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08/11/2011

Délocalisations : le drame sur lequel les idéologues libéraux n'ont aucun avis

Mais l'ancien ministre des Finances Jean Arthuis en a un :


Extrait d'un entretien au Monde (7/11) :

« La droite et la gauche ont largement pratiqué le déni de réalité. La mondialisation a tout changé. Il faut réformer les prélèvements obligatoires. C'est une illusion de laisser croire qu'il y a des impôts payés par les entreprises et d'autres payés par les ménages. Les impôts payés par les entreprises finissent par se retrouver dans le prix demandé aux ménages. Et imposer la production, c'est organiser méthodiquement la délocalisation des entreprises et des emplois. D'où l'idée d'une TVA que l'on peut appeler sociale, anti-délocalisations... Si on doit augmenter la TVA, il faut qu'elle corresponde à l'euro près à la baisse des charges sociales pesant sur les entreprises... »

 « Aider la Grèce, n'est-ce pas une façon d'aider les banques et les assurances qui ont souscrit des emprunts souverains grecs ? N'était-ce pas mieux de demander à ceux qui ont prêté de prendre leurs pertes ? Si des établissements sont en difficulté, on peut les aider à se recapitaliser, quitte à ce que l'Etat puisse y prendre des participations significatives et réorienter leur politique. »

 

Commentaires

EVIDEMMENT

> Evidemment que les libéraux n'ont "aucun avis" sur la destruction des emplois et la pauvreté montante ! Ils sont restés dans leur théorème des années 1980 : "quand les riches paieront moins, les pauvres vivront mieux." C'était le dogme du "ruissellement" ("trickle down") : l'extrême richesse croissante du petit nombre devait finir mécaniquement par profiter à tous. On sait ce qui est arrivé : l'inverse de la prévision, une accumulation du capital certes entre les mains d'un très petit nombre mais investie dans le casino et non dans l'économie réelle. D'où le livre réquisitoire de Paul Jorion, "Le capitalisme à l'agonie" (Fayard).
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Écrit par : brisebleu / | 08/11/2011

> On regrette de n'avoir que deux mains pour applaudir.
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Écrit par : Pierre Huet / | 08/11/2011

SUR LES PARTICULIERS

> Bonjour, je ne suis pas sûr de comprendre mais j'ai l'impression que Jean Arthuis demande d'assumer la baisse des prélèvements sur les entreprises par une augmentation des impôts sur les particuliers. Pour les PME, ça peut se défendre, mais si c'est pour aider encore les multinationales (de toutes façons, les optimisations fiscales leur permettent déjà de payer rien ou presque)...
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Écrit par : Gilles Texier / | 09/11/2011

OUI POUR LES PME TPE

> Personnellement je ne suis pas contre la TVA sociale. Mais limitée aux PME-TPE. Les grandes entreprises peuvent sans trop de difficultés supporter le coût des charges sociales.
Les charges sociales pèsent très lourd. Pour quelqu'un qui crée sa boite c'est un point dissuasif. De plus une bonne part de la protection sociale ne concerne pas que les travailleurs. Je pense aux allocations familiales. Il est donc normal que les consommateurs participent à l'effort social.
Sur les délocalisations je ne suis hélas pas convaincu de l'effet d'une TVA sociale la dessus. Les entreprises délocalisent non seulement pour fuir les charges, mais aussi tout notre droit du travail. Or on ne peut pas non plus entrer dans leur jeu jusqu'au bout... cela reviendrait à fabriquer des esclaves dans notre pays.
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Écrit par : Charles Vaugirard / | 09/11/2011

Aux dernières nouvelles :

- GOLDMAN SACHS serait pour beaucoup dans les vicissitudes de la Grèce - (chercher sur google et vous trouverez ce monde d'horreur)
- pour des achats d'armes (on achète soit pour attaquer soit pour se défendre)
- les armateurs ne paient pas d'impôts
- sur les délocalisations, il faut les interdire, ou n'acheter que français - label -
- la Grèce a beaucoup souffert de la dernière guerre aussi l'allemagne doit faire profil bas.
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Écrit par : Clo / | 09/11/2011

RELOCALISER

> L'urgence rouge est de relocaliser, et la TVA est un bon outil pour réduire (un peu, en valeur relative...) les distorsions de concurrence et, justement, raboter le dumping fiscal des pays "low cost".
Qu'un poste de radio soit fabriqué en Malaisie ou ici, il supporte la même TVA, et c'est bien.
La TVA pèse sur les particuliers? peut-être, mais le poids financier, social, humain du chômage, ne pèse-t-il pas? Il ne faut pas avoir d'état d'âme là dessus.
Par contre, bien sur, ça n'apporte pas grand chose d'augmenter la TVA sur des prestations locales par nature: bâtiment, aide aux personnes, restauration.
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/11/2011

UN PETIT PAS

> La TVA sociale est un petit pas dans la bonne direction (encore faut-il en préciser les modalités), il faudrait cependant y ajouter des taxes à l'entrée palliant également au dumping environnemental et salarial (ainsi que les manipulations tenant à sous-évaluer certaines monnaies par rapport à l'euro ? :-).
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Écrit par : J. Warren / | 10/11/2011

@ J. Warren

> Sur les taux de changes: oui, bien sûr ! Mais c'est un autre débat encore plus détonnant, car soulevant la question des souverainetés nationales, et de l'Euro, donc de l'actuel système européen. Or celui-ci est resté pour beaucoup de catholiques - héritage de la Démocratie Chrétienne d'après-guerre? - une intouchable vache sacrée.
La vache sacrée a accouché de l'Euro, qui est un Veau d'Or. Logique, non?
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/11/2011

@ Pierre Huet

> Merci pour le commentaire. Mais il faut différencier les problématiques.
Indépendamment de la crise à laquelle est confrontée l'euro, et de ses vices originels, la politique des changes actuelle (c-à-d. pas de politique des changes en ce qui concerne les seuls Européens, "laisser faire, laisser aller", à la différence des Américains et des Chinois qui manipulent artificiellement le cours de leur monnaie, au détriment des Européens) n'est pas une fatalité.
On peut légitimement être attaché à la construction européenne, et "toucher" un petit peu, et de préférence beaucoup, ce en quoi elle s'est transformée, - tout comme les Etats nationaux constituant l'UE -, un "levier" supplémentaire pour l'oligarchie financière - et son Veau d'Or - qui nous gouvernent par salles de marchés - et cooptation des responsables politiques - interposés ... :-)
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Écrit par : J. Warren / | 10/11/2011

EN ACCORD PARTIEL

> Je suis en accord partiel avec la solution prônée par J.Arthuis qui représente un réel sujet qui permettra à terme de conserver une activité économique importante en France.
Il faut être un peu plus millimétrique néanmoins dans le dispositif à proposer, car il ne saurait être que temporaire tel que décrit, en tout cas il est hors de question de faire payer des charges sociales à l'importation une deuxième fois sur des importations qui seraient équitables socialement et écologiquement, par exemple provenant de pays Hors UE mais ayant des systèmes sociaux comparables aux nôtres, cette disposition serait comprise par tous et s'assimileraient à du protectionnisme.
Pour la masse des importations non équitables en provenance de pays très pauvres, sans système social ni conditions écologiques propres de production, là oui, ce dispositif tirera vers le haut les pays en question et offre un réel mécanisme de rééquilibrage régional des productions.
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Écrit par : GBA92 / | 20/11/2011

Les commentaires sont fermés.