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30/11/2011

"S'engager pour l'objection de croissance"

Après le colloque de Lyon (18-20 novembre), communiqué-synthèse de l'association  Chrétiens et pic de pétrole :


 LES CHRETIENS DOIVENT S'ENGAGER
 POUR L'OBJECTION DE CROISSANCE

 
<<  Du 18 au 20 novembre, s’est déroulé le colloque interrogeant les convergences et les divergences entre le christianisme et l’« objection de croissance ». Au terme de ces débats, un consensus se dégage pour affirmer que toutes les études environnementales conduisent au constat de la limite des ressources de la planète. Cependant les réponses apportées, comme le développement durable ou la « croissance verte », sont très insuffisantes pour faire face à la hauteur des enjeux auxquels est confrontée notre société. Ces approches se révèlent trop souvent des mesures d'accompagnement d'une logique qui nous mène vers l'abîme, alors que c’est cette logique elle-même qu’il faut remettre en question : c'est d’une véritable rupture dont nous avons besoin. En effet, nous observons que capitalisme, productivisme, croissance ou développement (fussent-ils vert ou durable) participent d’une même logique, celle du « sans limites » qui est au cœur des crises dans lesquelles s’enfonce notre société.

Or, le refus du sans limites matérialiste n’est-il pas au cœur de la doctrine chrétienne ? Les chrétiens ne peuvent donc plus se taire voire être complice de cette logique de la démesure sauf à trahir les Evangiles. Ils se doivent d’être en première ligne aux côtés de tous les objecteurs de croissance. Certes, des divergences existent avec toute une frange du mouvement écologiste mais elles ne doivent pas masquer que ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous sépare. Les chrétiens ne peuvent donc pas rester sourds aux questions que porte le mouvement de la décroissance. Au contraire, l’importance de cette réflexion ouvre au christianisme dans les pays riches une opportunité pour s’interroger, se ressourcer et se régénérer.

Dans l'Eglise catholique, le pape et les évêques en France se sont, en particulier depuis 1982 avec la publication par la Conférence épiscopale de France du document Pour de nouveaux modes de vie, prononcés avec détermination pour des modes de vie plus sobres et épanouissants face aux « modèles » promus par la société de consommation. Nous avons en effet l'espérance qu'une vie plus sobre sera meilleure, car la cause de nos souffrances actuelles sont dans l'artificialisation de l'existence.

 En conséquence, c’est dans la traduction collective de cette vie sobre que tous les chrétiens, de toutes les Eglises, (les institutions comme les laïcs), doivent s’engager. Cela ne se fera pas sans remise en cause de la perte de responsabilité qu’engendrent la science, le néolibéralisme, le centralisme de l’économie ou le mythe de la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées.

 C’est hors de ces illusions qu’il est urgent de trouver des solutions concrètes au chômage, à la crise financière et économique, à la montée de la précarité ou au développement des inégalités nationales comme planétaires. Regardons les choses en face, en refusant le déni des limites physiques de notre environnement : c'est dans le cadre de la raréfaction de l'énergie et de la sortie de la croissance que nous devons, que nous le voulions ou non, trouver des réponses sociales, entrepreneuriales et environnementales, pour que chacun puisse vivre dans la dignité. Partant de cette réalité, nous sommes obligés à une réflexion morale et structurelle sur notre société dans toutes les dimensions de la vie personnelle et collective.

 Nous publierons prochainement l’ensemble des propositions d’action recueillies lors du colloque. >>

 

http://www.chretiens-et-pic-de-petrole.org/

 

Commentaires

TOUJOURS SUR LES NERFS

> Vous en appelez au déclin de la France, c'est une honte ! Vous n'avez donc toujours pas compris que la soi-disant crise écologique que vous brandissez pour nous faire peur, est une formidable opportunité pour relancer l'innovation, la recherche scientifique, grâce à laquelle nous trouverons les solutions techniques à nos problèmes, tous ensemble, main dans la main.
Celles-ci seront le terreau d'un puissant renouveau de la croissance économique, qui génèrera de l'emploi à foison et qui assurera au plus grand nombre prospérité et bien-être. Ouvrez-donc les yeux ! Soyez positif plutôt que de succomber aux sirènes du désespoir ! Vous cherchez notre malheur ou quoi ?

Pascal BRUCKNER, sur les nerfs.
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Écrit par : serge lellouche / | 30/11/2011

LA DECROISSANCE, C'EST QUOI ?

> Je vous écoute souvent à radio notre dame, j'aimerais franchement que vous soyez plus explicite quant à votre théorie de l'objection de croissance. Je crains que vous ne vous fassiez l'allié inconsciemment d'un courant capitaliste dont le maître mot est la décroissance. Je note avec tristesse dans un discours catholique une profonde ambiguïté : d'un côté on accepte toute la politique liée au pacte de stabilité, la monnaie unique, etc..et de l'autre on s'indigne devant les conséquences des choix politiques acceptés. Cette inadéquation entre les causes et les conséquences symbolise la faiblesse d'un discours catholique qui se veut pourtant fidèle à la doctrine sociale de l'église mais qui s'écroule dès qu'il doit affronter le "politique". Ainsi, quand j'écoute M. Soulage du Secours catholique, je suis déroutée : le travail accompli auprès des victimes sociales dues à une politique suicidaire par cette association est admirable mais je ne puis comprendre son amitié pour des Delors et des Rocard qui nous ont mis là où nous sommes aujourd'hui. (parmi d'autres)
Parler de décroissance est une claque aux pauvres car c'est bien de la désindustrialisation que crèvent la France et nombre de pays européens, cet accent mis sur l'écologie apparaît comme un luxe de chrétiens écologiques aisés. La majorité de nos concitoyens ont plus peur de terminer dans la rue mendiants que d'un accident nucléaire : de toute façon, ils mourront de froid et crèveront dans l'indifference hypocrite des bien-pensants, le nuage radioactif leur apparaît comme "égalitaire", car lui au moins toucherait l'ensemble de la population (je provoque à juste titre..). La nature n'a rien de bon, elle n'est pas notre dieu : on doit la respecter et la craindre donc vous avez raison, on ne peut faire n'importe quoi avec elle mais on ne saurait se plier à toutes ses lois. A vous écouter quelquefois, je me demande si les moines qui ont déforesté ne devraient pas être condamnés pour "folie".Le politique est l'art de composer et d'harmoniser, je ne pense pas être une extrémiste mais je ne puis admettre que l'on condamne la france et notre continent à sortir de l'histoire, or le discours sur la décroissance est l'arme de ceux qui veulent la mort de la france et de l'europe.
Cordialement

L.


[ De PP à L. :
- Mais non, aucun courant "capitaliste" n'a pour maître-mot la décroissance ! Les "décroissants" sont tout à fait anticapitalistes : jetez un coup d'oeil à leur mensuel.
- Et il ne s'agit pas de "sortir de l'histoire', mais au contraire d'en reprendre les rênes (après les trente dernières années où le politique avait démissionné au profit du financier).
- Pardonnez-moi, mais les accusations que vous portez sur l'objection de croissance sont aux antipodes de la réalité. Elles viennent... de l'argumentaire polémique du Medef.
- En effet, la "décroissance" n'a rien à voir avec ce que vous dites. Il ne s'agit pas de faire la même chose qu'aujourd'hui en plus moche et en plus pauvre ; il s'agit de trouver un autre modèle économique que celui qui s'écroule actuellement.
- Et il ne s'agit pas seulement de panser les plaies causées par le système actuel, mais de changer le système qui cause ces plaies.
- Je vous suggère dans un premier temps de réécouter l'émission de RND avec Diane de Zélicourt, HEC et consultante en stratégie économique (d'autant plus objective qu'elle est extérieure au mouvement des "décroissants") ;
- de lire le livret 'Grandir dans la crise' (Conférence des évêques de France, éd. Cerf) ;
- et de lire le petit livre de Nicolas Ridoux 'La décroissance pour tous' (éditions Parangon).
- Ainsi vous serez dans le sujet et nous pourrons en parler. ]

réponse au commentaire

Écrit par : laure / | 01/12/2011

PANCALIER (?)

> Vous n'êtes qu'un pancalier, M. Plonquette. Taisez-vous enfin et laissez parler les vrais catholiques qui ont le feu de la France.
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Écrit par : semperfi / | 01/12/2011

Pancalier? ???


> il m'amuse ce semperfi. Il apparait comme un fanatique de la France éternelle et tout ça et il prend comme pseudo la devise des US Marines.
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Écrit par : VF / | 01/12/2011

SA PROSE

> "Vous n'êtes qu'un pancalier, M. Plonquette. Taisez-vous enfin et laissez parler les vrais catholiques qui ont le feu de la France."
Merci cher Patrice pour ces véritables petites perles que vous avez la bonté de nous offrir.
J'imagine l'angoisse terrifiante qui a du saisir l'auteur de ce chef d'oeuvre, voyant sa prose incisive publiée sans le moindre commentaire de votre part. Ca a du être horrible...
Mon poisson rouge a beaucoup aimé également, et il tient à remercier l'auteur et à lui exprimer son plus vif sentiment de compassion.
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Écrit par : serge lellouche / | 01/12/2011

> HEC ? Elle s'en est excusée ?
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Écrit par : Thomas / | 02/12/2011

@ Thomas

> S'excuser de quoi? je ne connais HEC que de notoriété, cela passe pour l'archétype des écoles de commerce. N'empêche qu'elle a pu y soutenir son mémoire intitulé : « Les valeurs chrétiennes traditionnelles de modération vis-à-vis de la consommation peuvent-elles encore faire sens pour supporter une attitude de déconsommation ? ».
Il ne faut pas que nous qui nous voulons sobres nous enfermions aussi dans des clichés, sinon nous nous rendrons aussi odieux que les intégristes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/12/2011

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