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15/06/2012

Ne laissons pas se diffuser chez les catholiques français un mépris imbécile envers Vatican II !

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Lisons et faisons lire les grands textes du concile !

 


 

Sur le site de la FSSPX française, Mgr Fellay annonce que « l'Eglise officielle » tarde un peu à se se rendre aux raisons d'Ecône.

On le sent soucieux de rassurer ses troupes qui l'accusent de carriérisme et de ralliement au Vatican maçonnique.

Il affirme donc – non sans suffisance – qu'il n'a « rien demandé » au pape et que c'est ce dernier qui lui court après ; d'ailleurs, ajoute-t-il, « l'Eglise officielle » sait (mais n'avoue pas) que le peu de bien qu'elle fait aujourd'hui, c'est grâce au trésor intellectuel et spirituel que le lefebvrisme a sauvé et qu'elle plagie sans vergogne.

Cette prétention fait sourire.

Ce qui est plus préoccupant, c'est que l'ignorance religieuse d'une partie des catholiques français les rend perméables à la propagande d'intégristes répétant obstinément, depuis quarante ans, que « les erreurs du concile » sont la cause du desséchement du catholicisme en Europe. Affirmation fausse pour trois raisons : 

1. ce desséchement a de multiples causes dont les principales tiennent à notre société, sur laquelle le catholicisme n'a aucune prise ;

2. le rabâchage d'Ecône sur les « erreurs du concile » est un travail de demi-intellectuels réfuté de longue date (notamment par Chémeré et le Barroux, ce qui est révélateur) ;

3. les saccages commis au nom du concile n'eurent rien à voir avec ce que le concile avait voulu et voté.

Je le dis avec force en tant que catholique français : quelles que soient les convulsions irrationnelles qui secouent la société, nous ne laisserons pas mépriser – et au profit de quoi, grand Dieu ! – l'enseignement du deuxième concile du Vatican.

Quant au problème-clé de l'intégrisme (une nostalgie pseudo-politique obsessionnelle mêlée à la religion), a-t-il été soulevé lors des confrontations Vatican-Ecône de 2011-2012 ?  On ne le sait pas encore.

Raison de plus pour rappeler le paragraphe 76 d'un document de Vatican II (Gaudium et spes) spécialement haï des intégristes :


<< 1. Surtout là où existe une société pluraliste, il est d'une haute importance que l'on ait une vue juste des rapports entre la communauté politique et l'Eglise ; et que l'on distingue nettement entre les actions que les fidèles, isolément ou en groupe, posent en leur nom propre comme citoyens, guidés par leur conscience chrétienne, et les actions qu'ils mènent au nom de l'Eglise, en union avec leurs pasteurs.

2. L'Eglise qui, en, raison de sa charge et de sa compétence, ne se confond d'aucune manière avec la communauté politique et n'est liée à aucun système politique, est à la fois le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de la personne humaine...

4. Lorsque les Apôtres, leurs successeurs et les coopérateurs de ceux-ci, sont envoyés pour annoncer aux hommes le Christ Sauveur du monde, leur apostolat prend appui sur la puissance de Dieu qui, très souvent, manifeste la force de l'Evangile dans la faiblesse des témoins. Il faut en effet que tous ceux qui se vouent au ministère de la parole divine utilisent les voies et les moyens propres à l'Evangile qui, sur bien des points, sont autres que ceux de la cité terrestre.

5. Certes, les choses d'ici bas et celles qui, dans la condition humaine, dépassent ce monde, sont étroitement liées, et l'Eglise elle-même se sert d'instruments temporels dans la mesure où sa propre mission le demande. Mais elle ne place pas son espoir dans les privilèges offerts par le pouvoir civil. Bien plus, elle renoncera à l'exercice de certains droits légitimement acquis, s'il est reconnu que leur usage peut faire douter de la pureté de son témoignage ou si des circonstances nouvelles exigent d'autres dispositions. Mais il est juste qu'elle puisse toujours et partout prêcher la foi avec une authentique liberté, enseigner sa doctrine sociale, accomplir sans entraves sa mission parmi les hommes, porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l'exigent, en utilisant tous les moyens, et ceux-là seulement, qui sont conformes à l'Evangile et en harmonie avec le bien de tous, selon la diversité des temps et des situations. >>

 

Commentaires

leurs erreurs

> Et si nous parlions des erreurs d'Ecône, de son desséchement intellectuel et spirituel?
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 15/06/2012

ON FINIT PAR MASSACRER TOUT LE MONDE

> Effectivement, les intégristes catholiques ayant soutenu la junte militaire en Argentine n'ont pas la même conception de la politique que Vatican II.
A force de voir partout des complots communistes, franc-maçons, etc., on se met gaillardement à massacrer tout le monde.
« le Vatican maçonnique » ! ces gens sont prisonniers de leurs fantasmes ... devant leurs yeux malades, la réalité se dérobe, et ils n'en voient que des fantômes.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 15/06/2012

ILS REECRIVENT L'HISTOIRE

> La FSSPX passe son temps à réécrire l’histoire. Pas seulement celle de Vatican II. Elle prétend détenir la vérité sur l’Eglise du XXIe siècle contre le pape et la collégialité des évêques. L’un des drames de ce mouvement, c’est de confondre fruits de l’Esprit Saint et nombre de prêtres ordonnés. Les fruits de l’Esprit Saint n’ont rien à voir avec le marketing politique et liturgique tradi ! Même défaut, soit dit en passant, du coté des Légionnaires du Christ, marqués par d’autres types de séduction et de névrose, qui ont causé la perte du fondateur. Apparemment, on y a cultivé aussi l’orgueil d’un recrutement efficace.
Dans l’un et l’autre cas, le pape et la Curie sont confrontés à des responsables qui jouent au plus malin, aveuglés par la matérialité de leur mouvement et de son succès, ce qui est un comble quand on prétend marcher à la suite du Christ ! Lui-même a repoussé au désert la tentation de dominer et diriger tous les royaumes de la terre. Ce qu’oublient un peu vite ces zélotes avides de restaurer un « règne social » et politique phantasmé comme étant seul capable de plaire à Dieu. Une trahison du Seigneur et de son Evangile.
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Écrit par : Denis / | 15/06/2012

LES FILTRES

> En la matière, on retombe sur la question des filtres existant entre le magistère et les fidèles. La plupart du temps, le concile a été connu de ces derniers via presse, homélie, livres etc. Le tout dramatisé par trois types de voies et de voix : exagérations journalistiques, révolutionnaires tirant la couverture à eux, et « tradis » brandissant l’épouvantail. Même en lisant soi-même les textes, on n’est pas indemne du bruit de fond des commentaires.
Et il faut dire que le balancement subtil de certains textes peut prêter à des interprétations divergentes.
PH


[ De PP à PH - j'en reviens à mon leit-motiv : qu'attendent toutes les paroisses pour lancer (comme certaines le font) des groupes d'études ? ou simplement des week-ends d'études, deux ou trois fois par an ? ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 16/06/2012

ECÔNE : TEMOIGNAGES

> Il se trouve que j'ai effectué l'année de spiritualité à Ecône pendant l'année 1973-1974, avant de faire mon service militaire et de poursuivre mes études à Rome, où j'ai progressivement réintégré mon diocèse d'origine pour y être ordonné par l'évêque.
Nombre de séminaristes, et même de prêtres de cette période-là exercent en France dans les diocèses, ou bien à l'étranger. L'histoire de chacun, et en l'état la mienne, aura permis une décantation des positionnements d'alors, un partage pacifique du bon grain et de l'ivraie.
Il y avait à l'époque du bon grain à Ecône : un séminaire comme lieu spécifique de formation, une culture de l'intériorité spirituelle (j'y ai appris à connaître et à aimer Sainte Thérèse de Lisieux), une liturgie irréprochable en "forme extraordinaire", selon les termes du Pape actuel, et je dirai la priorité donnée à la formation propre et disciplinée sur la relation avec le monde de l'époque, ce qui se conçoit avec des jeunes qui pour certains avaient 18 ans.
Il y avait déjà de l'ivraie : la formation de clans idéologiques et d'essence politique (parmi lesquels on notait la propension au royalisme, à l'extrême droite d'origine italienne et française), l'invitation de conférenciers (et de prédicateurs) qui insensiblement semaient le discrédit sur la liturgie et sur le magistère du Pape Paul VI, et qui poussaient dans un sens bien plus radical que Mgr Lefebvre lui-même. On notera à la fois l'étonnante faiblesse de Mgr Lefebvre comme chef religieux, et le processus s'apparentant au communisme chinois pour expliquer l'épuration progressive du séminaire d'une année sur l'autre. On notera enfin le fait que la prétention de protéger pour former prenait l'eau de toutes parts, et que l'esprit du monde vilipendé finissait par régner en maître...comme pour rappeler que l'esprit du monde ce n'est pas les autres, mais qu'il rôde à la porte de chacun en se travestissant sous des dehors tellement religieux.
Il est bien évident que le parcours d'un jeune de 18-19 ans est traversé par des influences. Il est tout aussi certain que la proximité avec le Pape, avec son magistère et avec la liturgie célébrée en forme ordinaire (Paul VI), en version originale et sans contrefaçons, aide à tenir dans l'Eglise, dans la foi, dans une charpente intellectuelle et un esprit critique et libre. Cela ne se fait pas d'un coup, mais cela porte ses fruits un jour ou l'autre. Cela permet, je crois, de vivre dans l'Eglise et avec son évêque avec un esprit clair, libre, et progressivement pacifié.
Je retrouve dans le texte du Concile Vatican II que vous citez un antidote et une source de mes convictions profondes : il faut distinguer pour unir, et au fond situer la royauté du Créateur selon le mode propre des choses créées, dans une perspective non d'absorption mais d'alliance. Cela implique à la fois la possibilité des sciences, la consistance propre de l'action humaine (politique en particulier), le respect des personnes et des cultures dans la pratique de l'évangélisation, le dialogue ferme et exigeant en matière anthropologique et sociale, une saine conception de la laïcité intrinsèque au monde créé, non pas en opposition au créateur et à la vérité révélée ou naturelle, mais en respect de Celui qui ne cesse de créer et de sauver les choses "selon leur espèce" sans jamais se confondre avec elles. Cela permet enfin à l'Eglise de ne cesser de se recevoir que de son Seigneur, d'être libre, humble, et fermement fraternelle avec les autres hommes et les autres institutions.
J'aime par ailleurs le n°10 de la "Lumen Gentium", qui distingue magistralement pour les unir le sacerdoce commun à toute l'Eglise et le sacerdoce ministériel propre à ses ministres et relevant d'un autre sacrement. Il y a là une lumière pour affonter les problèmes ecclésiaux d'aujourd'hui, pour retravailler une collaboration ecclésiale encore trop traversée par des modèles étrangers à la constitution de l'Eglise et à son institution par le Christ et non par nous-mêmes...
Je finis par un avis personnel : je suis franchement pessimiste quant à un retour de tout ou partie des "lefebvristes" dans la pleine communion catholique. La raison de ce pessimisme n'est pas d'ordre "politique" comme si le problème était seulement d'éviter un éclatement de la Fraternité Saint Pie X dans l'éventualité de sa réintégration, comme si le problème était une hésitation de Mgr Fellay pour ce motif.
Je crois qu'il y a comme un RENONCEMENT INTELLECTUEL IMPOSSIBLE, à partir du moment où on se maintient comme magistère du Pape et des évêques en tant qu'ils sont unis au Pape. Il y a là une coupure (schizô=faire schisme) d'avec la grâce du Saint-Esprit qui assure l'inerrance foncière de toute l'Eglise en matière de foi. Il y a aussi un refus du progrès doctrinal interne à l'Eglise, c'est à dire de l'approfondissement homogène de la vérité comme expression plus parfaite du réel. Cela impliquerait qu'on veuille bien situer le texte dans son contexte, pour savoir de près ce qui, au juste, est affirmé dans les documents de l'Eglise, ayant à l'esprit le degré exact d'autorité qu'ils se donnent à eux-mêmes.
Enfin, une telle réconciliation, même d'une partie des "lefebvristes", impliquerait un autre renoncement : celui de se référer à certains discours de Mgr Lefebvre : le discours parlant de "l'ordre" régnant en Amérique latine à l'époque, le discours parlant du rite de Paul VI comme d'un acte d'adultère entre l'Eglise et le monde, le discours parlant de la Rome moderniste et protestante, et j'en passe.
Comme notre Pape Benoît XVI veut ardemment cette réconciliation, et qu'il s'y emploie sans relâche, j'adhère pleinement à l'exercice de son ministère, et je prie à son intention. Je prie, pour ce qui relève proprement d'un miracle, puisqu'au fond, rien n'est impossible à Dieu.

Père Christian


[ De PP au Père Christian - Je suis venu à Ecône en 1974, journaliste débutant, envoyé en reportage par mon magazine d'alors. J'y ai rencontré le très érudit vieux dominicain Ceslas Spicq (qui m'avait baptisé en 1947), et qui y donnait des cours. Il m'a confié qu'il allait renoncer à les donner, "parce que je n'aime pas un certain nombre de choses que j'entends ici". Il accusait Ecône de contourner l'ecclésiologie, et prédisait que ça tournerait au schisme. Son diagnostic n'allait pas tarder à être confirmé. ]

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Écrit par : Père Christian / | 16/06/2012

BENOIT XVI ET VATICAN II

"Je suis atterré de cette position du vatican qui sous prétexte d'en "gagner quelques uns" (ce qui serait peut être souhaitable)sacrifie petit à petit les déclarations du Concile Vatican II. Ceux qui se réclament du Magistère devraient savoir que celui ci est essentiellement le fait des Conciles et des déclarations infaillibles du pape (2 à ce jour!). On laisserait tomber "NOSTRA AETATE" 'ce n'est qu'une déclaration!' pourtant votée par le Concile et approuvée par le pape...On interpréterait aussi le Concile à la lumière de la Tradition!! Mais justement le Concile de Vatican II a voulu éclairer l'Eglise en se situant dans la vraie Tradition qui vient des Apôtres et non des traditions récentes dont se réclament les lefebvristes. On parle de 'relativisme" mais justement on exclut ceux qui se réclament des Conciles et des papes pour gagner quelques irréductibles qui refusent la vraie Tradition de l'Eglise!! Qui détruit l'Eglise? Bien sûr fondée par le Christ on ne voit pas qu'elle puisse être détruite, mais en voulant à tout prix et avec d'importants renoncements aux valeurs de l'Evangile et de la vraie Tradition on contribue fortement à saper l'Eglise."

JP


[ De PP à JP – Ne vous laissez pas impressionner par ce que dit de cette affaire une presse ignare, qui ne fait que reprendre le discours commun (quoique contradictoire) de deux clans non représentatifs : intégristes et « progressistes », ligués pour prêter au pape l'intention de minimiser Vatican II. Or Benoît XVI tient trop à ce concile de l'Eglise universelle pour y renoncer en quoi que ce soit ! N'oublions pas que Vatican II nous a légué plusieurs constitutions dogmatiques, entre autres...
Quant à "exclure" qui que ce soit, il n'en est pas question, évidemment : et surtout pas ceux qui appartiennent au courant central de l'Eglise ! ]

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Écrit par : jp / | 16/06/2012

LA LECTURE ERRONEE

> Aucun risque. Dans une très large partie de l'Eglise en France, c'est bien une lecture erronée du concile Vatican II qui prédomine, fondée sur une logique de rupture. La fameuse expression des "zacquis" du Concile, répétée ad nauseam, est aussi ridicule que répandue.
T.


[ De PP à T. - Cependant je circule beaucoup, et ce que j'entends le dimanche dans les églises est loin d'être catastrophique - sauf le chant, mais nous sommes en France... ]
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Écrit par : Thomas / | 18/06/2012

SANS LE SAVOIR

> Mgr Fellay a raison sans le savoir, car c'est en effet toujours le pasteur qui va rechercher la brebis perdus. C'est ce qui se passe, et c'est en quoi B. XVI prouve à nouveau qu'il est le pasteur universel, le bon berger, à l'image de son maître.
Pour préciser ce que vous dites, PP, en effet nous n'abandonnons pas Vatican II, non que nous adulions un concile pour lui seul comme une nouvelle idole, mais pour ce qu'il est l'expression de la continuité de la tradition, c'est-à-dire du désenveloppement du dogme, et qu'il n'y a nulle rupture entre lui et ces deux mille ans d'histoire de l'Eglise.
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Écrit par : JG / | 18/06/2012

PAS LES MÊMES

> Moi aussi je circule beaucoup. D'où ma remarque. Il y a ce qu'on entend mais aussi ce que l'on voit - quelquefois "à la limite du supportable" comme l'écrivit Benoît XVI - et je suis très loin d'être convaincu.
T.

[ De PP à T. - Apparemment nous ne voyons pas les mêmes choses ! Quant au supportable ou à l'insupportable, méfions-nous de la subjectivité. ]

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Écrit par : Thomas / | 18/06/2012

NORMES

> Les normes liturgiques ne sont pas subjectives.

T.


[ De PP à T. - Quand on connaît les normes et qu'on n'y ajoute pas nos préférences subjectives. J'ai vu tant d'esclandres de "défense de la liturgie" déclenchés à mauvais escient ! ]

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Écrit par : Thomas / | 19/06/2012

LA MÊME CHOSE

> Comme vous dites !
http://www.monaydat.fr/crbst_10.html
Nous voyons bien la même chose ?

TM

[ De PP à TM - Oui. Ca vous choque ? ]

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Écrit par : Thomas / | 20/06/2012

SINCÈREMENT

> Voyez-vous sincèrement "l'anticipation de la liturgie céleste, qui est l’objectif de tout culte authentique, quand les chœurs des anges et des saints s’unissent dans un chant infini d’amour et de louange" ? Pour un homme aussi brillant et cultivé que vous, je n'ose pas l'imaginer. Personnellement je n'apprécie que très moyennement d'être pris pour un demeuré avec ces nunucheries paraliturgiques et je suis loin d'être le seul. Vous qui vous souciez tant, à juste titre, de l'image que renvoient les catholiques, ne voyez-vous pas que nous passons pour des semi-débiles avec ces happening festifs ras les pâquerettes ?

T.


[ De PP à T. - Je n'ai rien lu ni entendu qui nous traiterait de "semi-débiles", sinon sur les sites intégristes. En revanche, j'ai entendu plusieurs fois dans des chapelles tradis un chant absolument pas théologique, prônant (je cite) "la sainte horreur de la vulgarité". Une pareille ânerie snob chantée en choeur pendant une messe, vous trouvez ça liturgique ? ]

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Écrit par : Thomas / | 21/06/2012

@ Thomas

> Les photos ne montrent que l'aspect visuel de la messe. Elles ne disent pas comment le Kyrie, le Sanctus ou l'Agnus Dei ont été chantés ni ce qu'ils ont fait tressaillir dans l'âme et le cœur des fidèles; elles ne montrent rien non plus de l'intensité avec laquelle la présence réelle a pu être ressentie au cours de la prière eucharistique. C'est pour cela que les montages photos visant à discréditer la messe Paul VI à partir de ce que beaucoup ressentent comme des abus sont insupportables. Il s'agit de clichés ne reflétant qu'un moment furtif de la messe et de rien d'autre.
Pour l'anecdote, la messe la plus extérieurement impeccable à laquelle il m'a été donnée d'assister a aussi celle qui a donné le plus envie à tous ceux qui n'étaient pas des paroissiens habituels de cette église (et même à certains fidèles occasionnels de cette communauté) de fuir à toutes jambes. Il ne manquait rien, pas un bouton de guêtre, pas une génuflexion, pas un coup d'encens. Rien, à part la charité évangélique et l'accueil de la différence dans la communauté catholique. Chaque fois que le prêtre prenait la parole, ses propos tenaient de l'auto-célébration de cette communauté déjà beaucoup plus avancée que les autres sur le chemin de la sainteté. Les photos de cette messe auraient valu une distribution de bons points sur les sites qui pratiquent ce genre de jugements. Et pourtant ... Où est "l'anticipation de la liturgie céleste" quand tout nous fait comprendre que nous ne sommes pas à notre place dans une église?
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Écrit par : Mahaut / | 21/06/2012

DIALOGUE EN FORME D'IMPASSE

> Quand on ne veut pas voir un problème...
Donc tous les documents traitant des normes liturgiques émanant de Rome ces 20 dernières années, c'est uniquement pour se faire plaisir ? Et les appliquer viderait les églises si je comprends bien ? Heureusement qu'en France, on sait bricoler des célébrations à notre sauce à grand renfort de coloriages, de papier crépon, de flûte à bec et de refrains creux ! La forme infraordinaire de la liturgie en quelque sorte.
Dans 10 ans les enfants que l'on voit sur ces photos auront déjà tourné talons depuis longtemps pour ne jamais remettre les pieds dans une église et la plupart des parents feront du jogging le dimanche matin. C'est un fait parfaitement observable depuis longtemps. Il suffit de bien vouloir ouvrir les yeux. Ce sujet ne doit pas être tabou et on peut l'aborder sans manquer au respect dû aux évêques.
Ces messes, pourtant célébrées par de "grands défenseurs" du Concile, contredisent objectivement Vatican II dont justement votre article appelait à (re)lire sérieusement les textes, y compris donc, Sacrosanctum Concilium. Ce n'est pas un sentiment ou une préférence personnelle. C'est la réalité. Ne me parlez pas de paroisses tradi et de messes célébrées selon le Missel de 1962 puisque ce n'est pas le sujet. Le sujet c'est la mise en oeuvre de la forme ordinaire telle que l'Eglise l'a définie et continue de la définir.
"Dénégation du réel" était-il écrit ici voici quelques jours dans la note consacrée à Marisol Touraine...
T


[ De PP à >T. :
Voilà une belle philippique.
Mais construite sur quoi ?
Comment prétendre que "les messes" sont toutes déplorables ?
Et qu'est-ce qui vous permet de vous substituer aux gens qui y participent ?
Tous les convertis catholiques que je connais ont suivi leur cheminement à travers la forme ordinaire de la liturgie. Aucun à travers la forme extraordinaire !
Je ne dis pas que cette dernière ne puisse pas opérer des conversions (le passé le montre). Je dis que vous n'avez pas le droit de nier le travail spirituel qui se fait dans la forme ordinaire.
Pourquoi faire comme si Benoît XVI condamnait la forme ordinaire ? Ce n'est absolument pas le cas. ]

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Écrit par : Thomas / | 21/06/2012

LES NORMES ?

> Je n'ai jamais dit que les normes liturgiques vidaient les églises. En revanche, j'affirme haut et fort qu'elles ne suffisent pas. Qu'un catholique pratiquant et essayant de vivre sa foi au quotidien se fasse regarder de travers, parce que son allure n'est pas conforme au code vestimentaire en usage dans une paroisse, quand il arrive à une des messes les plus importantes du calendrier liturgique dans cette paroisse tellement sociologiquement typée qu'elle vire par moments à la caricature, cela pose question. Qu'un prêtre ose affirmer dans une homélie que ses paroissiens sont plus avancés que d'autres sur le chemin de la sainteté laisse une profonde impression de malaise. Mais tant que les normes liturgiques sont respectées, tout va bien.
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Écrit par : Mahaut / | 21/06/2012

RELIRE LA CONSTITUTION "SACROSANCTUM CONCLIUM"

> 50 ans après le concile Vatican II, nous pourrions envisager un temps de relecture et d’examen dans les paroisses. Par exemple, en matière liturgique, nous pourrions faire une évaluation – à la fois spirituelle et formelle – de nos pratiques en relisant la constitution « Sacrosanctum concilium ». Je pense que cela vaut la peine parce que « la liturgie est le sommet et la source de la vie de l’Eglise » (Sacrosanctum concilium).
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19631204_sacrosanctum-concilium_fr.html
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 21/06/2012

EVANGILE

> Mt 23,23-26 : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qu'il y a de plus grave dans la Loi: la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu'il fallait pratiquer sans négliger le reste. Guides aveugles! Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau! Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l'extérieur de la coupe et de l'assiette, mais l'intérieur est rempli de cupidité et d'intempérance! Pharisien aveugle, purifie d'abord l'intérieur de la coupe afin que l'extérieur aussi devienne pur ».
Voilà comment Jésus articule, plutôt qu’opposer, l’intérieur et l’extérieur. La règle n’est pas à négliger, l’extérieur de la coupe doit être purifié, ET pour cela l’intérieur doit être purifié. Si je pense que je suis pur parce que la forme extérieure est respectée, je me trompe ; si je pense que je suis pur et que cela me dispense de la forme extérieure, je me trompe aussi. Nous recevons la liturgie de l’Eglise, elle ne nous appartient pas, elle n’appartient pas au prêtre qui dit la messe ni à la communauté qui célèbre. Si nous la recevons avec humilité, nous progresserons en vie intérieure ; si nous progressons en vie intérieure, nous la recevrons avec humilité. Je pense que c’est « tout un » de respecter la forme extérieure de la liturgie et d’en faire le centre de sa vie intérieure et le centre de la vie de la communauté. Ce n’est pas d’abord une question d’obéissance mais une question d’amour. Et l’obéissance n’est-elle pas un beau fruit de l’amour ?
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 21/06/2012

@ Mahaut

> Les paroisses "sociologiquement typées" sont loin d'être des exemples représentatifs, sauf un très petit nombre d'endroits.
Même remarque quant aux codes vestimentaires. Mais sur ce point il y aurait beaucoup à dire. Non au chi-chi affecté, mais attention à la décontraction voire au négligé qui peuvent aussi être affectés. Quand vous voyez un paroissien revenir du travail en semaine tiré à 4 épingles et le même participer à l'animation liturgique en tenue de débarrasseur de cave, vous vous dites que c'est tout autant un code que la cravate. Et puis, le rassemblement dominical, est le mémorial du plus épouvantable des drames et aussi la fête de la Résurrection. On ne va ni à des obsèques ni à un mariage en bleu d'atelier.
Il ne s'agit pas de critiquer le clochard simple d'esprit qui vient en bermuda; par contre, le cadre en génoise bleue , blue-jean si on préfère, en fait trop.
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/06/2012

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