Que les catholiques changent... et le catholicisme renaîtra en Europe

Préfet (depuis juillet) de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Müller est intervenu le 9 octobre au synode pour la nouvelle évangélisation :

celle-ci, a-t-il souligné, doit « proposer à nouveau la foi chrétienne dans sa plénitude et sa nouveauté pérenne ». « Plénitude » s'oppose à une foi tronquée, séquelle du progressisme pour lequel un chrétien moderne doit être de moins en moins chrétien. « Nouveauté » s'oppose au passéisme, symptôme de l'intégrisme pour lequel il n'y a de vrai catholicisme que celui d'avant-hier. Que la nouveauté soit « pérenne » veut dire que Jésus « a apporté toute nouveauté en apportant sa propre personne » (dixit saint Irénée) : en Jésus « se concentre toute nouveauté », souligne Mgr Müller.
 Donc la nouvelle évangélisation requiert « le dépassement de certains débats intra-ecclésiaux dans lesquels, depuis tant d’années, les mêmes thèmes sont reproposés » : des thèmes marqués, soit par la foi tronquée, soit par le passéisme.

[ Pensons aux dernières semaines où l'on a entendu rabâcher, par les uns, l'urgence d'un Vatican III (pour fabriquer le christianisme moins chrétien qu'exige la société du capitalisme tardif ?) ; par les autres, la nocivité de Vatican II (à effacer pour revenir aux années 1950, ou 1850, ou 1750).  ]

Mgr Müller* insiste : tout catholique doit devenir évangélisateur, et l'on n'est évangélisateur que si l'on se tourne « de nouveau face au Christ » ; « cette nouveauté de vie est en mesure de nous changer au plus profond », et « nous ne serons évangélisateurs que si nous sommes renouvelés ».

La nouvelle évangélisation (sans laquelle le christianisme disparaîtra d'Europe) ne peut être menée par le vieil homme en nous, encombré de ses opinions et de ses préjugés.

Ne pas livrer ces opinions/préjugés au feu, ce serait esquiver la tâche que nous donne notre Eglise.

 

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* nouvelle bête noire (après Mgr Fisichella) des lefebvristes et de leurs insiders.