuse aux homosexuels d’avoir un enfant, c’est la nature. Pour pallier ce problème de stérilité et d’incompatibilité, on aura recours à la PMA. Où est le progrès social ? Où la liberté nouvelle ? Comment voulez-vous qu’un homme dont les ancêtres ont été vendus et chosifiés ne soit pas inquiété par cela ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
M. Philippe Gosselin. C’est justifié !
M. Bruno Nestor Azerot. La gauche a le pouvoir dans cette assemblée, je suis un homme de gauche et c’est bien en tant que tel que je préfère l’humain et l’humanisme à ce que ce texte sous-entend. (Applaudissements sur certains bancs du groupe UMP.)
Alors qu’un tiers des hommes et des femmes d’outremer sont sous le seuil de pauvreté, que notre PIB est d’un quart inférieur à celui de l’Hexagone…
Plusieurs députés du groupe SRC. Cela n’a rien à voir !
M. Bruno Nestor Azerot. …et que 60 % des jeunes de moins de 25 ans sont toujours au chômage, n’y avait-il pas d’autres priorités ? (« Bravo ! » et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Que dirai-je à ce jeune Martiniquais qui, entré dans la délinquance, est sans travail, dont les parents sont aussi sans emploi, qui est sans logement et n’a pas de quoi se nourrir, qui n’a pour seule alternative que de récidiver pour pouvoir être reconduit en prison afin d’avoir enfin un toit et à manger ?
M. Philippe Gosselin. Très courageux ! Voilà un homme libre !
M. Bruno Nestor Azerot. Que lui dirai-je demain ? Que je lui ai offert, en tant que législateur, une grande liberté : non pas du travail, non pas un logement, non pas un avenir décent et un espoir de vie, mais le mariage pour tous !
À mon grand regret, mais avec ma conviction d’homme de gauche engagé et libre, je ne voterai pas ce projet (« Bravo ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP. – De nombreux députés du groupe UMP se lèvent et applaudissent longuement) qui est attentatoire aux libertés et ne répond pas aux aspirations profondes du peuple, en particulier en Outremer.
M. Philippe Gosselin. Vous venez de rentrer dans l’Histoire, monsieur !
23:41 Publié dans Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : mariage gay, taubira, gauche, libéralisme
Commentaires
ADMIRABLE
> Admirable. La vraie gauche.
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Écrit par : louis rossel / | 01/02/2013
VRAIE OU PAS
> La vraie Gauche? Noël Mamère appartient aussi à la "vraie Gauche"... Entre le socialiste Nestor-Azerot et les ultralibéraux de gauche il existe un fossé.
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Écrit par : Blaise / | 01/02/2013
à Blaise
> que voulez-vous dire ? Seuls les gens de gauche peuvent dire ce qui est de gauche ou pas. Je le suis quant à moi vraiment, et je ne me reconnais pas dans les enfumages libéraux de Noël Mamère. Et je reproche à Mélenchon de pactiser avec le boboïsme en ce qui concerne le conformisme queer. Etc.
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Écrit par : louis rossel / | 01/02/2013
à Monsieur Rossel
> Sans vouloir vous fâcher, comme si le bon sens, le coeur, avait une couleur de gauche, de «la vraie gauche » notamment, ou de droite ? Sur ces affaires de fond, laissons tomber les couleurs politiques, sinon on ne s’en sortira jamais. Il y a des gens biens et des cons dans tous les milieux.
Admirable l'intervention de Monsieur Nestor-Azerot, c'est son coeur qui a parlé.
une question à Monsieur de Plunkett :
Je m'interroge sur l'efficacité de la pétition au CESE au sujet de la présente loi en cours de discussion (le président du CESE, Mr Delevoye, explique dans La Croix que cela ne servira en fait à rien, vu que l'intervention du CESE se fait en aval, donc après le vote de la loi ... ! Je ne sais pas quoi vraiment en penser, si on discute après, à quoi cela peut-il bien servir, d'autant plus que le système à l'air bien verrouillé pour que l’on ne puisse, profiter du poids d’une saisine, pour élargir le débat sur d’autres sujets. Mais sans doute faut-il voir plus loin, le CESE étant une ligne d’un front plus large, le CESE tout seul en fait ne servant à… rien (un « machin » en somme ayant pour fonction d’amuser la galerie).
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Écrit par : illingen / | 01/02/2013
@ Louis Rossel
Exact.
Mélenchon a reçu le prix de "l'homme de l'année 2012" par le très "consumolâtre-macho-kéké-playboy" magazine GQ (Gentlemen's Quarterly)
GQ, magazine qui s'acharne à transformer les hommes en kékés-têtes à claque et à voir les femmes comme un ensemble de courbes a remis ce prix au cours d'une très chère soirée bobo.
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Écrit par : E Levavasseur / | 01/02/2013
à Illingen
> un peu facile. "laissons tomber les couleurs politiques", ça veut dire "laissons tomber la politique". (ah bon, qui va s'en charger ? votre banquier ?).
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Écrit par : louis rossel / | 01/02/2013
à Louis Rossel
> Vous confondez, me semble-t-il, la gauche avec le socialisme. La "gauche" désigne les députés qui se placent dans la partie gauche de l'hémicycle et, par extension, ceux qui se reconnaissent dans les élus placés à la gauche de l'échiquier politique, par-delà les clivages partisans. Mais les socialistes n’interviennent que tardivement, à la fin du XIXe siècle, dans la vie parlementaire. Auparavant, les gens "de gauche" étaient plutôt des libéraux, relativement peu soucieux de transformer en profondeur les conditions de travail des ouvriers. Et Thiers, homme de gauche, n’était guère aimé des anciens communards. Aujourd’hui, avec le reflux du socialisme, les libéraux ont repris la position dominante qu’ils occupaient au XIXe siècle, tout en capitalisant sur la "conscience de gauche" héritée dreyfusisme et du Front Populaire.
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Écrit par : Blaise / | 01/02/2013
JE NE CONFONDS PAS
> je ne "confonds" pas : je suis de gauche, donc socialiste, donc je n'ai pas voté PS mais Front de gauche. Etant de l'intérieur je crois connaître la question. Quant à considérer Thiers comme un homme de gauche... Demandez donc son avis à Louis Rossel, le héros (calviniste) de la Commune auquel j'ai emprunté son nom.
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Écrit par : louis rossel / | 01/02/2013
THIERS
> Thiers n'était "de gauche" qu'aux yeux des amis du comte de Chambord.
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Écrit par : ph amblard / | 01/02/2013
Le comte de Chambord était d'ailleurs plus "à gauche" que ses partisans sur le plan économique, raison pour laquelle ils ont fait échouer sa venue au pouvoir en 1873.
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Écrit par : alcime drot / | 01/02/2013
@ Blaise, Louis et Illingen
> Gauche et droite sont par définition des notions relatives (la gauche et la droite de quelque chose) qui, à vrai dire, n'intéressent guère quand on recherche la Vérité.
Laquelle n'est pas relative.
Ce que dit Blaise est 100% exact historiquement, ce qui montre que ces clivages, purement humains, changent tout le temps, alors franchement pourquoi se définir en fonction de ces gars-là ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 01/02/2013
à Monsieur Rossel
> Mais cher Monsieur Rossel, avant de vous emballer, si c’est possible et de me donner la leçon comme si j’étais un petit garçon (maladie justement du front de gauche), lisez donc sereinement et essayez de comprendre.
Il n’est pas question de laisser tomber la politique, mais quand il y a péril dans la demeure sur des sujets qui relèvent, en fait de la nature (comme le dit fort bien le député à la tribune de l’assemblée), cela sert à quoi que les gens de gauche, de droite, du centre ou de la diagonale, s’engueulent. La nature, elle s’en fout des partis politiques. Travaillons sur les sujets de grande urgence – à moins que, politiquement, vous jugiez que ce sujet n’en soit pas un de grande urgence, ce qui est au demeurant bien votre droit - au sujet desquels on s’entend et laissons le reste au vestiaire. Cela n’a rien à voir avec « laissez faire les banquiers ».
Alors calmos cher monsieur. Et si vous ne pouvez pas vous empêcher de réciter votre « catéchisme », et bien tant pis, ceux qui peuvent échanger sereinement entre eux, en mettant leurs différences au vestiaire, ne sont pas obligés de vous supporter parce que, au prétexte que vous êtes de gauche ce serait obligatoire. Et de ce que vous avez pu voter ou pas, cela n’a ici aucun intérêt.
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Écrit par : illingen / | 01/02/2013
@ Louis Rossel
> Le ralliement des socialistes à la gauche est largement postérieur à 1871. Par conséquent, Louis Rossel aurait été de mon avis.
@ ph amblard et alcime drot
Le comte de Chambord et ses partisans étaient de droite, parce que monarchistes.
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Écrit par : Blaise / | 01/02/2013
Michéa est très éclairant sur notre situation actuelle :
> « Si nous acceptons ces distinctions très générales (la Gauche comme le parti des Lumières et des "forces de progrès", dressées contre toutes les figures de l’Ancien Régime ; le Socialisme comme l’expression philosophique des révoltes ouvrières du XIXe siècle contre les effets inégalitaires et déshumanisants de la modernisation qui constitue justement le développement le plus radical et le plus cohérent de l’axiomatique des Lumières), on peut conclure qu’en renonçant partout au compromis historique qui l’avait unie aux classes populaires, la Gauche s’est trouvée, pour ainsi dire, rendue à elle-même et à sa propre vérité. Dégagée, en somme, de la pesante obligation électorale d’invoquer sans cesse les travailleurs de Lip ou les paysans du Larzac (devenus depuis, grâce à l’intelligentsia éclairée, une improbable coalition de "beaufs" ou de "Deschiens") et libre, enfin, de consacrer l’essentiel de son temps aux états d’âme, autrement distrayants, des différentes émules de Jean-Paul Gaultier, Emmanuelle Béart, ou Pierre Arditi. Il est donc particulièrement vain et illogique, d’attendre la moindre rédemption politique de l’appel rituel à "reconstruire" ou "refonder" une Gauche qui soit "vraiment de gauche". D’une part, parce que c’est précisément là, ce qu’en deux décennies, elle est réellement redevenue. Et, surtout, parce qu’un tel appel a régulièrement pour effet majeur de rendre impossible l’indispensable jonction politique avec ces millions de travailleurs à présent réfugiés dans l’abstention électorale ou le vote à droite, parce qu’ils rejettent intuitivement les effets destructeurs de l’atomisation du monde ; et parce qu’ils ont suffisamment d’intelligence pour refuser de se reconnaître dans ces vigilants défenseurs du Bien aux yeux desquels l’émancipation du genre humain a fini par se confondre avec le remplacement du vieux despotisme de l’Avenue Foch par la tyrannie, indéniablement plus décorative, de la Place des Vosges et du Marais. Nouvelle donne qui, soit dit en passant, confirme à quel point Paris est vraiment très mal parti. » ("Impasse Adam Smith", Flammarion, 2002, p. 80-81)
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Écrit par : Blaise / | 01/02/2013
à illingen
> Votre ton est sectaire envers Louis Rossel. Vous avez le droit d'être allergique personnellement à la gauche (authentiquement socialiste, donc pas PS), mais votre agressivité n'engage que vous. Et ce discours sempiternel du "ni droite ni gauche" est le bon vieux discours de droite, qui ne fait illusion à personne. Le jour du vote je voudrais bien savoir où vous mène votre belle attitude "au dessus des partis" ; vous votez sûrement, et pas à gauche !
Gauche et droite ne sont pas des notions très pertinentes dans tous les domaines aujourd'hui, mais vous n'avez pas à refuser à autrui de se reconnaître dans une certaine idée de la "gauche"... peut-être par allergie à Copé et Le Pen.
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Écrit par : Nati / | 01/02/2013
DROITE ET GAUCHE
> Mais sur ce sujet, il s’agit il me semble qu’il s’agit de mener une action contre un projet précis, qui porte atteinte à une réalité naturelle, fort bien expliquée par l’orateur du groupe PS, intervention par ailleurs applaudie dans l’hémicycle notamment par de vilains députés de droite. Projet qui d’ailleurs aurait peut-être été porté pareillement, d’une façon beaucoup plus oblique (la façon dont certains exprimaient une position « personnelle » contre tel ou tel sujet, peut le laisser penser), par le camp qui a perdu les élections de 2012, ne nous faisons pas trop d’illusion sur ces sujets de société.
Et que derrière tout cela, au-delà des grands discours humanistes habituels, il y ait des perspectives de faire de l’argent, c’est évident que la figure moderne de la rapacité s’exprime plus que jamais.
Ca veut dire quoi « la vraie gauche » ? Pour reprendre une expression célèbre, la vraie gauche aurait elle donc « le monopole du cœur » et oser ne pas accepter cette perspective induite serait sectaire, de droite, d’extrème droite, intégriste, que sais-je ? Et le « ni droite, ni gauche », dans le cas de ce dossier précis du projet Taubira ? car si je ne m’abuse, c’est bien du projet Taubira dont il s’agit ici et de rien d’autre ?
Il y a un large consensus contre ce projet, les uns est les autres pourront-ils faire corps ensemble – SUR CE PROJET - et nous laisser en paix avec leurs slogans de droite ou de gauche exaspérants. Et c’est vrai, cela m’exaspère.
L’ouvrage de Simon Epstein chez Albin Michel « un paradoxe Français » est assez dramatiquement éclairant sur les images d’Epinal de la politique Française.
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Écrit par : illingen / | 01/02/2013
"VRAIE" GAUCHE
> J'ai très longtemps voté selon le schéma: extrême-gauche au 1er tour, gauche "classique" c'est à dire PS au second. Je ne vote plus, entre autres parce qu'il n'y a plus à mes yeux de "vraie" gauche, sauf marginalement: elle prend alors le visage de Nestor-Azerot, et aussi sa voix. Discours admirable en effet, particulièrement le passage évoquant la conquête de la liberté que fut pour les anciens esclaves le droit de se marier. Difficile à entendre pour l'ultra-marine Taubira...
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Écrit par : grzyb / | 01/02/2013
ABSURDE ?
> Ce qui est absurde, c’est se vouloir absolument « de » Gauche ou « de » Droite… Comme le soulignait Levavasseur, Droite et Gauche sont des « notions relatives », dont le contenu change en fonction des contextes sociopolitiques et des rapports de force à l’Assemblée. L’entrée des socialistes démocrates dans le jeu politique ainsi que le recul des idées monarchistes ont conduit à une transformation en profondeur de ce que nous appelons la Droite et la Gauche. De même, la quasi-disparition du socialisme de nos jours interdit d’établir une quelconque continuité entre le gouvernement du Front Populaire et la présidence Hollande.
Pour rappel : « Ni droite ni gauche » est un slogan longtemps cher au mouvement ouvrier. L’attribuer unilatéralement à « la » Droite ne tient pas…
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Écrit par : Blaise / | 01/02/2013
TON
> Quel ton sectaire (sic) !
"Je ne veux plus voir à Lyon un seul putain de ministre de ce gouvernement de merde ! »
http://www.lepoint.fr/politique/les-barons-ps-snobent-le-pouvoir-31-01-2013-1622440_20.php
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Écrit par : illingen / | 01/02/2013
REVENONS AU SUJET
> Vu comme c'est parti, je sens qu'on va pas tarder à parler de Vichy...
Bon on peut revenir au sujet maintenant ?
Ce blog n'est pas de gauche ou de droite, il est catholique de même que mariage et adoption ne sont pas des notions catholiques, mais des notions naturelles.
Une chose vraie reste vraie quelle que soit la personne qui la dit.
Ne vous égarez pas ds toutes ces bêtises.
Ca prouve que Maurras avait raison quand il a dit que la politique, c'est-à-dire la vie de la cité qui appartient à tout le monde, a été confisquée par les partis. Regardez le fil pris par les commentaires : alors que vous êtes tous d'accord sur le fond, vous trouvez le moyen de vous engueuler à propos d'une politique à laquelle vous ne croyez pas !
ne vous inquiétez pas, vous l'aurez votre belle place au royaume
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Écrit par : E Levavasseur / | 01/02/2013
JADIS ET NAGUÈRE
> René Rémond soulignait le positionnement initial du socialisme, extérieur au jeu parlementaire : « N'étant ni de gauche ni de droite, contestant le principe même de leur opposition, le socialisme peut, dans l'ordre politique, émerger à droite aussi bien qu'à gauche. » (Les Droites en France, Aubier, 1982, p. 19).
Et de façon significative, une partie minoritaire du socialisme a « émergé » à l’extrême-droite de l’échiquier politique après l'affaire Dreyfus.
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Écrit par : Blaise / | 01/02/2013
Suite et fin
> Au sujet notamment de ce que l’on appelle communément la « droite », pour affiner l’image mentale que l’on peut en avoir, cf une intervention de Marie France Garaud et en particulier ce qu’elle en dit au début, c’est assez intéressant…
http://www.youtube.com/watch?v=DWlGMTcnGK0
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Écrit par : illingen / | 02/02/2013
HOULA
> Madame Taubeïra, vous ne pouvez pas dire : Monsieur Bruno Nézéro Atort !
c'est insupportable (...et lamentable, pardon).
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Écrit par : escargolibri / | 02/02/2013
Les commentaires sont fermés.