Les évêques de Croatie : "oui" au référendum sur l'adhésion à l'Union européenne (dimanche 22 janvier)

Trois leçons à en tirer :

 

1. L'Eglise catholique est favorable depuis toujours à la construction européenne. Des souverainistes peuvent l'en désapprouver ; ils ne peuvent faire comme si catholicisme et souverainisme étaient synonymes.

 

2. La Croatie est dans un marasme économique lié à la corruption de ses dirigeants¹ ; et dans un malaise psychique lié au refoulement des crimes de la guerre post-yougoslave (durant laquelle les milices croates ne se sont pas mieux comportées que l'armée serbe de Milosevic).

 

3. Ces crimes récents se greffaient sur les monstruosités commises durant la Seconde Guerre mondiale par les Oustachi du tyran local Pavelitch ; monstruosités drapées dans la « défense de l'identité croate et catholique »², ce qui a semé chez les non-catholiques des haines encore vivaces aujourd'hui.

 

Pour en finir avec tout cela, l'épiscopat appelle à voter dimanche pour l'adhésion à l'UE : même dans sa panique économico-financière actuelle, l'Europe leur paraît le seul moyen d'échapper à la spirale des vieux démons croates qui dansent en rond la kolo.

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1. L'ex-chef du gouvernement de Zagreb, Ivo Sanader, et de nombreux dirigeants du parti nationaliste HDZ, sont inculpés de corruption et détournement de fonds. Le HDZ était le parti de Franjo Tudjman, héritier des Oustachis et « père de l'indépendance croate ».

2. Sous le régime de Pavelitch, l'équivalent croate de la croix de fer allemande  s'intitulait « croix de Zvonimir », du nom d'un roi médiéval idéalisé (toujours cette manie de fantasmer le passé, consubstantielle à l'extrême droite). Au verso, la croix portait la devise Bog i rvati, « Dieu et combat ». Sur la façon sulfureuse dont les nationalismes  - balkaniques  ou autres - utilisent Dieu, écouter le Grand Débat de Radio Notre-Dame de ce 20 janvier. Ci-dessous : à gauche, brevet de la croix de Zvonimir de 2ème classe. A droite : revers de la croix, avec la devise sacrilège.