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02/11/2011

'Manifeste des chrétiens indignés' : appel à la responsabilité

 crise,économie,finance,christianisme,catholiques,indignés,libéralisme,écologie

     Débattu en groupe, le texte de cet appel circule sur la Toile :


 

<< Petit groupe de lecteurs du blog de Patrice de Plunkett (http://plunkett.hautetfort.com), venus d'horizons différents, d'âges, de situations familiale et professionnelle très variées, nous avons en commun notre foi, notre appartenance à l'Eglise catholique et nos convictions sociales et politiques. Profondément interpellés par la crise qui traverse notre époque, nous nous interrogeons sur nos responsabilités et celle de notre entourage chrétien.


Notre premier acte d'engagement consiste à prendre la parole.

Nous associons notre voix à celle de tous ceux qui dénoncent depuis si longtemps le système économique néo-libéral qui régit économies et sociétés depuis près de trente ans. Disciples du Christ, nous ne craignons pas d’exprimer notre révolte contre un ordre profondément anti-évangélique dont les conséquences désastreuses ne peuvent plus être contestées. Ainsi :

Comme catholiques nourris depuis plus d’un siècle par une doctrine sociale généreuse, ambitieuse et crédible, pouvons-nous encore défendre un système économique qui ignore, méprise ou nie les valeurs humaines essentielles: la protection des plus faibles, la solidarité, les relations désintéressées, le don gratuit, le sens du renoncement, le dévouement à la collectivité ? Toutes ces valeurs ne sont-elles pas au cœur de l’exigence évangélique ?

Destinataires d’une création extraordinairement féconde, dont nous sommes regardés et désignés par notre Dieu comme les intendants prudents, pouvons-nous laisser se poursuivre les atteintes irréversibles dont elle fait l’objet sans protester avec indignation, et sans nous-mêmes montrer l’exemple par un comportement irréprochable ?

Héritiers d’un humanisme bimillénaire qui enracine toute notre tradition sociale et politique dans une très haute conception de la personne humaine, pouvons-nous ignorer plus longtemps que le matérialisme assumé et agressif sous le régime duquel nous vivons renvoie de notre humanité une image déformée et enlaidie ?

L'appartenance au Christ est une force totale qui ne laisse de côté aucun des aspects de la vie des hommes. Or il existe un vaste champ de transformation sociale largement ignoré des chrétiens, qui trop souvent ignorent que les actuels enjeux politiques vont bien au-delà des nécessaires questions éthiques (défense de la vie…). Oserons-nous reconnaître que le constat des injustices criantes qui affectent les populations fragiles de notre terre, et les transgressions contre l’homme et la nature dont nous sommes chaque jour les témoins, sont un appel à transformer les structures mêmes de nos sociétés, et pas simplement à en corriger les effets désastreux ? Le paradigme libéral non seulement ne marche pas, mais il est indigne de l’homme. C’est notre responsabilité de chrétiens que d’affirmer cela, et de proposer un autre modèle conforme aux exigences de l’Evangile.

Membres du groupe, nous nous regardons comme les premiers destinataires de cet appel, car le sentiment d'urgence qui nous saisit se heurte d'abord aux limites et aux contradictions de nos propres existences et à la modestie de nos moyens. Nous brûlons simplement de voir les chrétiens se mobiliser sur ces thèmes, et devenir une force généreuse de changement social.

 

Que pouvons-nous faire ?

  1. D’abord, tous nous convertir, et regarder enfin le monde qui nous entoure avec lucidité. Il nous faut faire le constat courageux que nous ne pouvons plus continuer à vivre comme nous le faisons, ni ignorer que le paradigme libéral sur lequel nos vies sont construites n’est pas durable et conduit l’humanité à sa perte. Il nous faut bien comprendre que tout se tient, et qu’il n’y a qu’une seule et même crise : elle est à la fois financière, économique, écologique, politique, morale et spirituelle. C’est la crise d’une humanité qui a perdu son chemin et simplement compromis ses chances de survie en ayant oublié les raisons de vivre.

  1. Cette conversion entamée, il nous faut changer notre style de vie quotidienne, en vivant personnellement et en promouvant autour de nous une écologie complète et pleinement humaine. Nous pensons en effet que refonder notre société passe d’abord par l’adoption d’un mode de vie simple et respectueux de notre environnement, social et naturel. Changer de vie, c’est renoncer avec fermeté aux logiques de « croissance », d'accaparement et de consommation sans discernement qui caractérisent le mode de vie occidental et choisir, au nom de l’idéal de vie chrétien, de mener une existence sobre et joyeuse centrée sur l’essentiel. C’est ainsi que nous, membres de ce groupe, avons entamé dans notre vie personnelle et familiale ce changement nécessaire. Et c’est sans arrogance, mais déterminés à faire réfléchir et à mobiliser notre entourage, que nous vous en proposons le témoignage... Au-delà des enjeux personnels et familiaux, changer nos vies maintenant, c’est déjà rendre possible la coexistence fraternelle des peuples de cette terre, tâche à laquelle nous chrétiens devons hardiment participer en luttant contre ce qui la menace et en défendant ce qui la rend possible. 

  1. Enfin à une plus large échelle, nous devons activement participer à promouvoir tout ce qui autour de nous oriente les hommes vers un avenir nouveau ! Disons-le pêle-mêle : des entreprises à taille humaine soucieuses de leur enracinement dans la société ; des échanges économiques libres mais subordonnés à des règles de solidarité impératives et débarrassés des artifices de la finance dématérialisée ; un mode de vie sobre, proche de la nature, de ses rythmes et des limites qu’elle nous impose, et qui, sans avoir peur de nous répéter, tourne définitivement le dos au modèle consumériste ; toutes les initiatives politiques qui tendent à faire vivre une conception renouvelée du bien commun, entendu dans une acception universelle, capable d’embrasser le sort des peuples proches ou lointains qui subiront directement ou indirectement les choix que nous faisons pour nous-mêmes ; etc.

 

L’Eglise catholique nous adresse depuis quelques années des messages de plus en plus pressants qui sont autant d’appels à nous engager. Citons :

    • La Conférence des évêques de France, dans un document1 écrit début 2011 : « L’économie libérale dérégulée nous offre comme seul horizon la consommation de toujours plus de biens matériels. La vacuité et la dangerosité d’un tel projet de société sont évidentes : il épuise la planète, réduit l’homme à un rôle de producteur/consommateur et mine la confiance indispensable à toute vie commune. […] Lorsque notre bonheur dépend uniquement des biens que nous possédons, alors les pauvres et les migrants deviennent des menaces et les mesures de sécurité supplantent les mesures de solidarité. »

    • Le Conseil Pontifical « Justice et Paix », qui écrivait2 en octobre 2011 : « En libérant son imagination, l’homme libère son existence. Il est possible, grâce à un engagement d’imagination communautaire3, de transformer non seulement les institutions, mais aussi les styles de vie, et de susciter un avenir meilleur pour tous les peuples. »

    • Benoît XVI lui-même, par exemple dans son message pour la Paix le 1er janvier 2010 : « Il est donc sage d’opérer une révision profonde et perspicace du modèle de développement […]. L’état de santé écologique de la planète l’exige; la crise culturelle et morale de l’homme le requiert aussi et plus encore, crise dont les symptômes sont évidents depuis un certain temps partout dans le monde. […] Les situations de crise qu’elle traverse actuellement […] obligent à repenser le cheminement commun des hommes. Elles contraignent, en particulier, à adopter une manière de vivre basée sur la sobriété et la solidarité, avec de nouvelles règles et des formes d’engagement s’appuyant avec confiance et avec courage sur les expériences positives faites et rejetant avec décision celles qui sont négatives. »4

 

Ainsi nous pourrons ouvrir en grand nos fenêtres sur le monde avec confiance et générosité, entendre l’appel à la justice qui résonne avec retentissement d’un bout à l’autre de notre terre, et laisser agir en nous l’Esprit de don qui attend notre engagement pour se manifester.

Notre petit groupe est encore en construction, et nous ne savons pas encore quelle direction nous prendrons. Si vous souhaiter vous joindre à nous, ou simplement vous tenir au courant de ce que nous devenons, faites-le savoir en nous écrivant sur : chretiensindignonsnous@yahoo.fr


_________

1 Grandir dans la crise, document de la Conférence des évêques de France – Conseil Famille et Société, Paris, Bayard Cerf Fleurus/Mame, 2011

2 Pour une réforme du système financier et monétaire international dans la perspective d’une autorité publique à compétence universelle, Conseil pontifical « Justice et Paix », Cité du Vatican, 2011

3 En italique dans le texte

4 Si tu veux la paix, protège la création, Message de sa Sainteté Benoît XVI pour la célébration de la journée mondiale de la paix, 1er janvier 2010

 

 

Commentaires

PRECISION

> Inutile d'ajouter que j'approuve les termes de cet appel né parmi les lecteurs et les intervenants de notre blog. L'idée couvait depuis longtemps et des textes avaient été conçus spontanément ;
le principe de l'appel a été débattu lors de la première rencontre de ce qui allait devenir le groupe, en juin dernier aux Missions Etrangères de Paris. Je participais à cette rencontre au même titre que tous les autres, et je ne suis pas intervenu dans la version actuelle de cet appel (ci-dessus en lecture), fruit d'une élaboration collective.

PP
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Écrit par : PP / | 02/11/2011

UN MOUVEMENT ?

> Je associe pleinement sur le fond à cet appel, mais je m’interroge sur la forme. Ne devrait-on pas choisir une enseigne ayant une tonalité plus généreuse et ouverte que celle de « Manifeste des chrétiens indignés » ?
Pouvons-nous nous contenter de ces « appels à la vérité ou à la responsabilité », certes nécessaires, mais qui finissent assez vite aux oubliettes ? Ne pensez-vous pas, cher PP, qu’il serait bon, à partir de ce groupe, d’aboutir rapidement à la création d’un nouveau mouvement chrétien agissant, avec une vue large et profonde, pour une écologie humaine et sociale ?

D.


[ De PP à D. - Il faut du temps pour construire un mouvement ! Mais n'hésitez pas à prendre contact avec eux. L'adresse est à la fin du manifeste. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 02/11/2011

> Bravo !
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Écrit par : JG / | 02/11/2011

"LIBERALISME" : MALENTENDUS ET MANIPULATIONS

> Je fais tourner le manifeste et adhère.
Juste une chose : j'ai remarqué qu'il y avait de gros malentendus même entre personnes d'une même doctrine (je ne parle même d'une même étiquette, mais bien d'une même pensée sociale), sur le terme de libéralisme. Certains le définissent par le paradigme que nous connaissons actuellement, comme cela semble être le cas dans ce manifeste, et souhaitent donc légitimement s'en écarter. D'autres, tout en ayant le même regard sur la situation actuelle et la nécessité de changer les choses, voient dans notre système actuel une grave dérive du libéralisme, qui dans sa véritable acception serait bel et bien le nom d'un système prenant pour base la liberté comprise au sens de la doctrine sociale de l'Eglise (cf. Gaudium et Spes, par exemple), c'est-à-dire fondée sur la responsabilité et le vérité, donc vers le bien commun. Dans le sens où la préservation des libertés implique précisément un système de régulation important et de solidarité (on n'est pas libre quand on ne peut pas manger, par exemple).
Peu importe pour moi, l'important étant quand même de s'accorder sur les définitions des mots qu'on utilise, pour éviter les malentendus ; mais justement, à ce propos, je me suis dit il y a quelques temps qu'on pourrait peut-être trouver un autre terme pour sortir de cette confusion et nommer cette philosophie politique fondée sur la liberté et la responsabilité à laquelle nous aspirons. Ca vaut d'ailleurs aussi pour les auteurs et promotteurs de ce manifeste (c'est toujours plus facile à diffuser quand on peut nommer facilement un mouvement). Spontanément, j'ai pensé au "responsabilisme", et j'ai découvert du coup que ce nom était déjà utilisé pour décrire une "doctrine" promue au Sénégal par le mouvement Tekki. Le fond, pour le tout petit bout que j'en ai lu (wikipedia), se rapproche assez des principes évoqués dans ce manifeste (dans les grandes lignes), sur la base d'un humanisme aconfessionnel. Est-ce que que quelqu'un connaitrait bien ce mouvement sénégalais ?

P.


[ De PP à P. - Les cathos peuvent évidemment se livrer à leur exercice favori : exorciser un mot en le vidant de la réalité qu'il désigne, et en lui donnant ensuite un contenu rêvé. Après quoi ils disent : "puisque ce mot est maintenant gentil, pas de raisons de s'inquiéter." C'est le message de colloques sur "le chrétien et la crise" qu'organisent des bisounours dans divers diocèses français. Niaiserie honteuse, sachant que le seul et unique libéralisme est le libéralisme réalisé : celui que le monde subit concrètement depuis vingt ou trente ans.
Les cathos cherchant à sauver à tout prix le mot "libéralisme", se comportent comme les vieux communistes nous assurant que le communisme de l'URSS n'était "pas le vrai communisme". ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pneumatis / | 02/11/2011

> Longue vie au groupe des Chrétiens Indignés !
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 02/11/2011

"RESPONSABILISME" ?

> OK, je suis assez d'accord. D'où ma proposition, qui rejoint un peu celle de Denis, de donner un nom à cette doctrine, plus positif que "indigné". D'où la proposition de "responsabilisme", avec un bémol : c'est déjà utilisé par le mouvement sénégalais Tekki.
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Écrit par : Pneumatis / | 02/11/2011

A Pneumatis:

> je ne connaissais pas ce mouvement mais j'ai des connaissances au Sénégal et je vais me renseigner.
Le manifeste est un début. Je parle en mon nom, mais on n'a pas d'autre doctrine que celle de la DSE ainsi que l'enseignement des papes et des évêques sur l'écologie. Je ne vois pas pourquoi créer encore une doctrine. L'Evangile et l'enseignement de l'Eglise ne suffisent pas?
Par contre, une proposition d'exemples d'actes ou d'actions à mener ou à vivre va venir. Cela donnera plus de corps au manifeste. Mais n'hésitez pas à nous rejoindre pour proposer et discuter.
Quant au libéralisme, dès le départ il est vu comme une pratique égoïste de la liberté. On n'y parle pas de bien commun mais d'intérêt commun vu comme l'addition des intérêts particuliers. Ce qui n'est pas la même chose.
______

Écrit par : VF / | 02/11/2011

LES ANNEXES

> Il faut attendre les annexes mentionnées dans le corps du texte, et dont parle VF.
Par ailleurs, n'hésitez pas à le diffuser largement, y compris aux personnes de votre entourage qui ne seraient pas sensibles à ces questions, car précisément il a été écrit pour elles.
Enfin je partage complètement la réponse de VF sur ce qu'est le libéralisme. Le libéralisme est l'autre nom de l'utilitarisme, qui établit comme fondement de toute vie sociale que la recherche EXCLUSIVE par chacun de son strict intérêt fait émerger un intérêt général. On est à des années-lumières du bien commun tel que le définit la sagesse européenne. L'ultra-libéralisme sous le régime duquel nous vivons n'est que la continuation naturelle de la doctrine libérale qui a asservi l'homme à l'économisme et aux rapports de production/consommation.

HH
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Écrit par : Hervé H. | 02/11/2011

@ à P et PP

> 1-Le remarque de P n'est pas si niaise et honteuse que cela, en tout cas pour ceux de ma génération, pour qui le contraire de libéralisme était communisme, ce dont PP ne veut pas, je suppose. Pour préciser des commentaires faits par ailleurs: oui, libéralisme et capitalisme sont devenus des mots ambigus en raison du clivage de l'économie non étatique en économie réelle, productive -ce qui ne veut pas dire productiviste forcenée- et une bulle financière et commerciale due à la crise "morale et spirituelle" et qui craque en ce moment. C'est du reste cette différence qu'évoque le §3.
2-Le courant de pensée qui se constitue ici est évidemment une bonne chose. Doit-il déboucher sur la constitution d'un mouvement? Pas de doute s'il s'agit d'un support à ces réflexions et un moyen de rencontres. Aller vers une action ou ou contraire fertiliser l'action de ses membres dans d'autres structures plus politiciennes ? Je penche vers la deuxième solution .

POH


[ De PP à PH - Vous avez raison de souligner que c'est une question de génération. ceux qui ont vécu la guerre froide ont du mal à réaliser que nous sommes dans un autre monde. Par ailleurs, je n'ai jamais qualifié (je ne me le serais pas permis) de niaise ou honteuse la question de P ! Ce qui mérite ces qualificatifs, c'est la démarche d'organisateurs de conciliabules libéraux sous pavillon eclésiastique, en pleine crise mondiale déchaînée par le libéralisme. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 02/11/2011

DISCUSSION PAR POINTS

> Je viens de lire avec beaucoup d'intérêt ce manifeste. Et avec plus d'intérêt encore les quelques commentaires déjà postés.
Je voudrais faire ici quelques remarques :
– "indignés". Pourquoi vouloir utiliser un terme connoté par l'actualité au risque de ne pas être compris puisqu'il a été forgé par une oligosphère médiatique (porte-paroles, communicants et journalistes) pour désigner des mouvements de protestation spontanés et pas forcément très coordonnés (parfois même très désordonnés d'un point de vue doctrinal). Le risque des amalgames est grand : la voix qui crie dans le brouhaha est bien moins audible que celle dans le désert. Le trésor de la langue française nous offre une belle définition de l'indignation " Sentiment de colère et de révolte suscité par tout ce qui provoquer la réprobation et porter plus ou moins atteinte à la dignité de l'Homme". Si nous pouvons avoir en commun un même sentiment, il y a souvent de grandes divergences d'appréciation de ce qui fait la "dignité de l'Homme" dans les manifestations populaires auquel nous avons pu assister : comment ne pas voir dans certaines des manifestations, y compris les émeutes britanniques, l'expression d'une révolte de ceux qui sont mis hors-jeu du consumérisme mondialisé par ce même consumérisme mondialisé : ils ne contestent pas la règle du jeu mais le verdict du match. D'autre part, ce manifeste me semble être bien mieux que l'expression d'un sentiment de colère et de révolte puisqu'il tire les conséquences pratiques des récentes analyses des crises financière, économique, sociale et morale proposées aux fidèles par le magistère de l'Église à la lumière de la Doctrine Sociale de l'Église.
– "libéralisme". Je suis du même avis que M. de Plunkett. Inutile de fantasmer sur le sens possible de ce terme qui regroupe en fait des réalités économiques et sociales tangibles et parfois variées. On pourra se pencher sur son histoire et les deux écoles historiques.. On pourra gloser sur les différences entre le libéralisme économique et le libéralisme en matière de mœurs. On pourra également s'attarder sur la différence d'interprétation/traduction entre le terme libéral et progressiste... Devrons-nous chercher le plus petit dénominateur commun à tous les systèmes qui se réclame du libéralisme ? Devrons-nous trancher entre ceux qui se réclament du libéralisme et ceux qui les récusent ? Sur le sens du préfixe "Néo" ou "Ultra". Non. Ce n'est pas un "combat" pour la vérité que de définir ce qu'est le libéralisme a priori. Faisons crédit à ceux qui s'en réclament et le revendiquent de savoir de quoi ils parlent. Le combat pour la vérité est de révéler les conséquences et de décrire les effets d'une doctrine économique qui ne donne pas à la personne humaine sa place véritable (telle que l'anthropologie chrétienne la définit) et qui n'ordonne pas ses actions au respect de la dignité de l'Homme.
Mais alors pourquoi tant de réticences ? Pourquoi certains chrétiens veulent-ils à toute force sauver le terme "libéralisme" en l'idéalisant ? Peut être certains craignent-ils d'être désignés comme les "ennemis de la Liberté" en se déclarant ouvertement contre le libéralisme ! Je suis d'accord avec les propos de "VF" pour dire que le libéralisme est assimilable à un égoïsme de la liberté : le jeu , avec plus ou moins de règles, du chacun pour soi qui devrait faire émerger (croyance !) le bien (celui de l'avoir plus que de l'être) de tous. Dans sa forme moderne la plus matérialisme, le consumérisme, c'est la cupidité qui prend le relais.
La DSE souligne l'existence de "structures du péché" contre lequel un chrétien ne peut rester sans voix : " Pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, rejetez-vous le péché ? Pour échapper au pouvoir du péché, rejetez-vous ce qui conduit au mal ?" pouvons-nous entendre dans la liturgie baptismale... et la réponse personnelle du chrétien "Oui, JE le rejette"
– "doctrine". Je rejoins encore l'avis de "VF". Ce manifeste ne rend pas témoignage d'une autre doctrine que la doctrine sociale de l'Église. Faut-il encore s'entendre sur ce qu'implique le terme de doctrine : "Le chrétien sait qu'il peut trouver dans la doctrine sociale de l'Église les princes de réflexion, les critères de jugement et les directives d'action sur la base desquels promouvoir un humanisme intégral et solidaire" (p.3 - compendium de la doctrine sociale de l 'Église , éd. du Cerf). J'aime beaucoup l'idée de "Mouvement" par ce qu'il s'agit de tracer un chemin, une route pour l'évangélisation des rapports sociaux et économiques. Pour tracer cette route, Il faut une carte, il faut lire des points de repère, il faut une boussole pour définir un cap. Je me réjouis qu'un "équipage" de chrétien se mettent "en mouvement" . Je souhaite que ce soit pour bâtir ces outils d'aide à la navigation. Ce blog est déjà à mon humble avis comme l'une des nombreuses vigies dont le monde a besoin. D'autres ont choisi de se constituer en formation politique... ne trouvant pas dans les formations existantes actuelles les moyens de "transformer la réalité sociale par la force de l'Évangile". C'est une voie me semble-t-il périlleuse parce qu'elle renforce "l'esprit de chapelle" (très tentant chez les chrétiens) dans un jeu politique qui ressemble plus au championnat de France de football où s'il l'on montre que l'on apprécie la performance de l'OM alors est forcément contre le PSG (je caricature à peine ma petite expérience des débats en conseil municipal). Et puis, il y a déjà des formations politiques qui se sont créées ou se sont transformées dans ce sens : le parti chrétien démocrate PCD de Mme Christine Boutin (avec ses atermoiements relayés par la presse) , le parti républicain chrétien PRC de M. Patrick Giovannoni (beaucoup moins connu), le parti Solidarité de M. Axel de Boer (qui s'est fait connaître par les attaques virulentes dont il a été l'objet de la part des Verts en Ile de France), il y a également des "laboratoires d'idées tel que l'Association pour la Fondation de Service politique ... J'en oubli certainement. Un "mouvement" de plus, pourquoi pas mais il faut également se préoccuper que tous se parlent et échangent leurs points de vue en "artisans de paix" et non pas en concurrents "de part de marché" ou à la manière des "supporters" des équipes de football.

Pour conclure ce (trop) long commentaire, un mot me vient à l'esprit pour qualifier ce manifeste : "Épiphanie" . Je vous le laisse à votre méditation personnelle comme à la mienne d'ailleurs.

Bien cordialement,

J.L. Leroy-Bury
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Écrit par : J.-L. Leroy-Bury / | 02/11/2011

@ VF :

> que je vous rassure, j'ai commencé à travailler un peu sur le libéralisme ( dernier billet en date, le 06/09/11 : http://pneumatis.over-blog.com/article-reponse-a-mes-amis-defenseurs-du-liberalisme-83509995.html ). Pour répondre à votre question sur la nouvelle doctrine, la DSE, comme son nom l'indique, est une doctrine "sociale". Elle n'est pas une doctrine "politique" (y compris dans le sens noble du mot "politique"). La mission des chrétiens étant précisément, dans l'évangélisation du politique, de transmuer les principes de cette doctrine sociale, en comportements sociaux d'une part, mais aussi en principes économiques et politiques. De la même manière que la DSE vous permet de "dénoncer depuis si longtemps le système économique néo-libéral" elle vous permet aussi, avec toute l'aide de votre (notre) intelligence, "de proposer un autre modèle conforme aux exigences de l’Evangile". J'indiquais juste qu'à ce nouveau modèle il peut être pertinent de donner un nom. Mais je reconnais que c'est complètement anecdotique au regard du chantier qu'il y a à formuler le fond même du modèle.
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Écrit par : Pneumatis / | 02/11/2011

> Tout à fait d'accord avec VF.

Pas de "nouvelle doctrine", elle est là, à portée de main: l'Evangile, entré en résonance avec les enjeux des époques successives à travers la pensée et l'action de l'Eglise (actes du Magistère, Conciles, Synodes, les saints que Dieu a suscités, etc.)
A partir de là, il s'agit pour les laïcs de 2011 de prendre leur vocation - irremplaçable - au sérieux, là où ils sont: c'est d'abord à eux qu'il revient de transformer le monde profane - leur vie familiale, sociale, professionnelle, citoyenne, intellectuelle et culturelle - en concrétisant ce corps de doctrine grâce à toutes les ressources de leur imagination, et les talents multiples que le Seigneur leur a confiés, enracinés dans une vie de foi 'branchée' sur 'Celui qui peut tout' à travers l'oraison quotidienne et la fréquentation des Sacrements, Celui qui leur donnera de "porter du fruit en abondance, et un fruit qui demeure", et "les conduira là où ils n'auraient (peut-être) pas pensé aller".
Nos amis anglais diraient plus succinctement: "to put flesh on the bones !" (mettre du muscle sur les os!).
Pas besoin pour cela de fonder un nouveau mouvement, mais bien de prendre au sérieux notre vocation de baptisés, là où nous sommes.
Et ne pas nous contenter d'apporter un "supplément d'âme" ou promouvoir des "comportements personnels éthiques" - aussi louable cela soit-il -. Là où elles existent, il nous faut aussi changer les "structures de péché", et pour commencer, ne pas en être complices. Et cela, sans se cacher que nous sommes nécessairement "signes de contradiction", si nous prenons notre vocation au sérieux. Le chrétien doit annoncer "à temps et à contre-temps". Surtout "à temps" (annoncer "positivement"), mais parfois aussi "à contre-temps" (à bon escient et animés par une vrai charité, il faut également parfois dénoncer, et "appeler un chat, un chat!", sortir d'un comportement de "bisounours" et admettre que nous ne vivons pas dans "la comté de Bilbo le hobbit"...).
Vu sous cet angle, le terme de "chrétiens indignés" est tout à fait pertinent. Il fâchera nécessairement certains, y-compris des personnes "bien intentionnées". Et si ce n'était pas le cas, cela devrait nous inquiéter...Il faut aspirer à l'unité dans la charité et la vérité, mais il ne faut pas chercher "le consensus à tout prix", à peine d' 'émasculer' tout projet ou initiative correspondant à la gravité de la situation historique que nous vivons et subissons.
Pas besoin de réinventer la roue, mais bien de commencer à prendre le temps (dans nos vies de dingues!) de lire et méditer ce que nous dit le Saint-Père (et accepter humblement que sur certains chapitres, il risque d'un petit peu chambouler nos réflexes et références spontanés - politiques, familiaux et sociologiques -). Et ensuite 'désintoxiquer' et 'décoloniser' nos esprits de toutes les fausses évidences du 'Système', et agir en conséquence, sans avoir peur de 'commencer petit'.
Ecclesia semper reformanda, christi fideles laicique ! (L'Eglise doit se réformer en permanence, et les fidèles laïcs chrétiens aussi, - se convertir en permanence - !)
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Écrit par : J. Warren / | 02/11/2011

EN PREMIÈRE LIGNE

> Je vous recommande l'émission de mercredi 2/11 "Les enfants d'Abraham", avec une intervention intéressante de Paul Jorion. Selon lui, les couvents, les monastères sont en première ligne dans la lutte contre la spéculation ! Il appelle aussi les autorités religieuses à préparer le monde à vivre la grande crise qui vient.
http://lesenfantsdabraham.direct8.fr/
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Écrit par : FB / | 03/11/2011

> MERCI ET ESPERANCE POUR UN RECUL DE LA PRESSION EXERCEE SUR LES PETITS.
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Écrit par : marc-olivier Faisy | 03/11/2011

ELAN

> Bravo pour ce texte plein d'élan. En espérant qu'il permettra une prise de conscience et l'apparition de nouvelles idées.
Une vie sobre ? St Paul en parlait déjà aux Romains :
"n'ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est simple".
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Écrit par : QD / | 03/11/2011

GARDER "INDIGNéS"

> J'aime bien le terme "indignés" et il me semblerait pertinent qu'on le garde. Même s'il a été forgé par d'autres que nous, il permet de montrer les convergences d'idées et de points de vue entre le mouvement des indignés (même si celui-ci est désorganisé) et les idées que le manifeste développe. Ils ont trop reproché à l'Église d'être leur ennemie pour que nous ne tentions pas d'établir tous les liens qui pourront être noués par des hommes de bonne volonté.
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Écrit par : Mahaut / | 03/11/2011

JORION ET LE ROYAUME DE DIEU

> Merci beaucoup à FB pour ce lien renversant ! Face à un Jean-Marc Sylvestre sur le point de se transformer en méduse, et surtout face à trois religieux imperméables au cri des indignés, bien installés dans la bulle de leur petit succès médiatique, beaucoup trop confortablement assis pour voir ce qui est en train d'émerger en notre histoire, un Paul Jorion bien isolé, vibrant, comme habité par un cri lancé vers le Ciel.
A la fin de l'émission le journaliste lui demande : "Mais alors Monsieur Jorion, le capitalisme, on le remplace par quoi ?". Réponse de Jorion :"Le Royaume de Dieu" !
Je renvoie à la même émission, postée depuis le blog de P.Jorion, avec tous les commentaires, et l'explication de Jorion sur le sens qu'il a voulu donner à cette réponse.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=30393
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Écrit par : serge lellouche / | 03/11/2011

MERCI

> Merci pour ce manifeste auquel je m'associe modestement. C'est exactement ce que j'essayais de formuler en discutant récemment avec un religieux de mes amis. Merci aussi pour le lien de l'émission avec Paul Jorion, et pour son cri du coeur à la fin de l'émission !
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Écrit par : cristiana / | 03/11/2011

J'EN SUIS

> Chrétienne Indignée, j'en suis!, et j'aime le mot qui me ramène aussi à mon indignité, et à la dignité de mes frères en Béatitudes.
Paul Jorion aux enfants d'Abraham: cet homme est un buisson ardent.Tout-à-fait d'accord avec vous cher Serge!
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Écrit par : Anne Josnin / | 03/11/2011

PAS SEULEMENT LES CATHOLIQUES

> Comme vous le savez, j'appartiens à une église évangélique. Des amis de ma confession chrétienne trouvent fort intéressant le "Manifeste des chrétiens indignés" mais se demandent pourquoi il s'adresse uniquement aux chrétiens catholiques.

AL


[ De PP à AL - Ce manifeste spontané vient de catholiques, mais rien n'empêche d'autres chrétiens de se l'approprier ! A quelques nuances près, l'analyse qu'il exprime peut être partagée par tous. D'ailleurs il s'intitule "chrétiens indignés", et pas "catholiques indignés" ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Alain Ledain / | 04/11/2011

FAISONS UN RÊVE

> Paul Jorion invite les croyants à ne pas se tromper d’objectif : le Royaume de Dieu. Il aurait pu dire encore : le Veau d’or ou la Terre promise ? Le premier pour les croissants dopés à la dette spéculative et la seconde pour les décroissants marchant à l’eau claire (du Père, du Fils et du Saint-Esprit).
Je rêve d’un tel référendum.
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Écrit par : Denis / | 07/11/2011

> Chère Anne Josnin, nous serions ravis de vous accueillir. Envoyez-nous un petit mot à l'adresse indiquée.
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Écrit par : VF / | 07/11/2011

> Anne, rejoignez-nous ! chretiensindignonsnous@yahoo.fr
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Écrit par : serge lellouche / | 08/11/2011

LE MANIFESTE

> Merci pour votre "manifeste des chrétiens indignés" auquel j'adhère.
Comme vous l'écrivez : "regardons le monde qui nous entoure avec lucidité". Nous pouvons modifier notre manière de vivre et rejeter ce qui manque d'éthique et ce à beaucoup de niveaux.
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Écrit par : Marie-Geneviève / | 08/11/2011

GRINCEMENTS DE DENTS

> Il y a des grincements de dents contre le manifeste des chrétiens indignés, dans la blogosphère des derniers libéraux cathos !Ils ont sans doute peur des ironies de leur oncle Gustave (athée et président de six conseils d'administration) quand ils se verront au déjeuner de mariage de Marie-Bérengère : "alors, Charles-Henri, vous avez des rouges dans votre Eglise catholique ? vous devriez téléphoner à la police. "
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Écrit par : ned / | 09/11/2011

ENFIN !

> Enfin des chrétiens qui ressentent les limites de notre système économique et les profondes inégalités qu'il suscite en harmonie avec les indignés du monde entier.
Ils sont aussi à la Défense en ce moment...
Bravo je vous rejoins très vite.
Peut-être auriez vous pu aussi parler de la campagne du CCFD contre les paradis fiscaux...
Je vous conseille la lecture du dernier livre de jean Gadrey "Adieu la croissance" , livre qui donne des pistes de réflexion très intéressantes sur un système économique durable.
'La Croix' du week end dernier avait un dossier sur " désobéir en étant chrétien " qui rejoint votre texte même s'il ne le citait pas.

PdP

[ PP à PdP - Nous avons signalé ici la campagne du CCFD il y a quelques mois. ]

réponse au commentaire

Écrit par : pdeponcins / | 15/11/2011

UN AUTRE DEVELOPPEMENT ?

> Je m’associe volontiers à ce manifeste avec lequel je suis tout à fait d’accord.
Pourquoi ne pas rédiger un texte un peu plus simple et court (mais néanmoins très clair) qu’on appellerait « Manifeste pour un autre développement » c’est-à-dire pour un développement fait de moins de béton et de bitume, de gaspillage des ressources, de saccage de la nature (Création), de cupidité, d’ambition personnelle, de démesure, de boulimie consumériste, d’individualisme, de volonté de domination, etc. (en 2 mots, de péché) et de plus de solutions préservant les ressources et respectant la nature, de restauration, réparation, optimisation de l’habitat et des équipements, de solidarité, de partage, de liens, d’harmonie, de recherche de l’épanouissement de tous, d’humilité, de sobriété, d’attention aux autres (proches ou lointains, contemporains ou des générations futures) etc. (bref, d’amour de Dieu et du prochain). Il ne faut pas cependant que le texte apparaisse comme un énoncé de généralités mais comme un appel très précis et qu’on puisse comprendre par exemple qu’on est farouchement opposés à un projet comme celui de Notre-Dame-des-Landes (projet de nouvel aéroport contre lequel je milite). Et si nous devons constituer un mouvement pour l’appuyer, pourquoi ne pas l’appeler « Mouvement pour un autre développement », développement qui a aussi quelque chose à voir avec le « développement intégral », développement de tout l’homme et de tous les hommes.
J’ai bien conscience de l’orientation spécifiquement écologique d’une telle proposition mais ne serait-ce pas déjà un signe très fort et puis, bien sûr, tout est lié.
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Écrit par : Gilbert Landais / | 18/11/2011

HENRI HUDE

> Dans "Philosophie de la prospérité", Henri Hude a fait une analyse de la situation dès 1994 assez prophétique et surtout des propositions audacieuses.
Il propose d'inclure les coûts sociaux (référentiel international d'évaluation adopté en 2009) et environnementaux dans le coût des produits pour réguler une délocalisation qui arrive à appauvrir les pays riches et importateurs sans enrichir le plus souvent les pauvres des pays exportateurs.
Il propose surtout de redéfinir la monnaie en distinguant des types:
d'investissement, correspondant à un stock précieux (l'or par exemple), d'une durée de vie illimitée et empruntée avec des taux d'intérêt. Elle est destinée aux investissements à long terme.
L'autre est un monnaie comptable, façon conventionnelle d'évaluer des bien et des services, créée autant que de besoin et supprimée après usage (remboursement d'emprunt), soumis à des frais de gestion, et d'assurance en cas d'emprunt, émise par n'importe qui, mais géré par des organismes dûment encadrés. Cette monnaie sans taux d'intérêt est donc toujours en équilibre par rapport au besoin économiques et donc sans inflation.
Ainsi on a un système à long terme, rémunéré, mais pour des projets qui comportent des risques. Et un système à court terme ou sans risque, pas rémunéré et qui accompagne l'économie réelle. Chacun choisit sa monnaie en fonction du besoin et de son coût et les deux monnaies sont en équilibre. Cela supprime, ou au moins permet de contourner la bulle financière, qui circule actuellement à la vitesse des ordinateurs, i.e. celle de la lumière, au détriment de l'économie réelle et/ou des investissements à long terme. Sans énergie alternative aux énergies fossiles et donc sans investissement massifs dans ce domaine, l'avenir sera sombre.
Sans remettre en cause la plupart des principes du libéralisme, mais en redéfinissant la vrai loi de l'offre et la demande (à coût environnemental et social équivalent) et la monnaie, Henri Hude remet la finance au service de l'économie, ce qui rétablit un des désordres majeur de notre époque (ordre normal: Homme, politique, économie, finance, ordre actuel; l'inverse).
Les chrétiens ont raison de s'indigner, mais doivent aussi proposer des solutions alternatives.
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Écrit par : Vincent / | 18/11/2011

MERCI A TOUS

> J'ai découvert hier les Poissons Roses, socialistes chrétiens, dont le discours est somme toute assez proche du parti chrétien-démocrate, en plus décontracté dans le style, plus à gauche dans le propos, plus spirituel dans la démarche, encore plus naïf dans la forme.
Je me réjouis infiniment de ce réveil dans les médias des chrétiens de tous bords, conscients que leur appartenance à l'Eglise et leur amour de l'Evangile les engagent à lutter pour la justice, pour les hommes et la Terre, en vue du Ciel. Ce qui m'interpelle, c'est ce foisonnement, et je me pose la question suivante: que faire d'univoque (au sens étymologique: d'une seule voix), comment agir efficacement, dans quel groupe? Notre propre conversion, oui, nous pouvons y travailler. Pour ma part, j'achète bio et local, je trie et composte, je suis abonnée à Autopartage. Mais il est clair que l'Evangile appelle plus loin et au-delà, notamment sur le plan politique. Mais comment voter, et comment agir?
En tous cas, un grand merci à tous ceux qui font entendre la voix du Christ vivant dans tous nos frères écrasés d'austérité et de besoins imaginaires, et dans la Terre qu'on asphyxie.
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Écrit par : Sophie Giordano / | 14/12/2011

@ Vincent

> Merci d'attirer notre attention sur Henri Hude, pour ma part, je vais l'étudier de plus près.
Et tout à fait d'accord avec votre conclusion. Les protestataires, "hommes de l'année" sont souvent sans bercail ni bergers. Gare au loup !
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Écrit par : Pierre Huet / | 15/12/2011

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