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24/09/2011

Le discours de Benoît XVI à Berlin... et le devoir des catholiques d'Europe

 Voyage_du_Pape_en_Allemagne.jpg

Ce voyage est d'une grande importance spirituelle, intellectuelle, sociétale. Et le pape émeut, quoi qu'en dise la classe médiatique :


Que dit cette classe (des deux côtés du Rhin) ? Elle dit que le pape est « incorrigible » : « il ne veut pas marier les prêtres, ni ordonner les femmes, ni prôner l'homosexualité ». Par ailleurs, il est « coupable » vis-à-vis du crime des prêtres pédophiles...

Ces griefs mélangent tout : le célibat des prêtres, tradition pastorale latine, n'a rien à voir avec la masculinité du sacerdoce, question théologique universelle. Et la société séculière ne doit pas dicter à une religion ses avis quant au sens de l'existence (donc notamment aux moeurs), à moins de tomber dans une sorte – inquiétante – de pensée unique libérale.

Reste le drame de la pédophilie, indiscutable même s'il fut moins répandu que ne le disent les cathophobes. Ce crime, les catholiques n'ont pas le droit de le nier, sous peine de scandaliser légitimement le reste de la société. Nous l'avons dit souvent : la pédophilie de prêtres est encore plus atroce aux yeux des croyants qu'aux yeux des autres, parce qu'elle ajoute une torture à la passion du Christ – et une torture venant de prêtres, ces « autres Christ » ! C'est métaphysiquement terrifiant. Honte aux cathos qui ne comprendraient pas cette dimension : c'est qu'ils ne croiraient pas réellement au sacerdoce catholique.

Benoît XVI est le pape qui s'est fixé, parmi toutes ses missions, la tâche rebutante et indispensable de nettoyer l'Eglise de cette ignominie. Que des médias feignent de le croire complice des pédophiles, est d'une injustice révoltante : d'autant que ces mêmes médias sont le vecteur du climat d'érotomanie obsessionnelle qui enveloppe notre société depuis vingt ans...

Pourquoi cette hostilité-réflexe des médias envers le catholicisme ? Pourquoi des journalistes réagissent-ils (sincèrement le plus souvent) comme si cette religion était un mal ? C'est que les médias sont le vortex du matérialisme mercantile, climat mental et moral de la société consumériste qui voit le catholicisme (et d'autres) comme un élément inassimilable.

Les foules européennes ont une image du catholicisme abîmée et voilée : abîmée par le drame de la pédophilie ; voilée par l'ignorance de ce qu'est le christianisme. Beaucoup d'Européens pensent que les curés sont haïssables. Ils croient aussi que nous sommes la religion des curés, alors que nous sommes la foi au Christ.

Proche des paroles du pape, un commentaire de la messe d'aujourd'hui explique cette foi : « Jésus est venu sauver l'homme de sa suffisance native à l'égard de Dieu. L'homme a croisé les bras, voulant garder comme un propriétaire la vie qu'il tenait de Dieu et refusant de ne pas être sa propre origine. Il s'est coupé de la vie de Dieu, et c'est cette vie filiale que le Christ est venu lui offrir, lui qui est le Fils unique et doit devenir, en la chair même de l'homme, le premier-né d'une multitude. C'est pourquoi, par l'Incarnation, il se fait solidaire de l'homme. Face à son Père, Jésus va faire le geste que l'homme a refusé de faire. Au lieu de croiser les bras dans une attitude d'orgueil, Jésus les ouvre pleinement non seulement à la face du monde, mais au regard de son Père. Jésus s'identifie à l'homme. Il lui ouvre la voie qui passe de la suffisance à l'obéissance. Et ce passage exprimé avec violence par la mort sur la Croix était indispensable pour que l'homme soit sauvé, pour que l'homme accepte et se reconnaisse Fils. C'est le don du Fils à son Père qui suscite le don de l'homme, qui le sauve en faisant de l'homme un Fils... »

Benoît XVI est allé en Allemagne (comme partout) pour mettre en lumière la foi au Christ inséparablement humble et divin, souffrant et sauveur. C'est la seule démarche capable de faire découvrir le christianisme à nos contemporains. Et pour nous, catholiques, c'est le seul chemin du témoignage : un chemin qui passe par notre repentance pour tous les contre-témoignages que nous avons donnés – et donnons encore, les pires étant ceux qui se prennent pour des « reconquêtes » et choquent les gens qu'il faudrait évangéliser. Le chrétien ne chante pas « notre force est d'avoir raison » : sa seule force, dit saint Paul, est de reconnaître sa faiblesse et de se confier au Christ.

Soyons attentifs à ce que dit réellement Benoît XVI. Le citer, c'est bien. Le comprendre, c'est mieux. Ce qu'il propose n'est pas une « restauration » (?) ni une « reconquête » : ce sont les retrouvailles entre l'homme contemporain et l'homme éternel. L'homme est le chemin de l'Eglise, disait un autre pape : on n'aime pas Dieu si on n'aime pas l'homme, et on n'aime pas si l'on n'a pas d'empathie. « Qui donc est Dieu que nul ne peut aimer / s'il n'aime l'homme ? / Qui donc est Dieu qu'on peut si fort blesser / en blessant l'homme ? » (hymne des laudes de ce matin).

Commentaires

Vendredi 23 septembre 2011 (ZENIT.org)

– Le pape n'a pas caché son émotion en recevant ce vendredi un groupe de victimes d'abus sexuels perpétrés par des prêtres et des employés de l'Eglise, indique le Saint-Siège à travers un communiqué.
La rencontre a eu lieu dans la soirée, au séminaire de Erfurt, dans le cadre du voyage de Benoît XVI en Allemagne, du 22 au 25 septembre. Le pape a également salué quelques personnes, hommes et femmes, qui assistent les victimes.
« Emu et profondément touché par la souffrance des victimes, le Saint-Père a exprimé sa profonde compassion et son profond regret pour tout ce qu'elles ont subi, ainsi que leurs familles », lit-on dans le communiqué.
Le Saint-Siège précise par ailleurs que le pape « a assuré les personnes présentes que ceux qui ont des responsabilités dans l'Eglise ont très à cœur de faire face de manière appropriée à tous les crimes d'abus et qu'ils s'engagent à promouvoir des mesures efficaces pour protéger les enfants et les jeunes ».
« Le pape Benoît XVI est proche des victimes et espère que Dieu miséricordieux, Créateur et Rédempteur de tous les hommes guérira les blessures des personnes victimes d'abus et leur accordera la paix intérieure », indique le Saint-Siège.
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Écrit par : Zenit / | 24/09/2011

PARTICULIEREMENT INJUSTE

> En fait, il s'est particulièrement attaché à pourchasser ces abus, ainsi que d'autres, sur des questions financières: il suffit de voir le nombres d'évêques "invités" à démissionner ou carrément déposés. Quand les contestataires ou les médias s'en prennent à Benoît XVI, c'est particulièrement injuste.
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Écrit par : Pierre Huet / | 24/09/2011

MISSION

> L'essentiel de notre mission de disciple y est, merci Patrice !
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Écrit par : Vincent / | 25/09/2011

CRIMES

> Le crime d'abus sexuel, de plus sur enfant, est difficilement pardonnable, à la mesure humaine. Que des pasteurs, des guides, des références, soient impliqués est un facteur aggravant certain. Celà doit être condamné et c'est ce qui est fait par l'Eglise avec force et publiquement. Attitude chrétienne qui connait l'imperfection humaine. Mais qu'en est il des autres institutions où ce scandale est également répandu, voire numériquement plus fréquent: l'éducation (nationale dans la trés grande majorité), les milieux sportifs, les milieux médico-sociaux, les activités de loisirs... toute institution en rapport avec les enfants en fait. Où sont les repentances? les dénonciations? les publications? Quelle différence de réaction et de traitement médiatique!!
Il est vraiment douloureux et inconfortable de suivre le Christ!...mais c'est la seule voie pour améliorer notre condition et rendre notre environnement plus accueillant, en particulier pour les vulnérables.
Bon courage Saint Père! le chemin du Golgotha (et du salut)est bien rude et exigeant !!

B.


[ De PP à B. - Ce qui peut se passer dans l'éducation ou ailleurs est sans doute lamentable, mais n'a rien de comparable avec la monstruosité qu'est le prêtre criminel. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Bersac / | 25/09/2011

NOS MEDIAS...

> J'entendais hier soir sur France-Info une journaliste envoyée sur le terrain d'aviation de Fribourg-en-Brisgau où a été célébrée la messe précédant le départ du Pape. A l’entendre, tous les fidèles allemands sont déçus de la visite. Vous savez les 100.000 naïfs qui ont fait 200 bornes pour voir un Pape qui, le filou, les a encore déçus. On ne les y reprendra pas. La journaliste semblait regretter que "Benoît XVI n'avait parlé que de Dieu". C'est vrai, si maintenant le pape se met à parler de Dieu où va-t-on ? Paradoxalement lorsqu'il parle d'autre chose on reproche à l'Eglise de vouloir s'immiscer dans des questions de société au sujet desquelles il est entendu qu'elle n'a pas son mot à dire. En gros, un bon pape, pour nos médias à œillères, est un pape silencieux (enfin oui mais non parce-que Pie XII et tout ça enfin bref...)
Si l'observateur jette un œil sur les dépêches (AFP, Reuters, AP...) il sera normalement saisi d'une impression étrange : les rédacteurs semblent s'être recopiés les uns les autres. Comme vous le dites, tous, absolument tous, s'en tiennent au quarté gagnant : mariage des prêtres, ordination de femmes, car le journaliste d'agence est expert en théologie sacramentelle et a passé la moitié de ses études à étudier les tenants et aboutissants du sacerdoce catholique, pédophilie, homosexualité.
Et bien sûr, ces questions sont toujours traitées selon les standards en vigueur de l'artillerie médiatique contemporaine, jusqu'aux expressions mêmes : l'Eglise catholique "en perte de vitesse", les "positions conservatrices" du Vatican (je vous laisse deviner sur quoi) et/ou "dépassées" et/ou « déphasées »par rapport aux évolutions de la société, le pape qui "a fermé la porte" à ceci ou à cela (je vous laisse deviner à quoi), le pape qui a "martelé" telle parole (oh oui, c'est tellement son style) et qui défend des «valeurs du passé » (les media et le marketing sont les seuls à être habilités à définir les valeurs du passé - méchantes et interdites - et à approuver et promouvoir les « valeurs d’aujourd’hui» - bonnes par nature et obligatoires -) etc…
Non, vraiment, tant de professionnalisme et d'objectivité me laissent sans voix. Ah, qu'il est doux de vivre dans un pays où règne la liberté de s'exprimer strictement comme les autres et où la presse est d'une diversité à faire pâlir (oh pardon) les ronds de cuir de la HALDE.
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Écrit par : Thomas / | 26/09/2011

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