Le confetti et le naufragé

Hollande et Sarko devant Standard & Poor's :

 

La France se sent seule. La voilà chassée du club des AAA dont font partie quatre éminents contributeurs de l'économie réelle : l'Ile de Man, Guernesey, le Liechtenstein, le Luxembourg. Ces lieux valent plus que la République française puisqu'ils ont des « notes souveraines (?) solides »  - selon Standard & Poor's.

Que ces quatre façades du business financier mondial soient considérées comme des fleurons par S&P's n'est pas étonnant.

Que la gauche socialiste reçoive l'oukaze de S&P's comme une vérité révélée, pourrait paraître singulier. Mais l'on sait depuis des années ce qu'est devenu le PS : un confetti de l'empire néolibéral. Normalisé sur le plan des idées économiques (donc politiques), ce parti n'a plus pour marque distinctive que de renchérir sur les nouvelles moeurs en s'y montrant plus libéral que la droite... (Mais puisque ces moeurs font partie du marketing général des comportements, on ne voit pas en quoi elles seraient plus « de gauche » qu'autre chose). Ce n'est pas sur M. Hollande qu'il faut compter pour affronter le système, même si l'on ne voit pas sur quels autres on pourrait compter.

Et Sarkozy ? Claironner que le AAA était « notre trésor national », c'était faire route en pleine nuit, toutes lumières scintillantes, vers un récif figurant d'avance sur la carte. Le commandant du Costa Concordia peut vous dire comment ça se termine. Pourquoi Sarkozy a-t-il dit : « trésor national », manifestant ainsi que des officines privées (les agences) sont désormais au dessus des Etats ? Parce que l'Elysée n'est pas plus souverain que le PS... La politique en 2012 est une annexe de la finance. Et les politiciens « réagissant à l'événement » sont des grenouilles qui tressautent à l'électricité.