10/07/2012
Mgr Gerhard Müller : [2] "acceptation de la forme et du contenu de Vatican II – il n'y a pas d'autre voie"
Autre partie de l'interview de Mgr Müller (Mittelbayerische Zeitung), où il répond cette fois aux questions sur les lefebvristes :
<< MBZ – Vous avez toujours été très critique envers la FSSPX. Maintenant vous êtes en charge, comme préfet, d'un retour de cette société dissidente dans le sein de l'Eglise. Comment en évaluez-vous la difficulté ?
GM – Les négociations du Vatican avec les frères de la FSSPX sont cordiales, chrétiennes et compatissantes, mais elles sont en cours. Quiconque désire redevenir catholique doit reconnaître l'autorité du pape et des évêques. Personne ne devrait se croire en mesure d'imposer ses propres idées au sujet de l'Eglise catholique. Les discussions à Rome ne sont pas des négociations entre deux partis. Aucune fraternité religieuse n'a le droit d'imposer ses conditions à l'Eglise.
MBZ – Les négociations entre la FSSPX et le Vatican durent depuis janvier 2009. Combien faudra-t-il encore de temps ?
GM – En fin de compte le point de non-retour approche et ils vont devoir prendre une décision. Souhaitent-ils l'unité de l'Eglise ? Cela implique l'acceptation de la forme et du contenu du deuxième concile du Vatican et des déclarations et décisions du Magistère, antérieures et ultérieures. Il n'y a pas d'autre voie.
MBZ – Le principal point critique formulé par la FSSPX porte sur la permission, donnée par le deuxième concile du Vatican, des messes en langue locale au lieu du latin. Constitue-t-elle une dérive ?
GM – Ce qui peut être accordé, est ce qui appartient véritablement à la diversité de la foi et de la vie catholiques. La réforme liturgique de Vatican II était, dans les faits, correcte et nécessaire. On ne peut pas monter une polémique contre elle simplement parce qu'il y a des abus.
MBZ – La FSSPX vient à nouveau de vous qualifier d'hérétique, c'est-à-dire de personne déchue de la foi...
GM – Je ne suis pas obligé de répondre à toutes les stupidités. >>
23:42 Publié dans Eglises, Idées, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : mgr gerhard müller, intégristes, lefebvristes
Commentaires
HEUREUX
> Après avoir lu les deux entretiens, je suis vraiment heureux de la nomination de cette personne : à la fois intelligent, calme et ferme, intransigeant sur la foi et porté sur le social. Comme notre pape, en fait.
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Écrit par : Gilles Texier / | 11/07/2012
PLUS QU'INTELLIGEMMENT
> Ma grand mère m'a appris : "A question imbécile, pas de réponse mon garçon !"c'est ce que fait Mgr Müller et pour le reste il y répond plus qu'intelligemment et dans une foi et une tradition authentiquement biblique et catholique, même si le simple fait d'être baptisé ne me donne ni plus ni moins de droit que d'autres de crier de tout mon coeur "Vive Dieu", en ne faisant que le joindre comme un tout petit murmure à l'immense clameur des justes(pécheurs)et des authentiques chercheurs de vérité qui s’élève depuis la nuit des temps (ou du temps) et débordera la fin du dernier livre écrit par l'humanité.
Côté théologie de la (juste) libération, difficile de lire Amos ou d'autres livres de la révélation et de dire que ce n'est pas la juste amplification du cri des prophètes qui n'ont jamais parlé pour eux-mêmes mais se sont fait la voix du Créateur dans la râpeuse histoire d'Israël.
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Écrit par : Gérald / | 11/07/2012
LE DOCUMENT DE 1986
> "Il n'est pire sourd que celui qui ne veut point entendre", dit le proverbe. Un obstiné m'affirme que le cardinal Ratzinger n'a pas écrit... ce qu'il a écrit, dans l'Instruction de 1986 sur la théologie de la libération ! (document que cet obstiné n'a pas lu et refuse de lire : attitude étrangement désinvolte de la part d'un "papiste" affiché).
J'encourage tous les laïcs catholiques à se procurer ce document de 1986 et à l'étudier, pour ne plus se laisser intoxiquer par ceux qui confondent leurs propres opinions avec la parole de l'Eglise.
Pour mémoire, je rappelle ici un passage du document en question (section 5, "La doctrine sociale de l’Eglise : pour une praxis chrétienne de la libération"):
« La priorité reconnue à la liberté et à la conversion du cœur n’élimine nullement la nécessité d’un changement des structures injustes. Il est donc pleinement légitime que ceux qui souffrent de l’oppression de la part des détenteurs de la richesse ou du pouvoir politique agissent […] pour obtenir des structures et des institutions dans lesquelles leurs droits soient vraiment respectés…
Un défi sans précédent est aujourd’hui lancé aux chrétiens qui oeuvrent à réaliser cette civilisation de l’amour qui condense tout l’héritage éthico-culturel de l’Evangile. Cette tâche requiert une nouvelle réflexion sur ce qui constitue le rapport du commandement suprême de l’amour à l’ordre social envisagé dans toute sa complexité. La fin directe de cette réflexion en profondeur est l’élaboration et la mise en route de programmes d’action audacieux en vue de la libération socio-économique de millions d’hommes et de femmes dont la situation d’oppression économique, sociale et politiquer est intolérable…
[Sur] la radicale transformation culturelle indispensable pour résoudre les graves problèmes que notre époque doit affronter [ :] la culture que notre époque attend sera caractérisée par la pleine reconnaissance de la dignité du travail humain, qui apparaît dans toute sa noblesse et sa fécondité à la lumière des mystères de la Création et de la Rédemption…
Une telle culture du travail reconnaîtra que la personne du travailleur est principe, sujet et fin de l’activité laborieuse. Elle affirmera la priorité du travail sur le capital et la destination universelle des biens matériels (6).»
J'ai déjà publié (plusieurs fois) cet extrait. Mais certains refusent d'admettre : 1. qu'il existe ; 2. qu'il fait autorité en ce qui concerne la question de la théologie de la libération ; 3. qu'il est signé du futur Benoit XVI...
Qu'ils se débrouillent avec leur conscience.
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Écrit par : PP / | 02/08/2012
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