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08/11/2011

Les gollums de Wall Street

la crise,sphère financière,wall street

<  Jon Corzine, ex-président de MF Global.



L'anecdote libérale du jour :


 

Il s'appelle Jon Corzine. Il a été : a) gouverneur du New Jersey de 2007 à 2010 ; b) CEO (chief executive officer) de la trop célèbre Goldman Sachs. Viré par celle-ci, il a pris en 2010 la présidence de MF Global.

Le 4 novembre 2011, Corzine démissionne de ce poste et engage l'avocat Levander, spécialisé dans la défense des Goliath financiers. Parce que  la société de courtage MF Global est en faillite : huitième « plus grosse faillite américaine de tous les temps », avec un passif de 40 milliards de dollars.

Levander va plaider l'innocence de Corzine victime de l'Europe futile et perverse, cause (comme d'habitude) de tous les malheurs de l'Amérique.

 En fait, la faute revient à Corzine lui-même. Ivre de revanche après l'épisode Goldman Sachs, il s'est lancé – dit la presse économique – dans une fuite en avant qui défiait « toutes les règles de sécurité » : à l'été 2011, il a engagé cinq fois plus que les fonds propres de MF Global, et cela... sur le marché des dettes souveraines européennes. En outre, selon les enquêteurs de la Securities & Exchange Commission, Corzine aurait misé l'argent de ses clients : 700 millions de dollars évaporés.

Le pari perdu de Corzine n'étonne personne à Wall Street : « il aurait pu devenir gagnant », disent ses concurrents. Beaucoup d'entre eux ne sont pas éloignés de jouer de la même façon. C'est le système tout entier qui les y pousse, et ce système va exploser sur nos têtes... Certains  sites ne veulent pas le savoir ? Arrêtez de les lire.


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Commentaires

GOLLUM

> je ne saisis pas l'allusion à Gollum.

Z.


[ De PP à Z. - Dans "Le seigneur des Anneaux", le roman de Tolkien (copain de Louis Bouyer) !
Wikipédia :
Gollum is a fictional character from J. R. R. Tolkien's legendarium. He was introduced in the author's fantasy novel The Hobbit, and became an important supporting character in its sequel, The Lord of the Rings.
Gollum was a Stoor Hobbit[1] of the River-folk, who lived near the Gladden Fields.[2] Originally known as "Sméagol", he was later named "Gollum" after his habit of making "a horrible swallowing noise in his throat".[3] His life was extended far beyond its natural limits by the effects of possessing the One Ring, which he called "my precious" and "my birthday present"; it enslaved him to the point that he pursued it for the rest of his life after losing it to Bilbo Baggins.
During his centuries under the Ring's influence, he developed a kind of split personality: "Sméagol" still vaguely remembered things like friendship and love, while "Gollum" was a slave to the Ring who knew only treachery and violence. In The Two Towers, Samwise Gamgee named the good personality "Slinker", and the bad personality "Stinker". The two personalities had a love/hate relationship, and often quarrelled when Gollum talked to himself (as Tolkien puts it in The Hobbit, "through never having anyone else to speak to").
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Écrit par : zorglub / | 08/11/2011

LA ALUSION

> Claro que sé quién es Gollum pero no entiendo la alusion entre este senor y el protagonista de la novela de Tolkien

Zorgloub

("il est bon ton café gringo !")


[ De PP à Z. - Greed, cruelness, pain, disput, blame and cheating. So hear this : http://www.youtube.com/watch?v=zkXbzffVl44 ]

réponse au commentaire

Écrit par : zorglub / | 08/11/2011

LES MANIAQUES

> Les blogueurs "conservative" américains publient sur leurs sites des plaidoyers pour excuser Corzine. Ce qu'ils dénoncent c'est le mouvement Occupy Wall Street, qualifié de "bolchevik" voire "nazi" (oui). L'incarnation du Mal c'est le jeune chômeur. Quant au financier fautif, c'est une victime. Là on est dans Orwell ("1984") : "la guerre, c'est la paix", etc.
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Écrit par : Laurence / | 08/11/2011

GOLLUM : LA CORRUPTION ET LA CHUTE

> Comment cher Zorglub vous ne connaissez pas ce génie que fut Tolkien? Gollum est un beau symbole de la corruption et de la chute. Les films sont très bons. Ils manque certains passages et Jackson a pris deux ou trois libertés, mais c'est globalement très fidèle. Il vaut mieux voir la version longue. Et c'est intéressant d'un point de vue chrétien. Le Silmarillion est lui beaucoup plus sombre. Commencez par le Seigneur des Anneaux.
Au passage, je me souviens de ma jeunesse où, de par mon milieu, je le lisait en cachette car c'était démoniaque...
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Écrit par : VF / | 08/11/2011

@ VF

> Les films sont très mauvais, ce qui était inévitable. Je vous rappelle que Tolkien était opposé à l'adaptation de son oeuvre au cinéma : l'image court-circuite l'efficacité suggestive des mots.
Je le cite :
« Dans l’art humain, mieux vaut laisser la Fantaisie aux mots, à la véritable littérature. En peinture, par exemple, la présentation visible de l’image fantastique est techniquement trop aisée ; la main est susceptible de dépasser la pensée, ou même de la réduire à néant. Il en résulte souvent de la niaiserie ou de la morbidité. Il est malheureux que le théâtre, art fondamentalement distinct de la Littérature, soit si communément considéré de pair avec elle ou même comme l’une de ses branches. Au nombre de ces infortunes, on peut ranger la dépréciation de la Fantaisie. Car cette dépréciation découle, en partie tout au moins, du désir naturel des critiques de vanter les formes de littérature ou d’"imagination" qu’ils préfèrent eux-mêmes, de façon innée ou par éducation. Et dans un pays qui a produit un si grand Théâtre et qui possède les œuvres de William Shakespeare, la critique est susceptible d’être beaucoup trop dramatique. Mais le théâtre est naturellement hostile à la Fantaisie. Celle-ci, même de la plus simple sorte, ne réussit presque jamais dans le Théâtre, quand celui-ci est présenté comme il le devrait, joué pour l’œil et pour l’oreille. Les formes fantastiques ne supportent pas la dissimulation. » (J. R. R. Tolkien, "Fäerie", in Faërie et autres textes, Christian Bourgois, 2003, p. 110-111)
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 09/11/2011

pour VF

> j'en connais un qui ne parle pas espagnol... ;-)
si je le connais et l'ai lu mais j'avoue qu'avec le temps, le rapprochement ne m'avait pas sauté aux yeux.
Perso ds mon enfance je dévorais les contes et légendes bretons où en terme de fantômes, chevaliers maudits, créatures souterraines, héros saurochtones, navires engloutis, ruines embrumées, baie des trépassés, charrette de la mort, filtres magiques etc Tolkien vous parait très familier.
"An maro, han barn, han ifern ien, pa ho soign den e tle crena !"
Ainsi chantait l'Ankou traversant la lande perdue sur sa charette grinçante des os des morts...
Willerm Postik lui, n'y croyait pas. Ayant fait halte un soir de novembre à Penguenn il avait choqué l'aubergiste en fassant bombance un jour de pénitence.
etc etc
Sinon lu "Narnia": totalement chrétien !
j'aimerais lire son bouquin "la tactique du Diable".
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Écrit par : zorglub / | 09/11/2011

LA GUERRE DE L'ANNEAU N'EST PAS LOIN

> Penser que l'oeuvre de Tolkien est démoniaque, c'est carrément un contre-sens: ceux qui l'ont lue le savent bien. Voici ce qu'il a écrit à ce propos:
« Le Seigneur des anneaux est bien entendu une œuvre fondamentalement religieuse et catholique ; de manière inconsciente dans un premier temps, puis de manière consciente lorsque je l'ai retravaillée. C'est pour cette raison que je n'ai pratiquement pas ajouté, ou que j'ai supprimé les références à ce qui s'approcherait d'une « religion », à des cultes et à des coutumes, dans ce monde imaginaire. Car l'élément religieux est absorbé dans l'histoire et dans le symbolisme.»
L'image de Gollum et du Seigneur des Anneaux est tout à fait appropriée pour parler de l'argent, du système actuel et de corruption de l'âme par ces fausses idoles. Frodon arrive à combattre ce mal qui grandit aussi en lui: les 1% ne voient les caricatures et parodies qu'au 2ème degré, mais parfois ils feraient mieux de les prendre au 1er.
La guerre de l'Anneau n'est pas loin... continuons à escalader le mont du Destin dans l'Espérance, et à l'image de Frodon, n'ayons pas peur de la chute du système !
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Écrit par : BVdw / | 09/11/2011

Cher Blaise,

> vous me pardonnerez de trouver les films (en version longue) réussis. Bien sur, je préfère le livre. Mais soyons d'accord dès le début: on parle cinéma. Il ne faut pas perdre de vu que le cinéma est un art autant que la littérature. Faire un film d'un livre oblige a des interprétations et des choix qui en font une oeuvre à part entière. J'aime Shakespeare et j'ai beaucoup apprécié le Hamlet de Kenneth Brannagh. le cinéma est capable de chef-d'oeuvre (Kagemusha par exemple). Mettre une oeuvre littéraire en film n'est pas la trahir mais l'interpréter et en faire une variation. Arrêtons, de grâce, de sacraliser, de momifier les oeuvres d'art. Que serai devenu l'humanité s'il n'y avait jamais eu d'interprétation d'héritage artistique pour faire quelque chose de nouveau?
Par contre, on peut certes trouver le cinéma inférieur au théâtre qui est inférieur à la littérature etc. mais bannir une création sous prétexte que l'auteur qui l'inspire ne le voulait pas est "une connerie contre l'humanité". N'oublions pas aussi que Tolkien était contre la société industrielle (à juste titre et il a des pages magnifiques sur le monde rural quand il décrit la vie des Hobbits) et donc contre le cinéma.
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Écrit par : VF / | 09/11/2011

@ BVdw,

> en effet pour penser de Tolkien qu'il est démoniaque, il faut ne pas l'avoir lu et ne pas connaitre sa vie.
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Écrit par : zorglub / | 09/11/2011

PAS LU

> Mais c'est comme pour Castellucci, la plupart des gens de mon entourage qui condamnaient Tolkien ne l'avaient pas lu.
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Écrit par : VF / | 09/11/2011

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