Gaz de schiste : l'Elysée va capituler devant les pétroliers

 Face au redoutable lobby, qu'est-ce que la politique française ?

 

Le peuple bulgare et ses conseils municipaux viennent d'amener l'Etat bulgare à retirer le permis d'exploitation du gaz de schiste accordé à au groupe américain Chevron¹ : une exploitation par fracturation hydraulique, qui serait mortifère pour les rares nappes phréatiques de la région de Novi Pazar et de Velki Preslav...

Les Nord-Américains, pour leur part, visionnent le court-métrage de Corey Ogilvie sur les désastres écologiques et humains provoqués par le groupe canadien Enbridge (déjà 800 incidents de pollution pétrolière à son actif) : groupe qui développe actuellement une monstrueuse combinaison de pipeline et de pétroliers géants pour transporter ses produits nocifs dans le nord canadien et sur les côtes de Colombie britannique².

Mais pendant ce temps, en France, M. Christophe de Margerie claironne que le « code de conduite » de Total « n'interdit pas la fracturation hydraulique », et qu'il va faire annuler par les tribunaux administratifs l'abrogation de son permis d'exploitation dans la région de Montélimar. Les pétroliers laissent entendre que la « Commission nationale d'orientation, de suivi et d'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures liquides ou gazeux » se prépare à rendre (en juillet, après la présidentielle !), un avis favorable à la fracturation hydraulique : seul (et catastrophique) procédé d'extraction du gaz de schiste. Après quoi les parlementaires libéraux de droite et de gauche,  larrons en foire, n'auront plus qu'à abolir la loi de juillet 2011...

On sent donc souffler un vent chargé d'effluves toxiques. Le gouvernement français vient de désavouer le texte européen pénalisant les carburants «sales en CO2 » (sables bitumineux par exemple). Le poids de la France dans ces délibérations étant décisif, on voit dans quel sens va la manoeuvre... C'est le résultat de la pression du gouvernement canadien³, acquis au lobby des sables bitumineux. Ottawa avait-il un deal avec Paris ? « Quelques jours après le recul du gouvernement français sur le texte euopéen, le Canada a donné son feu vert à un projet de Total d'exploitation du sable bitumineux dans la province de l'Alberta », constatent les Amis de la terre. Comment disait Zinoviev, déjà ? Ah oui : « votre post-démocratie occidentale ».

 

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1. Permis accordé en juin 2011 sur un périmètre de 4400 km2 autour de la ville de Novi Pazar. Ce permis a été retiré par le Parlement bulgare le 17 janvier. Les députés bulgares ont également interdit l'exploration des gisements par la technique ravageuse de la fracturation hydraulique, « en s'appuyant sur le précédent de la loi française votée en juillet 2011 ». ils ignorent que la droite française prépare l'abolition de cette loi.

 2. http://www.youtube.com/watch?v=UgvY6zBc3q4&feature=uploademail

http://blog.wwf.ca/fr/2012/01/13/1802/
http://www.cyberpresse.ca/opinions/201201/12/01-4485211-pipeline-enbridge-le-paradis-ecologique-du-grand-ours-menace.php
http://www.equiterre.org/categorie/enbridge

 3. Le gouvernement canadien du « conservative » Stephen Harper, ami personnel de GW Bush, est le pire pollueur. Bien que se prétendant chrétien et même born again, Harper proclame que « toute cette histoire d'écologie n'est qu'un complot socialiste contre notre niveau de vie ». Ca vous fait penser à d'autres gens en France ? Peut-être. En effet. Comme c'est bizarre.