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01/03/2012

Présidentielle : la fausse promesse de Mittal à Sarkozy

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<  Lakshmi Mittal : prometteur mais pas trop.

De la part du groupe indien et de l'Etat français, jouer avec les nerfs des salariés n'est pas du meilleur goût :


 

Nicolas Sarkozy : « A la demande de l'Etat français, ArcelorMittal va investir 17 millions d'euros à Florange. Sur ce total, deux millions seront consacrés aux travaux nécessaire au redémarrage du haut-fourneau... Le reste servira à moderniser le site en finançant un nouveau gazomètre dans la cokerie et le développement de nouveaux produits destinés au marché de l'automobile. »

En réalité, Lakshmi Mittal (après une réunion ostensiblement longue avec le président-candidat), a fait une promesse creuse. Son engagement et son agenda semblent miraculeux : « un redémarrage au second semestre de 2012 ». Mais il les soumet à une condition infiniment improbable : ce redémarrage n'aura lieu, précise le groupe, « qu'en cas de reprise économique qui déboucherait sur une augmentation de la demande d'acier ». Un porte-parole d'ArcelorMittal précise : une reprise économique « cette année » !  Autant dire jamais.

D'où le scepticisme des syndicalistes d'ArcelorMittal à Florange.

Scepticisme aggravé en entendant Sarkozy fantasmer quelque chose d'encore plus irréel que le Mahābhārata : « la volonté absolue de Lakshmi Mittal de maintenir dans la durée son engagement dans la sidérurgie en général, dans la sidérurgie française en particulier ».

Affirmation irréelle parce que - de nos jours - si un patron de multinationale a une « volonté absolue », c'est celle de ne rien « maintenir dans la durée ». La règle d'or de l'hypercapitalisme est le nomadisme et la fugacité...

Cette histoire Sarko-Mittal ressemble donc à une entrée de clowns tristes, sur la piste du Barnum de la présidentielle.



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Commentaires

ET EN PLUS MITTAL NE PAIE PAS D'IMPÔTS

> en tout cas pas en Belgique !
http://www.rtbf.be/info/economie/detail_arcelormittal-1-39-milliard-de-benefices-0-euros-d-impots?id=6914623
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Écrit par : dolle mina / | 01/03/2012

« La règle d'or de l'hypercapitalisme est le nomadisme et la fugacité. »

> Il me semble que leur souhait véritable est que nous allions tels ces nuages de sauterelles africaines dévastant tout sur leur passage là où il y a le plus à manger, et ne laissant rien derrière, si ce ne la désolation. Si je ne m'abuse Mittal a déjà ré-ouvert un de ses hauts-fourneaux en Belgique dans les environs de Liège.. pour une durée déterminée, le temps que la demande mondiale soit rassasiée.
J'avais appris durant mes études que l'humanité avait grandi, quand, de composée de peuplades nomades accoutumées à la cueillette et la chasse, l'humanité s'était transformée en peuplades de cultivateurs-éleveurs sédentaires... Il semble qu'il en est autrement dans le monde des libéraux...
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 01/03/2012

CA NE LE CHOQUE PAS

> De plus, M. Mittal appartient à une sphère culturelle où une famille qui vit sur un bout de trottoir, ce n'est pas réellement choquant. Alors, le sort des ouvriers français...
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Écrit par : Feld / | 01/03/2012

UNE QUESTION

> Une question (qui dépasse le cas particulier évoqué dans la note) me taraude depuis quelque temps. On dit que la crise, l'écroulement du matérialisme mercantile vont nous obliger à changer radicalement de mode de vie... plus fondamentalement encore "à changer de paradigme", ce au niveau mondial.
Or, je connais pas mal de gens qui voyagent très régulièrement (et souvent très loin), à titre professionnel. Ce qui les frappe, c'est que cette problématique de la crise, cette sinistrose, cette impression de fin d'époque ne concernent, globalement, que...l'Europe occidentale (et centrale) et les Etats-Unis.
Beaucoup d'autres pays, qui connaissent pourtant au quotidien des difficultés, sont confiants dans leur avenir. Et, parmi ceux-ci, les nouveaux "maîtres du monde" : la Chine, le Brésil (devenu la 6ème puissance du monde, sans tambours ni trompettes), l'Inde...
A titre d'exemple, la Chine prévoit de DOUBLER sont budget de défense d'ici 2015, afin de se doter de véritables moyens de projection. Hyperpuissance économique, elle est en passe de devenir une très grande puissance militaire...
Plutôt que de parler d'écroulement global du système, d'acheminement vers un changement de paradigme, ne pourrait-on pas plutôt parler simplement de sortie de l'Histoire de l'Europe et des USA... sans que le système lui-même soit remis en cause ?

F.


[ De PP à F. - Et par quoi les BRIC remplaceront-ils le niagara de pétrole pas cher dont ils auraient besoin et qui ne sera pas au rendez-vous ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 02/03/2012

C'EST CELA

> Allons, allons, il faut garder notre sang-froid, n'est-ce pas ? Un éminent lobbyiste me disait récemment: "Les arbres de la forêt tombent, d'autres repoussent: c'est cela, le marché !"
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Écrit par : Jov / | 02/03/2012

LA SITUATION REELLE DES "BRICS"

> à Feld - Avec votre permission, je ne suis pas d'accord avec vous sur votre analyse des émergents. Outre ce qu'évoque Patrice (la guerre de la surproduction cessera faute de munitions), on se leurre autant sur la Chine ou l'Inde qu'on se leurrait hier sur "l'hyperpuissance" américaine. Non seulement le Brésil est devenu 6e du classement des PIB avec tambours et trompettes, et même avec un tintamarre assourdissant, mais c'était juste avant d'apprendre que sa croissance chutait à 0% au trimestre en cours : plus faible encore qu'en Europe ! La croissance indienne est en chute libre (voir la Tribune d'hier), celle de la Chine (plus de 14% au sommet de sa gloire) est passée à 9% et dégringole de jour en jour alors qu'elle est toujours dans la phase dite "de croissance de rattrapage". Avec cela un endettement massif des collectivités locales, une inflation délirante, une bulle immobilière à haut risque, des échecs industriels permanents (le TGV chinois, le barrage des Trois-Gorges, l'affaire de l'autoroute polonaise) et un PIB par habitant dans les BRICS qui les classe très bas, surtout la Chine qui plafonne à une dizaine de places sous la Jamaïque. Je ne sais pas qui interrogent vos amis qui voyagent, mais sûrement pas les millions d'habitants des bidonvilles qui s'entassent de part et d'autres de l'autoroute ultramoderne via laquelle les berlines de luxe conduisent les hommes d'affaires de l'aéroport de Shanghai jusqu'au quartier des affaires. On peut les voir de nos propres yeux. C'est un spectacle qui serre le cœur.
La croissance des BRICS est strictement ordonnée à leurs capacités d'exportation des matières premières et des produits manufacturés, et avec la crise des pays importateurs, quelle surprise ! le modèle s'effondre à toute vitesse... Lire le dernier rapport d'Eurostat sur les importations/exportations de l'UE. La Chine est toujours bénéficiaire dans ses échanges avec l'Europe, mais par rapport à l'année dernière ses exportations vers l'Europe ont augmenté de 5% et ses importations depuis l'Europe de 21%... Les Chinois ne vivent que d'exportations et ne peuvent plus exporter si les occidentaux n'ont plus les moyens de consommer (ou se l'imaginent, car si l'on considère la colossale épargne privée européenne, ce n'est pas chez nous qu'il y a un problème de la dette, mais bien dans les campagnes chinoises...) Il faut lire aussi des journaux comme le China Daily quotidiennement pour voir que le pessimisme et même la panique ne sont nullement une caractéristique unique de l'Ouest.
Ajoutons à cela une démographie catastrophique (sauf en Inde, mais même là elle baisse rapidement) et aggravée en Chine et en Inde par l'avortement sélectif des filles. Aucune nation n'a jamais construit son décollage économique avec une fécondité à 1,5...
Quant à la puissance militaire, elle n'a pas de sens tant qu'elle reste sur le papier. Après tout, avec 50% du budget militaire du monde à eux seuls, 12 porte-avions nucléaires, 300 millions d'habitants et le plus haut PIB global, les USA se sont militairement effondrés en dix ans dans deux guerres coloniales post-modernes de second rang. Parce qu'entre nous, l'Irak, ce n'est pas la sixième coalition contre Napoléon, ni Denain ni La Marne.
Bien pire à mon sens, les BRICS sont soumis aux mêmes tensions que les capitalismes occidentaux vermoulus en matière d'égoïsme et de matérialisme frénétique (les scènes d'émeute chinoise devant les AppleStore n'ont rien de confucéen, et l'écart chinois, indien et dans une moindre mesure brésilien entre les quelques riches et les millions de pauvres suit une courbe étonnamment superposable à celle qu'on peut analyser aux USA). C'est d'autant plus dramatique qu'il n'y a pas chez eux ce vieux reste d'Etat providence qui demeure partiellement chez nous, et l'accélération de la crise va se faire beaucoup plus durement ressentir encore en Chine ou au Brésil qu'en France ou en Allemagne. Sincèrement, je ne vois pas quel souffle nouveau pourrait les porter à dépasser cette tendance aussi mortifère chez eux que chez nous et à perpétuer le système.
Sérieusement, ce qu'on peut lire chaque sur les BRICS me paraît absurde, aussi absurde que les torchons des think tanks néo-cons qui nous promettaient en 2003, avec toutes sortes de statistiques abstraites et de développements imaginatifs, "a new american century". Malheureusement d'ailleurs pour leurs populations affamées... La Chine compte forcément, parce qu'elle 1,5 milliards d'habitants. Mais elle n'est pas plus une superpuissance aujourd'hui que les USA n'étaient hier les maîtres du monde régnant sur les terres et les océans. Ce vers quoi nous allons, c'est bien un effondrement généralisé du système, et les pays qui en ont profité le plus seront ceux qui tomberont le plus vite. Ce serait le cas même sans limitation d'énergie ou de matières premières. A plus forte raison...
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Écrit par : Christian / | 02/03/2012

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