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16/01/2012

Poitiers : la nomination de Mgr Wintzer par le pape "déçoit"... les ultra-papistes

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...qui savent (mieux que Joseph Ratzinger)

   ce qui est ratzingérien ou pas :


 

Décision de Benoît XVI :  Mgr Pascal Wintzer, 52 ans, devient l'archevêque de Poitiers. Cette nomination est commentée avec aigreur par des sites bruyamment papistes. Mgr Wintzer, écrivent-ils, avait « représenté un réel espoir pour les prêtres "ratzinguériens" (sic) assez nombreux de ce diocèse » ; « espoir vite tempéré, puis relativement déçu », grincent-ils.

Ainsi ces sites se permettent d'être « déçus » par une décision du pape Ratzinger, décision qu'ils jugent peu « ratzinguérienne » (sic) 1 ! C'est bouffon.

Les attaquants ajoutent : « Parmi les noms de prélats ratzinguériens, plusieurs circulaient avec insistance et faisaient rêver d’un "signe fort" donné par le Saint-Siège à la France. » Et voilà que le pape Ratzinger nomme quelqu'un d'autre ! Le rêve devient cauchemar. 

Qu'est-ce qui permet à ces messieurs de juger un archevêque insuffisamment « ratzinguérien » ?  Trois choses, plus une quatrième :

1.   auxiliaire à Poitiers du sulfureux Mgr Rouet pendant trois ans, Mgr Wintzer n'a pas livré bataille ouverte contre celui-ci. Mgr Wintzer est donc un pauvre type, semblent dire ceux qui l'attaquent aujourd'hui. Mais si Mgr Wintzer avait reçu des directives précises du pape sur ce qu'il fallait faire (ou non) à Poitiers, diocèse devenu difficile ? Eh bien, aurait dit mon vieux maître Frossard,  « les censeurs de Mgr Wintzer sont des gens qui font la volonté du pape, que le pape le veuille ou non.» Face  à cet archevêque nommé par le pape Ratzinger, ils tentent de faire exister un parti qu'ils nomment « ratzingérien ». Ce parti, disent-ils, est composé de prêtres.  Doutons-en fortement. Il ne s'agit en réalité que d'eux-mêmes, laïcs pseudo-journalistes et vrais provocateurs, qui cherchent à créer un malaise entre le nouvel archevêque et son presbyterium ; démarche carrément révoltante de la part de super-cathos affichés !  Avis à ceux qui excuseraient encore ce clan : qu'ils y réfléchissent.

2.  Deuxième « preuve » de non-ratzingérisme : le communiqué de Mgr Wintzer du 27 septembre 2011 « dans lequel il rappelait l’engagement conciliaire irréversible du diocèse ». (Ces messieurs croient que Benoît XVI n'est pas « conciliaire » ! D'où leur stupeur à peu près chaque fois qu'il nomme un évêque, forcément loyal envers le deuxième concile oecuménique du Vatican. On savait que ces messieurs n'avaient pas lu Vatican II2 ; on voit aujourd'hui qu'ils n'ont pas lu Benoît XVI 3, sauf les morceaux choisis qu'infusent les blogs du parti.)

3.  Troisième « preuve » de non-ratzingérisme : Mgr Wintzer, disent-ils, a travaillé dans le même sens que « la majorité des évêques » à l'assemblée de Lourdes. (Oh que c'était vilain de sa part ! En effet ces messieurs voient l'Eglise comme un affrontement de partis. Ils passent leur temps à trier les prélats en « bons » et « mauvais »: c'est le procédé dialectique de Golias, fonctionnant en sens inverse.)4

Et voici la quatrième « preuve ». On sait que Mgr Wintzer (qui s'occupe de l'observatoire foi et culture de la CEF) avait établi pour l'assemblée de Lourdes une note sur la pièce de Castellucci et les relations entre les catholiques et la culture contemporaine5. C'était une réflexion intelligente, qui n'allait donc pas dans le sens des paradeurs énervés. Ceux-ci ont déclaré la guerre à l'imminent archevêque de Poitiers...  Une guerre évidemment intestine, oblique, selon les méthodes mises au point avant 1914 par la Sapinière de Mgr Benigni, pionnier du mafiotage intégriste. Méthodes devenues indissociables de ces milieux tant elles correspondent à un certain côté sado-maso.

Moralité : ces réactions à l'encontre de Mgr Wintzer ne doivent pas surprendre, venant d'où elles viennent. Les ultras n'ont pas le sentire cum Ecclesia. Leur réflexe n'est pas de recevoir les décisions de l'Eglise, mais de les passer au filtre de leurs préjugés. Mettre en ligne des kilomètres de littérature pieuse (entrecoupée de fines tranches d'extrémisme politique) peut tromper le lecteur pressé, mais ça ne résiste pas à l'examen. Parler de l'assemblée épiscopale de Lourdes comme si c'était l'Assemblée nationale (et en prenant parti), c'est avouer ce que l'on est. Prétendre donner des leçons de ratzingérisme à Joseph Ratzinger, voire des leçons d'Eglise à... l'Eglise, c'est imiter la grenouille de la fable – dont on sait comment elle finit.

Et ça n'a rien à voir avec la mission des laïcs. Benoît XVI et toute l'Eglise attendent que nous nous chargions de l'humble témoignage évangélique : « Aller de maison en maison, se présenter sur le pas de chaque porte », comme disait saint Jean Chrysostome. Ou l'office de ce matin : "Comment chanter Ta grâce / Comment chanter pour Toi, Père / Si nos coeurs ne veulent battre / De l'espoir du Corps entier ?"

 

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1. Une décision à laquelle a coopéré activement le nonce... dont les ultras prétendaient (chose ridicule quand on connaît Rome)  qu'ils l'avaient "en main" ! Aujourd'hui ils geignent sur son comportement. Ce qui est dur quand on planait, c'est la descente.

2. Sur ce sujet, leur religion est restée fixée à ce qu'en disait le pauvre Mgr Marcel Lefebvre.... (le Marcel Lefebvre de la fin, bien entendu : pas celui des années 1960 qui avait voté presque tous les textes conciliaires). On sait combien discuté est le bilan de Mgr Rouet, longtemps évêque de Poitiers, mais dont l'ecclésiologie avait fini par s'éloigner du catholicisme. Or l'attitude de Mgr Rouet, qui consternait ses frères évêques, était ce que les dadais appellent « être conciliaire ». Car ils sont persuadés que les textes du concile sont « protestants » (dans le meilleur des cas). Ceci donne la mesure de leurs connaissances.

3. Ils se méfient de plus en plus, généralement sans le dire (mais parfois ouvertement sur Radio-Courtoisie), d'un homme qui parle de "gouvernement mondial". Et si le pape appartenait en réalité à la Synarchie ?

4.  À ceci près que les positions de Golias, indéfendables en religion, sont parfois bonnes en économie et en écologie. Domaines dans lesquels les ultras sont risibles.

5. http://plunkett.hautetfort.com/archive/2011/11/16/sur-la-piece-de-castellucci-la-note-aux-eveques-de-mgr-pasca.html#more

 

Commentaires

PAS GRAVE

> Hors-sujet, mais quand même : je suis content de voir que vous paraissez aller mieux et j'espère vous réentendre prochainement sur RND !
(un lecteur silencieux mais régulier du blog)

[ De PP à Z. - Merci ! Ce n'était pas grave. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Dr. Zurui / | 15/01/2012

COMME A STRASBOURG

> Au moment de l'affaire Williamson on a bien vu que le pape pouvait être délibérément mis en difficulté par certains de ses collaborateurs et être victime lui aussi de tentatives d'intimidation au sein même de l'Eglise. La succession de Mgr Rouet à Poitiers, comme celle de Mgr Doré à Strasbourg il y a quelques années, a pu être aussi l'occasion de manoeuvres du même type; la solution choisie a été identique, c'est à un évêque auxiliaire déjà présent sur place que l'on a donné rétroactivement le statut de coadjuteur avec droit de succession. Le Saint-Siège, de fait, n'a pas la même liberté de choix selon les diocèses compte-tenu de l'histoire particulière de chacun d'eux. Et encore ce n'est pas en France que la situation est la plus compliquée.
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Écrit par : B.H. / | 15/01/2012

LEURS TRUCAGES

> La subtilité des subtilités c'est lorsqu'ils font porter la responsabilité de l'appel à un « gouvernement mondial » non pas à la dernière encyclique sociale, mais uniquement au conseil pontifical Justice et Paix! Dans leurs rêves, le pape devient le farouche opposant d'une Note qui « ignore[rait] la subsidiarité »!
Phénomène curieux : l'un d'entre eux prétend avoir lu "Caritas in Veritate", et en a même fait un commentaire destiné à publication. Il n'a pourtant pas remarqué que Mgr Toso ne fait que reprendre au pape l'idée de « gouvernance mondiale. » Peut-être a-t-il découvert de tortueux échappatoires, en spéculant sur les différentes traductions possibles, du latin au français?
Mais inutile de donner des noms...
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 15/01/2012

OBEISSANCE DANS LA FOI

> Je ne sais absolument pas ce que certains reprochent à cet évêque. Mais cela me rappelle mon conseiller spirituel, un prêtre tout ce qu'il y a de plus fidèle au Magistère (Vatican II y compris), alors que je le questionnais sur notre évêque: « Est-il tout à fait fidèle au Magistère? » Réponse: « pour moi c'est le meilleur car c'est celui que Dieu a choisi et qu'Il nous a donné. » Un bel exemple d'obéissance et de foi en la Providence (cf. l'obéissance à sa supérieure que le Christ en personne ordonne à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, même s'Il vient en personne lui demander quelque chose qui s'oppose à cette obéissance). Pour compléter ce propos je ne puis que citer un article du dernier « Il est vivant » sur la communauté des Béatitudes. Fabrice Hadjaj s'interroge: « un bon arbre peut-il donner de mauvais fruits? » contrairement à ce que semble dire le Christ (Mt 7, 18-20).
Rappelant l'échange de Benoît XVI avec Peter Seewald sur la question des Légionnaires du Christ et l'appliquant aux Béatitudes, F. Hadjaj écrit: comment se « tirer de l'absurdité par deux précisions: 1/- En dernier lieu lorsque les fruits sont bons l'arbre c'est toujours le Christ, non le « fondateur » 2/- Sa sève peut passer à travers une branche mauvaise comme à travers un instrument mort. [...] Prenons une comparaison extrême: Adolf Hitler lit l'Evangile à haute voix. Certains sont bouleversés par sa lecture et deviendront chrétiens. Quand ils découvriront l'imposture de celui qui a lu, il leur faudra comprendre que cette lecture condamnait son lecteur, et non l'Evangile, sans quoi on jetterait le bébé avec l'eau du bain (...). Ce qui suppose un acte de foi au milieu de la nuit: l'assurance que l'Esprit Saint est l'âme de l'Eglise et peut agir à travers la bassesse des hommes. »
Qu'ajouter?
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 15/01/2012

CA VA BIEN

> Hors sujet aussi. J'étais inquiète après avoir entendu lors de la rediffusion de l'émission "le grand débat" de vendredi que vous aviez du vous rendre à l'hôpital. Mais ouf, vous revoilà. Bonne année et que Dieu vous garde! EC (la baptiste de service).


[De PP à EC - Merci ! Pas d'inquiétude, ça va bien ! ]

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Écrit par : Edmée Cazanoles / | 15/01/2012

BIZARRE

> Il est vrai que, comme bien d'autres à une certaine période, Mgr Rouet avait souvent pris des positions déconcertantes, bien sur au nom du Concile ou de son "esprit", donnant des arguments aux "dadais" dont je fus longtemps et pour lesquels je conserve donc de l'indulgence. Il a de son côté été revendiqué par des milieux excessivement contestataires.
Mais comment imaginer qu'un évêque auxiliaire pourrait faire la guerre à son évêque? Et imaginer que le pape aurait pu accepter une telle zizanie? Bizarre.
Mgr Pascal Wintzer est jeune: tant mieux, il dépasse la génération des conflits.
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Écrit par : Pierre Huet / | 16/01/2012

DANS LE TAS

> donc d'après eux, un bon évêque ce serait celui qui foncerait dans le tas ?
justement il ne faut pas aller au devant des histoires ; et il va y en avoir car la région de Poitiers est devenu un musée vivant de toutes les exagérations (dites catholiques).
De sorte que cette nomination ne peut être qu'une bonne nouvelle vu où l'on en est là bas.
D'ailleurs dans l'ensemble, je ne comprends pas pourquoi on s'inquiète ? tout va bien puisque les pandas sont arrivés en bonne santé et que Mélenchon est "un chef de guerre" (ah ben on est sauvé, alors !)
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Écrit par : zorglub / | 16/01/2012

SADO-MASO

> Mon commentaire n'est sans doute pas très constructif, mais je tenais simplement à faire signaler à l'auteur que son nom général est proprement insupportable et donneur de leçons. Spécialement quand il parle d'écologie. Finalement, il n'y a pas beaucoup de différence entre vous et ceux que vous villipendez.

E.

[ De PP à E. :
- Vous avez le droit de juger mon nom "insupportable", même si cette intolérance onomastique a quelque chose d'inquiétant.
- Mais pourquoi fréquenter les blogs signés de noms que vous ne pouvez supporter ? C'est un symptôme de sado-masochisme, hélas caractéristique d'un milieu - comme j'en avertissais déjà le lecteur dans la note qui vous a irrité.
- Entre moi et ceux que je "vilipende" (en français non sado-maso on dirait plutôt : "ceux que vous critiquez"), il y a une différence : moi, j'écris sous mon nom. (Même s'il vous est "insupportable").

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Écrit par : Etienne / | 16/01/2012

LES "INDIGNES" DU VATICAN

> Que dites-vous de la curieuse "manifestation" (50 personnes) contre le Vatican, par des gens se déclarant être "les indignés" ?

A.

[ De PP à A. - Réponse dans la note de cet après-midi. ]

réponse au commentaire

Écrit par : armand / | 16/01/2012

PANDA

> Zorglub, Mélenchon un chef de guerre? Je l'ai ratée celle-là.
Mais ne vous moquez pas des pandas. J'ai un faible pour la gente ursine et la culture asiatique (quoique je préfère le soleil levant).
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Écrit par : VF / | 16/01/2012

LE NOM EST LE TON

PS : toutes mes excuses, j'ai fait une faute de frappe, je voulais évidemment parler du "ton" pas du nom.
Je précise que je ne me sens absolument pas visé par les gens dont vous parlez. Bien au contraire, ils m'ont fait beaucoup trop de mal pour que j'en fasse partie.
Votre ton souvent péremptoire quand vous évoquez ces gens me chagrine souvent, et c'était une réaction à chaud...

E.


[ De Pp à E. - Si ça vous semble péremptoire, j'en suis navré. Mais je connais trop bien le sujet pour que ce que j'en dis ne soit pas - malheureusement - exact... Et s'ils ne voulaient pas qu'on finisse par leur dire l'effet qu'ils font aux gens normaux, ils n'avaient qu'à pas se poser en Parti de Dieu. A pisser contre le sirocco on finit par se mouiller les babouches. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Etienne / | 16/01/2012

AU VENT

> Chez moi, on dit : "Qui pisse au vent se rince les dents". Je vois que la sagesse populaire est universelle. ;)
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Écrit par : PMalo / | 16/01/2012

LES EXIGENCES DU REEL

> Pour ma part, il me semble que Mgr Wintzer ne manquera pas d'en surprendre plus d'un. Le précédent évêque avait une bien curieuse vision de l'organisation du diocèse et des paroisses: Mgr Wintzer a bien du travail pour recadrer la précédente équipe, sans parler des finances. Je me souviens par ailleurs de ce qu'il a écrit à propos de l'installation dans le diocèse, "quelque peu" en dehors des habitudes ecclésiales, de l'abbé Laguérie l'été dernier : son propos est tout en nuances, ça n'a pas du plaire à tout le monde (d'un côté comme de l'autre).
L'état de certaines des paroisses de ce diocèse que je connais laisse songeur: entre Robert du presbytère et Annie la responsable de la paroisse, on est loin du confort des paroisses parisiennes. Il est facile de critiquer un nouvel évêque depuis Paris mais il faut "conformer ses actes et ses pensées aux exigences du réel". Et j'ai l'impression que c'est le cas de Mgr Wintzer.
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Écrit par : Benoit C / | 18/01/2012

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