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02/07/2012

À l'UMP : Henri Guaino exécute Roselyne Bachelot

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  ...mais le problème est autrement plus vaste :



Il sera beaucoup pardonné à Henri Guaino pour avoir réglé son compte à Mme Bachelot : "Je ne commente pas un livre d'une telle vulgarité de pensée, de comportement, d'attitude, les auteurs ressemblent souvent à leur livre. C'est d'une profonde vulgarité", vient-il de déclarer à France Info. Ajoutant : "Quand on a fait des pieds et des mains pendant cinq ans pour être ministre et pour rester ministre, on a un peu de dignité. Si moi je n'assumais pas la totale responsabilité de ce qui s'est passé, je serais parti. Je ne suis pas parti, j'assume. Que les autres assument aussi. Ce n'est pas une question de loyauté, mais de dignité."

On sent que Guaino se souvient d'avoir été gaulliste : même s'il y avait incompatibilité entre l'atlantico-sarkozysme et l'esprit d'origine de la Ve République, le courage d'assumer relève en effet de la "dignité".

Mais dans la post-démocratie actuelle, la dignité n'a pas cours*. Ce qui a cours, ce sont les "valeurs d'aujourd'hui" : lesquelles sont précisément des valeurs au sens spéculatif du terme, indexées sur le climat (non seulement financier mais mental) des marchés. Mme Bachelot en est un symptôme : sitôt liquidé le groupe Sarkozy, elle déplace sa mise ; on ne tardera pas à la voir approuver à la télé la réforme des moeurs. Une grande partie de ce qui reste de l'UMP – sans doute une majorité – suivra le même chemin. C'est un engrenage, et il s'empare de tous les partis dès qu'ils atteignent la taille requise ! On aimerait que les naïfs "catholiques-en-politique" finissent par s'en rendre compte... et par en tirer les conséquences pour l'avenir.

 

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* Oublier ça fut d'ailleurs l'erreur de Guaino en 2007.


 

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Commentaires

RETOUR SUR INVESTISSEMENT

> Je le confesse : Henri Guaino est mon député dans la circonscription de droite la plus méprisée de France (titre mérité en raison des parachutages systématiques de l’UMP) et j’ai voté pour lui au second tour, faute de combattant, bien qu’il eût été un suppôt du sarkozysme.
Voici donc qu’il se paie Mme Bachelot ! Quelque part, je suis défrayé de mon investissement…
Cependant, le parti pris de Mme Bachelot en faveur des « nouvelles mœurs » n’est pas une nouveauté, et je crains que la « vulgarité » que dénonce Guaino ne concerne d’autres sujets, voire simplement le mauvais goût des vestes rose méduse (réversibles) de l’ancienne ministre des Solidarités (excepté avec Sarkozy – je parle de la solidarité).
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Écrit par : Denis / | 02/07/2012

LOGIQUE MARCHANDE

> « Ce qui a cours, ce sont les "valeurs d'aujourd'hui" : lesquelles sont précisément des valeurs au sens spéculatif du terme, indexées sur le climat (non seulement financier mais mental) des marchés. Mme Bachelot en est un symptôme : sitôt liquidé le groupe Sarkozy, elle déplace sa mise. » 
Certes, mais à cette aune, encore beaucoup plus effrayant du point de vue chrétien me semble être le symptôme Christine Boutin, ou l'injonction paradoxale poussée au paroxysme du merchandising en politique.
Comment faire fructifier politiquement son capital « blanc manteau des valeurs chrétiennes » ?
1) On pose un principe morale général, avec la certitude spéculative qu'il ne peut susciter que la sympathie, l'adhésion et le respect, notamment parmi l'électorat catholique élargi : afficher son souci des plus vulnérables, revendiquer son humanisme européen, et un souci éthique du respect de la dignité humaine. Qui est contre ?
Souligner avec des trémolos dans la voix qu'à cet égard, « la civilisation est gravement en danger ». La dramatisation peut tout aussi bien être prophétique qu'une valeur sûre en termes de calcul politique.
2) Ces principes moraux seront affichés avec d'autant plus de conviction et de verve (gage de crédibilité) qu'on s'épargnera ainsi de démonter très concrètement les mécanismes qui les mettent à mal, de mettre le doigt là où ça fait mal, de nommer les structures génératrices de pauvreté, et d'en appeler par exemple à la création d'un tribunal international pour juger les crimes des dirigeants des multinationales, du FMI ou encore de la banque mondiale, en Afrique et partout ailleurs.
Bref, ne surtout pas tirer les conclusions politiques radicales que supposent la mise en œuvre réelle de ces principes moraux, réduits ainsi à de vulgaires vœux pieux.
3) Soutenir Nicolas Sarkozy et sa politique inhumaine et méprisante pour les catégories les plus vulnérables, donc se mettre intégralement en porte à faux vis à vis du principe moral affiché, mais masquer cette insurmontable contradiction par une méta-méga-duperie toute catho-boutinienne : Nicolas Sarkozy, contre le libéralisme des mœurs de François Hollande, défend, lui, un projet de civilisation conforme aux valeurs chrétiennes.
4) Cerise sur le gâteau et sombre anticipation de la recomposition qui se profile à droite, on affirme, sur une vidéo du site de propagande [...], qu'en cas de deuxième tour aux législatives, entre un candidat PS et un candidat FN, les électeurs du parti chrétien-démocrate, devront, en toute logique marchande... « voter à droite ».
SL


[ De PP à SL - Serge, je rappelle que la règle ici est de ne pas mentionner les noms des sites que l'on critique. Sinon ils auraient le droit légal de publier ici leurs théories : ce qui n'avancerait
à rien. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Serge Lellouche / | 02/07/2012

> Pauvre Roselyne ... double et inconstante ... d
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Écrit par : Spooner / | 02/07/2012

AIE

> Aïe, la photo avec Christine ! Les deux ex-drôles de dames de Sarkozie.
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Écrit par : Alex / | 02/07/2012

JEU DE RÔLE

> Je me pose une question, faussement naïve, depuis longtemps d'ailleurs : dans la famille politique de la droite, ou des droites, Mme Bachelot ne tient-elle pas depuis toujours le rôle d'alibi sociétal pour empiéter sur ce qui est hélas devenu le seul champ d'action de la gauche ou des gauches ? Tout comme à l'inverse, Mme Boutin a le rôle de la catho conservatrice ou réac.
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Écrit par : Patrick Pique / | 02/07/2012

@ Serge Lellouche

Absent, j'avais manqué cette note et ses commentaires, d'ou une réaction tardive:
J'ai rarement eu autant de plaisir qu'en lisant votre exécution du boutinisme.
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/07/2012

Les commentaires sont fermés.