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01/03/2012

Gaz de schiste : un consensus plus que bizarre, à examiner

 gaz de schiste


De la gauche libérale à l'extrême droite, tous d'accord pour ouvrir des régions françaises aux ravages du gaz de schiste :


 

L'éditorial du Monde du 29 février annonce la couleur : « Le gaz de schiste attend », titre-t-il. Qu'attend ce gaz ? La capitulation (programmée) de l'Etat français. Devant qui capitulera l'Etat ? Apparemment devant le consensus libéral, tel qu'il vient de s'exprimer par exemple dans Le Monde du consortium Bergé-Niel-Pigasse (« BNP »).

Même s'il laisse ses chroniqueurs spécialisés dire – parfois, en pages intérieures – la vérité sur les nuisances du gaz de schiste, Le Monde appartient à l'hyper-classe.

D'où cet éditorial. On y lit que «le pire n'est jamais certain », autrement dit qu'il ne faut pas se laisser impressionner par les faits : paysages détruits, sols ébranlés, nappes phréatiques souillées, eau inflammable au robinet, etc (tout ce que montre le documentaire Gasland)... Le Monde affirme qu'on n'a pas le choix : « Pourra-t-on longtemps se plaindre de la flambée des prix de l'énergie et refuser l'exploitation des gaz de schiste ? » La fracturation hydraulique – seule méthode d'extraction possible – est une catastrophe pour les gens et la nature ? Le Monde répond que « l'Etat a les moyens, techniques et juridiques, d'encadrer strictement la production » : phrase dénuée de sens puisque la fracturation est la seule méthode.

Le Monde va jusqu'à dire que le gaz de schiste permettra « la relocalisation de certaines industries avec plus d'emplois ». On constate avec surprise que cet  argument est déjà utilisé par les blogs religieux intégristes (pour lesquels le Marché est la quatrième personne de la Trinité). Le Monde et l'extrême droite théocratique : collusion contre-nature mais facile à expliquer, le leurre de la « relocalisation »1 figurant dans les argumentaires diffusés par le lobby du gaz de schiste.

Ce lobby est d'une puissance redoutable, comme l'explique l'enquête de Marine Jobert et François Veillerette (éditions Les Liens qui libèrent) :

 gaz de schiste« L'enjeu dépasse les frontières françaises... Il y a une histoire secrète des gaz de schiste, qui mène de l'ancien vice-président américain, Dick Cheney, au demi-frère d'un certain Patrick Balkany, en passant par la haute administration de notre pays. De même qu'il existe des liens profonds entre les milliardaires Paul Desmarais et Albert Frère, d'un côté, et le président Sarkozy, de l'autre. L'affaire des gaz de schiste est aussi un formidable révélateur de nos appétits de consommation, de notre aveuglement devant la crise climatique et de l'affaissement de l'esprit démocratique. Et elle ne fait que commencer. Brûlerons-nous jusqu'à la dernière molécule de gaz, quitte à détruire paysages, cultures et nappes phréatiques? N'est-il pas temps de réfléchir ? »


Nous reviendrons sur ce livre, et sur la mobilisation citoyenne de plus en plus urgente.

 



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1.  Une "relocalisation" ? mais de quoi, et à quel prix !

 

Commentaires

ROSE

> Une hyperclasse libérale et libertaire : Pierre Bergé leader du lobby gay, Xavier Niel inventeur du minitel rose et participant du Réseau Voltaire.
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 01/03/2012

QUOIQUE

> lobby gay ou vieux minitel rose, rien à voir avec le gaz de schiste. Quoique si. En y regardant bien on voit que pour ces hommes de l'Argent "être de gauche" se résume aux revendications sexuelles et assimilées. Pour le reste, en avant les salles de marché, le lobby du gaz etc : servi par eux le dieu Fric n'est plus critiquable puisqu'ils sont pour "les nouvelles moeurs" ! Logique d'aujourd'hui.
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Écrit par : Paul Dangeau / | 01/03/2012

COURONS DANS LE MUR

> Courons, courons dans le mur. Dans le même temps, la Russie prétend se lancer dans une exploitation gigantesque de la tourbe qui constitue une grande partie des sols sibériens, ce qui aura pour effet de transformer à une échelle continentale les derniers marais où la vie était à peu près tranquille en une sorte de désert cauchemardesque, raboté au sens propre de toute substance vivante.
Nous sommes prêts à tout, plutôt qu'à réduire d'une virgule notre consommation d'énergie...
Mais les citoyens sont déjà mobilisés sur ce dossier et les choses ne seront pas aussi faciles.
D'autant que les arguments fumeux, voire carrément gratuits, sur la soi-disant relocalisation des industries n'ont vraiment rien pour convaincre.
Pourquoi ne pas écrire que l'exploitation du gaz de schiste fera pleuvoir des sucres d'orge sur les petits Français émerveillés, ce serait à peu près aussi crédible.
Lamentable combat d'arrière-garde d'une ère finie, l'éponge abondamment pressée finit piétinée à grands coups de gourdin, chaque goutte qu'elle consent encore à rendre étant vue comme preuve que rien n'a changé.
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Écrit par : Phylloscopus / | 01/03/2012

MEFAITS SPECIFIQUES EN FRANCE

> Il reste à ajouter aux nombreux méfaits montrés par Gasland ceux spécifiquement français :
non seulement l'eau du robinet, mais l'ensemble de l'industrie des eaux minérales serait touchée :
"La plupart des sources comme Perrier, Quézac, Volvic, Evian, Thonon, Contrex, Vittel, La Salvetat, Hépar, Ste Cécile, ou encore Vals sont situées sur les zones d'exploitation potentielle de gaz de schiste.
Or les remontées de produits chimiques issues de l'industrie du gaz risquent de souiller et rendre impropre à la consommation les eaux minérales et de consommation courante.
La France étant le numéro 1 mondial sur le marché des eaux minérales, ceci constituerait une grave crise tant économique que sociale et sanitaire." (source wikipedia)
De plus notre pays étant truffé de centrales nucléaires, est-il bien raisonable d'utiliser une technique qui provoque des séismes fréquents et d'amplitude élevée ??
"Ces derniers temps, les tremblements de terre se multiplient de façon inquiétante au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Serait-ce pur hasard ? Une simple coïncidence géologique ? Cette théorie ne peut plus vraiment être défendue depuis le 5 novembre dernier lorsqu’un séisme de magnitude 5,6 a secoué l’Oklahoma, un Etat du Sud des Etats-Unis dans lequel l’activité d’extraction de gaz de schiste s’est fortement développée. Pour nombre d’observateurs, ce tremblement de terre finit de démontrer le risque sismique que font peser les techniques de fracturation hydraulique sur les territoires exploités.
Alors qu’une moyenne de 50 tremblements de terre était jusqu’à là enregistrée en Oklahoma, 1047 séismes ont secoué l’Etat en 2010. Soit vingt fois plus qu’auparavant !"
(source Huffington post)
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 01/03/2012

NOS MAIRES

> Et vivent nos maires qui défendent comme ils peuvent la cause de leurs concitoyens en portant de la voix contre le gaz de schiste de Brignol !
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Écrit par : Vincent / | 01/03/2012

«le pire n'est jamais certain »

> ça, c'est vraiment une phrase adorable qui vaut bien la "torture pas généralisée" de BHL. Qui oserait ne pas se sentir rassuré?
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Écrit par : Pierre Huet / | 01/03/2012

Les commentaires sont fermés.