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13/12/2011

"Bruxelles empile les erreurs... et les fait payer aux paysans"

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Point de vue de la Coordination rurale sur la PAC 2013 :


 

<< La Commission européenne a déjà publié plus de 500 pages de propositions sur la PAC d'après 2013. Nous sommes très surpris qu'elle ne soit pas pris une volée de bois vert en retour. Si certains Etats-membres émettent des critiques, elles ne vont, hélas, pas toutes dans le même sens. La DG Agri guette les réactions des uns et des autres et apporte quelques légères retouches sur un mauvais projet.

Le mot qui revient le plus est "verdissement". Il s'agit plutôt d'une peinture de camouflage des incohérences et incompétences du commissaire européen pour rendre cette PAC acceptable aux yeux des citoyens européens qui n'y connaissent rien. Nous estimons comme disproportionnées les nouvelles contraintes qui nous seront imposées, avec un recul supplémentaire de nos potentiels de production, des mesures agro-environnementales infondées, une continuelle baisse des soutiens avec encore plus de modulation alors que de l'autre côté, rien n'est fait pour organiser les marchés et donc soutenir les prix.

Quelle culture devrait-on promouvoir naturellement pour favoriser l'environnement ?

L'idéal serait de trouver une plante qui :

- ne demande pas de fertilisation azotée,

- soit un excellent précédent dans la rotation culturale,

- ne nécessite pas l'augmentation des surfaces pour favoriser la biodiversité dans les assolements,

- pousse quand il fait chaud et résiste à la sécheresse,

- soit recherchée par nos éleveurs pour équilibrer leur ration.

Certaines plantes répondent bien à ces critères : la luzerne mais aussi les grains protéagineux !

Il est évident que nos filières n'encouragent pas ces cultures idéales puisqu'il y aurait à vendre moins d'engrais, de produits phytosanitaires et de semences. Il y aurait également moins de tourteaux de soja OGM à importer, moins de blé à réexporter et donc moins de camions et bateaux à déplacer.

On ne peut pas à la fois défendre la reconquête de notre indépendance alimentaire en protéines végétales et soutenir que les marchés doivent rester ouverts. On reprochait en 1992 aux paysans de surproduire, de coûter trop cher et dégrader l'environnement. Vingt ans après, les reproches sont exactement les mêmes. Une mauvaise PAC n'a pas corrigé des défauts pour lesquels on voudrait nous faire porter encore une fois le chapeau. Les sanctions devraient plutôt atteindre les commissaires successifs à l'Agriculture avec la suspension de leur retraite ou de leur salaire.

 Nicolas Jaquet

 membre du comité directeur de la Ccoordination rurale. >>

 

11:28 Publié dans En 2012, La crise, Social, Société | Lien permanent