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15/12/2011

'Time' désigne "le manifestant" comme personnalité 2011

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C'est un signe des temps :


 


Installée depuis 1927 par le magazine américain Time, la notion de « personnalité de l'année » (« désignée » par un média) est arbitraire, donc vide de sens. Au nom de quoi réduire douze mois d'événements mondiaux – iinnombrables et contradictoires – à une seule figure individuelle ? Injustifiable selon des critères objectifs, un tel choix ne reflète que les tics mentaux des journalistes.

La « personnalité 2011 » désignée cette semaine par Time fait exception. Time n'a pas choisi un individu, mais des foules dans de nombreux pays du monde : c'est le protester, le manifestant, qui est honoré en couverture du magazine. Santiago du Chili, Tunis, Le Caire, Athènes, Madrid, Londres, New York, Tel-Aviv, maintenant Moscou : les foules de protesters « ont exprimé en 2011 le sentiment mondial d'espoir de changement et renversé les idées toutes faites », explique Time.

La rédaction du magazine new-yorkais voit juste, pour une fois. L'espoir de changement est un sentiment mondial. C'est le cri des victimes de l'iniquité sociale (ultralibérale), des victimes de la tyrannie financière (détruisant l'économie réelle) ; il est capté par les objecteurs économiques, et par les défenseurs de la vie et de l'environnement. Un des textes qui annonçaient cet espoir mondial en 2011 est le document des évêques français Grandir dans la crise.

Désigner des foules comme « personnalité de l'année » peut avoir du sens, dans la mesure où les indignations de ces foules, très variables selon les lieux, expriment une réaction commune face au soi-disant destin imposé aux peuples par 1 % de nos contemporains : « l'hyper-classe » (comme disait Attali). « Nous sommes les 99 % », protestent les manifestants d'Occupy Wall Street.

On dira : « Ce n'est pas un programme politique ». Sans doute, mais montrez-nous un parti politique qui mérite – par sa lucidité – d'être à l'avant-garde des indignations dans le monde ? Il n'en existe aucun. La droite et la gauche sont inféodées au libéralisme. L'extrême gauche est obsessionnelle, donc sans intérêt sauf sa petite minorité d'objecteurs de croissance (elle-même en évolution). L'extrême droite est crapoteuse.

Ne nous étonnons donc pas de vivre actuellement le temps des « indignés ». Inorganisés, orphelins de tous les systèmes d'idées, sourciers d'un futur incertain,  ils improvisent dans l'incohérence. Les insulter comme font les imbéciles, c'est insulter l'avenir.

Il y a des chrétiens chez les indignés : lisez leur Manifeste [*]. Et, pour les Parisiens, venez parler de tout ça ce jeudi soir à 20 h 30 dans la crypte de l'église de la Trinité (75009).


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[*] http://plunkett.hautetfort.com/archive/2011/11/02/

+ 3 annexes du Manifeste : 

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2011/11/24/annexe-du-manifeste-des-chretiens-indignes.html

 

Commentaires

GLOUSSER

> Ca en fera glousser certains ! Mais être traités de cons par des imbéciles de bonne famille est un plaisir subtil.
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Écrit par : torbenn / | 15/12/2011

LANCER UN GRAND MOUVEMENT AVEC LES EVÊQUES ?

> Il est urgent que dans nos églises (paroisses et mouvements divers) nous redevenions des laboratoires d'échanges pour aider à l'émergence de relais politiques à ce mouvement, mais cela ne se fera pas en quelques mois, ni bien sûr à coup de com.
Cela a déjà commencé (je pense, entre autres, au congrès MCC de Janvier 2011 à Villeurbane ou aux Semaines sociales, et bien sûr aux échanges sur les blogs, notamment le vôtre) mais il faut peut-être accélérer le pas et lancer un grand mouvement comparable à ce qui a eu lieu il y a deux ans sur les questions éthiques où l'on a vu des milliers de personnes débattre dans les diocèses. La conférence des évêques ne pourrait-elle pas s'emparer de la question ?
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Écrit par : B.H. / | 15/12/2011

DEI

> en bref, "vox populi, vox Dei"
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Écrit par : Frederic Ripoll / | 15/12/2011

DESMOND TUTU

> c'est un évêque anglican qui donne l'exemple :
Desmond Tutu envoie un message de solidarité à Occupy Wall Street :
http://occupywallst.org/article/message-solidarity-archbishop-desmond-tutu/
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Écrit par : Frederic Ripoll / | 16/12/2011

@ BH

> Prudence avec votre idée de "laboratoires d'échanges" dans les paroisses car ils risquent vite de se transformer en lieux de débat politique. Et si vous dites, par-dessus le marché, que ces "laboratoires" pourraient favoriser "l'émergence de relais politiques", là ça m'effraie carrément. A mon avis, il est urgent que nos paroisses soient le cadre d'une profonde réforme spirituelle et il est nécessaire que des fidèles (mais non pas tous) prennent des engagements dans la cité sous leur responsabilité personnelle et en toute liberté d'opinion. Mais ne confondons pas les deux.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 16/12/2011

Les commentaires sont fermés.