07/04/2012
Samedi Saint : Jésus de Nazareth, mort chez les morts
« Descendu aux enfers »... (Mantegna, 1488).
<< C'est comme un mort humain que le Fils est descendu chez les morts : et non pas comme un victorieux-vivant portant un oriflamme de Pâques, à la manière dont, projetant à l'avance la Résurrection dans le Vendredi-Saint, les icônes orientales le représentent. L'Eglise a interdit de chanter l'Alleluia ce jour-là.
Et pourtant le nouveau mort est différent de tous les autres. Il est mort par pur amour, par amour humano-divin ; mieux : sa mort était la plus importante mise en acte de cet amour, et l'amour est ce qu'il y a de plus vivant. Ainsi le fait de connaitre effectivement l'état de mort est-il aussi un acte d son amour le plus vivant. Ici, dans la plus extrême solitude, cet amour est annoncé aux morts ; plus que cela même : il leur est partagé (1ère lettre de Pierre 3, 19). L'action de salut qu'est la croix ne valait pas, et de loin, pour les seuls vivants ; elle inclut aussi en elle tous ceux qui sont morts avant ou après elle. Aussi, depuis cette mort par amour de Notre Seigneur, la mort a-t-elle reçu une tout autre signification ; elle peut devenir pour nous l'expression de notre plus pur et plus vivant amour, si nous l'acceptons comme l'occasion de nous remettre sans réserve entre les mains de Dieu. Elle est, alors, non seulement réparation pour tout ce que nous avons manqué mais,n au-delà de cela, gain, pour d'autres, de la grâce de quitter leur égoïsme et de choisir l'amour comme leur attitude la plus intime.
A partir du Vendredi-Saint, la mort devient purification... Dans l'Ancienne Alliance, cela n'existait pas ; pour tous il n'y avait que le Shéol, le lieu de l'être-mort. Descendant dans ce lieu, le Christ a ouvert l'accès au Père. >>
Hans Urs von Balthasar
Credo
15:53 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Tags : christianisme, jésus-christ, passion du christ, vendredi-saint, pâques