Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/06/2012

Valérie Trierweiler : le 'people' annexe la politique

valérie trierweiler

La dame de l'Elysée règle ses comptes sentimentaux sur la scène électorale, avec le soutien de Geneviève de Fontenay :


 

Nous avions eu Carla Bruni-Sarkozy, émanation du showbiz. Nous avons Valérie Trierweiler, émanation de l'organe central du showbiz : Paris-Match.

Cette dame est un symptôme encore plus aigu que ne l'était Carlita. Mme Trierweiler exige d'être à la fois personne privée (au nom du dogme de l'individualisme consumériste) et leader d'opinion (au nom de sa position élyséenne).

D'une part elle exige de rester journaliste tout en étant compagne du chef de l'Etat : privilège inédit.

D'autre part elle exige de pouvoir donner des directives électorales, par exemple contre Mme Royal à La Rochelle ! Le fait que Mme Royal soit l'ex-compagne du même Hollande (et que l'animosité entre ces deux femmes défraie la chronique) montre à quel degré est descendue la vie politique : Mme Trierweiler trouve normal d'user de sa présence à l'Elysée pour régler ses comptes sentimentaux. Cela s'est toujours fait ? Pas évident... On aurait même du mal à trouver des précédents, sauf à remonter à l'époque de Frédégonde et Brunehaut : en des temps où le politique n'existait plus, ou pas encore.

Aggravé par l'usage du twitt (mode d'expression caractéristique du "tout-au-privé"), le comportement de Mme Trierweiler énerve les dirigeants du PS : et on peut les comprendre, à la veille du second tour d'élections difficiles en période de crise mondiale.

Mais Najat Vallaud-Belkacem, officielle porte-parole du gouvernement, déclare que la compagne de Hollande s'exprime en tant que "femme libre et moderne" : ce qui équivaut à prendre acte de la fin des normes voulant qu'un (une) non-élu(e) n'a pas à s'exprimer depuis un palais de l'Etat, et que les affaires privées ne se confondent pas avec les affaires publiques. Le point de vue de Najat a été aussitôt confirmé (à France Inter) par deux caciques de l'ère du showbiz : Jacques Séguéla et Geneviève de Fontenay.

Le problème est donc grave. L'attitude de Mme Trierweiler nous fait franchir une étape supplementaire dans dans le démembrement du politique : ce que Zinoviev appelait "votre post-démocratie occidentale".

 

Commentaires

ALIENES

> Notre "post-démocratie occidentale" mais aussi la "société du spectacle" décrite par Guy Debord et dans laquelle nous avons bel et bien sombré... Tout est politique, rien n'est privé et inversement. On ne sait plus qui manipule qui et quoi dans une illusion de liberté et de démocratie. Ce qui est certain c'est que nous sommes aliénés à ce système.
______

Écrit par : Patrick Pique / | 13/06/2012

AMUSANT

> Vu par un non français hors de France , c'est amusant ... : d'abord l'importance d'un tweet pour les médias français ; si ceux-ci n'en parlaient pas , ce serait un non-événement. Ensuite , ce n'est qu'en France qu'on fait de la maîtresse d'un président une première dame ....!
Mais dans ce qu'elle dit dans son tweet , elle a certainement raison : Mlle Royal ( je suis vieux jeu et je ne donne du madame qu'aux femmes étant ou ayant été mariées ...!) est moins légitime à La Rochelle que son concurren , qui me semble-t-il, est de cette ville ou environs. Que les parachutés se fassent battre est sain pour la démocratie !
______

Écrit par : BrunoK / | 13/06/2012

PAS TORT

> La compagne du chef de l’Etat a l’air d’avoir commis une bourde, une énorme gaffe, mais sur le fond, l'analyse politique, elle n’a pas tort. Cette candidature à La Rochelle, pour Ségolène Royal, c’est le combat de trop. Viser la présidence de l’Assemblée nationale alors que son ex est président de la République, ça ne colle pas ! Si Valérie Trierweiler est allé au casse-pipe pour défendre cette vision politique, évidemment, ça n’est pas la première chose qui saute aux yeux, car tout le monde pense à de la jalousie, laquelle a peut-être aussi sa part dans l’affaire. Mais en le faisant, elle a sans doute fait ce que personne n’avait le courage de faire au PS. Bref, quelqu’un devait se sacrifier, ça ne pouvait être que Mme Royal. Reste enfin la dimension libertaire d’une relation où la «première dame » prétend d’une certaine façon n’être ni avec, ni sans le chef de l’Etat en conservant sa liberté de journaliste. Attitude trop ambiguë. Serait-ce le propre du libertarisme affiché par le pouvoir ? Ou, en d’autres termes… (désolé d’être réac) : un conjoint digne de ce nom (dûment marié) s’autoriserait-il une telle liberté ? Le résultat est là : le crédit du nouveau président est entamé. Mais la défaite prévisible de Ségolène Royal lui ôte certainement une sacrée épine du pied.
______

Écrit par : Denis / | 13/06/2012

ELIMINER L'INGERABLE ?

> Compte tenu du silence assourdissant du compagnon en titre de la Dame en question, je me demande si finalement ce gazouillis ne ferait pas l'affaire de l'ancien compagnon de la candidate en Charente… éliminant ainsi (si la manœuvre réussit) une ingérable et dangereuse perturbatrice d'une présidence "normale". Je n'irai pas jusqu'à affirmer que la manœuvre était préméditée et coordonnée…
______

Écrit par : Fondudaviation / | 13/06/2012

« FIDÈLE A SES VALEURS »

> François Hollande dit que s'il vit avec Valérie T. sans être mariés, c'est par « fidélité à ses valeurs ». Donc Hollande est un libéral. Si « valeurs » veut dire « ne pas se lier », ça veut dire refuser de confronter son humeur à des repères éthiques permanents et objectifs. Or il n'y a pas de valeurs sans de tels repères. Eriger en « valeur » la négation des valeurs est un abus de langage. Cet abus rejoint les slogans de la société de consommation, qui veut des individus ne suivant que leurs impulsions, quelles qu'elles soient.
Donc : ne reprochons pas à Hollande de vivre à sa guise. Reprochons-lui d'appeler ça « fidélité à des valeurs ». Ou ne le lui reprochons pas, ce serait sans effet, mais constatons qu'en s'exprimant ainsi il avoue ce qu'il est : un produit « normal » du consumérisme.
C'est ça la gauche. C'est ça aussi la droite. C'est ça notre société. Mais elle ne durera plus très longtemps.
______

Écrit par : brisebleu / | 13/06/2012

SOUS SARKOZY

> Des non élus pérorant depuis les palais de l'Etat, il y en avait une palanquée sous Sarko. Exemple Guéant et Guaino.
______

Écrit par : sarkophobe / | 13/06/2012

BRUNEHAUT

> Ce sont plutôt les circonstances de la trahison puis de la mort atroce de Brunehaut qui étaient symptomatiques de la « fin de la politique » : les nobles, qui auraient dû rester les fidèles délégués de l'Etat, se rebellent contre le pouvoir central. C'est tout le système féodal qui va se mettre progressivement en place, sur fond d'égoïsme des élites. Brunehaut était encore trop attachée à l'ancien monde pour s'en être rendue compte à temps.
______

Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 14/06/2012

UN SOMMET D'HYPOCRISIE

> Le tweet sauvage est bien évidemment le clou du spectacle. Mais il y a aussi une chose tout à fait singulière dans l’affaire de La Rochelle : cet appel des apparatchiks au retrait du candidat dissident. Au nom de quoi ? De la « démocratie », du « respect du choix des électeurs », de « l’unité », du « rassemblement » et de la « morale politique » (sic). Ubuesque quand on sait que le désistement du dissident aurait laissé Royal seule candidate au second tour, donc élue à 100 %. Le parti entendait choisir lui-même le député de La Rochelle. Un sommet d’hypocrisie partisane…
______

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 14/06/2012

UN CAS INTERESSANT

> Ce cas est particulièrement intéressant à plusieurs titres.
1. Les unions de fait successives : un élément central leur manque, qui est la rupture symbolique, en relation directe avec l'engagement symbolique. Dans ce cadre, personne ne peut se donner ni donner à l'autre l'assurance fiable de la rupture des liens antérieurs pour constituer un nouveau lien exclusif et indiscutable. On se donne ainsi et on donne à l'autre une seule certitude : celle du flou décisionnel concernant le lien mutuel.
Les facteurs aggravants de ce flou sont les suivants : la présence d'enfants nés de la relation antérieure, le maintien d'un lien professionnel entre François Hollande et Ségolène Royal, et même le maintien du nom de femme mariée de Valérie Trierweiler.
Tous ces facteurs aggravants convergent dans le sens d'un refus de rupture symbolisée pour une relation exclusive symbolisée clairement comme telle.

L'âme humaine se venge toujours dans une telle situation, car vivre ensemble ce n'est pas vraiment se donner une poignée de mains. La nature des choses se rappelle alors brutalement à la conscience, en particulier la nature de l'amour humain qui ne peut tenir que dans la manifestation de signes fiables (et donc sociaux) d'exclusivité. Lorsque cela n'a pas lieu, il y a tout à craindre qu'un passage à l'acte se produise (acte compulsif visant à se désangoisser), pour produire quand même et de n'importe quelle façon la rupture symbolique impossible, généralement par mode de transgression. C'est dans ce cadre que je lis le tweet de Valérie Trierweiler.

2. L'éternelle lâcheté des hommes : laisser le choix à l'autre (Gn 16,6).
" Abram dit à Saraï: "Eh bien, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il te semblera bon." Il revenait à Abram d'organiser pour sa part l'éloignement mutuel des rivales. Il ne peut s'exonérer des conséquences inévitables, à la fois irrationnelles et violentes de son absence de choix.

3. L'intrusion de l'intime dans le politique ou la rupture symbolique désordonnée : comme le social ne réglait plus l'intime pour le mettre à sa place, lui donner des normes et ainsi le protéger, c'est l'intime qui envahit le social de façon anarchique ou compulsive. On ne compte plus le nombre de personnes qui se sont fait piéger dans cette affaire :
On cherche en vain à réinventer le "statut" de la "première copine de France".
On cherche à encadrer son rôle et ses possibilités d'intervention. Tous, chefs de partis, ministres et même le premier d'entre eux, cherchent désespérément à résoudre ce délicat problème. Mais y a-t-il un problème, étant entendu que la première femme, pacsée, concubine ou copine de France n'est rien, absolument rien au regard des institutions politiques en France ? En voulant trouver un statut et un encadrement comportemental public pour cette personne, voilà tout un personnel politique qui se met, lui aussi, à transgresser à ciel ouvert. Autre passage à l'acte dans une complète absence de pensée et de maîtrise. Passage à l'acte aussi du candidat qui se félicite publiquement du "signe d'amitié" de Valérie Trierweiler, alors qu'il se débattait sous les hallebardes pour défendre en raison sa légitimité à maintenir sa candidature.

4. L'époque est grave et le roi est nu : on se souviendra aux premiers jours de juin 1940 de l'influence délétère de Mme de Portes, alors maîtresse de Paul Reynaud, pour inciter des ministres apeurés à l'acceptation de l'armistice, allant même jusqu'à intervenir dans ce sens et sans aucun mandat auprès de l'ambassadeur des Etats-Unis. Puis, la crise venue, ce fut la débâcle et le renoncement.
Il reviendra à François Hollande et à lui seul de rétablir et de sauver la fonction. La légitimité de sa fonction fut acquise dans les urnes. La poursuite de cette légitimité à exercer sa fonction lui appartient complètement. Personne n'a à régler à sa place les affaires de son couple. Mais tout citoyen est en droit de lui demander de mettre fin au parasitage transgressif de ses fonctions. Il n'a pas été élu pour lui-même, mais pour le peuple et exclusivement pour le peuple dont il a la charge, notamment en matières graves de prospérité, de paix civile et extérieure.

5. Le mythe transgressif de la "femme moderne" et du "couple moderne" :
Véritable mise en partition du libéralisme libertaire, véritable produit de surconsommation mis en bouche par une pin-up au sourire radio-actif, ce mythe procède des pulsions et non de la raison consciente de la nature des choses et de la gravité des conséquences. Voilà maintenant qu'on ne cesse plus de pleurer les conséquences dont on chérit les causes. Seule la raison peut offrir une trajectoire fiable à un couple et aux trajectoires professionnelles dans ce couple, en permettant de distinguer les genres pour ne pas détruire le lien social, en s'écartant du mélange des genres ou mieux, en faisant en sorte de ne pas appliquer la théorie du genre en matière de personnes, de statuts, et de fonctions. Il fallait s'en douter : quand la raison ne se règle pas sur la nature propre des choses, on voit ce qui arrive. Le vernis de la "normalitude" se met soudainement à craquer. D'une demande impossible en effet, surgissent des situations intenables, et en l'espèce des fonctions impossibles. Vraiment, cette histoire est une parabole pour notre époque, à la fois post-éthique et post-démocratique et, pour tout dire, post-anthropologique. Il faut penser et prier.
______

Écrit par : Père Christian / | 14/06/2012

> Comme disaient nos anciens: "C'est pas du beau monde, tout ça".
______

Écrit par : Pierre Huet / | 14/06/2012

PITOYABLE

> Ce qu'il y a de désolant dans ce type de fait divers, c'est de se demander à quoi sert la campagne électorale? Est-ce que ça sert à des règlements de comptes extra-politique ou à de vrais débats de société? Depuis lundi, l'essentiel de la campagne électorale tourne autour de la potiche de l'Elysée. Cela devient pitoyable!
______

Écrit par : Arnaud Le Bour / | 14/06/2012

POULAILLER

> Quel est le coq qui a deux poules dont une seule vit dans le poulailler ?
Un chansonnier du vieux grenier de Montmartre aurait sans doute pu la sortir "autrefois", mais franchement si coté cinéma c'est assez jouissif, coté France c'est pire que déplorable.
______

Écrit par : Gérald / | 14/06/2012

SI BAS

Yvonne, Yvonne, réveille-toi, ils sont devenus fous !
Je ne pensais vraiment pas que l'on aurait pu tomber si bas. Si bas.
______

Écrit par : Feld / | 14/06/2012

GROTESQUE

> Le moins que l'on puisse dire est que Mme Trierweiler n'est guère élégante... Et de la part d'une femme mariée deux fois, qui s'y connaît en recompositions/décompositions, ça devient franchement grotesque.
______

Écrit par : L'oeil et l'esprit / | 16/06/2012

2 QUESTIONS SUR 2 FAITS UNIQUES :

Pourquoi un seul candidat a-t-il bénéficié de M.Hollande, homme normal, président de tous les français qui a demandé à être jugé sur les valeurs, un soutien (via un simple communiqué de presse) ?
Pourquoi un seul candidat a-t-il bénéficié de mesdames Aubry et Duflot leurs venues conjointes pour le soutenir ?
A mon avis parce que ce candidat l'a demandé voire exigé [du fait de son passé d'ex finaliste à la présidentielle et de son engagement [calculé ?] cette fois-ci).
Les 2 dames sus-citées l'ont [apparemment] fait de bon coeur.
Le président sans doute pas de bon coeur
(soutien minimaliste via un simple communiqué).
Madame ex-]Trierweiler, compagne de ce dernier, se chargeant de "ré-équilibrer" les choses, elle aussi par message minimaliste, mais mettant en exergue que même au PS tout n'est pas si rose que cela...
Enfin petite question : madame Royal qui se dit si démocrate si près des gens, que n'a-t-elle sollicité le vote des adhérents PS (pour ce qui est de l'ensemble, à ce jour on a le résultat) ?
Il semblerait que parachutée, elle n'y était pas la bienvenue. Son ego l'a persuadée qu'elle pourrait néanmoins s'imposer ... mais elle n'était pas la seule à avoir des valeurs, un ego.
______

Écrit par : Franz / | 18/06/2012

Les commentaires sont fermés.