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02/11/2011

"Catholiques" et "protestants" convertis au salafisme ?

C'est la seule affirmation discutable de l'enquête de Samir Amghar : http://www.slate.fr/story/45709/salafiste-francais


 

Cette enquête (telle que la résume Ariane Bonzon pour Slate) est pleine de choses originales, donc salubres.

 Le seul point sur lequel on doive discuter Amghar concerne les convertis au salafisme.

Qu'ils soient français-de-souche, d'accord. Mais « catholiques ou protestants », non ! Nés dans des familles « catholiques » ou « protestantes », peut-être.... Mais nul n'est catholique ou protestant s'il n'a pas personnellement la foi au Christ.

Et nul ne perd la foi au Christ : ce qu'on peut perdre, c'est un sentiment d'appartenance à un milieu officiellement chrétien (ce sentiment n'est pas la foi) ; ou une allégeance à l'idée qu'on se faisait du christianisme (cette idée étant par ailleurs étrangère à la foi chrétienne).

La foi est la confiance personnelle envers la personne de Jésus-Christ ressuscité, Fils du Père au sein de la Tri-Unité divine. Elle est un feu toujours nouveau qui carbonise nos idées reçues, y compris les idées « religieuses ».  Ce feu-là ne se perd pas comme on perd son parapluie : quand on est habité de ce feu, on n'a aucune envie de l'échanger contre le salafisme.

Donc les convertis salafistes censés venir du « catholicisme » ou du « protestantisme », viennent en fait (dans notre société devenue multicommunautaire) de familles qui se croyaient chrétiennes parce qu'elles n'étaient pas musulmanes. Sans plus. Et c'est trop peu... C'est si peu que les rejetons de ces familles finissent salafistes le jour où ils en ressentent l'envie : soit par soif religieuse, soit sous une influence.

Face à ce problème, on ne va pas se solidariser avec les crétins phobiques de Charlie Hebdo ! La démarche adéquate est de faire connaître ce qu'est réellement la foi au Christ. Tout ce qui n'évangélise pas est inutile ou nocif.


Commentaires

LES BONNES VIEILLES CERTITUDES

> Comme vous avez raison. Et nous ne cessons de témoigner avec ces mots de Tertullien « On ne naît pas chrétien, on le devient ».
M. Amghar (dont le nom signifie "vieux" en berbère dans sa variante kabyle...) n'est malheureusement pas le seul à confondre allègrement chrétien et chrétien sociologique (i.e. de "souche"). Ceci dit - de sa part - les remarques de M. Amghar sont d'autant plus compréhensibles qu'elles émanent de quelqu'un qui est immergé dans un milieu ou : "on nait musulman et qu'on ne sort pas si facilement (aisément) de l'islam"
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Écrit par : iader / | 02/11/2011

LE SACREMENT, LA FOI ET LES EXEMPLES VECUS

> Vous dites : "Mais nul n'est catholique ou protestant s'il n'a pas personnellement la foi au Christ".
Il me semble tout de même que le sacrement du baptême a un caractère objectif. Certes, sans la foi vive, ce sacrement ne sauve personne. Il n'empêche qu'une personne baptisée est attachée à la personne du Christ par un lien sacramentel qui excède la conscience qu'elle peut en avoir. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles le baptême catholique est administré à des nourrissons, au grand scandale des baptistes et autres anabaptistes...
Cela dit, tout à fait d'accord pour dire qu'on ne peut plus qualifier de catholique ou de protestante une personne qui a apostasié la foi chrétienne en adhérant à une autre religion.
Cependant les catholiques tièdes ou les chrétiens qui ont une foi vacillante ont bien quelque chose qui les rattache à l'Eglise quand même ils ne le croient pas ou ne veulent pas le savoir. Le lien sacramentel a sa source dans le Christ, pas dans la subjectivité du croyant.

P.


[ De PP à P. - Ne confondez pas "baptême" et "foi". Ce n'est pas la même chose. Si vous mélangez les deux notions, vous rendez inexplicable qu'un baptisé puisse passer à l'islam... et vous en faites un apostat conscient et lucide, ce qui n'est à peu près jamais le cas dans la réalité.
En revanche, le passage d'un pseudo-christianisme creux à un salafisme assumé s'explique si ce baptisé n'avait pas personnellement la foi, et ne connaissait pas le contenu réel du christianisme. Le sacrement administré à un bébé ne garantit pas la foi de l'adolescent et de l'adulte ! Nous sommes entourés d'exemples de cela. On ne peut pas réfuter (à coups de théorie) des exemples vécus.
Quand une théorie juste a l'air de contredire la réalité ou de la rendre inexplicable, c'est que la théorie est appliquée de travers. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Physdémon / | 02/11/2011

SI VRAIMENT

> Samedi dernier, en étendant mon linge je me suis fait aborder par deux témoins de Jéhovah.
On discute, bla bla, j'expose mes désaccords : je suis chrétien.
"moi aussi j'étais catholique avant" me répond l'une d'entre elles (sous entendu : avant de trouver le vrai chemin...)
C'est finalement ce qui m'a mis le plus mal à l'aise...
Si vraiment elle avait vécu du Christ, "enracinée" en Lui, et bien elle ne se trouverait sans doute pas là...
A moi donc (et à tous ceux qui se sentent invités) de vivre vraiment en Jésus, enracinés comme des arbres...
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Écrit par : Antoine / | 02/11/2011

L'ESSENTIEL ET L'ACCESSOIRE

> J'ai l'impression que bon nombre de ces journalistes confondent l'essentiel et l'accessoire.
L'essentiel, c'est le recherche du Dieu vivant. On y passe sa vie entière. A Le chercher dans la prière, dans les sacrements,dans la création, dans le visage de l'autre souffrant, dans nos propres amertumes.
L'accessoire, ce sont les oripeaux, les vestiges de traditions (et non pas de La Tradition vivante) ou d'habitudes.
Lorsqu'on se laisse abuser par le seul accessoire, alors, celui du voisin peut aisément paraitre plus chatoyant.
Si la foi n'est qu'un système d'appartenance à un groupe, alors il suffit de passer de la soutane à la djellaba et le tour est joué !
Ceci m'amène plus généralement à commenter vos commentaires sur nombre de sujets au-delà de celui de ce jour. Même si je trouve que vous y allez souvent un peu fort, M de Plunkett, globalement je comprend vos agacements, vos colères. "Y'en a marre" des étendards du sacré coeur bardés de fleurs de lys. Non pas que je méprise chacun de ces signes honorables mais j'abhorre l'utilisation clanique qui en est faite. Les médias ont alors beau jeu de comparer les étendards des uns aux étendards des autres sans s'interroger sur l'essentiel : en Qui (plus qu'en quoi) croyons-nous ? Qui (et non pas quoi) aimons-nous ?
J'ai été élevé dans un milieu chrétien mais ce n'est pas celà qui m'a fait chrétien. C'est le Christ qui a agi et Lui seul. Surement s'est-il servi de mes chers parents mais ils n'ont été qu'un instrument docile. Et pour être tout à fait franc, si le seul "milieu" avait agit, j'aurais fui à toute allure (en fait j'ai fui quelques années !). La foi, c'est une rencontre personnelle. Que certains aient besoins d'oripeaux pour se donner du courage, pourquoi pas. Mais qu'ils ne l'imposent pas comme le signe de ralliement obligatoire du clan.
Pardonnez ces digressions mais je rêve de ce monde où nos médias pourront dire des chrétiens non pas "regardez comme ils sont" mais "regardez comme ils s'aiment".
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Écrit par : gdecock / | 03/11/2011

LE CHRIST SEUL DONNE LA FOI

> En réponse à Gdecock, je me souviens d'une des catéchèses à laquelle j'ai assisté durant les JMJ de Madrid où l'évèque disait en substance la même chose en disant (je crois) que les parents ne transmettent pas la foi mais le Christ seul la donne. Après, les parents ou les autres personnes rencontrées pendant notre cheminement ont pu être des vecteurs.
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Écrit par : Théa / | 04/11/2011

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